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Yaoundé - 13 mai 2024 -

L’Union européenne (UE) prévoit d’organiser un forum économique à Yaoundé au Cameroun lors du salon Promote prévu du 17 au 25 février 2024. En préparation à cet évènement, une délégation de l’UE s’est rendue le 20 octobre 2023 au Gicam. Objectif : sensibiliser la principale organisation patronale du pays. À l’occasion, le Gicam s’est « engagé à apporter sa contribution à l’organisation et à la sensibilisation de la communauté des affaires sur l’évènement ».

Baptisé Cameroon-EU Business Week, ce forum prévu pour se tenir du 21 au 23 février 2024, a-t-on appris au terme de rencontre avec la secrétaire exécutive du mouvement patronal, Aline Valérie Mbono. Son objectif affiché est de promouvoir les opportunités commerciales et d’investissements au Cameroun auprès des investisseurs européens avec l’espoir de booster les échanges entre le Cameroun et l’Union européenne.

Dans une brochure publiée par la délégation de l’UE au Cameroun en 2020, les 27 revendiquent le statut de premier partenaire commercial du Cameroun. Selon ce document, l’UE capte 47,4% des produits exportés du Cameroun devant la Chine et l’Inde. Selon la même source, les exportations du Cameroun vers l’Union européenne en 2019 se sont établies à 1400 milliard de FCFA contre 1000 milliards de l’UE vers le Cameroun. La balance commerciale entre les deux partenaires est donc en faveur du Cameroun suivant ces données. Selon la même brochure, les entreprises européennes présentent au Cameroun ont investi, au cours des 10 dernières années, 353 milliards de FCFA et créé 34 000 emplois dont 99,5% sont camerounais.

SG

Dans une note signée le 20 octobre 2023, le directeur général des douanes, Fongod Edwin Nuvaga, annonce l’ouverture ce 23 octobre 2023 des antennes de la douane tchadienne à Douala (capitale économique du pays) et Kribi (cité balnéaire du Sud). L’ouverture de ces antennes rentre dans le cadre de la « mise en œuvre de l’accord relatif à l’assistance administrative mutuelle signée entre les administrations des douanes du Cameroun et du Tchad d’une part, et de l’arrêté N°083PT/MFBCP/SE/SG/DGDDI/2023 du ministre des Finances du Tchad portant création et opérationnalisation des antennes des douanes tchadiennes à Douala et Kribi », précise le patron des douanes camerounaises.

Cette ouverture marque un tournant important dans la lutte contre la fraude douanière en vue d’accroître les recettes douanières des deux pays. Les antennes de Douala et Kribi vont désormais se rassurer que les marchandises à destination du Tchad s’acquittent des frais de douane. Car selon des sources, des marchandises déclarées en transit finissent souvent par rester au Cameroun et souvent les marchandises à destination du Tchad, une fois qu’elles ont quitté les ports, essayent souvent d’entrer au Tchad en contournant la douane. Ce qui engendre des pertes de recettes pour les deux pays.

C’est donc pour lutter notamment contre ces deux phénomènes que « ces antennes procéderont à l’identification préalable des importateurs tchadiens et des opérations de transit à destination du Tchad. Elles se feront en amont de la procédure de transit actuelle et il est dorénavant exigé à tous les commissionnaires en douane agréés ou les importateurs tchadiens de se présenter dans lesdites structures pour procéder aux formalités d’usage avant l’arrivée des marchandises au port et la validation de leur déclaration dans le système Camcis », précise la note de Fongod Edwin Nuvaga. Ces antennes permettront, en plus, aux transporteurs en provenance ou à destination du Tchad, d’assurer un suivi plus étroit des activités des transporteurs tchadiens effectuant des navettes sur le corridor Douala-N’Djamena.

D’après les statistiques du Bureau de gestion du fret terrestre du Cameroun (BGFT), organisme local de gestion et de répartition du fret, environ 20 000 mouvements de camions sont effectués du Cameroun vers le Tchad par an. Ce qui correspond à un peu plus d’un million de tonnes de marchandises sorties du Cameroun vers le Tchad chaque année. Dans le même temps, les douanes camerounaises estiment à plus de 350 milliards de FCFA de recettes annuelles générées par le transit des marchandises tchadiennes au Cameroun.

Dépourvu de façade maritime, le Tchad utilise les ports de Douala et Kribi comme ports d’attache pour ses opérations du commerce extérieur. Plus de 80 % des marchandises importées par ce pays transitent par le port de Douala et 68% des marchandises par le port de Kribi en 2020, selon les chiffres dudit port.

Frédéric Nonos

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Le 19 octobre 2023, la Cameroon Water Utilities (Camwater) a signé avec l’Université de Douala, dans la capitale économique, une convention de partenariat visant à mettre ses meilleurs ingénieurs qualifiés à la disposition de l’entreprise publique en charge de la production et de la distribution de l’eau potable dans le pays. La convention sera implémentée par l’École nationale supérieure polytechnique de Douala, établissement de formation professionnelle rattachée à l’université publique de la capitale économique camerounaise.

« De façon pratique, il revient à la Camwater de solliciter l’École nationale supérieure polytechnique de Douala pour prendre part à certains projets conduits en son sein ; soutenir dans la mesure de ses moyens, et quand cela est possible, la formation ainsi que l’organisation des événements à caractères scientifiques et technologiques de l’Université de Douala », explique-t-on chez Camwater.

L’entreprise publique, qui a également pris l’engagement d’ouvrir ses portes aux stagiaires de polytech Douala, se voit également offrir le droit de recycler ses personnels au sein de cette école de formation professionnelle, dans le cadre de la formation continue.

BRM

A la date du 30 septembre 2023, 18 bureaux de change sont agréés au Cameroun, informe le ministère des Finances dans un récent communiqué. Basés à Douala, Yaoundé, et Maroua, ces bureaux de change sont : Brazza transactions Sarl, Cameroon currency exchanger Sarl, Express exchange Sarl, Lamex exchange, Naabi finance, Nono royal exchange, Sesame financial service, Stoneshed FX, Surs exchange, Gajo trading compagny, Jet Cash, La Medina, Leader international exchange, Pagro exchange, Peers exchange Cameroon Agency, SB Capital, Timezone Financial Corporation, Universal business & tour Sarl.

Cette liste est publiée par le ministère des Finances dans un contexte où le change manuel est pratiqué dans l’informel au Cameroun dans les espaces publics au vu et au su de tous. Ce qui, d’après des acteurs du secteur est un frein non seulement au change formel, mais, également à l’économie du pays. « À cause de ce change clandestin, les bureaux de change formels ont de plus en plus du mal à s’en sortir. D’autant plus que les prix pratiqués dans le change manuel informel sont plus concurrentiels que ceux du formel. Ils peuvent d’autant plus le faire, car ils ne paient ni impôts ni taxes et n’emploient pas les Camerounais », explique un opérateur du change manuel.

Pourtant, comme le rappelle le ministre délégué auprès du ministre des Finances Yaouba Abdoulaye, l’exercice de l’activité de change manuel sans agrément est formellement interdit et constitue une infraction punie par des peines privatives de liberté et d’une amende de 5 millions de FCFA, assortie d’une cession immédiate des devises. Ce, conformément aux dispositions de la convention portant harmonisation de la réglementation bancaire et de règlement Cemac du 21 décembre 2018, sur les opérations de change.

SG

Le test prévisionnel de conjoncture de la Banque des États de l’Afrique centrale (Beac), l’institut d’émission commun aux six pays de la Cemac (Cameroun, Congo, Gabon, Tchad, RCA et Guinée équatoriale), projette un relèvement de la production du caoutchouc au Cameroun, entre octobre et décembre 2023. « Dans la même veine, la production de la filière banane progresserait au 4e trimestre 2023 », indique le même document.

À en croire la banque centrale, l’embellie annoncée dans la filière hévéa, matière première du caoutchouc, est la conséquence « de la reprise totale du travail dans les plantations de la CDC ». En effet, cette unité agro-industrielle publique, dont la production de la banane monte également en régime depuis le début de l’année 2023 (+114% en septembre 2023 en glissement annuel, NDLR), d’après les chiffres de l’Association bananière du Cameroun (Assobacam), est la principale victime des ravages économiques de la crise socio-politique en cours dans les régions anglophones du pays.

Pendant plusieurs années, ses plantations ont été réquisitionnées par les militants séparatistes, qui prônent la partition du Cameroun, contraignant cette société d’État à abandonner ces espaces. Ils sont progressivement remis en activité depuis l’année 2021, avec l’appui du gouvernement, à la faveur de l’accalmie observée dans les revendications des sécessionnistes anglophones.

Pour rappel, le test prévisionnel de conjoncture publié par la Beac est un document de nature prospective, basé sur les enquêtes réalisées auprès des chefs d’entreprises, responsables de l’administration et autres acteurs clés des différentes filières et secteurs d’activités de la Cemac (Cameroun, Congo, Gabon, Tchad, RCA et Guinée équatoriale). Il présente les anticipations de ces acteurs sur l’évolution prévisible de l’activité économique sur le prochain trimestre, ainsi que les principaux facteurs explicatifs.

BRM

Le ministre camerounais du Commerce, Luc Magloire Mbarga Atangana, veut voir les prix de certains produits de grande consommation baisser sur le marché local. C’est ce que révèlent des correspondances séparées adressées entre le 17 et le 19 octobre 2023 aux syndicats des boulangers, à l’Association des producteurs du ciment, et à l’Interprofession avicole du Cameroun (Ipavic). En ce qui concerne les aviculteurs, la correspondance du ministre Mbarga Atangana s’apparente même à une sommation, face à la propension de ces opérateurs à entretenir la hausse des prix observée dans les marchés jusqu’ici, alors que leurs coûts de production sont en baisse, après la flambée d’après le Covid-19 et le déclenchement de la guerre en Ukraine.

« Au regard de l’évolution récente de certains coûts de facteurs, parmi les plus importants de votre secteur d’activité, j’ai l’honneur d’en appeler à votre engagement moral et citoyen, pour une prise en compte des intérêts et droits légitimes des consommateurs, à travers la baisse, due à hauteur, du prix du poulet et des œufs de table dans nos marchés. Je relève en effet, pour m’en féliciter, que le prix du maïs est passé de 310 FCFA à 200 FCFA. Parallèlement, le son de blé, qui s’échangeait sur les marchés à 150 000 FCFA, se vend depuis trois semaines à 70 000 FCFA, soit une baisse de 53%. Par-dessus-tout, les poussins sont abondants et disponibles, avec des prix stabilisés. Au-delà des considérations d’ordre éthique, le bon sens commande que la baisse de ces coûts de facteurs essentiels soit répercutée au niveau du consommateur », écrit le membre du gouvernement. Ce dernier enjoint de ce fait le président de l’Ipavic, de prendre « les mesures qui s’imposent et qui doivent être matérialisées par un recul significatif des prix du poulet et des œufs sur l’ensemble des marchés de la République ».

Pour rappel, depuis le mois d’août 2023, selon des témoignages des ménagères relayés par Investir au Cameroun, le prix du poulet de 2 Kg atteint 4 000 à 4 500 FCFA dans les marchés de Douala, la capitale économique, contre 3 000 FCFA avant le mois d’août 2023. Dans le même temps, la volaille de 1,5 kg, qui coûtait 2 500 FCFA, est désormais vendue à 3 500 FCFA et plus. La situation est encore plus critique à Yaoundé, où pour se procurer un poulet de 1,5kg, il faut débourser entre 4 000 et 4 500 FCFA, contre 5 000 voire 6 000 FCFA pour la volaille de 2 à 2,5 Kg.

Des opérations de contrôle des prix en vue

Dans les quincailleries, le prix du ciment est également maintenu à la hausse par les commerçants (5 500 FCFA contre 4 600 à 5 000 FCFA par le passé), alors que suite à la baisse des coûts de production, les cimentiers en activité dans le pays affirment avoir revu à la baisse les prix de cession de ces produits. « Je voudrais relever qu’au cas où cette baisse des prix serait effective, elle n’est malheureusement pas ressentie par les consommateurs, qui sont sensés en être les bénéficiaires. En insistant sur l’impératif de reflux des prix à la consommation sur le marché national, qui relève pour large part de votre responsabilité sociétale, et qui se trouve parfaitement justifié par la conjoncture internationale moins tendue, j’ai l’honneur de vous inviter à bien vouloir me communiquer en urgence les nouveaux prix de vos produits, afin de me permettre de m’assurer qu’ils sont dûment répercutés par le circuit de distribution au niveau du consommateur final… », écrit le ministre du Commerce au président de l’Association des producteurs de ciment.

Ce qui laisse penser à de prochaines descentes sur le terrain des contrôleurs des prix de ce département ministériel, à l’effet de s’assurer que ces prix sont bien répercutés sur « le consommateur final, en proie à une inflation galopante depuis trois années consécutives, et qui a le droit de bénéficier, à son tour, de la détente des cours mondiaux », souligne le ministre. Le membre du gouvernement se tourne ainsi vers les producteurs de ciment dans la mesure où, selon les usages réglementaires au Cameroun, il leur revient, dans le cadre de l’obligation de dépôts des barèmes permettant au gouvernement d’avoir un regard sur les prix des produits sensibles et de grande consommation, d’indiquer le prix public conseillé, qui intègre généralement les marges des différents intermédiaires. C’est ce prix que les commerçants sont tenus non seulement d’afficher, mais aussi d’inscrire sur les factures lors des ventes. Toutes choses qui permettent de contrôler l’effectivité de leur application. Cependant, pour des desseins de spéculation, les commerçants affichent souvent les prix conseillés, pratiquent des prix différents et évitent de ce fait de délivrer les factures aux acheteurs, pour éviter les représailles des contrôleurs.

