(Investir au Cameroun) - Avec 120 000 t/an, la production de la Société sucrière du Cameroun (Sosucam) reste loin de satisfaire les besoins de la consommation évaluée à 300 000 t. D’où la nécessité, à défaut d’encourager les onéreuses importations, de s’investir à la production de la canne à sucre.
La réflexion est de Luc Magloire Mbarga Atanaga, ministre du Commerce (Mincommerce) qui a présidé mercredi à Yaoundé, la traditionnelle réunion de concertation avec les différents opérateurs de la filière. But de la rencontre : s’assurer de la disponibilité du sucre sur le marché, de la constitution d’un stock pouvant couvrir le marché local jusqu’en juin 2012 au moins et de l’accessibilité du prix au consommateur. Les opérateurs présents ont assuré disposer de stock pour le trimestre à venir, une constance se dégage néanmoins : l’offre en sucre est largement inférieure à la demande.
La production annuelle de la Sosucam, leader de la filière, avoisine 120 000 t. Les trois autres opérateurs privés se mouvant dans la filière, notamment Nosuca, Sumoca et New Food, totalisent à peine 30 000 t. L’on se retrouve ainsi avec une production globale de 150 000 t/an, pour une demande nationale de 300 000 t, soit un gap de 150 000 t. Si l’on ajoute le marché sous-régional de plus en plus demandeur en raison notamment de la crise nigériane, on conclut à une sollicitation plus accrue du sucre camerounais.
Malgré les extensions rendues possibles grâce à un prêt emphytéotique de l’Etat qui avait cédé près de 21 000 ha de terres arables pour permettre à la production de la Sosucam d’atteindre 250 000 t/an, la compagnie ne sera toujours pas en mesure de satisfaire ne serait-ce que le marché local.
Aussi, Luc Magloire Mbarga Atangana encourage-t-il l’implication des industriels nationaux dans la production de la canne à sucre. De l’avis du Mincommerce, cette solution va mettre définitivement un terme au déficit criard de l’offre. Se lancer dans la production de la matière première afin de booster la production nationale de sucre permet surtout d’éviter des importations de sucre jugées trop coûteuses.
En dehors de l’approvisionnement du marché local du sucre, l’autre enjeu de la réunion était le respect du prix homologué depuis févier 2008 (660 F CFA/kg) mais qui varie aujourd’hui d’un grossiste à l’autre. L’effet direct étant l’augmentation du prix du détail. Beaucoup dans les échoppes de quartiers vendent le kg de sucre à 850, voire plus.
GCM