(Investir au Cameroun) - Un podium pour accueillir des défilés de mode érigé au centre de chapiteaux dans lesquels stylistes, tisserands traditionnels, entreprises de l’industrie du coton et du textile exposent leur savoir-faire. Voilà l’image que projette depuis le 10 décembre 2013 l’une des esplanades du palais polyvalent des sports de Yaoundé, qui accueille la 2ème édition de la foire du textile camerounais baptisée «Textile Show 2013».
Dans les 38 stands qui meublent cette foire, le visiteur peut apprécier des tissus dits «du roi Bamoun» tissés à la main et séance tenante par la tisserande traditionnelle Suzanne Njankouo, des robes de soirées taillées dans des tissus de soi par le styliste Jean Philippe Azégué, des costumes cousus avec la même finesse, ou encore des variétés de tissus et pagnes sorties tout droit de l’usine de la Cotonnière industrielle du Cameroun (CICAM), le porte-flambeau de la filière textile camerounaise.
Non loin du stand de la CICAM, la Société de développement du coton (SODECOTON) donne à voir tout le cycle de vie du coton, de la plante au coton raffiné qui sert de matière première à la fabrication des tissus, en passant par la graine de coton. «La première condition pour exposer à cette foire est de promouvoir des produits dans lesquelles ont été utilisés le coton ou le tissage locale», confie Amstrong Loga, le directeur technique de cette foire.
Ce «Textile Show», en dehors de l’exposition, a ouvert le débat sur l’état des lieux et l’avenir de la filière coton-textile-confection camerounaise, à travers des échanges thématiques. Un avenir plutôt prometteur, ainsi que l’a expliqué Blaz Essomba, styliste camerounais de renom, qui a entretenu des jeunes lycéens invités à cette foire le 11 décembre 2013, à l’occasion d’un « forum des jeunes » sur le thème : «Insertion professionnelle des jeunes et création d’emplois dans la filière coton-textile-confection».
Une filière qui subit malheureusement les effets de la contrebande et de l’extraversion de la consommation des vêtements au Cameroun. En effet, selon les statistiques officielles, plus de 80% des tissus actuellement rencontrés sur le marché camerounais proviennent des exportations parfois douteuses, effectuées principalement de la Chine et du Nigéria voisin.
Dans le même temps, le ministère du Commerce révèle que 99% des vêtements consommés par les camerounais proviennent de la friperie (vêtements de seconde main importés de l’étranger) ou alors des confections européenne, américaine et de plus en plus chinoise. Une tendance que tentent d’inverser les opérateurs camerounais, à travers des évènements tels que le «Textile Show 2013 », qui s’achève le 14 décembre 2013 à Yaoundé.
BRM
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