Retour d’ascenseur attendu des boulangers

Cette technique de fraude n’existe visiblement pas dans les boulangeries (elles réduisent plutôt le poids de la baguette, Ndlr), que le ministre du Commerce souhaite également voir baisser le prix du pain, en raison de la baisse du prix du kilogramme de la farine de blé décidée par les meuniers, suite à la réduction de leurs propres coûts de production. « A l’issue d’une concertation récente que j’ai tenue avec l’industrie meunière, les acteurs de cette filière m’ont informé qu’en rapport avec l’évolution des cours du blé sur le marché international, ils avaient procédé à une baisse automatique des prix sortie-usine de la farine de blé de l’ordre de 4 000 à 4 500 FCFA », écrit le membre du gouvernement aux syndicats des boulangers. Aussi, Luc Magloire Mbarga Atangana leur prescrit-il d’observer « la même discipline, en procédant, à l’identique, à la baisse concomitante des prix du pain et des produits panifiés, au bénéfice des consommateurs ».

A la vérité, le gouvernement camerounais demande aux boulangers un retour d’ascenseur. En effet, depuis les tensions inflationnistes nées dès la période post-Covid, et qui ont été aggravées par le déclenchement de la guerre en Ukraine, les meuniers et les boulangers sont parmi les rares opérateurs à avoir bénéficié d’une décision gouvernementale d’augmentation des prix des produits aux consommateurs. Alors même que cette hausse des prix était freinée des quatre fers dans d’autres filières, pour protéger le pouvoir d’achat des consommateurs, selon le gouvernement.

C’est ainsi qu’au terme d’une concertation avec le ministre du Commerce, le 16 mars 2023, soit près d’un mois après l’invasion de l’Ukraine par la Russie, premier fournisseur de blé au Cameroun, les meuniers avaient pu obtenir du gouvernement une majoration de 5 000 FCFA sur le prix du sac de farine de blé de 50 Kg. Dans le même temps, la baguette de pain de 200 grammes, qui coûtait officiellement 125 FCFA jusqu’ici, a été portée à 150 FCFA, rejoignant le prix que les boulangers pratiquaient déjà de manière frauduleuse depuis plusieurs semaines, après avoir de surcroît fait maigrir la baguette de plusieurs grammes.

Brice R. Mbodiam

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La start-up camerounaise Adinkra Jeunesse remporte le Grand prix international de la 13e édition du Prix Orange de l’entrepreneur social en Afrique et au Moyen-Orient (Poesam). Les lauréats ont été dévoilés lors du Mobile World Congress Africa organisé à Kigali, au Rwanda, du 17 au 19 octobre 2023.

Classé premier parmi les trois projets récompensés dans cette catégorie, Adinkra est une plateforme numérique d’abonnement aux livres africains pour enfants disponible via une interface web et une application mobile permettant de lire hors connexion. Sa fondatrice, Armelle Touko (photo), ambitionne de fournir une offre africaine de contenus pour enfants, avec des personnages auxquels ils peuvent s’identifier physiquement et culturellement.

Grâce à ce prix, Armelle Touko empoche 25 000 euros, soit 16,3 millions de FCFA. Elle a obtenu la première place, en juillet dernier, au concours du Poesam au Cameroun. Ce qui lui avait déjà permis de remporter la somme de 2 millions de FCFA ainsi qu’un accompagnement de 6 mois par Orange Digital Center.

Pour le Prix coup de cœur (pas en compétition), la lauréate est aussi une start-up camerounaise. Il s’agit de Services for aged qui propose des services de santé, d’hygiène et d’assistance pour les personnes âgées à domicile dans les zones rurales. 

Sur 1300 candidats issus de 17 pays, seulement cinq ont été récompensés : trois dans le cadre du Grand prix international qui distingue trois projets à impact social ou environnemental s’appuyant sur les nouvelles technologies ; un pour le Prix féminin international qui récompense une startup dont le projet est porté par une femme et qui permet l’amélioration des conditions de vie des populations en apportant des réponses spécifiques aux problématiques sociales ou environnementales et un comme Prix coup de cœur.

Initié en 2011, le Poesam récompense les projets innovants de start-ups, recourant aux technologies de l’information et de la communication et ayant un impact sociétal positif en Afrique et au Moyen-Orient. Les projets concernent en majorité les domaines de l’éducation, de la santé, du e-commerce, de l’agriculture et de l’environnement.

Frédéric Nonos

 

Le 17 octobre 2023, la société canadienne NuRAN Wireless, spécialisée dans la fourniture de solutions d’infrastructures sans fil pour le mobile et le haut débit, a annoncé avoir obtenu des autorités camerounaises une licence de première catégorie. Selon la réglementation en vigueur au Cameroun, ce type de licence est octroyée aux promoteurs « des réseaux radioélectriques ouverts au public dans une ou plusieurs localités ; des réseaux de collecte et de distribution, en vue de la fourniture au public de services de communications électroniques ; des réseaux de communications électroniques ouverts au public dans les zones rurales ; des réseaux virtuels ouverts au public et des infrastructures passives en support aux réseaux de communications électroniques ».

Sur la base de cette liste, NuRAN Wireless se range dans la catégorie des promoteurs « des infrastructures passives en support aux réseaux de communications électroniques ». Grâce au quitus obtenu du gouvernement, ce fournisseur canadien des infrastructures télécoms va pouvoir déployer ses activités à partir du territoire camerounais, à travers une filiale locale, apprend-on de bonnes sources.

L’arrivée de cet opérateur sur le marché camerounais, révèlent nos sources, lui permettra d’achever avec plus de facilité un contrat passé avec la société de téléphonie mobile Orange Cameroun, en vue de l’installation de 242 sites télécoms dans le pays. Ceci, après les 122 sites installés et livrés à la filiale locale du groupe Orange en 2021. Par ailleurs, cette présence au Cameroun permettra à NuRAN Wireless d’aller à la conquête de nouveaux contrats sur le marché local des télécoms, où des opportunités ne manquent pas.

Pour preuve, dans un communiqué publié le 13 février 2023, le directeur général de l’Agence de régulation des télécommunications (ART), Philémon Zoo Zame, révèle que les opérateurs de téléphonie mobile et fixe MTN, Orange et Camtel, ont pris l’engagement de réaliser des investissements cumulés d’un montant de 156 milliards de FCFA au Cameroun en 2023, en vue de l’amélioration de la qualité de service. Unique partenaire du fournisseur canadien des infrastructures télécoms jusqu’ici, Orange Cameroun avait déjà annoncé, depuis janvier 2023, un plan d’investissements de 150 milliards de FCFA sur 5 ans, dont 30 milliards de FCFA dès 2023.

Mais, globalement, l’arrivée de NuRAN Wireless au Cameroun s’inscrit dans la stratégie d’expansion de cette entreprise canadienne en Afrique. En effet, selon ses responsables, cet opérateur, qui a annoncé en septembre 2023 avoir entamé des démarches pour obtenir une licence à Madagascar, ambitionne de disposer de 10 000 sites télécoms sous-contrat en Afrique, au cours des années à venir. Actuellement, apprend-on, elle n’en dispose que 4 642, répartis entre le Cameroun, la RD Congo, le Soudan, le Soudan du Sud, la Namibie, la Côte d’Ivoire et Madagascar.

Brice R. Mbodiam  

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Le directeur général (DG) de la Société nationale des mines (Sonamines), Serge Boyogueno, a rencontré le 18 octobre 2023 à Yaoundé, les responsables des sociétés minières exploitant des gisements au Cameroun, ou alors dont les projets d’exploitation minière sont en cours de développement dans le pays. À en croire la Sonamines, cette rencontre est une étape vers la mise en place d’un cadre de collaboration entre la Sonamines et les exploitants miniers, dans le but de faciliter les échanges entre ces partenaires, et œuvrer en synergie pour développer le potentiel minier du Cameroun.   

« Il est plus que jamais nécessaire que s’installe une relation de confiance entre la Sonamines et ses partenaires que vous êtes. À l’issue de nos échanges, et selon une démarche arrêtée de commun accord, nous devons pouvoir aboutir à une plateforme de collaboration idoine, pour apporter des réponses concrètes au chef de l’État, qui compte plus que jamais sur le secteur de la mine solide pour prendre le relai de la mine liquide pour impulser le développement économique du Cameroun », a indiqué le DG, après avoir rappelé à ses interlocuteurs les missions de l’entreprise qu’il dirige. Créée en 2020 et opérationnelle depuis 2021, la Sonamines fait désormais figure de bras séculier de l’État du Cameroun dans l’exploitation de la mine solide.

Saisissant l’opportunité de cette rencontre, les exploitants miniers ont exprimé quelques doléances, visant notamment à accélérer les activités minières dans le pays. Il s’agit notamment de la nécessité de mettre en place un cadre réglementaire incitatif, dans le but de rendre le secteur plus attractif et attirer davantage d’investissements ; la nécessité de faciliter la délivrance des titres miniers, au moyen de procédures plus allégées ; ou encore la nécessité de résoudre les problèmes domaniaux en rapport avec les projets miniers, dont les superficies sont souvent envahies par les exploitants artisanaux qui compliquent le déploiement des sociétés minières…

BRM    

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Entre octobre et décembre 2023, la production est annoncée à la hausse dans le secteur de l’élevage au Cameroun, aussi bien en glissement trimestriel qu’annuel. Selon le test prévisionnel de conjoncture publié par la Beac, la hausse annoncée par rapport au 3e trimestre est tributaire « de la saison pluvieuse, qui stimule la levée et la montaison de la flore herbacée ». Et en comparaison avec le 4e trimestre 2022, l’augmentation projetée de la production est à mettre sur le compte de l’embellie dans la filière avicole. Celle-ci, apprend-on, va bénéficier « du repeuplement progressif des fermes à la fin de l’épidémie d’influenza aviaire, qui a freiné l’activité l’année dernière ».

En effet, après les épizooties de 2016 et 2017, au cours de l’année 2022, le Cameroun a de nouveau déclaré des cas de grippe aviaire dans la région de l’Ouest, qui pèse officiellement 80% de la filière avicole locale. Suite à cette nouvelle crise, le gouvernement, à travers une note du ministre de l’Élevage, Dr Taïga, avait prescrit « la mise en œuvre des opérations d’abattage sanitaire d’urgence dans les foyers identifiés, leur destruction par incinération et enfouissement sous contrôle des responsables des services vétérinaires avec l’appui des forces de maintien de l’ordre ».

Pour rappel, le test prévisionnel de conjoncture publié par la Beac est un document de nature prospective, basé sur les enquêtes réalisées auprès des chefs d’entreprises, responsables de l’administration et autres acteurs clés des différentes filières et secteurs d’activités de la Cemac (Cameroun, Congo, Gabon, Tchad, RCA et Guinée équatoriale). Il présente les anticipations de ces acteurs sur l’évolution prévisible de l’activité économique sur le prochain trimestre, ainsi que les principaux facteurs explicatifs.

BRM

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Le Fonds saoudien pour le développement (FSD) est disposé à participer au financement de deux projets routiers dans le septentrion du Cameroun d’un coût global de 280 milliards de FCFA hors taxes. Il s’agit de la construction de la route Sorawel-Guider-Mayo Oulo-Dourbeye (78 km) pour un montant de 46,7 milliards de FCFA et de la réhabilitation de la route Ngaoundéré-Garoua (plus de 240 km) pour un coût de 233,3 milliards de FCFA.

Le financement des deux projets a été évoqué, le 17 octobre 2023, au cours d’une audience accordée par le ministre des Travaux publics (Mintp), Emmanuel Nganou Djoumessi, à une délégation de la FSD conduite par Abdulrahman Albarbi. Cette nouvelle audience intervient après celle accordée le 11 avril 2023 par la Mintp à la même délégation. De sources officielles, le FSD est venu confirmer son intérêt pour le financement des deux projets routiers. Autant dire qu’on ignore s’il y a eu une évolution entre les deux rencontres.

Pour l’instant, l’intérêt du Fonds saoudien porte sur l’ensemble des 78 km du premier projet et pour la section Pont de Salak-Garoua pour ce qui est du deuxième projet. « Pour être pragmatique, nous avons dit section pont de Salak-Garoua, c’est la section la plus dégradée », explique Emmanuel Nganou Djoumessi. Les études d’avant-projets détaillés (ADP) étant déjà disponibles, le Mintp et ses hôtes ont néanmoins exploré les mécanismes pouvant aboutir à un financement total de cette section de la nationale n° 1 en associant d’autres bailleurs de fonds.

Inscrits dans le cadre des dépenses à moyen terme 2023-2025, les deux projets routiers revêtent une importance capitale pour l’économie nationale. Très dégradé depuis de longues années, l’axe Ngaoundéré-Garoua est une portion du corridor Douala-Ndjamena, sur lequel transitent environ 350 milliards de FCFA de marchandises tchadiennes chaque année. Et la route Sorawel-Guider-Mayo Oulo-Dourbeye ouvre sur le Nigeria. La construction de ces deux infrastructures routières pourrait donc accroitre les échanges transfrontaliers et améliorer les recettes fiscales et portuaires.

