(Investir au Cameroun) - Le commissaire de police divisionnaire, Oko Petis, a signé le 5 mars 2019 dans la nuit, un bon de garde-à-vue aux noms des nommés Edgard Alain Mebe Ngo’o (photo), ancien ministre camerounais de la Défense ; Maxime Mbangué, ancien conseiller technique au ministère de la Défense ; Joël Mboutou, colonel de l’armée et ancien adjoint en chef du secrétaire militaire ; puis Victor Emmanuel Menyé, directeur général adjoint de SCB Cameroun, la filiale locale du groupe bancaire marocain, Attijariwafa Bank.
Le bon de garde-à-vue est relatif, précise le commissaire Oko Petis, «aux instructions du parquet général du Tribunal criminel spécial (TCS) dans l’affaire ‘’situation de la société Magforce Cameroun’’». En effet, depuis fin janvier 2019, l’ancien ministre de la Défense et certains de ses anciens collaborateurs sont interdits de sortie du territoire camerounais et sont régulièrement auditionnés par les enquêteurs du Tribunal criminel spécial, juridiction d’exception mise en place pour traquer les prévaricateurs de la fortune publique.
Selon nos sources, l’une des affaires sur lesquelles Edgard Alain Mebe Ngo’o est auditionné, concerne les contrats d’achats d’équipements militaires pour le compte de l’armée camerounaise, auprès de la société Magforce ; contrats sur lesquels pèsent des soupçons de malversations, notamment des détournements de deniers publics et des rétro-commissions, apprend-on de bonnes sources.
Administrateur civil, Edgard Alain Mebe Ngo’o est un ancien préfet, qui a tour à tour occupé les fonctions de directeur du cabinet civil de la présidence de la République, patron de la police, ministre de la Défense et ministre des Transports. Il pourrait être la nouvelle victime de l’opération Epervier, sorte d’opération «mains propres» lancée en 2006 par le chef de l’Etat, et qui a déjà conduit en prison, plusieurs directeurs généraux de sociétés d’Etat, des ministres, un premier ministre et un secrétaire général de la présidence de la République.
BRM