(Investir au Cameroun) - Le Cameroun a importé l’année dernière 845 000 tonnes de riz contre 776 600 tonnes un an plus tôt, selon le rapport publié il y a quelques jours par le Comité de compétitivité, un organisme spécialisé du ministère de l’Économie. Ce qui représente une hausse de 10% des quantités importées entre les deux périodes.
Cette hausse traduit le déficit enregistré dans la production locale de cette céréale. « La production nationale de riz, bien que sur une tendance haussière au cours des dernières années, reste très en deçà de la demande nationale », soutient le secrétariat permanent du Comité de compétitivité dans ledit rapport, sans donner des informations sur la quantité de riz produite au cours de ces deux périodes. Néanmoins, selon des données du ministère en charge de l’Agriculture (Minader), le pays a produit 140 170 tonnes de riz pour une demande évaluée à 576 949 tonnes en 2020, soit un gap estimé à 436 779 tonnes.
Le Cameroun devra donc travailler davantage pour accroitre sa production afin de réduire les importations de cette céréale qui dominent actuellement le marché. Dans ce cadre, les actions à mener, d’après le secrétariat permanent du comité de compétitivité, sont entre autres, l’accroissement substantiel des superficies cultivées, le renforcement des compétences, des capacités techniques et technologiques des acteurs. « Pour l’accroissement des superficies cultivées, l’État doit poursuivre les actions d’aménagement des espaces rizicoles. Il ressort d’une enquête conduite auprès des producteurs que l’aménagement représente près de 38,5% du coût de production du riz paddy », indique ledit rapport.
Le secrétariat permanent du Comité de compétitivité préconise aussi le renforcement des compétences techniques. Ce qui consiste en la formation en suivi des itinéraires techniques de production, à la formation des jeunes et au recyclage des producteurs. Ces actions pourraient permettre au Cameroun d’améliorer ses rendements et d’atteindre ses objectifs de porter la production nationale à 750 000 tonnes d’ici 2030 afin de ramener le taux d’autosuffisance à 97%, comme le prévoit la stratégie de développement de la filière riz dont s’est doté le pays depuis le 16 mai 2023.
En attendant, le pays va continuer d’importer du riz pour combler son déficit. À noter que le riz importé par les commerçants camerounais avait été exonéré de taxes à partir de l’année 2008, suite aux émeutes dites de la faim, avant d’être minimalement taxé au droit de douane réduit de 5% à partir de 2016.
Sandrine Gaingne
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