Il faut rappeler que le FSD accompagne en ce moment l’État du Cameroun dans la construction de la section Bingambo-Grand Zambi (43 km) sur la nationale n° 22, après le financement des routes Ayos-Bonis, Olama-Bingambo, Bikoula-Djoum et Foumban-Manki.

Frédéric Nonos

Selon le test prévisionnel de conjoncture du 4e trimestre 2023, que vient de publier la Banque des États de l’Afrique centrale (Beac), les activités dans la filière brassicole au Cameroun progresseraient modérément entre octobre et décembre 2023. Cette embellie modérée sera portée par la « forte demande des boissons liée aux festivités de fin d’année ».

La banque centrale souligne cependant que cette prévision optimiste survient dans un contexte toujours marqué par « un niveau élevé des prix des matières premières (maïs, malt), bien qu’en recul par rapport à 2022, et l’augmentation de la pression fiscale, à travers la mise en application des droits d’accises sur la fourniture de conditionnements et sur l’alcool éthylique ».

Pour rappel, le test prévisionnel de conjoncture est un document trimestriel de nature prospective, basé sur les enquêtes réalisées auprès des chefs d’entreprises, responsables de l’administration et autres acteurs clés des différentes filières et secteurs d’activités de la Cemac (Cameroun, Congo, Gabon, Tchad, RCA et Guinée équatoriale). Il présente les anticipations de ces acteurs sur l’évolution prévisible de l’activité économique sur le prochain trimestre, ainsi que les principaux facteurs explicatifs.

BRM

Les Cimenteries du Cameroun (Cimencam), filiale locale du groupe LafargeHolcim Maroc Afrique (55%), entendent introduire dans le pays une nouvelle technique de production du ciment, à l’effet de limiter les importations massives et onéreuses du clinker. Cette technique consiste notamment à substituer le clinker, matière première issue du calcaire jusqu’ici utilisée dans la production du ciment, par de la poudre de marbre.

C’est du moins ce que révèle la convention minière signée entre l’État du Cameroun et Cimencam, relative à l’exploitation du marbre de Bidzar, gisement situé dans la région du Nord. Cette convention minière a donné lieu à un permis d’exploitation délivré le 10 février 2023 à ce cimentier par le chef de l’État, Paul Biya.

En effet, décrivant les enjeux économiques dans la convention minière relative au projet de Bidzar, le gouvernement révèle qu’au « regard des statistiques d’importation via le port de Douala du clinker que l’on rencontre sur le marché durant les dix dernières années, dont la consommation est sans cesse croissante, le projet vise le renforcement de la production du ciment de Cimencam SA à partir du marbre qui sera exploité dans le cadre de ce projet, tout en participant fortement à l’amélioration de la balance commerciale du Cameroun ». En plus, ajoute-t-il, « le démarrage du projet permettra d’augmenter les capacités de production d’autres industries utilisant le marbre comme matière première pour la fabrication du ciment, à s’installer au Cameroun ».

En d’autres termes, l’État du Cameroun justifie la délivrance d’un permis d’exploitation du marbre de Bidzar à Cimencam par la possibilité que le projet offre à cette entreprise de substituer le clinker au marbre dans la production du ciment, d’une part, et d’autre part, espère pouvoir attirer d’autres investisseurs dans le pays grâce à cette offre minière, qui permet d’éviter les dépenses d’importations du clinker.

Baisse du prix du ciment

En effet, avec l’installation en cascade de nouvelles cimenteries au Cameroun depuis 2015 (Dangote Cement, Cimaf, Medcem, Mira Company), après près de 50 ans de monopole de Cimencam, les importations de clinker ont explosé dans le pays. À titre d’exemple, selon le Port autonome de Kribi (PAK), la société d’État chargée de la gestion du port en eau profonde situé dans la cité balnéaire de la région du Sud, les importations de cette matière première utilisée dans la production du ciment ont représenté 81% du trafic import et 54% du trafic global du terminal polyvalent, au cours de l’année 2022.

La substitution du clinker par le marbre produit localement, technique que les experts trouvent moins polluante, devrait induire la réduction des importations de ce produit, dont les achats obèrent la balance commerciale du pays chaque année. La substitution du clinker par le marbre devrait surtout réduire les coûts de production des cimenteries utilisant ce procédé adoubé par des travaux de recherche, avec pour corollaire une baisse du prix du produit fini au consommateur.

En effet, malgré la multiplication des cimenteries au Cameroun les 10 dernières années, le prix du sac de ciment de 50 kg est toujours jugé plus élevé, en comparaison avec les pays du même niveau. Les producteurs et le gouvernement, qui n’a pas souvent hésité à accuser les cimentiers d’entente illicite sur les prix, ont toujours expliqué cette réalité par les importations du clinker, qui augmentent les coûts de production des industries.

Pour rappel, le gisement de marbre de Bidzar, qui devrait permettre à Cimencam de réduire ses importations de clinker, voire de s’en départir, est officiellement doté d’un potentiel de production de 16,7 millions de tonnes. Ce qui, selon les données contenues dans la convention minière sus-mentionnée, correspond à une durée d’exploitation de 25 ans, pour une production moyenne de 668 301 tonnes de marbre chaque année.    

Brice R. Mbodiam

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Selon sa directrice générale, Judith Yah Sunday, la Cameroon Telecommunications (Camtel), l’opérateur historique des télécoms au Cameroun, entamera, en 2024, le déploiement d’un linéaire supplémentaire de 3 500 km de fibre optique. Judith Yah Sunday, qui a révélé cette information le 17 octobre 2023 lors de la Digital Week, qui se déroule à Yaoundé, précise que l’opération va cibler principalement les zones rurales du pays.

La finalisation de cette opération permettra à Camtel, le gérant exclusif de la fibre optique au Cameroun, de satisfaire non seulement les exigences de son cahier de charges attribué par le gouvernement, mais aussi de porter le linéaire de fibre optique dans le pays à 18 500 km, contre 15 000 km actuellement.

Pour rappel, avec cinq câbles sous-marins à fibre optique qui atterrissent sur son territoire, un réseau national doté de bretelles desservant des pays voisins tels que le Congo, le Tchad, la Guinée équatoriale ou encore le Gabon, le Cameroun est présenté comme un hub des infrastructures télécoms en Afrique centrale.

La disponibilité de l’infrastructure à fibre optique, bien qu’insuffisamment utilisée, selon la SFI, et la forte pénétration du téléphone mobile (plus de 80%) ont permis de booster dans le pays l’utilisation des téléphones intelligents, communément appelés smartphones. Selon l’Observatoire national des télécommunications de l’Agence de régulation des télécommunications (ART), le taux de pénétration de ces téléphones permettant d’accéder à l’internet mobile est passé de 25% en 2016 à près de 40% en 2020, ce qui correspond à une progression de 15% sur 4 ans.

Entre 2018 et 2022, le taux de pénétration du haut débit mobile dans le pays est quant à lui passé de 18% à 39%, selon les données révélées par la ministre des Postes et Télécoms, Minette Libom Li Likeng. Elle s’exprimait au cours de la toute première rencontre de l’Alliance ministérielle pour les nations numériques, organisée du 21 au 22 février 2023 à Londres par l’Organisation des télécommunications du Commonwealth.  

BRM

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Le dernier rapport de l’Indice mondial de transparence des dépenses fiscales (GTETI) classe le Cameroun comme le 5e pays africain et le 25e dans le monde le plus transparent en matière de dépenses fiscales. Selon l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), « les dépenses fiscales sont des mesures particulières dérogeant au système fiscal de référence (SFR) qui occasionnent des pertes de recettes pour l’État, dans le but de susciter un comportement économique particulier de la part des contribuables, ou de subventionner certains groupes sociaux ».

D’après ce rapport rendu public le 9 octobre dernier par le Conseil sur les politiques économiques (CEP), le pays de Paul Biya obtient cette position grâce à un score de 57 sur 100. Un score obtenu grâce à une note de 14,7/20 pour la mise en place d’un cadre institutionnel garantissant transparence et responsabilité, la note de 12,2/20 pour les données sur les recettes fiscales perdues et leurs évaluations, 11,6/20 pour la qualité des informations relatives à la méthodologie des rapports, 10/20 pour la mise à disposition publique des rapports fiscaux et 8,5/20 pour la précision des informations sur les entreprises cibles.

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« L’évaluation de la dépense fiscale et la publication du rapport y afférent s’institutionnalisent au Cameroun », affirme le ministre des Finances, Louis Paul Motaze, dans le rapport sur les dépenses fiscales 2021, publié comme annexe de la loi des finances 2023, promulguée en fin d’année 2022. Il faut dire que l’article 7 de la loi N° 2018/012 du 11 juillet 2018 portant régime financier de l’État et autres entités publiques oblige le gouvernement à faire une présentation détaillée de la nature et du coût budgétaires des exonérations et dérogations fiscales, devant constituer une annexe de la Loi de finances, à l’occasion de l’adoption de chaque budget annuel.  

Selon ce 7e rapport, la dépense fiscale s’est chiffrée à 439,6 milliards de FCFA en 2021. Ce qui représente 1,7% du PIB. Comparativement à l’évaluation de l’exercice 2020, ce montant est en recul de 12,7 milliards FCFA dû en partie à la révision de la méthodologie. Mais le document ne donne pas une information complète sur l’identité des entreprises qui en ont bénéficié. D’où la sous moyenne obtenue sur le critère précision des informations sur les entreprises cibles.

Selon le GTETI, le Cameroun est devancé en Afrique par le Bénin (1er du classement sur le continent et 8e dans le monde), le Niger, la Tunisie et le Maroc. Dans la zone Cemac, le Cameroun arrive en tête devant le Gabon, la République centrafricaine, le Tchad, le Congo, et enfin la Guinée équatoriale.

Sandrine Gaingne

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Le Groupement des acteurs pour la promotion de la récupération, la production, la transformation et l’industrialisation de l’économie locale (Gapptiel) est sorti des fonds baptismaux au cours d’une assemblée constitutive tenue le 11 octobre 2023 à Douala, capitale économique du pays. Doté d’un conseil d’administration de 20 membres, le nouveau regroupement est constitué de cinq corporations. Il s’agit des fabricants de machines, des centrales d’achats, des transformateurs des matières premières, des producteurs des matières premières et des récupérateurs.

À l’issue de son assemblée constitutive, le Gapptiel a dévoilé ses missions. Il est question de vulgariser la mécanisation en baissant le coût des équipements, machines et autres outils importés, indique son président, Jean Claude Tanda Dogmo (photo), élu pour un mandat de cinq ans. Objectif : amener les PME à passer de l’artisanat traditionnel à l’artisanat industriel afin de transformer les matières premières locales et générer de la valeur ajoutée à un moindre coût. En effet, le Gapptiel souhaite que le Cameroun ressemble à la Chine « où des petites usines miniaturisées qui coûtent à peine 200 000 FCFA sont implantées dans des petites localités pour produire, par exemple, la bière », explique Jean Claude Tanda Dogmo.

Pour y parvenir, le Gapptiel entend s’appuyer sur les centrales d’achats membres de l’association. À en croire Jean Claude Tanda Dogmo, par ailleurs artisan depuis une vingtaine d’années et promoteur du Salon africain du bois, de l’artisanat, de la décoration et du développement des communautés locales (Sabade), « il est aussi question de profiter des avantages fiscaux pour doter nos PME d’un outil de production qui leur permet d’améliorer leurs productions ». Il faut dire que, selon le président de Gapptiel, les droits de douane et autres taxes peuvent représenter jusqu’à 75% du prix d’achat à l’import des équipements, matériels et outils.

Pour les deux prochaines années, le Gapptiel veut faciliter l’acquisition des machines dans les secteurs du bois et l’agroalimentaire qu’il considère comme prioritaires pour la croissance des PME. Il faut dire qu’actuellement les équipements, matériels et outils destinés à la transformation poussée du bois ou à la production agricole et à l’élevage sont éligibles aux exonérations des droits douanes et autres taxes de à l’importation. Par la suite, le groupement, qui revendique déjà 600 membres, entend mener un plaidoyer auprès de l’État pour étendre ces exonérations à d’autres secteurs d’activités.

L’organisation entend également mettre un accent sur le recyclage et la fabrication métallique pour assurer la maintenance des machines importées, en attendant l’éclosion d’une industrie lourde au Cameroun. Le taux de mécanisation de la production locale reste faible. Selon les données du Centre national d’études et d’expérimentation du machinisme agricole (Cenema), à peine 5% des exploitations agricoles sont, par exemple, mécanisées au Cameroun.

Frédéric Nonos   

Jusqu’à ce 17 octobre 2023, apprend-on de sources autorisées, les recherches se poursuivent dans les environs du site du barrage de Nachtigal, à l’effet de retrouver au moins les restes des deux employés de la Camerounaise de construction du barrage de Nachtigal (CCN). Il s’agit de la société à laquelle a été confiée la sous-traitance sur le lot génie-civil, dans le cadre du projet de construction du barrage de Nachtigal (420 MW), dans la région du Centre du Cameroun.

