(Investir au Cameroun) - Au cours d’un forum organisé le 5 avril par Afriland First Bank, sur le thème « Filière bois : comment booster la transformation locale ? », les acteurs de la filière bois ont plaidé pour la mise en place d’un mécanisme de garanties souveraines en vue d’impulser une réelle transformation locale du bois.
« Pour moderniser une unité de transformation, il faut au moins 400 millions de FCFA. Un montant dont nous ne disposons pas et qui pourrait provenir d’un appui du gouvernement », a justifié Blanche Woguia, présidente déléguée du Groupement de la filière bois du Cameroun (GFBC). Cette interprofession revendique 70% des exportations de bois du Cameroun pour 300 milliards de chiffre d’affaires. Cette dernière plaide pour que l’État mette sa caution auprès du secteur bancaire afin de leur permettre d’acquérir les fonds nécessaires pour financer cette modernisation.
La loi de finances 2021 a autorisé le gouvernement à garantir les dettes des entreprises publiques et privées impactées par la pandémie du Coronavirus pour un montant total de 200 milliards de FCFA. Pour mettre en place ce dispositif, l’État et l’Association professionnelle des établissements de crédit du Cameroun (Apeccam) et l’Association nationale des établissements de microfinance du Cameroun (Anencam) ont signé une convention le 22 juillet de la même année. Les filières forêt-bois font d’ailleurs partie des secteurs ciblés par ce dispositif.
En plus des difficultés de financement, les acteurs de la filière bois pointent la défaillance dans la fourniture de l’énergie électrique et le manque de formation des producteurs. Tout ce plaidoyer a déjà été porté auprès des autorités, apprend-on. « Nous attendons l’accompagnement de l’État qui doit certainement arriver. La formation et la disposition de l’énergie sont des piliers qu’il faudrait absolument que l’État prenne en compte ».
Dans la loi de finances 2023, le gouvernement a déjà exonéré de taxes les équipements rentrant dans la transformation du bois. En plus dans sa circulaire sur la préparation du budget de l’État pour l’exercice 2023, le chef de l’État a prescrit, dans le cadre de la commande publique, la priorisation des meubles fabriqués localement.
Dans le même temps, l’État a augmenté le droit de douane à l’exportation des bois en grume de 25% pour le porter à 60%. Une mesure jugée « excessive » par les acteurs de la filière, mais qui au fond vise à dissuader les exportations et encourager la production locale dans le sillage de l’interdiction des exportations des grumes, décidée à l’échelle de la Cemac.
CJ
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