(Investir au Cameroun) - Qui doit payer les factures de carburant qui bloquent depuis le début de cette année, le fonctionnement des centrales thermiques d’Ahala (Yaoundé), Mbalmayo, Bamenda et Ebolowa, mises en place par gouvernement camerounais dans le cadre du programme thermique d’urgence ?
Au ministère de l’Energie, une source autorisée indique que c’est « EDC [Electricity Development corporation, entreprise publique] qui est le maître d’ouvrage de ces centrales, donc c’est à cette entreprise de supporter les charges de leur fonctionnement ». Chez EDC, réponse du berger à la bergère, toujours sous le couvert de l’anonymat : « c’est au gouvernement de payer les factures », tranche un cadre de l’entreprise, maître d’ouvrage dans la construction du barrage réservoir de Lom Pangar, et bras séculier de l’Etat dans le développement du secteur de l’électricité.
Retour au ministère de l’Energie, où une autre source indexe plutôt Aes-Sonel, l’entreprise chargée de la production, du transport et de la distribution de l’énergie électrique au Cameroun. Un avis partagé par M. Zengué Akamba, coordonnateur du programme thermique d’urgence (PTU) : « Les centrales du PTU sont sollicitées par Aes-Sonel ; mais il s’avère que jusqu’à présent, toutes les factures de consommation d’énergie sont restées sans suite. Nous demandons que ces charges soient supportées par Aes-Sonel, car l’énergie que nous livrons et revendue aux clients », déclare-t-il.
Faux ! rétorque-t-on chez Aes-Sonel. « C’est EDC qui produit l’énergie en alimentant les centrales en carburant. Ce qu’il faut savoir, c’est que EDC nous vend cette énergie qui est du prêt-à-consommer. Donc, nous achetons cette énergie, et je ne vois pas en quoi nous devons encore supporter les factures de gasoil », éclaire une source à Aes-Sonel.
A l’origine de cette guéguerre, une lourde facture dont personne ne veut, justement parce que les charges d’exploitation de ces quatre centrales thermiques sont estimées, souligne-t-on au PTU, à un milliard de FCFA par an. La cause, confie un cadre du ministère de l’Energie, « ces centrales qui étaient conçues pour ne fonctionner qu’en période d’étiage, ont tourné sans discontinuer ».
BRM