(Investir au Cameroun) - En proie à de multiples grèves, le chantier de construction du barrage de Nachtigal (420 MW) situé à 65 km de Yaoundé accueille encore ce 16 avril deux membres du gouvernement. Gaston Eloundou Essomba de l’Eau et de l’Énergie et Grégoire Owona du Travail et la Sécurité sociale.
« Cette visite fait suite à une précédente rencontre qui a eu lieu le 12 mars dernier et dont le but était de trouver des solutions idoines aux revendications du personnel de la Nachtigal Hydro Power Company (NHPC, société de projet). À cet effet, la visite interministérielle de ce vendredi permettra d’apprécier l’état de la mise en œuvre des résolutions prises lors de la dernière concertation », explique-t-on au ministère de l’Eau et de l’Énergie. Mais à NHPC, on précise que ce sont exactement les employés de la Société camerounaise de construction du barrage de Nachtigal (CCN), attributaires du lot génie civil du barrage de Nachtigal, qui sont en colère.
Cette descente des membres du gouvernement est la preuve même que la précédente négociation engagée par Gaston Eloundou Essomba et Grégoire Owona n’a pas été une totale réussite. Car, quelques jours seulement après leur descente du 12 mars à Nachtigal, les grévistes ont recommencé à manifester leur colère. Le chantier a connu des perturbations. Certains grévistes ont fait l’objet d’arrestation par les forces de maintien de l’ordre.
C’est que les employés sur le chantier ne décolèrent pas. Ces derniers continuent d’exiger le paiement et l’apurement des arriérés de la prime de non logement représentant 25% du salaire de base. Les autres revendications sont multiples : mauvaise qualité de la restauration, pressions au travail, mauvais management des équipes, disparités salariales, etc.
À en croire le ministère de l’Eau et de l’Énergie, la médiation de ce 16 avril est porteuse d’espoir. « La résolution définitive de cette crise permettra de poursuivre la mise en œuvre de cet important projet qui tient au chef de l’État (…) Paul Biya. Ceci est d’autant plus vrai que ce projet, à terme, vise à augmenter de façon significative l’offre de production dans le Réseau interconnecté sud », indique ce département ministériel.
Prévue pour être mise en service à partir de 2023, cette centrale hydroélectrique, située sur le fleuve Sanaga, permettra d’augmenter l’offre d’électricité du pays de près d’un tiers, avec une capacité de 420 mégawatts.
Le coût de l’investissement est de 786 milliards de FCFA. Ces ressources financières ont été levées sous la forme d’un partenariat public-privé avec la participation, aux côtés de l’État du Cameroun, de partenaires techniques et financiers suivants : Électricité de France (EDF), Société financière internationale (SFI), Africa50 et STOA Infra & Energy. C’est ce regroupement de partenaires qui a formé la NPHC avec EDF comme actionnaire majoritaire avec 40% de parts.
Sylvain Andzongo
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