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Yaoundé - 01 mai 2024 -
Télécom

Cameroun : 22,2 milliards FCfa de pertes en 2015 sur les appels frauduleux par Simbox

Cameroun : 22,2 milliards FCfa de pertes en 2015 sur les appels frauduleux par Simbox

(Investir au Cameroun) - L’économie camerounaise paie au prix fort les appels téléphoniques internationaux émis grâce au système de fraude par Simbox. En 2015, le manque à gagner atteint 22,2 milliards FCfa. Soit 18 milliards pour les 4 opérateurs de téléphonie locaux, à savoir MTN Cameroon, Orange Cameroun, Nexttel et Camtel. C’est la facture de 100 millions de minutes d’appels émis depuis l’étranger. Quant à l’Etat, il perd 4,2 milliards en termes de taxes non perçues. En 2014, les pertes globales étaient de 9,3 milliards FCfa. Les opérateurs supportaient 7,5 milliards et l’Etat 1,8 milliard.

Ces données ont été communiquées ce 8 octobre 2015 au cours du sommet consacré aux enjeux et perspectives de la lutte contre la fraude par Simbox au Cameroun. Une initiative de la société MTN Cameroon en partenariat avec la Fondation Solomon Tandeng Muna. Etaient réunis les différents acteurs pouvant jouer un rôle dans la lutte contre la fraude par Simbox : les compagnies de téléphonie, le ministère des Postes et Télécommunications, l’Agence de régulation des télécommunications, les services de sécurité, etc. Pour la directrice générale de MTN Cameroon, Philisiwe Sibiya, il faut engager un front commun contre les trafiquants. La ministre des Postes et Télécommunications, Minette Libom Li Likeng (photo), a annoncé la mise en place d’un centre de contrôle et de supervision des trafics téléphoniques.

« Il y a urgence à agir contre la fraude par Simbox, car la progression est exponentielle d’une année à l’autre », prévient le directeur général adjoint de MTN Cameroon, Serge Esso. Il constate que « le Cameroun devient de plus en plus la cible des fraudeurs ». Le sommet de Yaoundé a permis de relever que l’environnement camerounais est propice à cette activité illicite. « Traqués dans plusieurs pays africains comme le Nigéria, le Ghana ou encore la Rd Congo, ces fraudeurs se rabattent sur le Cameroun », note un expert en télécommunications.

Vente des puces dans la rue

Le cadre juridique camerounais présente des lacunes, car il n’existe aucune loi prenant en charge de manière spécifique le phénomène de fraude par Simbox. En l’absence d’une définition de cette activité, il est  difficile d’établir la matérialité de la preuve. Un cas d’école ce sont ces fraudeurs arrêtés le 28 août 2015 à Douala. Malgré l’enquête policière, le procureur de la République a renvoyé les malfrats faute de preuve suffisante. Ils ont été mis en liberté provisoire. La police continue de chercher.

L’autre problème du Cameroun est la vente incontrôlée des puces téléphoniques dans la rue. Accusés, les opérateurs rappellent à la police que le phénomène des fausses cartes d’identité est un facteur aggravant. «Le fraudeur ne peut pas rêver mieux, lui qui a besoin d’un maximum de puces téléphoniques pour mener son activité», note un expert sur la question. Aujourd’hui, le phénomène continue de s’enraciner, même si les opérateurs de téléphonie disent avoir suspendu 6 millions de puces suspectes en 2014 et 2015.

La fraude est possible grâce à un dispositif technique appelé Simbox. Pour un appel reçu de l’étranger, c’est un numéro local qui s’affiche. « Dans cette opération, il y a un fraudeur installé au Cameroun qui dispose de centaines de cartes Sim à numéro local. Ces cartes fonctionnent dans une Simbox connectée à l’Internet haut débit. Cette connexion permet d’établir le lien avec un autre fraudeur installé dans le pays étranger d’où l’appel est émis. Cet appel arrive dans la Simbox qui l’enregistre automatiquement sur une puce locale. C’est sur cette puce que l’appel est reçu au Cameroun. Ainsi, le trafic international est transformé en trafic local», explique Alain Nkondjoc, Fraud Manager chez MTN Cameroon. Les fraudeurs ne détournent pas seulement les appels, ils encaissent aussi les revenus qui auraient dû revenir aux opérateurs locaux et à l’Etat.

Assongmo Necdem

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