(Investir au Cameroun) - Le ministère en charge du Contrôle supérieur de l’Etat (CONSUPE), placé sous l’autorité de la présidence de la République, a traduit mercredi dernier devant son Conseil de discipline budgétaire et financière (CDBF) le directeur général de la Société de développement du coton (Sodecoton), Mohammed Iya, le recteur de l’Université de Douala, Bruno Bekolo Ebe et le directeur du General Certificate of Education, Humphrey Monono. Ils sont tous invités à s’expliquer sur des probables fautes de gestion qui entachent leur passé.
Iya Mohammed est appelé à s’expliquer sur sa gestion au cours de la période allant de 2005 à 2010. Bekolo Ebe, lui, doit justifier sa gestion de 2000 à 2010. Humphrey Monono, quant à lui, doit répondre de la gestion de son établissement au cours de la période allant de 2008 à 2010. La date de la convocation de ces dirigeants n’est pas indiquée. Le Contrôle supérieur de l’Etat se base sur «l’exploitation des rapports d’audit établis par les missions de vérification conduites, en 2011, par des équipes d’inspecteurs d’Etat» sur le «très haut accord de Monsieur le président de la République».
Des précédents
Avant ces derniers, le Conseil de discipline budgétaire et financière avait condamné deux autres gestionnaires des fonds publics.
Le ministre délégué à la présidence de la République chargé du Contrôle supérieur de l’Etat, président de ce Conseil de discipline, Henri Eyebe Ayissi, a rendu public le 12 juin dernier les décisions prises à l’encontre de Jean Tabi Manga, le recteur de l’université de Yaoundé II-Soa et Jean-Jacques Ndoudoumou, le directeur général de l’Agence de régulation des marchés publics.
Le directeur général de l’ARMP avait été constitué débiteur envers l’Agence de la somme de 62,6 millions francs Cfa, «représentant le montant des primes de recouvrement indûment et personnellement perçues par lui, et qu’il est condamné à rembourser». Il lui est reproché la non-transmission au ministère des Finances des résolutions du conseil d'administration instituant les primes et avantages spéciaux alloués pendant un conseil d'administration et le paiement sans justificatif des primes de 420 millions Fcfa aux fonctionnaires et aux personnels de l'ARMP. Une amende spéciale de 2 millions Fcfa lui a été infligée pour l’ensemble de ses fautes de gestion.
Pour ce qui est du recteur de l’université de Yaoundé II-Soa, le Cdbf a retenu neuf fautes de gestion dont le fractionnement des marchés dans le but d’éviter une commission de passation des marchés. Il a été constitué débiteur, envers l’université, de la somme de 61,6 millions F CFA, «représentant le préjudice financier subi par cette institution publique et l’Etat, et qu’il est condamné à rembourser». Il devra aussi payer une amende spéciale de 2 millions Fcfa a été infligée, pour l’ensemble des fautes de gestion relevées à sa charge.
B-O.D.