(Investir au Cameroun) - A l’occasion d’une rencontre avec des journalistes économiques le 28 septembre à Douala, l’ambassadeur de l’Union européenne (UE) au Cameroun, Philippe Van Damme (photo), a déclaré que « les produits camerounais rejetés dans l’UE sont marginaux » dans le cadre de l’Accord partenariat économique (APE).
« D’aucuns parlent des produits camerounais qui seraient rejetés dans l’Union européenne. Mais ça n’a rien avoir avec l’APE. C’est faux de le dire. Les produits rejetés sont rares et c’est marginal. Ça n’atteint même pas 1% de tous les produits exportés au sein de l’Union. Ceux qui sont refoulés sont l’œuvre des gens qui n’ont pas l’expérience dans l’exportation et qui n’ont pas encore intégré les normes UE », a affirmé le diplomate.
Selon lui, les principaux produits exportés par le Cameroun dans le cadre de l’APE (banane, ananas, poivre de Penja, curcuma, gingembre, fruits de la passion…) sont aux normes. Par contre, a-t-il précisé, les mangues, papayes, goyaves, poivrons, aubergines, tomates… refoulés aux portes de l’UE rentrent dans le cadre de la législation phytosanitaire de la Commission européenne. Cette dernière exige que certains pesticides ne soient pas utilisés, mais malheureusement, il se trouve que cette norme n’est pas souvent respectée par certains exportateurs. Conséquence, ces produits ne peuvent pas rentrer dans le marché européen. Mais, répète-t-il, « ce n’est pas l’APE ».
À en croire Philippe Van Damme, l’UE s’emploie depuis la mise en œuvre de l’APE à accompagner les exportateurs au Cameroun dans la mise en œuvre des normes européennes en matière de la législation sanitaire et cela se passe plutôt bien. Dans les plantations de banane, par exemple, a-t-il indiqué, un accompagnement est apporté aux producteurs en matière de respect des normes. Le poivre de Penja aussi bénéficie de cet encadrement d’autant plus qu’il jouit désormais d’un indicateur géographique permettant de certifier son origine et ses caractéristiques.
Contre-pied de la douane
Mais ces déclarations de l’ambassadeur de l’UE sonnent comme une réponse à la douane camerounaise. Dans une note publiée en février 2022, cette administration révèle que le Cameroun rencontre de « nombreux » obstacles dans le cadre des exportations de ses produits vers l’UE. « À l’exportation, de manière générale, on peut déplorer l’impact mitigé [de l’APE], en raison notamment des nombreux obstacles non tarifaires érigés aux portes de l’UE qui ne permettent pas toujours le bénéfice aisé aux produits camerounais de l’admission en franchise du droit de douane. Cas particuliers des refoulements des produits identifiés », renseigne le directeur général des douanes, Fongod Edwin Nuvaga.
Les produits camerounais souvent refoulés lors de l’exportation, explique la douane, concernent surtout les produits agricoles. Ces exportations agricoles incluent des produits bruts (cacao, café, banane, caoutchouc) ou transformés (produits à base de cacao, légumes et fruits transformés, etc.).
L’APE entre le Cameroun et l’Union européenne est entré en vigueur le 4 août 2016. Cet accord prévoit l’accès en franchise de droits de douane et sans contingent au marché de l’Union européenne de toutes les exportations du Cameroun. De son côté, le Cameroun va ouvrir progressivement son marché à 80% de ses importations en provenance de l’UE une période qui cours jusqu’en 2029.
S.A.
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