(Investir au Cameroun) - Pour sa première émission d’obligations du Trésor assimilables (OTA) du 2e trimestre 2023, le Cameroun va tenter de mobiliser, 25 milliards de FCFA sur le marché des titres publics de la Banque des États d’Afrique centrale (Beac), apprend-on du calendrier d’émissions communiqué par le ministère des Finances. Le taux d’intérêt adossé à cette opération de 6 ans de maturité, qui se tiendra le 24 avril prochain, est de 6,25%. En novembre 2022, sur une opération similaire qui visait une collecte de 20 milliards, le pays proposait 6% d’intérêts aux souscripteurs, soit une révision à la hausse de 25 points de base.
Ce réajustement des taux intervient dans un contexte où les investisseurs du marché ont durci leurs conditions d’emprunt en sollicitant des rendements beaucoup plus élevés que par le passé. Le Cameroun en fait les frais depuis le début de l’année, à en croire les rapports d’émissions publiés par le Beac. Le 27 mars dernier, alors qu’il recherchait 20 milliards sur des OTA de 3 ans, rémunérés à 4,25%, le pays n’a pu capter que 5 milliards, soit un taux de couverture de 16,6%. Le 6 mars, les investisseurs ne lui ont servi que 14 milliards sur les 30 milliards recherchés au taux de 5,75% pour une maturité de 5 ans.
Le dénouement de l’opération du 24 avril permettra de voir si le marché est réceptif à ce léger redressement. Il faut tout de même dire que les taux proposés par le Cameroun sur ses OTA restent nettement en dessous de ceux de ses voisins de la Cemac ; ce qui pousse les investisseurs à s’orienter vers ceux-ci malgré les risques qui pourraient en découler. Par exemple, sur un OTA de 2 ans émis en mars dernier, le Congo a proposé jusqu’à 5,50%.
« Nous essayons d’expliquer aux SVT qu’ils ont le devoir d’accompagner notre État sur le marché des titres publics. Il n’est pas question que vous laissiez les titres de l’État du Cameroun pour aller chercher des titres avec des taux d’intérêt plus élevés dans d’autres pays alors que vous bénéficiez d’un environnement économique favorable sur place » avait tempêté le directeur général du Trésor au ministère des Finances, Moh Sylvester (photo) au cours d’un échange avec les investisseurs tenus à Douala au mois de février.
Cédrick Jiongo
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