(Investir au Cameroun) - Le Bureau de mise à niveau des entreprises (BMN) a présenté ce 14 juillet 2023 à Douala, la capitale économique du Cameroun, le diagnostic stratégique global et le plan de restructuration de la Cotonnière industrielle du Cameroun (Cicam). Commandé au BMN par le ministère de l’Industrie et réalisé par le cabinet international Mazars, le document révèle que la restructuration de cette entreprise publique nécessite une enveloppe comprise entre 30,7 et 48,2 milliards de FCFA.
« Le rapport formule des recommandations sous la forme d’hypothèses, en vue de son (l’entreprise) redressement. Sous ce chapitre, l’on apprend par exemple que dans le scénario d’une restructuration par l’État, avec un modèle économique inchangé, le coût de la restructuration est évalué à 48,2 milliards de FCFA, dont un besoin net en financement de 40,6 milliards de FCFA. Dans l’hypothèse d’une privatisation d’une partie de l’activité de la Cicam, le coût de sa restructuration passerait à 30,7 milliards de FCFA, pour un besoin net en financement de 21,7 milliards de FCFA », peut-on lire dans un communiqué officiel du BMN.
L’hypothèse du maintien des activités de la Cicam dans le portefeuille de l’État, pour le même coût, est détaillée dans un autre rapport réalisé cette fois-ci pour le compte du ministère des Finances, par le Cabinet camerounais d’études et d’audit comptable (CAEAC). Ce rapport, lui, conditionne la viabilité de la Cicam au concours financier de l’État, décomposé comme suit : l’annulation de la dette publique, notamment les dettes fiscales, sociales et actionnaires évaluées à 9,6 milliards ; l’apurement des dettes bancaires et commerciales de la Cicam évaluées à 12,6 milliards (qui passe soit, par remboursement par l’État de cette, soit son préfinancement ou sa capitalisation partielle ou entière). À cela il faut ajouter les besoins en financement de l’entreprise évalués à 26 milliards de FCFA jusqu’en 2025, dont 19 milliards pour l’investissement et la maintenance des équipements et 7 milliards pour le cycle d’exploitation.
Ancien mastodonte de l’industrie du textile au Cameroun et en Afrique centrale, la Cicam a progressivement perdu du terrain, en raison de la concurrence des tissus chinois et ouest-africain parfois importés en contrebande, et des difficultés financières permanentes. En plus de ces deux éléments, le rapport présenté ce 14 juillet 2023 à Douala révèle que « les difficultés de la Cicam sont consécutives, entre autres, à la vétusté de son outil de production qui induit une sous-activité structurelle et un cycle d’exploitation déficitaire ».
À titre d’illustration, apprend-on, « en l’état actuel des choses, l’outil de production n’est utilisé sur les sites de Garoua, Cicam 1 et Cicam 2, respectivement qu’à 33,7%, 48,9% et 10,83%. Une sous-activité alimentée en outre par l’absence de la matière première, qui induit des coûts cachés évalués à 2 milliards de FCFA au titre de la seule année 2020 ».
BRM
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