(Investir au Cameroun) - Alfred Forgwei Mbeng est le nouveau Directeur général du Chantier naval et industriel du Cameroun (CNIC). Il a été nommé à ce poste au terme d’un Conseil d’administration extraordinaire de cette entreprise publique camerounaise tenue le 6 mai 2014 à Douala, la capitale économique du pays. Il remplace théoriquement à ce poste Bernard Bayiha, qui n’a jamais pris ses fonctions après sa nomination intervenue le 12 mars 2014. Cet ingénieur polytechnicien avait vu sa désignation à la tête du CNIC contestée par l’ADG de la Société nationale des hydrocarbures (SNH), Adolphe Moudiki, qui agissait ainsi en qualité d’actionnaire majoritaire du Chantier naval. Selon nos sources, la SNH n’avait pas apprécié de n’avoir pas été consultée pour la désignation du nouveau DG du Chantier naval.
Alfred Forgwei Mbeng, dont la nomination met ainsi un terme à ce qui s’apparentait jusqu’ici à un bras de fer entre le gouvernement camerounais (ministère des Transports) et la SNH, hérite d’une entreprise en difficulté depuis l’arrestation de Zaccheus Forjindam, le tout premier DG de cette société d’Etat, condamné par la justice camerounaise pour détournements de deniers publics. Les difficultés du CNIC, qui revendique aujourd’hui un chiffre d’affaires d’environ 12 milliards de francs Cfa, contre 40 milliards il y a une dizaine d’année, se traduisent par des tensions de trésorerie ayant occasionné des grèves des employés tout au long de l’année dernière. Ceux-ci réclamaient le payement d’arriérés de salaires.
La nouvelle promotion d’un DG de nationalité camerounaise au CNIC met surtout un terme à l’assistance technique coréenne à la tête de cette entreprise publique. Un partenariat qui a finalement produit très peu de résultats, mais davantage de tensions dans la maison. En effet, sur un plan purement pratique, Alfred Forgwei Mbeng remplace au poste de DG du CNIC, le Coréen Seoung Rok Yang (M. Bayiha n’a jamais pris fonction), nommé au mois d’avril 2012 et installé à la tête de cette entreprise publique industrielle le 9 octobre 2012. Il a démissionné en mars 2013 à la suite des mouvements d’humeur à répétition, qui ont ponctué son passage à la tête du Chantier naval.
Qualifié d’incompétent par certains de ses plus proches collaborateurs, Seoung Rok Yang avait atterri à la tête du CNIC après le limogeage de son compatriote, Moon Kwi-ho, qui avait fait les frais de divergences d’ordre stratégique avec le président du conseil d’administration de l’entreprise, Louis Claude Nyassa. En effet, a-t-on appris de bonnes sources, le Coréen militait pour que le Yard pétrolier de Limbé, infrastructure stratégique que construit le CNIC, centre son action sur la construction navale, alors que le conseil d’administration préférait l’orienter vers la réparation navale sur la côte ouest-africaine.
BRM
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