(Investir au Cameroun) - A fin décembre 2023, le Cameroun comptait officiellement 10 225,58 km de routes bitumées sur un linéaire global de 121 873 km, selon le ministre des Travaux publics (Mintp), Emmanuel Nganou Djoumessi. De ces chiffres, l’on retient ainsi que seulement 8,39% du réseau routier du pays est bitumé à cette date. Plus de la moitié du réseau bitumé dans le pays est constituée de routes nationales (5 798,69 km) contre 109 km pour les autoroutes, 1 606,08 km pour les routes régionales et 2 711,81 km pour les routes communales, d’après les données fournies par le membre du gouvernement.
« La situation du réseau routier de notre pays s’est améliorée d’année en année, avec l’intensification des investissements dans la réalisation des projets routiers. (…) Il y a quelques années, nous étions à 5 000 km de routes bitumées, nous venons de franchir la barre de 10 000 km. Beaucoup restent encore à faire, certes. Les défis actuels consistent à entretenir les routes bitumées existantes, à densifier le réseau de routes bitumées et, surtout, à assurer la connectivité à travers la traficabilité des routes en terre en toute saison », déclare Emmanuel Nganou Djoumessi, dans une interview publiée le 2 février 2024 dans le quotidien à capitaux publics Cameroon tribune. Le réseau de routes en terre est de 111 647,42 km, soit 91,60% du linéaire total de route au Cameroun. Une stratégie d’entretien des routes en terre a été élaborée pour garder en permanence ce réseau à un niveau de service satisfaisant, sans point de rupture.
Dans le cadre de sa Stratégie nationale de développement 2020-2030 (SND30), le Cameroun prévoit de bitumer au moins 6 000 km de nouvelles routes sur cette période. Selon le Mintp, « au 31 décembre 2023, environ 2 400 km de routes ont été bitumés, soit 73,46% d’objectifs réalisés ». Il reste donc encore à poser l’asphalte sur quelque 3 600 km de nouvelles routes pour atteindre l’objectif visé en 2030. « Conformément à la SND30, plusieurs actions sont en cours dans le but de relever le stock du linéaire bitumé pour viser l’objectif de 6 000 km de nouvelles routes bitumées prescrit dans ladite stratégie, d’améliorer le niveau de service de l’existant à travers la maintenance de 3 000 km de routes bitumées à réhabiliter et l’entretien permanent de l’ensemble du réseau routier », affirme Emmanuel Nganou Djoumessi.
Pour y parvenir, dit-il, le gouvernement travaille à réduire les coûts des travaux routiers, dans un contexte économique difficile lié notamment à l’insuffisance des ressources financières. « Nous travaillons à mettre en place une usine de production du bitume qui est un composant essentiel qui contribuera à réduire les coûts, à tirer les coûts de construction vers le bas. Nous implémentons déjà, en collaboration avec les autres partenaires du secteur des BTP, des techniques innovantes telles que le recyclage des chaussées, l’entretien des routes en terre aux produits stabilisants et aux émulsions de bitume pour augmenter le linéaire à construire ou à entretenir avec les ressources disponibles », annonce le Mintp.
Le développement de ces infrastructures routières devra, selon les autorités, permettre d’assurer le désenclavement des bassins industriels, l’approvisionnement des usines en matières premières (particulièrement d’origine minière), l’écoulement des productions vers les marchés intérieurs et extérieurs, ainsi que le transport des personnes. Cette modernisation du réseau routier devrait, au final, contribuer à l’ambition de la SND de porter la croissance économique moyenne du pays de plus de 4% sur la période 2010-2019 à plus de 8% sur la période 2020-2030.
P.N.N
Lire aussi :