Les infortunés sont portés disparus depuis le 30 août 2023, date à laquelle un bateau ayant à son bord cinq employés a chaviré, alors que ses occupants effectuaient une mission de routine sur le plan d’eau du barrage en construction. Trois personnes avaient été sauvées de la furie des eaux. « Pour le moment, les recherches n’ont pas été stoppées. Les patrouilles et les plongeurs de la zone du projet sont toujours mobilisés. Pour les familles, CCN est en contact permanent avec elles », souffle une source autorisée à NHPC, l’entreprise qui conduit le projet Nachtigal.

Un mois et demi après la survenue de ce drame, les causes ne sont toujours pas officiellement connues. Mais, certaines sources proches du dossier mettent à l’index une défaillance, bien connue à l’avance, sur le moteur de l’embarcation ayant chaviré. « Une enquête est en cours pour déterminer les causes de cet accident », avait confié à Investir au Cameroun un cadre de NHPC au lendemain de l’incident, sans plus de détails.

BRM

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La société de téléphonie mobile Orange, à travers Orange Énergies, filiale lancée il y a 5 ans par le groupe télécoms français pour faciliter l’accès à l’énergie à travers le numérique, se prépare à lancer au Cameroun une offre de congélateurs fonctionnant à l’énergie solaire. Pour ce faire, le groupe Orange a signé ce 17 octobre 2023 une convention de partenariat avec la start-up franco-nigériane Koolboks, qui déploie cette solution de congélation et de réfrigération, à travers un équipement doté de panneaux solaires et de batteries assurant jusqu’à trois jours d’autonomie.

L’équipement solaire de Koolboks comprend également des ampoules LED et des ports USB, qui permettent de recharger rapidement divers équipements tels que des téléphones et tablettes, apprend-on dans un communiqué officiel publié ce 17 octobre. À en croire la même source, le partenariat entre le groupe Orange et la start-up franco-nigériane sera d’abord implémenté en RD Congo, avant de s’étendre aux 11 autres pays dans lesquels le groupe Orange est présent, dont le Cameroun.   

 « Koolboks est fier de s’associer à Orange pour distribuer nos congélateurs solaires. Ce produit a été conçu pour répondre à un besoin, et permettre aux petits commerçants, aux familles de conserver des denrées alimentaires et d’avoir de la lumière dans des zones off-grid. Avec ce partenariat, nous pourrons offrir ce luxe dans de nombreux pays et régions », confie Ayoola Dominic, fondateur et CEO de Koolboks.

« Personne ne devrait être privé de réfrigération en raison de son coût. Koolboks, grâce à sa technologie innovante de paiement intégrée, est en mesure d’offrir aux distributeurs la possibilité de proposer à leurs clients les congélateurs Koolhome en location avec option d’achat. Grâce à Koolboks, les particuliers et les commerçants peuvent payer en petites mensualités ou hebdomadaires pour posséder un réfrigérateur solaire », explique la start-up au sujet des modalités de paiement. En plus des plateformes Aganza, Paygee et Solaris, les paiements devraient également se faire désormais via Orange Money.

BRM

Dans une note d’information publiée ce 17 octobre 2023, le ministère des Finances du Cameroun annonce avoir signé, ce même jour à Beijing, en Chine, une convention fiscale avec l’Empire du Milieu. Le document signé côté camerounais par Louis Paul Motazé, le ministre des Finances, apprend-on officiellement, vise « l’élimination de la double imposition en matière d’impôt sur le revenu, et la prévention de la fraude et de l’évasion fiscale ».

Selon l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), la double imposition, reconnue comme une source d’obstacles aux échanges commerciaux et aux investissements entre les pays, « résulte de la perception d’un impôt comparable dans deux États, auprès d’un même contribuable (individus ou entreprises), sur une même matière imposable et pour une même période de temps ». Afin d’éviter cette pratique qui, selon les experts, freine le commerce international, les investissements transfrontaliers et les mouvements des personnes, les États signent généralement des conventions fiscales.

SND 30

À en croire le ministère des Finances, celle que vient de signer le Cameroun et la Chine, au terme « d’un long processus de négociations entamé en 2013 (il y a donc 10 ans, NDLR) », marque « une étape décisive dans la mise en œuvre de la Stratégie nationale de développement 2020-2030 (SND30) et vers l’émergence de notre pays à l’horizon 2035… ». Ceci dans la mesure où, observe le ministère des Finances, « la Chine étant l’un des premiers partenaires économiques et commerciaux du Cameroun, il était nécessaire de négocier une convention fiscale, afin de lever les obstacles au plan fiscal des échanges entre les deux pays, notamment la double imposition des entreprises qui opèrent dans les deux pays ».

En effet, depuis plus de 20 ans, la Chine est devenue le premier client (25,8% de parts de marché en 2021, selon l’INS) et le premier fournisseur du Cameroun (17,5% de parts de marché en 2020), de même que ce pays d’Asie s’adjuge la place de premier investisseur au Cameroun. Selon les données contenues dans le rapport 2021 sur l’investissement dans le monde publié par la Cnuced, le stock d’investissements directs étrangers (IDE) capté par le Cameroun entre 2000 et 2020 est estimé à 9 026 millions de dollars (5 434,3 milliards de FCFA), principalement grâce à la Chine. « Entre 2000 et 2014, le Cameroun a capté 2 750 milliards de FCFA d’investissements directs étrangers, dont 1 850 milliards de FCFA provenant de la Chine. Ce qui représente environ 67% des IDE entrant au Cameroun », souligne par exemple un document de la présidence de la République, citant les données de la Cnuced.

L’ambition affichée par le gouvernement camerounais, à travers la convention fiscale signée ce 17 octobre 2023 à Beijing, est donc de doper davantage le niveau actuel de la coopération économique avec la Chine. « Cet accord boostera sans doute les échanges entre le Cameroun et la Chine, et permettra d’attirer encore davantage les investissements chinois au Cameroun », lit-on d’ailleurs dans la note d’information du ministère des Finances.

L’exploitation minière en ligne de mire ?

L’on peut observer que la signature de cette convention fiscale survient au moment où le gouvernement camerounais s’est engagé dans la concrétisation de projets d’exploitation de minerais, très souvent prisés par la Chine. C’est le cas du projet minier de Mbalam-Nabeba, gisement de fer de niveau mondial écartelé entre le Cameroun et le Congo.

Pour la construction du chemin de fer rendant exploitable ce gisement, l’État du Cameroun a jeté son dévolu sur le véhicule d’investissements Bestway Finance, qui s’est allié au Chinois AustSino. Quant à la licence d’exploitation du gisement, elle a été octroyée le 17 août 2022 à Cameroon Mining Company, entreprise également liée Bestway Finance, qui a récemment annoncé des accords avec au moins quatre entreprises chinoises sur le projet. Sur le gisement de fer de Lobé, à Kribi, dans la région du Sud, c’est au Chinois Sinosteel qu’est revenu le permis d’exploitation signé le 1er juillet 2022 par le chef de l’État camerounais.

Avec l’accord avec la Chine, le Cameroun compte désormais 15 conventions de non double imposition et deux conventions multilatérales à portée globale. Au niveau bilatéral, il s’agit des conventions signées avec la France (1976), le Canada (1988), la Suisse (1990), la Tunisie (1999), le Maroc (2012), l’Afrique du Sud (2015), les Émirats arabes unis (2017), l’Allemagne (2017), la République tchèque (2023) et les six pays membres de la Cemac. Mais à l’observation, ces conventions ne garantissent pas toujours une hausse des IDE pour le Cameroun. Et pour preuve, depuis la signature de la convention avec les Émirats arabes unis en 2017, on attend toujours la concrétisation du premier investissement en provenance de ce pays.

Brice R. Mbodiam

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Conseil, formation… Guy Gweth a dédié sa carrière à la promotion de l’intelligence économique (IE) en Afrique. Depuis 2015, il est à la tête du Centre africain de veille et d’intelligence économique (CAVIE) consacré à cette cause. Basé à Yaoundé au Cameroun, le CAVIE organise depuis 2022, le Festival de l’intelligence économique francophone (FIEF). Il s’agit d’une rencontre annuelle des experts et passionnés de l’IE ayant en partage le français. La première édition s’est tenue à Djerba en Tunisie, en marge du 18e Sommet des chefs d’États et de gouvernements des pays membres de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF). Et la seconde est prévue à Yaoundé le 2 novembre 2023 en prélude à la 44e session de la Conférence ministérielle de la Francophonie prévue dans la capitale camerounaise les 3, 4 et 5 du même mois. Commissaire de cet événement, Guy Gweth présente ses contours et objectifs. Il fait par ailleurs une évaluation de son action sur le continent.  

Investir au Cameroun : Vous avez coutume de dire que l’intelligence économique (IE) permet de défendre, d’attaquer, d’influencer ? Comment ?

Guy Gweth : Absolument. La communauté de l’intelligence économique africaine réunie au sein du Centre africain de veille et d’intelligence économique (CAVIE) se considère comme le glaive et le bouclier des économies africaines. En qualité de bouclier, notre devoir est de contribuer à la sanctuarisation de nos patrimoines, le plus sensible étant informationnel. C’est l’aspect défensif. En qualité de glaive, notre mission est d’aller cueillir le feu partout où il se trouve, par la veille et l’investigation, pour le ramener et l’adapter à nos territoires. On gagne ainsi des années de recherche et développement, mais aussi des parts de marché. C’est l’aspect offensif. Enfin, parce que défendre et attaquer sont régis par des normes et travaillés par des émotions, croyances et autres perceptions, il faut alimenter les processus décisionnels institutionnels, individuels et collectifs. Cela passe par le lobbying et la production de connaissances diverses. C’est l’influence. Voilà comment nous les déclinons.

IC : Néanmoins, tous les coups ne sont pas permis…

GG : Les activités des membres du CAVIE sont régies par un code d’éthique téléchargeable sur le site de l’organisation. Document à accès libre, il peut donc être consulté par tous ceux qui le souhaitent. Il fixe le cadre de nos missions, précise les limites à ne pas franchir et détaille nos valeurs. Un de nos membres vient-il à enfreindre ce code ? Nous en tirons les conséquences. Et cela s’est déjà produit.

La situation est plus délicate lorsqu’un concurrent entrant sur les marchés africains arrive avec un autre état d’esprit, le plus souvent prédateur. Pour un tel acteur, tous les coups sont permis. Dans ces cas de figure, nous empruntons aux techniques de guérilla pour avoir l’agilité de contenir l’assaillant dans le respect des normes locales et des bonnes pratiques professionnelles. Cela est certes moins aisé dans la pratique qu’en théorie, mais c’est l’une des raisons d’être d’une organisation structurée telle que le CAVIE.

IC : Vous avez justement créé en 2015 le Centre africain de veille et d’intelligence économique (CAVIE) avec notamment pour objectif de promouvoir les bonnes pratiques en matière d’IE sur le continent. Une dizaine d’années plus tard, quel bilan pouvez-vous faire ?

GG : Après 8 années d’existence, nous avons le choix entre voir le verre à moitié plein ou à moitié vide. À moitié plein, nous pouvons nous estimer heureux d’avoir formé plusieurs centaines de cadres et décideurs du public et du privé. Nous avons installé des dispositifs de veille, d’intelligence économique et de due diligence au sein des institutions étatiques, des compagnies privées et des organisations patronales. Nos références sont publiques et consultables sur le site du Centre.

Il est temps que l’Union africaine trouve dans un organe supranational dédié, le glaive et le bouclier indispensables à la compétitivité du bloc Afrique en général et de la Zone de libre-échange continentale africaine en particulier.

Voir le verre à moitié vide nous renverrait à une kyrielle de failles qu’il serait inconvenant, voire traitre, d’exposer dans la presse. Pour autant, il suffit d’observer attentivement les adresses électroniques de nos dirigeants pour se faire une idée de l’ampleur de la tâche qu’il nous reste à exécuter. À l’arrivée, quel que soit l’angle d’analyse, force est de reconnaître que nous travaillons sur un temps long où la patience et la real politik nous obligent.

IC : Juste après le lancement du MBA « Intelligence économique et marchés africains » en France et en Tunisie, vous avez dévoilé, en 2018, 35 formations courtes et spécialisées. 5 ans plus tard pensez-vous que les Africains sont mieux préparés à la guerre économique ?

GG : La réponse est un non clair et sans nuance au moment où nous réalisons cette interview. Car, pour pertinente, enthousiasmante et exponentielle qu’elle soit, l’action du CAVIE fait l’effet d’une bouteille à la mer. La guerre économique est beaucoup trop sérieuse pour être laissée entre les mains d’une association non gouvernementale, fût-ce le CAVIE. Nous traçons la voie avec des moyens insignifiants pour la taille et les enjeux de notre continent. Il est urgent que des dispositifs nationaux de veille et d’intelligence voient le jour dans nos États. Il est temps que l’Union africaine trouve dans un organe supranational dédié, le glaive et le bouclier indispensables à la compétitivité du bloc Afrique en général et de la Zone de libre-échange continentale africaine en particulier.

IC : Depuis 2022, le CAVIE organise le Festival de l’intelligence économique francophone (FIEF). Doit-on comprendre qu’il y a une approche francophone de l’IE ? Si oui qu’est-ce qui la caractérise ?

