(Investir au Cameroun) - « Les partenariats public-privé (PPP) qui ont montré leur efficacité sous d’autres cieux, pour le développement des infrastructures, tardent à décoller au Cameroun, et la plupart des grands projets annoncés en grande pompe par le gouvernement pour être réalisés en mode PPP n’ont jamais vu le jour », relève le Programme des Nations unies pour le développement (Pnud) dans le rapport 2020 sur « L’évaluation du financement du développement au Cameroun ».
Citant l’inventaire fait par le Conseil d’appui à la réalisation des contrats de partenariat (Carpa), le Pnud indique que la pratique actuelle en matière de PPP est bien éloignée de l’esprit de la loi n° 2006/012 du 29 décembre 2006 portant régime général des contrats de partenariat qui recommande de ne faire recours aux PPP que dans le cadre des projets d’une grande envergure technique et financière.
À preuve, indique le rapport, sur les 21 projets annoncés par le ministère de l’Économie en 2014, seuls quatre sont suivis par le Carpa. Il s’agit notamment de la construction du marché Congo à Douala (Neo Congo Mall), de l’exploitation du terminal à conteneurs du port de Kribi ; de l’exploitation du terminal polyvalent de Kribi et de la construction du pipeline pétrolier Limbé -Douala-Yaoundé.
Pour le Pnud, « ce manque d’intérêt du secteur privé pour les PPP annoncés par le gouvernement témoigne d’une maturation insuffisante de ces projets dont la viabilité et la rentabilité financière ne sont pas toujours certaines. Selon les organisations patronales, les projets proposés par le gouvernement pour être réalisés en mode PPP sont pour l’essentiel au Cameroun au stade d’idées de projets ».
À en croire le rapport, l’identification d’un certain nombre de projets à financer en mode PPP semble donc beaucoup plus avoir été une question de mode que de désir manifeste des pouvoirs publics de céder le financement, l’exploitation et la maintenance de ces projets au secteur privé afin de véritablement se concentrer dans la définition des politiques et la réglementation.
« Le gouvernement semble donc ne pas afficher une véritable détermination à faire éclore les PPP, et la plupart des administrations semblent avoir une préférence manifeste à la réalisation des projets de développement par l’endettement et le budget d’investissement public », conclut le Pnud.
Sylvain Andzongo