(Investir au Cameroun) - Le 9 janvier 2015 à Tiko, une ville de la région du Sud-ouest abritant les plantations de la Cameroon Development Coroporation (CDC), le maire de la localité, Moukondo Daniel Ngande, n’a pas été tendre envers cette entreprise agro-industrielle publique, qui exploite d’immenses plantations de banane, d’huile de palme et d’hévéa dans le Sud-ouest.
S’exprimant devant le gouverneur de la région du Sud-Ouest, Bernard Okalia Bilaï, en tournée dans les départements de l’unité administrative qu’il commande, le maire de Tiko a regretté le fait que «les populations locales ne bénéficient pas assez de la présence de cette grande unité agro-industrielle sur leur territoire». Il en veut pour preuve «le piteux état des routes» desservant les plantations de la CDC.
Selon cet exécutif municipal, les camps dans lesquels vivent les employés de cette société agro-industrielle, qui «manquent d’entretien depuis des décennies», ressemblent plus à des «prisons ouvertes» dans lesquelles les standards de vie sont largement en dessous de la moyenne, et ne reflètent en rien «les milliards que ces employés produisent pour cette entreprise» depuis plusieurs années.
Jusqu’ici, les dénonciations d’exploitation de l’homme par l’homme avaient souvent été dirigées vers les multinationales en activité au Cameroun (PHP, SPM,etc.). L’entreprise publique a souvent plus ou moins été épargnée par ces critiques.
Partenaire de l’américain Del Monté dans la production de la banane, la CDC est le second producteur de ce fruit au Cameroun, derrière la PHP, une entreprise contrôlée par la compagnie fruitière de Marseille. La CDC est surtout le 2ème employeur du Cameroun après l’Etat, avec un total de 22 000 employés, contre 200 000 pour la Fonction publique.
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