GG : Assurément. L’approche francophone de l’intelligence économique n’est certes pas encore formalisée, mais nous travaillons à en dessiner les contours et les lignes de forces au vu des objectifs de la Francophonie économique. Cette approche, comme chaque fois qu’il faut s’incarner intelligemment, se caractérise par ses emprunts au contexte, à l’histoire, à la culture, aux valeurs et aux objectifs de compétitivité de la Francophonie économique.

IC : Au fait, à quel besoin répond cette autre initiative ? Et que peut-elle apporter aux entreprises et États africains ?

GG : Le besoin est double au niveau du CAVIE, initiateur de ce festival. En amont, figure le besoin d’encourager les autorités compétentes à clarifier, voire à quantifier de manière précise, les objectifs de la Francophonie économique. Les acteurs économiques africains, qui disposent, plus que jamais, d’un large éventail de choix, ont besoin de le savoir, d’apprendre des meilleurs et de s’aguerrir pour se positionner en vue de gagner. C’est vital pour un continent qui compte 30 États francophones sur 54. Je rappelle qu’au quatrième trimestre 2022, les pays de l’espace francophone affichaient un stock cumulé de 5 693 milliards USD d’investissements étrangers directs, soit 13% de l’assiette mondiale. De cette réalité, il faut - pour bien comprendre - extraire l’évolution des flux d’investissements directs en faveur de l’Afrique centrale (6 milliards USD contre 6,5 en 2021) et de l’Afrique de l’Ouest (8 milliards USD contre 13 en 2021).

En réalité, l’intelligence économique est avant tout et fondamentalement un levier de compétitivité. (…) Au-delà, le risque de sombrer dans du dilettantisme est abyssal, aidé en cela par la profusion informationnelle qui nous assaille.

En aval, sur la base des objectifs clarifiés de la Francophonie économique, il y a le besoin d’identifier les ressources (humaines, financières, techniques, etc.) à mobiliser et de dessiner la stratégie à déployer pour les atteindre. Et c’est ici que les dirigeants des États membres de l’OIF doivent nous dire s’ils optent ou non pour l’intégration économique avec ce qu’elle implique de mobilité, de politique et de système économiques, d’abolition totale ou partielle des restrictions tarifaires et non tarifaires, etc. Étant entendu que tout cela doit s’opérer en défendant notre patrimoine commun, en attaquant les marchés cibles, en influençant les normes qui régissent la concurrence sur les marchés internationaux, tout en veillant à la souveraineté économique de chaque État, voire de chaque territoire, au sens du thème retenu pour la 2e édition du FIEF.

IC : La 2e édition du FIEF, qui se tiendra le 2 novembre à Yaoundé, a justement pour thème : « Doper la compétitivité des territoires francophone ». Est-ce à dire que l’intelligence économique peut être un levier de compétitivité ? Si oui comment ?

GG : En réalité, l’intelligence économique est avant tout et fondamentalement un levier de compétitivité. C’est la raison pour laquelle la question qui active le cycle de renseignement, ainsi que les précautions qui entourent la collecte, le traitement, l’analyse et la diffusion de l’information utile à la prise de décision, doivent être liées à la compétitivité d’une entité physique ou morale. Telle est la doxa du CAVIE. Au-delà, le risque de sombrer dans du dilettantisme est abyssal, aidé en cela par la profusion informationnelle qui nous assaille.

IC : Le FIEF est structuré autour de plusieurs panels. Sait-on déjà quels sont les thématiques et principaux intervenants ?

GG : En provenance des cinq continents, la liste des 25 orateurs devant intervenir dans les cinq panels du FIEF2023 est disponible sur le site de l’événement.

Le premier panel « Comprendre les enjeux de l’intelligence territoriale francophone » mettra en évidence, et explicitera, les principaux défis qui s’imposent à la compétitivité des territoires de la Francophonie. Face aux constats, les intervenants proposeront des solutions concrètes.

Le second panel « Attirer les investisseurs publics et privés sur les territoires francophones » traitera de l’attractivité sous le prisme offensif de l’intelligence économique africaine. Il proposera des méthodes et outils permettant d’attirer leurs cibles dans un environnement devenu ultra concurrentiel.

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Le troisième panel « Retenir et développer l’investissement sur les territoires francophones » indiquera aux représentants des collectivités territoriales des mécanismes innovants permettant de donner davantage de sens aux acteurs qui font confiance à nos territoires pour s’y implanter.

Le quatrième panel « Défendre et promouvoir les territoires francophones » sera l’occasion de replacer nos marchés dans leur contexte intrinsèque de guerre économique. Elle fournira les clés pour construire et réussir, dans un même mouvement, une double approche offensive et défensive.

Le cinquième panel « Mettre en lumière les modèles de compétitivité francophones qui marchent » s’attèlera à rompre avec une habitude solidement ancrée au sein de notre communauté : la critique négative. Nous apprendrons à trouver l’inspiration chez les meilleurs d’entre-nous.

IC : Après chaque édition du FIEF, vous produisez un livre blanc. Est-ce suffisant pour vulgariser ces réflexions ?

GG : Nous ne ménageons aucun effort pour atteindre nos cibles, en temps opportun, où qu’elles se trouvent. Pour y arriver, nous veillons scrupuleusement à puiser dans leurs contextes précis, dans leurs langages singuliers, dans leurs habitudes de consommation intellectuelles, dans leurs trajectoires et dans leurs attentes particulières. Pour l’heure, le livre blanc est - comme la formation de haut niveau - un outil, parmi d’autres, qui répond parfaitement aux besoins exprimés par les décideurs publics et privés qui font confiance au CAVIE.

Interview réalisée par Aboudi Ottou

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Après quatre augmentations successives entre le 6 septembre et le 6 octobre 2023, faisant passer les prix du cacao de 1 600 FCFA à 1750 FCFA le kilogramme (kg), cette quantité de fèves est désormais vendue dans les bassins de production du Cameroun à 1 800 FCFA depuis le 13 octobre 2023. Selon le Système d’information des filières (SIF), le minimum servi aux producteurs par les acheteurs atteint désormais 1 700 FCFA le kg.

Ce même 13 octobre 2023, au cours d’une opération de vente groupée dans la localité de Djoum, dans la région du Sud du pays, le ministre du Commerce, Luc Magloire Mbarga Atangana, révèle que le kg de fèves « a atteint la somme impressionnante de 1 850 FCFA, un record jamais pratiqué dans l’histoire du cacao dans le monde ». Dans cette même veine, a-t-on officiellement appris le 4 septembre 2023, au cours de la campagne cacaoyère 2023-2024, les chocolatiers et confiseurs de France vont acquérir le kg de fèves au Cameroun à 1 940 FCFA. Contre 1 740 FCFA la saison précédente. Grâce à un partenariat avec l’interprofession cacao-café, ces derniers achètent exclusivement le cacao camerounais traité dans les centres d’excellence de traitement post-récolte, d’où sortent des fèves dites « zéro défaut ».  

« En comparant les prix pratiqués au Cameroun avec ceux des autres pays producteurs, on constate un écart significatif oscillant entre 500 et 800 FCFA le kg. Le Cameroun se place ainsi au sommet de la pyramide… », se réjouit le ministre Mbarga Atangana.

En effet, à titre de comparaison, le 30 septembre 2023, le gouvernement ivoirien a annoncé que tout au long de la campagne cacaoyère 2023-2024, le kg de fèves sera acheté sur le territoire ivoirien, premier producteur de cacao dans le monde, à 1 000 FCFA, contre 900 FCFA la saison précédente. Ce qui correspond à une décote de 700 FCFA par rapport au prix minimum actuellement pratiqué au Cameroun, selon les données compilées par le SIF, dispositif d’alerte instantané sur les prix, piloté par l’Office national du cacao et du café (Oncc).

Concurrence autour des achats

Le 9 septembre 2023, le Ghana, 2e producteur mondial de fèves, annonçait pour sa part une augmentation de plus de 63% du prix du cacao au cours de la campagne 2023-2024. Il s’agit, selon le chef de l’État ghanéen, Akufo-Addo, de la plus grosse augmentation en Afrique de l’Ouest au cours des 15 dernières années. Mais, calculette en main, ce prix ne dépasse guère 1 100 FCFA le kg de fèves, soit une différence de 600 FCFA en comparaison avec le prix minimum au Cameroun.

L’embellie autour des prix actuellement observée dans les bassins de production du Cameroun survient pourtant en pleine saison des pluies, période qui rend souvent impraticables les pistes cacaoyères et provoquent la baisse des prix. Cette réalité augure plutôt d’une campagne 2023-2024 (elle a officiellement été lancée le 7 septembre 2023) plutôt fructueuse, en termes de rémunération des producteurs.

Cette projection optimiste est d’autant plus probable que la campagne cacaoyère 2022-2023 a été marquée par l’arrivée d’un nouveau broyeur industriel sur le marché, en l’occurrence la société Africa Processing. Cet opérateur vient doper la concurrence autour de l’achat des fèves, aux côtés de nombreux exportateurs et des autres broyeurs. Il s’agit notamment de Sic Cacaos, Neo Industry et Atlantic Cocoa. Ces deux derniers sont arrivés sur le marché au cours des trois dernières campagnes.

Ces opérateurs disposent cumulativement de plus de 100 000 tonnes de capacités installées. Mais, de bonnes sources, certains sont souvent en panne de fèves, en raison de la razzia effectuée sur le marché par les exportateurs généralement affiliés à de grands négociants internationaux.

Brice R. Mbodiam

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Selon le Port autonome de Kribi (PAK), l’entreprise publique qui gère la plateforme portuaire située dans la ville éponyme, dans la région du Sud du Cameroun, une première cargaison de 5 000 tonnes de blé a été débarquée le 13 octobre 2023. Le produit importé par le groupe Cadyst de Célestin Tawamba permet ainsi au terminal polyvalent du port en eau de Kribi de diversifier son trafic, toujours dominé par quelques produits seulement.

« Entre 2018 et 2021, le trafic sur le terminal polyvalent était constitué quasi exclusivement de bois en grume à l’export. Depuis le début de l’année 2022, le trafic du terminal est majoritairement constitué d’import, grâce au très fort démarrage du trafic clinker », explique le PAK dans un document officiel. À en croire la même source, la prédominance des importations du clinker dans les activités du terminal polyvalent est telle que cette matière première rentrant dans la production du ciment représente, à elle seule, 81% du trafic import et 54% du trafic global du terminal en 2022.

Pour rappel, présidant la réunion d’exploitation élargie à la communauté portuaire, le 4 octobre 2023, le directeur général du PAK, Patrice Melom, a révélé que le trafic au sein de la plateforme portuaire de Kribi a culminé à 5,3 millions de tonnes de marchandises au cours du premier semestre 2023, établissant ainsi un record depuis sa mise en exploitation en mars 2018. Une performance due principalement au trafic « import conteneurs pleins domestiques », qui a atteint « son meilleur chiffre depuis 2018, avec 29 850 EVP manutentionnés en un semestre », peut-on lire dans la newsletter de l’entreprise.

BRM

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Selon le rapport sur les statistiques mensuelles du marché des valeurs du Trésor, publié par la Cellule de règlement et de conservation des titres (CRCT) de la Banque des États de l’Afrique centrale (Beac), le coût moyen des émissions d’obligations du Trésor (OTA) du Cameroun sur le marché de la banque centrale s’est établi à 7,2% en septembre 2023. La revue des chiffres de l’institut d’émission commun aux six pays de la Cemac (Cameroun, Congo, Gabon, Tchad, RCA et Guinée équatoriale) révèle qu’il s’agit du coût moyen le plus élevé sur les titres de moyen et long terme du Cameroun, depuis le lancement du marché des titres de la Beac en 2011.

En effet, pendant de nombreuses années, aimait à rappeler le directeur général du Trésor au ministère des Finances, Sylvester Moh, « le Cameroun (a été) le seul pays au Sud du Sahara, qui s’endette encore à des taux d’intérêt de moins de 3% pour les titres de courte maturité (BTA) et de moins de 7% pour les maturités longues (OTA) ». Mais, depuis la fin de l’année 2022, la donne a changé. À cause non seulement de la concurrence des autres États pratiquants des taux d’intérêt plus compétitifs, mais aussi du tour de vis de la Beac sur la politique monétaire.

Préoccupée par la lutte contre l’inflation galopante dans la zone Cemac, la Beac a entrepris d’assécher les banques au moyen de l’augmentation des taux directeurs, la suspension des opérations d’injection de liquidité dans le système bancaire, et l’intensification des reprises de liquidité aux banques. Toutes choses qui ont conduit au renchérissement du crédit, aussi bien pour les agents économiques que les États. Cette réalité a amené le Cameroun à réviser sa politique de prudence sur les taux d’intérêt, pour s’adapter aux réalités d’un marché sur lequel il a aligné des insuccès consécutifs dès le début de l’année 2023.

Conséquence, indique la CRCT, au mois de septembre 2023, le taux d’intérêt moyen servi par le Cameroun sur ses BTA a culminé à 5,67% (contre 5,40% au mois d’août), pour une moyenne générale du marché de 6,29%. À titre de comparaison, la rémunération proposée par le Cameroun sur les mêmes titres était de seulement 2,24% en juin 2019, contre respectivement 3,11%, 1,98%, 2,38% et 4,67% en juin 2020, 2021, 2022 et 2023.

