(Investir au Cameroun) - Dans le cadre de la politique d’import-substitution, le gouvernement camerounais prépare actuellement une liste des biens produits localement à prioriser dans la commande publique. En effet, du Document de programmation économique et budgétaire à moyen terme 2023-2025, présenté par le ministère des Finances, on apprend que l’État du Cameroun poursuit l’identification des biens pour la captation locale de la commande publique.
« Des travaux ont été conduits par le gouvernement en 2021 afin d’identifier les produits pour lesquels l’État devra prioritairement et progressivement orienter sa consommation vers le secteur productif local. Une liste provisoire desdits produits mettant notamment en exergue les mobiliers de bureau en bois, les boissons, ainsi que les produits de l’industrie textile a déjà été élaborée. Les travaux relatifs à l’analyse du potentiel de production des filières concernées par les biens identifiés sont en cours de finalisation », apprend-on. Selon le même document, « des dispositions règlementaires tendant à fixer un quota de biens et de produits locaux dans la commande publique, sur la base de l’intégration d’un certain nombre de ceux-ci dans la mercuriale des prix ».
La politique d’import-substitution est prônée par le Cameroun dans un contexte où, selon les services du ministère des Finances, rien qu’au premier trimestre 2020, le pays a dépensé 190,6 milliards de FCFA pour importer 1 089 801 tonnes de biens pouvant être produits localement. Ainsi, dans le détail, au cours de la période sous revue, les papiers et cartons (14 955 tonnes) ont coûté 7,8 milliards de FCFA. L’emballage en matières textiles (888 tonnes) a induit une dépense de 1,9 milliard. Les articles de friperie (19 256 tonnes) reviennent à 10,5 milliards de FCFA. Les meubles en bois (2 161 tonnes) ont coûté 1,4 milliard de FCFA alors que le pays, lui-même, est producteur de bois.
Dans le même temps, le Cameroun a importé 57 008 tonnes de poissons congelés pour un montant de 38,9 milliards de FCFA. 115 293 tonnes de riz qui ont englouti un montant de 32,8 milliards. Pour le blé, le pays a déboursé 41,4 milliards de FCFA pour 249 425 tonnes. Pour les 473 tonnes de maïs importés, 300 millions de FCFA ont été dépensés. Les gruaux et semoules de maïs (5 222 tonnes) ont aspiré 1,3 milliard.
Les tourteaux de soja (7 580 tonnes) ont coûté 1,7 milliard. L’huile de palme brute (17 152 tonnes) a coûté 6,9 milliards de FCFA. Le sucre (15 575 tonnes) a englouti 3,9 milliards de FCFA. Pour les jus de fruits, le pays a dépensé 400 millions pour une quantité de 386 tonnes. Pourtant tous ces biens sont produits localement, mais certains décideurs préfèrent recourir à l’importation et le pays perd des devises. Le tissu industriel localement, lui, reste délaissé et sous-développé.
Sylvain Andzongo