(Investir au Cameroun) - 617 carats de diamants camerounais seront exportés ce mercredi 16 janvier 2013 par C ank K Mining, l’entreprise coréenne qui détient depuis décembre 2010 le seul permis d’exploitation de diamants et substances connexes au Cameroun à Mobilong dans la région de l’Est.
Ce mercredi, C and K Mining a officiellement reçu du ministre des Industries, des Mines et du Développement technologique, Emmanuel Bonde, le premier certificat national de Kimberley du pays qui lui permet d’exporter le diamant camerounais et de le vendre sur le marché international. Le pays a déjà la possibilité d’exporter ses diamants, car le Cameroun a été admis dans le club des pays membres du processus de Kimberley en août 2012.
Choung Sung Hee, la représentante du chairman de C and K Mining, toute émue après la réception de ce certificat, a confié à EcoFin qu’ « aujourd’hui nous sommes prêts à exporter 617 carats de diamants. Mais, nous avons les capacités d’exporter 6 000 carats par mois ».
Cette quantité de diamants (617 carats) qui a été évaluée par les experts camerounais va rapporter, d’après Jean Kisito Mvogo, le secrétaire national du processus de Kimberley, près de 73 millions de Francs Cfa au Trésor public. Soit 8% représentant la taxe ad valorem et 2% pour la taxe de sortie. Interrogé sur les montants à percevoir à l’avenir par le Trésor camerounais, Jean Kisito Mvogo explique qu’il est difficile de faire une évaluation. « Il n’y a pas une corrélation rapide à faire entre les quantités et les valeurs des diamants comme c’est le cas avec l’or. Parce que l’évaluation du diamant est complexe et demande de regarder la couleur, les formes, les impuretés, la transparence, le carat qui est le poids, le carat étant le cinquième du gramme, etc. Ce sont des données extrêmement techniques. Quelque soit mon plaisir de vous faire plaisir en donnant un montant, je ne saurais vous répondre », a-t-il répondu.
Quantité et qualité
Le secrétaire national du processus de Kimberley rassure cependant que le Cameroun va évaluer toutes les quantités de diamants de son sous-sol. « Nous avons un point focal sur le site de Mobilong qui veille 24H/24 sur les quantités et la qualité des diamants qui sortent du site de Mobilong. Nous confrontons ces données avec ceux qui nous parviennent au secrétariat national du processus de Kimberley, c’est en ce moment que nous évaluons la valeur marchande », explique-t-il.
Le ministre en charge des Mines a affirmé durant cette rencontre que la traçabilité et la certification qui fondent le processus de Kimberley seront bientôt appliquées aux autres minerais qu’exporte le Cameroun. Il se félicite déjà de la plus value que les diamants vont apporter au Trésor public camerounais. « L’Etat qui est propriétaire des sous-sols travaille avec les meilleurs acteurs du moment. Qu’ils soient Camerounais ou étrangers. Actuellement, pour le diamant, c’est avec C and K Mining, une société coréenne. Ce n’est pas la nationalité qui nous intéresse, mais c’est le respect des critères imposés par le processus de Kimberley », a-t-il affirmé.
La société Cameroon and Korean Mining, en abrégé C and K Mining, est la première société autorisée à exploiter le diamant camerounais. La société est détenue à 10% par le Capam (Cadre d'appui et de promotion de l'artisanat minier), 10% par l'Etat du Cameroun, 10% par les nationaux et 70% par la partie coréenne, notamment la Koko Enterprise. Les réserves diamantifères du Cameroun n’ont pas encore été clairement évaluées. Mais, d’après Jean kisito Mvogo, le Cameroun dispose d’un potentiel artisanal de cinq millions de carats et peut produire de manière artisanale 5 000 carats par an.
Beaugas-Orain Djoyum