Sur les OTA, le Cameroun a aguiché les investisseurs sur le marché des titres de la Beac avec un taux d’intérêt moyen de 7,2% au mois de septembre 2023. Ce qui correspond à une augmentation de 100 points de base par rapport à la moyenne de 6,2% servie par le pays entre juin 2019 et juin 2023. Au demeurant, révèlent les données de la CRCT, en dépit de la hausse de ses taux d’intérêt, le pays demeure le pays de la Cemac qui s’endette le moins cher sur le marché sous-régional des titres publics.

BRM   

Après une trentaine d’années de carrière discrète, l’avocat d’affaires camerounais de renommée internationale est au-devant de l’actualité depuis le début de l’année 2023. Il y a d’abord eu son entrée, en avril dernier, dans l’actionnariat de Savannah Energy et sa nomination comme président du conseil d’administration de cette junior pétro-gazière qui a été au cœur d’une brouille diplomatique entre le Cameroun et le Tchad. Aujourd’hui, le spécialiste des transactions et de la fiscalité internationale dans les domaines de l’énergie, des mines et du pétrole fait la Une des journaux à la faveur du conflit qui l’oppose au géant mondial de l’audit et du conseil Ernst & Young. Ces deux évènements auraient d’ailleurs un lien. Rencontré à Douala ce 14 octobre 2023, celui qui a débuté sa carrière chez Arthur Andersen donne, en exclusivité, sa version des faits sur cette dernière affaire.

Investir au Cameroun : Selon le cabinet international Ernst & Young (EY), vous avez été radié de ses effectifs et limogé du poste de directeur pays pour le Cameroun, depuis le 6 octobre 2023. Mais vous, dans un communiqué rendu public juste à la suite de cette annonce, vous soutenez plutôt avoir notifié à EY la résiliation des accords qui vous liaient jusqu’ici. Que s’est-il réellement passé ?

Joseph Pagop Noupoué : Pour remettre rapidement les choses dans leur contexte, il faut dire que dans la cadre de la séparation des activités de EY, connue sous le nom de code « projet Everest », quelques associés de sociétés membres du réseau EY en Afrique francophone et moi avons obtenu que cette séparation s’étende à nos pays. Les activités de conseil (non audit) dans neuf pays de la Cemac et de l’Uemoa devaient ainsi être regroupées dans un réseau sous régional indépendant, dans lequel les associés n’étaient plus soumis aux restrictions existantes chez EY.

Après le véto des associés américains du réseau EY, qui a fait échouer Everest, et compte tenu de ma décision de donner une autre orientation à ma vie professionnelle, mes interlocuteurs au sein du réseau EY et moi avons trouvé un accord sur les modalités de changement de notre collaboration. Nous avons ainsi convenu, dès la fin du mois de mai 2023, que je quitterai les diverses responsabilités que j’assume au sein du réseau EY et dans mes sociétés camerounaises et tchadiennes.

La procédure ayant abouti à la désignation de ce mandataire ad hoc, l’ordre du jour de cette assemblée générale ordinaire et divers autres points relatifs à sa tenue ont manifestement violé le droit applicable.

Conformément à ces accords, j’ai quitté le poste de directeur pays et j’ai même présenté au personnel du cabinet le directeur pays par intérim le 31 août 2023. Cependant, depuis le mois de juillet 2023, le réseau EY n’a rien fait pour mettre en œuvre nos accords et, au contraire, a tenté d’instrumentaliser un de mes anciens employés et s’est engagé dans des manœuvres, des mesures illégales et des actes d’intimidation pour m’évincer des sociétés et en prendre le contrôle.

IC : Le communiqué d’EY Cameroun indique que le réseau s’est restructuré autour d’Abdoulaye Mouchili, fait responsable de l’audit ; d’Anselme Patipewe, désigné responsable de la fiscalité et Erik Watremez, nommé directeur pays par intérim. Selon nos informations, M. Mouchili a également été porté à la tête de la société d’audit ECA Ernst & Young Cameroun à la suite d’une assemblée générale tenue début septembre 2023. Un processus que vous contestez. Pourquoi ?

JPN : Cette assemblée générale ordinaire a été convoquée par un mandataire ad hoc désigné par la justice à la demande de trois personnes. La procédure ayant abouti à la désignation de ce mandataire ad hoc, l’ordre du jour de cette assemblée générale ordinaire et divers autres points relatifs à sa tenue ont manifestement violé le droit applicable. Par exemple, deux de ces personnes n’étaient plus détentrices d’actions de ECA SA au moment où la justice a été saisie. Ces personnes n’avaient donc aucun intérêt à agir.

IC : Pour justifier votre limogeage, selon leurs termes, Ernst & Young soutient que vous vouliez dissocier les entités juridiques camerounaises du réseau EY Global. Ce qui ne serait pas admis par leurs règles de régulation et de gouvernance… Que répondez-vous à cela ?

JPN : Il convient de rappeler que les accords d’adhésion au réseau EY prévoient les cas de sortie du réseau. Et parmi les exactions ayant motivé notre décision de sortir de ce réseau, il y’a la suspension arbitraire et sans préavis, le 5 octobre 2023, de l’accès aux outils informatiques fournis par EY. Suite à cela, Ernst & Young Cameroon Sarl, société que j’ai créée en 2011, qui a adhéré au réseau EY en fin 2011, et dont je détiens la totalité du capital, a effectivement notifié à EY Global Ltd, la société de droit britannique qui gère le réseau EY, sa décision de quitter ce réseau. Cette sortie emporte celle de toutes les autres sociétés situées au Cameroun et au Tchad.

Mes engagements comme fondateur et dirigeant des sociétés camerounaises membres du réseau EY ont toujours été scrupuleusement respectés.

La notification envoyée à EY Global Limited se réfère bien à l’article 18 des EY Regulations sur laquelle elle est fondée. Les dirigeants du réseau EY ont le droit de ne pas être d’accord avec moi. Nos accords prévoient que, faute d’accord ou de médiation satisfaisante, un tel différend doit être réglé par la Cour d’arbitrage internationale de la Chambre de commerce internationale (CCI).

IC : Vous revendiquez la propriété des sociétés Ernst & Young Cameroon SARL et ECA Ernst & Young Cameroun S.A. que vous avez renommées respectivement ECA Tax & Legal et ECA S.A. le 6 octobre 2023. Des actes que conteste le réseau EY. Lorsque vous quittiez, en 2011, la tête du département Afrique de EY à Paris pour étendre son réseau au Cameroun, quel était le deal entre EY et vous ? Et l’avez-vous respecté ?

JPN : Mes engagements comme fondateur et dirigeant des sociétés camerounaises membres du réseau EY ont toujours été scrupuleusement respectés. Le réseau EY et moi avons eu 12 années de très bonne collaboration au Cameroun et dans tous les pays que j’ai dirigés.

IC : Selon nos informations, les tensions avec EY remontent au projet Everest. Vous vous serez opposé aux options de l’entreprise faitière… Ce qui n’aurait pas plu. Que pouvez-vous nous dire sur cet épisode ?

JPN : L’opposition que j’avais exprimée contre les modalités annoncées de distribution de la plus-value générée par l’apport des activités de conseils mondiaux du réseau EY à une société nouvelle cotée à la bourse de New York, aux associés de 74 pays sur plus de 150, où des bureaux du réseau EY sont établis, avait été résolue à la satisfaction de mes associés concernés. N’eût été le veto des associés de EY États-Unis, qui a fait échouer ce projet, ce moment de divergence n’aurait été qu’une péripétie dans la vie de ce réseau.

L’acceptation des fonctions chez Savannah Energy et les investissements que vous citez ont respecté toutes les règles de déclaration et de notification prévues au sein du réseau EY.

IC : Que répondez-vous à ceux qui voient dans votre limogeage ou alors la résiliation de vos accords avec Ernst & Young, une conséquence de votre prise de participations dans la junior pétro-gazière britannique Savannah Energy ?

JPN : Comme je viens de vous le dire, je n’ai jamais été limogé. J’ai décidé de quitter le rôle de représentation que j’avais comme directeur pays du réseau EY pour le Cameroun et le Tchad et ECA Tax & Legal a décidé de mettre un terme à son adhésion au réseau EY. Aucun de ces deux événements n’est une conséquence d’une quelconque prise de participations dans aucune société.

IC : Quand vous dirigiez le département Afrique de EY à Paris, n’étiez-vous pas salarié ? Si oui, quand est-ce que ce contrat de travail a pris fin ? 

JPN : J’ai été salarié, puis associé de Ernst & Young société d’avocats France jusqu’au 31 décembre 2013.

IC : Il nous est revenu que lorsqu’on occupe des fonctions de haut niveau au sein du réseau Ernst & Young, comme c’était votre cas, il est formellement interdit de prendre des participations dans une entreprise. À moins d’être expressément autorisé par le cabinet, après une demande dûment examinée par ses instances de régulation. Avez-vous respecté ces clauses avant l’achat d’actifs dans Savannah Energy ?

JPN : Bien évidemment. Cela fait 25 ans que je travaille au sein du réseau EY, et j’ai d’ailleurs occupé des fonctions importantes dans plusieurs pays, avant mon retour au Cameroun. L’acceptation des fonctions chez Savannah Energy et les investissements que vous citez ont respecté toutes les règles de déclaration et de notification prévues au sein du réseau EY.

Il est étonnant de voir l’insistance de beaucoup, y compris de personnes initiées à l’économie et à la finance, à croire que l’aide de personnalités publiques est requise pour financer un investissement de cette taille.

IC : Cette opération vous aurait couté plus d’un milliard de FCFA. Comment avez-vous mobilisé cet argent ? Avez-vous bénéficié de l’aide de quelques « personnalités camerounaises » qui, selon le gouvernement tchadien, gravitent autour cette entreprise pétrolière ?

JPN : Il est étonnant de voir l’insistance de beaucoup, y compris de personnes initiées à l’économie et à la finance, à croire que l’aide de personnalités publiques est requise pour financer un investissement de cette taille. Votre magazine me semble très bien placé pour renseigner les lecteurs sur les nombreuses solutions de financements disponibles sur le marché et auprès des institutions bancaires pour de telles transactions, compte tenu notamment de mon profil comme investisseur. 

IC : Vous êtes entrés en contact avec cette junior pétro-gazière britannique alors que vous travailliez pour Ernst & Young. Ce qui, selon nos sources, constitue une atteinte à l’éthique dans le réseau Ernst & Young. Que répondez-vous à ces soupçons de délit d’initié ?

JPN : L’opération que vous visez ne constitue pas une atteinte à l’éthique du réseau Ernst & Young. Je viens de vous dire que les organes compétents de ce réseau ont été informés en temps et en heure, et que toutes les formalités et procédures applicables ont été respectées. Et, en particulier, rien ne justifie ces soupçons de délit d’initié.

IC : Dans votre communiqué, vous rassurez les clients et les autres partenaires d’une poursuite sereine de la collaboration avec les entités désormais autonomes, qui travaillaient jusqu’ici sous le label d’EY. On s’achemine là vers une dispute des clients entre vous et EY Cameroun…

JPN : Il faudrait pour cela que le réseau EY établisse une présence au Cameroun. Au moment où je vous parle, EY fait surtout usage de la calomnie et du dénigrement. La réalité est que EY Cameroun, qui signe ces communiqués, est une société virtuelle. Elle n’existe pas !

Les clients ont des contrats de prestations de services avec des personnes morales qui ont changé de dénomination, et qui continuent à rendre les services attendus. Au moment du renouvellement de ces contrats, certains clients pourront décider de nous mettre en concurrence avec d’autres prestataires, dont EY Cameroun, si cette société existe.

Interview réalisée par Aboudi Ottou et Brice R. Mbodiam

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La nouvelle a été confirmée dans la soirée de vendredi 13 octobre par plusieurs sources concordantes : Mohamadou Abbo Ousmanou n’est plus. L’octogénaire originaire de l’Adamaoua, plus connu sous le nom d’Alhadji Abbo, s’est éteint en Turquie où il était en évacuation sanitaire. Son décès a du reste été confirmé par Yves Bertrand Awounfack Alienou, préfet du département de la Vina, à Ngaoundéré, dans la région de l’Adamaoua. Il était âgé de 87 ans.

Très affaibli par la maladie ces dernières années, Alhadji Abbo ne quittait presque plus son immense résidence dans la ville de Ngaoundere où il passait d’habitude le plus clair de son temps.

Alhadji Abbo était considéré comme l’une des personnalités les plus fortunées du Cameroun. Son histoire est celle d’un self-made man, né en 1936 à Ngaoundéré, qui s’est lancé très tôt dans le commerce après s’être, un moment, intéressé au transport comme convoyeur. Il deviendra par la suite propriétaire d’un car de transport.

L’homme se fera connaître des années plus tard en devenant promoteur de Maïscam, une agro-industrie de production du maïs et ses dérivées. Avec 10 000 tonnes de gritz de maïs vendus chaque année, Maïscam est jusqu’à ce jour l’un des principaux fournisseurs locaux de la Société anonyme des boissons du Cameroun (SABC).

