(Investir au Cameroun) - Dans une correspondance adressée le 19 juillet 2023 au président du Groupement inter-patronal du Cameroun (Gicam), Célestin Tawamba, Richard Howe, le président du Comité des sages de la principale organisation patronale du pays, fait savoir que les 73,7% des voix exprimées par les adhérents en faveur de la fusion avec Entreprises du Cameroun (Ecam), au cours de l’assemblée générale extraordinaire tenue le 11 juillet à Douala, ne sont pas suffisants pour approuver le projet.
Pour justifier sa position, le Comité des sages évoque l’article 17 alinéa 3 des statuts de l’organisation patronale. Selon cette disposition, en cas d’avis non conforme du comité de sage, après avoir été saisi par le président du Gicam au sujet d’une modification des statuts, le conseil d’administration peut soumettre la modification concernée au vote de l’assemblée générale extraordinaire. Et dans ce cas, précise le texte, une majorité des trois quarts (75%) est requise pour faire adopter pareille modification.
Pour les sages, on est dans ce cas de figure. « Il ne vous aura pas échappé que la décision portant ratification du traité de fusion, en ce qu’elle induit entre autres la dissolution du Gicam, entraîne inexorablement modifications des statuts, notamment les dispositions statutaires prévues par les articles 1er et 6, relatives à la formation et à la durée de notre organisation », souligne Richard Howe. En plus, réuni le 25 mai 2023 à Douala, le Comité des sages avait donné un avis défavorable sur le traiter de fusion en examinant « la demande du président du Gicam de recevoir des orientations stratégiques et conseils sur ledit traité ».
« À titre personnel et après un sondage de l’opinion de la plupart des membres du Comité des sages, je vous confirme mon soutien personnel pour votre initiative louable (également soutenue par le Comité que j’ai l’honneur de présider) d’unifier les deux institutions, mais de le faire en réintégrant Ecam comme membre institutionnel, au lieu de mettre fin à notre maison commune de 66 ans qu’est le Gicam », ajoute ancien directeur général de British American Tobacco (BAT) Cameroun.
En effet, aussi bien pour le Comité des sages que les quatre adhérents qui conduisent actuellement au moins deux procédures en justice pour annuler le traité de fusion signé le 5 avril 2023 entre le Gicam et Ecam, ce n’est pas tant l’opportunité de la fusion entre les deux organisations patronales qui est décriée. C’est que de nombreux adhérents, au regard du mécanisme de fusion privilégié, notamment la fusion-création en lieu et place de la fusion-absorption, soupçonnent le président du Gicam, Célestin Tawamba, de manœuvrer pour dissoudre le Gicam afin de s’éterniser à la tête du patronat camerounais, en reprenant notamment la tête de la nouvelle centrale patronale qui sera créée dès janvier 2024. En effet, son 2e mandat, qui s’achève en décembre 2023, est le dernier, selon les textes actuels du Gicam.
BRM
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