(Investir au Cameroun) - Sur les antennes du média audiovisuel gouvernemental CRTV, la Cameroon Water Utilities (Camwater), entreprise publique en charge de la gestion de l’eau potable dans le pays, a révélé, le 15 avril, qu’elle subit des pertes financières importantes du fait de la fraude hydraulique.
« Dans la seule ville de Yaoundé, les fraudeurs, ceux qui sont desservis et branchés sur nos installations sans toutefois disposés de compteurs en règle, causent un préjudice de 600 millions de FCFCA par mois. Sur l’ensemble du territoire, c’est un manque à gagner d’un milliard de FCFA par mois », révèle l’entreprise. Calculette en main, Camwater déclare ainsi une perte financière annuelle de 12 milliards de CFA.
Pour remédier à la situation, l’entreprise compte renforcer la sécurité de ses installations. Elle annonce aussi l’abandon des compteurs classiques pour basculer à ceux dits intelligents pour une meilleure facturation. Car, avec les « classiques », la relève manuelle de l’index de consommation fait souvent l’objet de querelles entre les consommateurs et l’entreprise. Grâce aux compteurs intelligents, assure l’entreprise, tout se fera de manière électronique et automatique. Il y aura moins de contestations.
Pour l’heure, le taux moyen d’accès à l’eau potable est de 77% en milieu urbain et 45% en milieu rural, selon l’Institut national de la statistique. Après 10 ans de concession, l’État camerounais a repris la main sur la production et la distribution de l’eau potable il y a trois ans. Le 30 avril 2018, l’entreprise publique Camwater, jusque-là en charge uniquement de la production de l’eau, a également repris le volet commercialisation, activité dévolue depuis 2008 à la Camerounaise des eaux (CDE), contrôlée par un consortium marocain conduit par l’Office national de l’eau potable (Onep).
Sylvain Andzongo