Alhadji Abbo avait également diversifié son portefeuille d’entreprises en étant à tête d’un important cheptel. Son ranch très connu dans la région de l’Adamaoua comptait des dizaines de milliers de têtes. Alhadji Abbo, c’était aussi l’import-export, une société sucrière, le commerce général, le tourisme à travers son hôtel Le Relais Saint-Hubert…

Très respecté dans la région, Mohamadou Abbo Ousmanou était aussi devenu l’un des membres du Bureau politique du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), le parti au pouvoir. Cette instance du parti présidentiel, qui assiste le président national dans la gestion du parti, ne compte que 23 membres. Par ailleurs, en étant nommé chef de la délégation permanente du RDPC pour l’Adamaoua, il était de fait le patron de ce parti dans la région. Alhadji Abbo avait aussi acquis la réputation d’être l’un des plus grands financiers du RDPC.

Ludovic Amara  

Le Tunisia Africa Business Council (TABC), un conseil d’affaires visant à renforcer davantage la coopération économique entre la Tunisie et l’Afrique, veut faire du Cameroun l’invité d’honneur de la 7e édition de la conférence internationale « Financing Investment and Trade in Africa » (Fita) qu’il organise en 2024 en Tunisie. Son président, Anis Jaziri, a officiellement formulé cette invitation au ministre camerounais du Commerce (Mincommerce), Luc Magloire Mbarga Atangana. C’était le 12 octobre à Yaoundé, lors du forum d’affaires tuniso-camerounais organisé dans le cadre d’une mission économique multisectorielle que TABC conduit au Cameroun.

Le Mincommerce a marqué son accord pour ce forum qui, affirme-t-il, va permettre de continuer à poser les jalons du partenariat entre Tunis et Yaoundé. Le Fita se veut un des rendez-vous des plus importants en Afrique et un espace d’échanges pour développer des affaires, chercher des financements et construire des partenariats solides. Anis Jaziri est persuadé que la participation du Cameroun à ce forum va permettre de booster la coopération et de développer davantage les échanges commerciaux entre les deux pays. Ces échanges ont cru de 25% entre 2020 et 2022, passant de 28 millions d’euros (plus de 18,3 milliards FCFA) à 35 millions d’euros (environ 23 milliards FCFA), selon les chiffres communiqués par l’ambassade de Tunisie à Yaoundé.

Malgré cette croissance, le président de TABC estime toutefois que ces échanges restent faibles. Il pense que des rencontres comme Fita peuvent servir de catalyseur à ce développement, car ce forum constitue une opportunité pour les investisseurs et les startups qui cherchent à conquérir les marchés africains. « Nous souhaitons faire du Cameroun une vraie plateforme d’investissement pour les opérateurs économiques tunisiens pour l’Afrique centrale », affirme Anis Jaziri, dévoilant ainsi l’ambition cachée derrière cette invitation.

TABC explique le choix porté sur le Cameroun par le fait que le pays est considéré comme le hub de l’Afrique centrale et son économie a le potentiel pour devenir l’un des pays les plus prospères et les mieux placés pour recevoir des investissements directs étrangers en Afrique. Donc, une niche d’opportunités d’affaires pour la Tunisie qui, dit-il, dispose d’une expertise reconnue en termes de savoir-faire technologique qu’il faudra transférer et transformer au Cameroun. C’est la France qui était l’invitée d’honneur du Fita en 2023.

P.N.N

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Au terme d’une réunion du collège des membres de la Commission de surveillance du marché financier de l’Afrique centrale (Cosumaf), tenue le 2 octobre 2023 à Douala, la capitale économique camerounaise, cette instance de régulation a agréé Société Générale Capital Asset Management, la filiale du groupe bancaire Société Générale chargée de la gestion d’actifs dans la zone Cemac. La Cosumaf a, par la même occasion, agréé le banquier camerounais Samuel Mbassa, au poste de directeur général de cette nouvelle société.

Arrivé au sein de Société Générale en 2012, le nouveau promu était jusqu’à l’obtention de l’agrément de DG de Société Générale Capital Asset Management, chargé de la supervision, depuis le Cameroun, des activités des trésoriers de six filiales du groupe bancaire français. Avant d’intégrer le groupe SG, ce diplômé de l’Université catholique d’Afrique centrale a travaillé pour BMCE Capital.

L’arrivée de Samuel Mbassa et de Société Générale Capital Asset Management sur le marché de la gestion d’actifs dans la zone Cemac vient doper la concurrence sur ce segment du marché, qui pesait 370,1 milliards de FCFA à fin 2022, selon les données de la Cosumaf.

BRM

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Au cours du mois de septembre 2023, les investisseurs actifs sur le marché des titres de la Banque des États de l’Afrique centrale (Beac), l’institut d’émission commun aux six pays de la Cemac (Cameroun, Congo, Gabon, Tchad, RCA et Guinée équatoriale), ont de nouveau accouru vers les titres publics émis par l’État du Cameroun. Selon les données compilées par la Cellule de règlement et de conservation des titres de la Beac, en septembre dernier, le Trésor camerounais a enregistré le plus important taux de souscription à ses valeurs, depuis au moins juin 2022.

Dans le détail, sur les bons du Trésor assimilables (BTA), titres de court terme dont la maturité n’excède pas un an, le taux moyen de souscription aux opérations du Cameroun a atteint 103,6% en septembre 2023. Selon les données de la CRCT, ce taux était ressorti à 187,5% en juin 2022, avant de retomber respectivement à 46,7% et 68,8% en juin et août 2023.

Hausse des taux d’intérêt

Le tableau est encore plus reluisant en ce qui concerne les obligations du Trésor assimilables (OTA). En effet, sur ces titres de moyen et long terme, dont les maturités vont de 2 ans à 10 ans, le taux de souscription aux opérations de l’État du Cameroun en septembre 2023 a atteint une moyenne de 110%. C’est le taux le plus élevé, après les 120% de juin 2019, révèle le rapport mensuel de la CRCT.

Le regain d’intérêt des investisseurs de ce marché pour les titres du Cameroun peut s’expliquer par le relèvement progressif des taux d’intérêt jusqu’ici pratiqués par le pays. En effet, après une politique prudente des taux d’intérêt adoptés depuis le recentrage de ses opérations de levées de fonds sur ce marché en 2019, le Cameroun a dû se plier aux exigences d’une conjoncture marquée par le durcissement de la politique monétaire par la banque centrale, pour aguicher les investisseurs avec une rémunération revue à la hausse.

À titre d’exemple, indique la CRCT, au mois de septembre 2023, le taux d’intérêt moyen servi par le Cameroun sur ses BTA a culminé à 5,67% (contre 5,40% au mois d’août), pour une moyenne générale du marché de 6,29%. À titre de comparaison, la rémunération proposée par le Cameroun sur les mêmes titres était de seulement 2,24% en juin 2019, contre respectivement 3,11%, 1,98%, 2,38% et 4,67% en juin 2020, 2021, 2022 et 2023.

Un début d’année 2023 difficile

Sur les OTA, le Cameroun a aguiché les investisseurs sur le marché des titres de la Beac avec un taux d’intérêt moyen de 7,2% au mois de septembre 2023. Ce qui correspond à une augmentation de 1% par rapport à la moyenne de 6,2% servie entre juin 2019 et juin 2023. Pour se résoudre à relever ainsi ses taux d’intérêt sur le marché de la Beac, le Trésor public camerounais a d’abord dû mordre la poussière dès le début de l’année 2023 courante.

En effet, en plus de la série d’insuccès enregistrés à partir de janvier 2023, dans le cadre de ses émissions de titres publics sur ce marché, le Cameroun a même vu une de ses émissions d’OTA être déclarée infructueuse au cours de la semaine allant du 26 au 30 juin 2023. Pourtant, cette opération portant sur les obligations à 4 ans de maturité était rémunérée à 5%. Au ministère des Finances, où ce signal des investisseurs a bien été compris, nos sources avaient expliqué cette situation à laquelle le Trésor camerounais était confronté pour la première fois depuis le lancement du marché des titres publics de la Beac en décembre 2011 (il y a donc 12 ans), par le faible taux des souscriptions et les taux d’intérêt élevés exigés par les prêteurs. 

Brice R. Mbodiam

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11-07-2023 - Bons du Trésor : le Cameroun rehausse son taux d’intérêt et lève 49 milliards de FCFA, une première depuis 7 mois

Après la fin depuis juillet 2023 de l’installation du premier groupe du barrage de Nachtigal, d’une capacité de 60 MW, les essais pour la mise en service de cet équipement devraient débuter au mois de novembre 2023. Cette phase d’essai conduira alors à l’injection dans le réseau des premiers mégawatts de la plus grande centrale de production d’électricité du Cameroun (420 MW à terme) en décembre prochain.

« Depuis septembre, NHPC (la société de projet) et la Sonatrel (Société nationale de transport de l’électricité) travaillent, ensemble, pour mettre en service les postes de Nyom 2 et de Nachtigal, et mettre ensuite sous tension la ligne de transport entre Nachtigal et Nyom 2. Toutes ces activités seront terminées fin octobre 2023. Ensuite, les essais de mise en service du groupe 1 débuteront en novembre, et la mise en service technique du groupe 1 interviendra en décembre, avec la synchronisation du groupe au réseau », souffle une source autorisée à NHPC.

« (…) Suivant le chronogramme du projet, les six autres groupes de la centrale seront progressivement mis en service au cours de l’année 2024, afin d’atteindre une mise en service commerciale de l’aménagement en septembre 2024. À cette date, toutes les capacités de production seront installées et mises en production. La centrale fournira une puissance de 420 MW, permettant une production d’électricité annuelle d’environ 2970 GWh qui sera injectée au Réseau interconnecté Sud », avait annoncé le ministre de l’Eau et de l’Énergie, Gaston Eloundou Essomba, le 18 juillet 2023. C’était au cours de la cérémonie de mise en eau (remplissage du réservoir) du barrage de Nachtigal.    

Investissement d’un montant total de 786 milliards de FCFA, le barrage de Nachtigal, en construction dans le centre du pays, va permettre d’augmenter de 30% les capacités de production de l’électricité au Cameroun. Cette infrastructure énergétique va également doper la contribution de l’hydroélectricité dans le mix énergétique, avec pour corollaire des économies substantielles sur les achats des combustibles destinés à faire tourner les centrales thermiques d’appoint, éparpillées sur le territoire national.

BRM

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Dans un communiqué signé le 7 octobre 2023, la Commission de surveillance du marché financier de l’Afrique centrale (Cosumaf), le régulateur de la Bourse des valeurs mobilières de l’Afrique centrale (Bvmac), informe qu’elle a agréé six nouveaux intermédiaires financiers dans la Cemac (Cameroun, Gabon, Congo, Tchad, Centrafrique, Guinée-équatoriale). La décision de la Cosumaf a été prise au terme de sa session ordinaire du 2 octobre 2023 à Douala, capitale économique du pays. Les travaux ont été conduits par la Camerounaise Jacqueline Adiaba Nkembe, première femme récemment portée à la tête de cette institution depuis sa création en 2001.

Les agréments ont été accordés en qualité de société bourse, société de gestion de portefeuille, conseiller en investissement financier et commissaire aux comptes. Il s’agit de Building Emerging Markets Securities SA, Contacturer Capital SA, Société Générale capital Asset Management Cemac, Karma Alliance Sarl et la société d’expertise Moore Stephens CA. Les documents ont été remis aux dirigeants de ces structures que sont respectivement, Barbara Carine Esseme, Paul Onono Abomo, Samuel Roger Mbassa Bwindi et Ernestine Chrys Eve Nyetam Nyetam.

S’agissant des organismes de placement collectif en valeurs mobilières, seul le fonds commun de placement Sogefirst obtient l’agrément. Les six nouveaux intermédiaires sont autorisés trois mois après l’agrément en juillet dernier de deux sociétés. Il s’agit du conseiller en investissements financiers Aries Capital SAS et de la société de gestion d’organisme de placement collectif en valeurs mobilières Stoneshed Asset Management.

FN

Le ministre camerounais du Commerce (Mincommerce), Luc Magloire Mbarga Atangana, a plaidé, jeudi 12 octobre au forum Cameroun-Tunisie, pour la création d’une chaîne de transformation locale du coton et appelé les hommes d’affaires tunisiens à investir dans ce secteur. Selon le membre du gouvernement, le Cameroun ne transforme que « 2 à 3% » des près de 400 000 tonnes de coton qu’il produit chaque année. Le reste de la production est exporté, alors que le pays importe massivement de la friperie pour plusieurs centaines de milliards de FCFA chaque année.

La Stratégie nationale de développement du Cameroun (SND30) vise une transformation d’au moins 50%, du coton fibre à l’horizon 2030. Afin d’atteindre cet objectif, le pays mise notamment sur les investissements étrangers et l’industrie locale, dans un contexte marqué par l’ouverture de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf). « Comment satisfaire ce marché si nous ne transformons pas notre coton sur place », a déclaré le membre du gouvernement. Ce dernier est convaincu qu’en transformant son coton sur place, le Cameroun pourrait non seulement vendre localement, mais aussi exporter dans la Zlecaf et au-delà. Ce qui permettrait de diminuer les importations dans ce secteur et d’améliorer la balance commerciale.

Pour inciter les chefs d’entreprises tunisiens à injecter des fonds dans la transformation locale du coton, et dans d’autres secteurs d’activité, Luc Magloire Mbarga Atangana a souligné les atouts considérables et les innombrables potentialités du Cameroun. Il a notamment mis en avant la stabilité institutionnelle du pays qui, dit-il, constitue à elle seule une garantie de sécurité pour les investisseurs. Il a aussi insisté sur le cadre incitatif à l’investissement mis en place qui exonère les entreprises de taxes fiscales douanières pendant 15 ans.

