(Investir au Cameroun) - Au cours d’une récente réunion organisée par le secrétariat du Processus de Kimberly à Bétaré Oya, ville de la région minière de l’Est au Cameroun, l’on a pu apprendre que 25 entreprises minières seulement sur la quarantaine recensée au Cameroun, ont déjà pris possession des documents relatifs au Processus de Kimberly.
A en croire certaines sources, certaines de ces entreprises (coréennes, chinoises, australiennes) invoquent une barrière linguistique, les documents étant rédigés en français, et donc difficile a été compris pour eux. Pourtant, d’autres sources pensent à un refus délibéré de la part de ces opérateurs.
«Tout le monde sait à l’Est que ces exploitants, pour la plupart, choisissent la nuit pour pouvoir travailler sur leurs granulats. Si bien qu’ils disent qu’il vaut mieux laver le sable , le gravier et les granulats dans la nuit, pour pouvoir extraire de l’or ou du diamant. On ne sait pas comment contrôler ces gens dans la nuit», a récemment confié au quotidien gouvernemental Cameroon Tribune, Samuel Dieudonné Ivaha Diboua, le gouverneur de la région de l’Est.
Comme pour apporter une preuve supplémentaire de ce défaut de transparence dans l’exploitation minière au Cameroun, le Cadre d’appui à l’artisanat minier (Capam), programme mis en place par le gouvernement pour conduire l’exploitation minière artisanale à une mécanisation plus poussée, révèle que 90% de l’or produite au Cameroun est vendu dans l’informel, à des trafiquants parfois étrangers, qui écument les sites miniers.
Ni la constitution des brigades minières composées d’éléments de la gendarmerie nationale, à l’effet de bouter hors des sites les trafiquants, ni le projet Gold mis en place pour inciter les artisans miniers à vendre leur or à l’Etat pour la constitution d’une réserve à la banque centrale, n’ont pas réussi à changer la donne.
Ce qui ne décourage cependant pas les autorités camerounaises. «Nous allons ramener les hors-la-loi à l’ordre», prévient, dans une interview à Cameroon tribune, Jean Kisito Mvogo, directeur des Mines au ministère des Mines, par ailleurs secrétaire permanent du Processus de Kimberly au Cameroun.