(Investir au Cameroun) - Trois milliards de francs Cfa. Selon l’Agence nationale des technologies de l’information et de la communication (Antic), c’est la somme perdue par les banques au Cameroun en 2015, du fait de la cybercriminalité. Ces pertes, a expliqué le DG de l’Antic, Ebot Ebot Enaw (photo), au cours d’un récent forum sur la cybersécurité, sont la conséquence du «Skimming», une pratique cybercriminelle qui consiste à «pirater des cartes magnétiques à l’aide des dispositifs spéciaux insérés dans des guichets automatiques de billets de banque».
Mais, apprend-on, les conséquences du «Skimming» sur les banques sont un moindre mal par rapport aux ravages causées par l’utilisation des simbox dans le secteur de la téléphonie. En effet, ce dispositif qui permet à des personnes installées à l’étranger de passer des appels à des tarifs locaux, causent d’importantes pertes financières aussi bien aux entreprises qu’au Trésor public.
Au mois d’octobre 2015 au cours d’un forum consacré aux enjeux et les perspectives de la lutte contre la fraude par Simbox au Cameroun, l’on apprenait qu’à cette date-là, les quatre opérateurs de la téléphonie en activité dans le pays avaient déjà perdu plus de 18 milliards de francs Cfa depuis le début de l’année, contre un peu plus de 4 milliards de francs Cfa pour l’Etat, du fait des fraudes à la Simbox.
Mais à côté du «Skimming» et de la fraude à la Simbox, la cybercriminalité au Cameroun, apprend-on, prend aussi souvent le visage du «webdefacement», qui consiste à changer frauduleusement l’apparence d’un site web ; de faux profils sur les réseaux sociaux et le piratage des emails afin d’arnaquer les citoyens ; et l’utilisation de logiciels piratés. De ce point de vue, souligne le DG de l’Antic, «près de 90 % des logiciels et systèmes d’exploitation utilisés dans notre pays sont des outils piratés».
BRM
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