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Yaoundé - 02 mai 2024 -
Gestion publique

Véhicules, missions… : Paul Biya instruit la limitation des dépenses, alors que les budgets sont en hausse en 2024

Véhicules, missions… : Paul Biya instruit la limitation des dépenses, alors que les budgets sont en hausse en 2024

(Investir au Cameroun) - Dans une correspondance adressée le 4 janvier 2024 au secrétaire général des services du Premier ministre, le secrétaire général de la présidence de la République (SGPR), répercutant les « très hautes instructions » du chef de l’État, prescrit au gouvernement la « rationalisation des dépenses publiques de fonctionnement ». Ceci, à l’effet de réduire le train de vie de l’État généralement jugé très coûteux.

« Faisant suite au message du chef de l’État à la nation le 31 décembre 2023, et dans le prolongement de ses directives antérieures relatives à l’objet repris en marge, j’ai l’honneur de vous réitérer ses très hautes instructions prescrivant aux chefs de départements ministériels et aux gestionnaires de crédit de toutes les autres entités publiques, de limiter substantiellement la création des comités/groupes de travail et les dépenses y afférentes, les missions à l’étranger ainsi que les achats de véhicules de fonction et les dépenses de carburant », écrit Ferdinand Ngoh Ngoh à Magloire Séraphin Fouda.

L’on peut cependant remarquer que ces instructions présidentielles, quasi-annuelles, surviennent un mois après l’adoption par le parlement et la promulgation par le président de la République, de la loi de finances 2024. Logiquement, c’est de cet instrument de politique publique qu’aurait clairement pu transparaître l’ambition de réduire le train de vie de l’État du Cameroun. Mieux, une lecture attentive de la nouvelle loi de finances révèle plutôt une augmentation substantielle des prévisions budgétaires liées à ces dépenses que le chef de l’État instruit le gouvernement et les autres entités publiques de rationaliser.

En effet, à la page 81 de la loi de finances 2024 promulguée par le président de la République, le 19 décembre 2023, sous le titre 3 intitulé « les dépenses de biens et services », code 611, l’on découvre que « les frais de transport et de mission » projetés par l’État en 2024 sont de 69,2 milliards de FCFA. Ces frais sont en augmentation de 14,3 milliards de FCFA (+26%) par rapport à la prévision de 54,9 milliards de FCFA inscrite dans la loi de finances 2023.

 Éviter les nouveaux recrutements de personnels

Dans le même temps, sous le titre 5 intitulé « les dépenses d’investissements », à la page 83, code 243, les prévisions de dépenses budgétaires relatives aux acquisitions du « matériel de transport » au cours de l’année 2024 progressent de 2,7 milliards de FCFA par rapport à 2023, en hausse de 22,7% en valeur relative. En effet, après avoir culminé à 11,9 milliards de FCFA en 2023, celles-ci ressortent à 14,6 milliards de FCFA un an plus tard.

 En plus des dépenses liées aux missions à l’étranger et à l’achat des véhicules de fonction, le secrétaire général de la présidence de la République s’attaque à la gestion des contrats publics dont le montant est inférieur à 5 millions de FCFA, communément appelés « 4-9 ». Il s’agit de contrats directement passés à des prestataires par les gestionnaires de crédit, sans passer par une commission de passation des marchés. En raison de cette particularité, les « 4-9 » sont souvent l’objet de « dérives » de toutes sortes (attributions fantaisistes, fractionnement des marchés…) que le SGPR, toujours sur instructions du président de la République, invite les membres du gouvernement et les autres gestionnaires de crédit à « maîtriser » en 2024.

Selon la même correspondance, les destinataires des instructions présidentielles portées par Ferdinand Ngoh Ngoh sont également instruits de « prioriser le redéploiement optimal des nombreux effectifs disponibles, afin de contenir les recrutements nouveaux. Il s’agit notamment de mettre en adéquation les profils avec les besoins en ressources humaines des administrations », apprend-on. Et pourtant, la loi de finances 2024 projette la masse salariale de l’État à 1431 milliards de FCFA, soit une hausse de 121 milliards de FCFA par rapport à 2023.

Brice R. Mbodiam     

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