(Investir au Cameroun) - Dans une circulaire adressée aux gouverneurs des régions, datée du 21 avril, le ministre de l’Eau et de l’Énergie (Minee), Gaston Eloundou Essomba, révèle qu’il a constaté que les produits pétroliers destinés à la consommation locale sont revendus dans des bidons et autres contenants non réglementaires en dehors du Cameroun.
« La vente des produits pétroliers dans des bidons ou tout autre contenant pour des destinations hors du territoire national est strictement interdite ; les sociétés agrées à l’exportation des produits pétroliers sont tenues de présenter l’autorisation exclusive du ministre de l’Eau et de l’Énergie lors des contrôles des administrations », instruit le membre du gouvernement. « Cette pratique, susceptible de perturber l’approvisionnement du pays en produits pétroliers, est passible des sanctions prévues par les dispositions réglementaires en vigueur », menace Gaston Eloundou Essomba.
Le Minee ajoute que cette exportation illégale spolie, en plus, les caisses de l’État. Il faut en effet savoir que les carburants vendus sur le marché local sont subventionnés par l’État. Selon les chiffres du Minee, avec la conjoncture, cette subvention de 377,5 FCFA par litre pour le super et 450,5 FCFA pour le gasoil à Douala et 395,75 FCFA pour le super et 451,52 FCFA pour le gasoil à Limbé. Pour Gaston Eloundou Essomba, la vente des produits destinée à la consommation locale hors du territoire national participe au renchérissement de la subvention de l’État. Pour tous les hydrocarbures, cette subvention est évaluée à 675 milliards de FCFA en 2022 alors que seulement 120 milliards de FCFA ont été budgétisés pour cette dépense.
Ce constat du ministre de l’Eau et de l’Énergie intervient dans un contexte où des distributeurs et des stations-service éprouvent des difficultés à combler la demande. Ces derniers jours, le gasoil est rare dans plusieurs stations-service du pays. Mais le gouvernement assure que la situation va revenir à la normale avec une récente importation des carburants permettant au Cameroun d’être doté d’un stock « confortable » ; c’est-à-dire qui peut satisfaire la demande locale jusqu’au mois de juin 2022.
Sylvain Andzongo
Lire aussi :