La mise en œuvre de la loi de 2013 sur les incitations à l’investissement privé au Cameroun a permis, à ce jour, la signature de 360 conventions de partenariat entre les entreprises locales et les investisseurs étrangers sous la conduite de l’Agence de promotion des investissements (API), selon Marthe Angéline Minja, la directrice générale de cette institution dont l’une des missions est de proposer des mesures susceptibles d’attirer les investisseurs au Cameroun.

P.N.N

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Un avion de la compagnie Air Algérie a foulé le tarmac de l’aéroport international de Douala ce 12 octobre 2023 en matinée, inaugurant ainsi la desserte du Cameroun par le transporteur aérien public algérien, a-t-on appris de sources internes à la société des Aéroports du Cameroun (ADC). La compagnie confirme ainsi une information révélée le 27 septembre 2023 par le nouvel ambassadeur algérien accrédité à Yaoundé, Abdallah Boukemmache, au cours d’une audience avec le ministre de l’Économie, Alamine Ousmane Mey.

« La principale cible visée pour cette nouvelle ligne Alger-Douala-Alger est la population africaine qui transite par Alger, pour se rendre vers d’autres destinations telles que l’Afrique du Nord, l’Europe, le Moyen-Orient, l’Amérique du Nord et l’Asie », explique-t-on chez Air Algérie. 

Cette compagnie aérienne concrétise ainsi un projet annoncé depuis 4 ans. En effet, c’est depuis 2019 que l’Autorité aéronautique du Cameroun (CCAA, sigle en anglais) a annoncé avoir accordé à ce transporteur les droits de 3e et 4e libertés pour opérer des vols vers le Cameroun. Cet accord, avait souligné la CCAA, faisait suite à l’introduction d’une demande y relative par la compagnie algérienne, auprès du Comité en charge de l’approbation des programmes des services aériens internationaux réguliers exploités par les compagnies aériennes desservant le Cameroun.

L’ouverture de la liaison aérienne entre le Cameroun et l’Algérie devrait faciliter les déplacements et renforcer le développement du commerce et du tourisme via les aéroports respectifs des deux pays. Cette nouvelle route vers le Cameroun permettra à Air Algérie de devenir le troisième transporteur d’Afrique du Nord à desservir le pays, aux côtés de Royal Air Maroc et EgyptAir.

Pour rappel, le vol inaugural d’Air Algérie au Cameroun intervient au lendemain du décret du chef de l’État du 1er août 2023 ratifiant l’accord relatif aux services de transport aérien entre les deux pays. Cet accord avait été signé le 24 février 2021 à Yaoundé. Il révise celui de 1974 et est destiné à promouvoir le tourisme et booster les échanges commerciaux entre les deux pays qui sont encore timides.

BRM

Le Français Gil (ou Gilles) Martignac n’est plus le directeur général du groupe Castel. « Il vient d’être limogé », a indiqué, ce 11 octobre 2023, une source interne, qui met cette actualité sur le compte de la bataille de succession au sein du groupe familial. « Après plus de 20 ans passés au sein de Castel, le moment est venu pour moi de prendre un nouveau chemin et de relever de nouveaux défis », affirme pour sa part Gil Martignac, sans plus de détails, dans un message d’au revoir envoyé aux personnels.

Il est remplacé à ce poste, récemment créé, par Gregory Clerc, l’avocat genevois du fondateur du groupe, Pierre Castel. Les deux hommes se connaissent depuis une vingtaine d’années. « Ma mission est de consolider la dynamique du groupe, en capitalisant sur ses atouts qui ont fait de lui un leader sur le continent africain, et un acteur majeur des boissons, du vin et de l’agroalimentaire, tout en créant les conditions nécessaires pour le projeter dans une nouvelle phase de son histoire », a confié aux personnels celui qui était jusqu’ici avocat fiscaliste au sein du cabinet genevois Aegis.

Rapport ITIE

Dans la garde rapprochée de Pierre Castel depuis plus d’une décennie, Gil Martignac quitte le groupe au moment où son influence avait atteint des sommets. En mai 2023, le quinquagénaire était d’ailleurs porté au poste de directeur général du groupe Castel. Daté de septembre 2023, le rapport de l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE) du Cameroun le présente même comme l’actionnaire majoritaire de la Société anonyme des boissons du Cameroun (SABC), filiale locale du groupe et leader du marché brassicole au Cameroun avec plus de 80% des parts de marchés (voir tableau ci-dessous). « Martignac Gilles Henry Christien est bénéficiaire effectif de BGI, BGI détient directement 84,12% des actions de SABC », justifient les auteurs du rapport dans son annexe 10-2. Et suivant le même raisonnement, le document affirme que ce dernier détient aussi 47,86% de la Société des eaux minérales du Cameroun (SEMC), filiale de la SABC.

Extrait de l’annexe 10-2 du rapport ITIE 2021 du Cameroun

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Dans le registre national des entreprises (RNE) de France, Gil Martignac figure en effet comme bénéficiaire effectif de la société des Brasseries & glacières internationales (BGI), qui gère les activités de Castel en Afrique. Et pour le comité ITIE du Cameroun, le bénéficiaire effectif « est la ou les personnes physiques qui, en dernier lieu, possède(nt) ou contrôle(nt) une entité juridique, par la possession ou le contrôle direct ou indirect d’un pourcentage suffisant d’actions ou de droits de vote dans cette entité juridique, y compris par le biais d’actions au porteur ». Mais en France, il peut aussi s’agir de « toute personne exerçant un contrôle sur les organes de direction ou de gestion ».

Pourtant, ces informations ont surpris plusieurs administrateurs de la SABC contactés par Investir au Cameroun. « Jusqu’à la dernière assemblée générale (tenue en mai 2023), BGI était l’actionnaire majoritaire de SABC, et BGI était elle-même contrôlée par la holding que contrôle Pierre Castel », a commenté l’un d’eux, s’étonnant que des changements dans l’actionnariat aient pu se faire « sans bruit ». En d’autres termes, c’est Pierre Castel qui était connu jusqu’ici comme le bénéficiaire effectif de la SABC, et donc son actionnaire majoritaire. « Nous n’avons pas d’informations sur l’actionnariat de BGI », a, pour sa part, réagi la SABC, contactée le 9 octobre 2023 par Investir au Cameroun. Sauf que deux jours plus tard, nous apprenions le limogeage de Gil Martignac. Simple coïncidence ? Difficile à dire pour l’instant.

Mise à l’étroit de Palu

Une chose est sûre, au sein du groupe Castel, le diplômé de l’Inseec Business School (Paris) a bousculé plusieurs intérêts pour se faire une place au soleil, avant d’être finalement limogé. « Il a réussi à montrer à Pierre Castel (97 ans), fragilisé par la maladie, le décès de son épouse et les problèmes avec le fisc en Suisse (il a été condamné à payer près de 350 millions d’euros pour sous-déclaration, NDLR), que ceux qui l’entouraient n’étaient plus compétents et adaptés aux nouveaux enjeux », explique une source interne au groupe. Et parmi les personnes mises à l’étroit, il y a Michel Palu, neveu de Pierre Castel et actuel président du conseil d’administration de la SABC. « Tout son réseau au Cameroun a été démantelé », affirme notre interlocuteur.

En août 2023, Sylvain Gaudet, l’influent directeur industriel de la SABC, a quitté le pays. Il était alors considéré comme le dernier proche de Palu encore présent au sein de l’entreprise. Avant lui, Guillaume Sarra, qui a été directeur général adjoint avant de créer, en 2017, la société Boissons, Vins et Spiritueux (BVS), s’est également éloigné. Alors dirigée par l’Ivoirien Stéphane Soumahoro, cette entreprise, créée par le beau-fils de Michel Palu, a fermé les portes en 2023, permettant à la SABC de lui reprendre son activité de négoce des vins et spiritueux.

L’influence au Cameroun de Gil Martignac, qui était, par ailleurs, président du Comité RSE du groupe Castel, était telle que c’est lui qui a piloté le rachat de Guinness Cameroun SA par Castel. Sauf que l’opération pourrait aussi avoir contribué à sa chute. En effet, dans le groupe, des acteurs influents estiment que la valeur réelle des actifs de la filiale locale du Britannique Diageo serait bien inférieure aux 300 milliards de FCFA dépensés pour la transaction…

Aboudi Ottou

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Selon l’ambassadeur de Tunisie, Karim Ben Becher, la compagnie aérienne tunisienne privée Express Air Cargo a récemment obtenu « l’autorisation » des autorités camerounaises pour organiser des vols vers le Cameroun. Le diplomate tunisien a fait cette annonce ce jeudi 12 octobre à Yaoundé, à l’ouverture d’un forum d’affaires Cameroun-Tunisie. Cette autorisation permet à Express Air Cargo de matérialiser son projet de débarquer dans le ciel camerounais, annoncé depuis plus de cinq ans.

En 2018, les autorités de cette compagnie aérienne, leader du fret en Tunisie, avaient annoncé l’ouverture de 25 nouvelles lignes aériennes tout cargo pour relier essentiellement Tunis à l’Afrique centrale et de l’Ouest dès janvier de cette année-là. Dans son offensive africaine, la compagnie envisageait notamment de desservir les principaux pays de la sous-région à partir de Douala, la métropole économique camerounaise, à compter du premier semestre 2018.

« Afin d’assurer ce trafic, quatre nouveaux appareils viendront renforcer notre flotte au cours de ce premier semestre 2018. C’est ainsi qu’un Boeing 737-400 sera déployé à partir de Tunis dès fin janvier et effectuera un vol quotidien vers l’Afrique centrale et de l’Ouest. Les trois autres avions seront basés, l’un à Douala au Cameroun, et les deux autres en Guinée Conakry. À partir de Douala, il s’agit de relier le Gabon, la Guinée Équatoriale, le Congo et la RDC », déclarait à l’époque son PDG, Anis Riahi.

Fondée en 2015, Express Air Cargo a pour objectif d’offrir des services réguliers et quotidiens reliant 15 pays africains aux principales villes européennes grâce à sa flotte de Boeing 737, dans le cadre de sa stratégie visant à contribuer à faire de la Tunisie un hub aérien africain. Le déploiement prochain de Express Air Cargo au Cameroun représente un « nouveau pas » vers la consolidation des relations économiques et commerciales entre Tunis et Yaoundé, d’après Karim Ben Becher. Le diplomate tunisien explique que l’ouverture de cette ligne aérienne est catalysée par l’accroissement des échanges commerciaux entre les deux pays au cours des trois dernières années.

Ceux-ci ont connu une hausse de 25% entre 2020 et 2022, passant de 28 millions d’euros (plus de 18,3 milliards de FCFA) à 35 millions d’euros (environ 23 milliards de FCFA), apprend-on de sources concordantes. Grâce à cette dynamique, le Cameroun est devenu le 4e partenaire commercial de la Tunisie en Afrique subsaharienne et le tout premier en Afrique centrale, selon les mêmes sources. Afin de dynamiser davantage ces échanges, Tunisair, la compagnie aérienne nationale tunisienne, est à « pied d’œuvre » pour lancer une ligne aérienne directe entre la Tunisie et le Cameroun, a appris Investir au Cameroun.

Patricia Ngo Ngouem

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Entre avril et juin 2023, les coûts de production dans les entreprises agroalimentaires ont connu une légère baisse de 0,8%, selon l’Indice des prix à la production industrielle (IPPI), que vient de publier l’institut national de la statistique (INS). À en croire cet organisme public, il s’agit de la 2e baisse consécutive des prix sortie-usine dans cette branche d’activité, après celle du premier trimestre 2023.

Ces fléchissements consécutifs, apprend-on, surviennent après des hausses répétées sur une période de plus d’un an. « Cette deuxième baisse consécutive intervient après une hausse soutenue des prix à la production agroalimentaire entre le 3e trimestre 2021 et le 4e trimestre 2022 », précise le rapport de l’organisme en charge de l’élaboration de la statistique officielle au Cameroun.

La baisse des coûts de production dans l’industrie agroalimentaire au Cameroun au 2e trimestre 2023 est en droite ligne de l’évolution du niveau général des prix sortie-usine (-5,2%) dans les entreprises industrielles actives dans le pays, au cours de la période. Ce qui, d’après l’INS, témoigne d’un « retour progressif des prix à la production industrielle à leur niveau d’avant crise russo-ukrainienne, marquée principalement par les perturbations des chaînes d’approvisionnement mondiales ».

Pour rappel, publié chaque trimestre par l’INS, l’IPPI mesure l’évolution des prix des transactions de biens industriels produits à l’intérieur du territoire économique du Cameroun. Il s’agit des prix départ-usine payés aux producteurs, hors taxes et subventions, et hors marge de transport. L’IPPI se rapporte au secteur secondaire. Il prend en compte les activités suivantes : industries extractives ; activités de fabrication ; production et distribution d’électricité et de gaz ; production et distribution d’eau, assainissement, traitement des déchets et dépollution.

BRM

Dans une correspondance envoyée le 29 septembre 2023 au directeur général de l’Agence de l’électrification rurale (AER), le secrétaire général de la présidence de la République annonce que la présidence marque son accord pour que le groupe HIG mette en route le projet de construction de cinq nouvelles mini-centrales hydroélectriques au Cameroun. Selon les termes de la lettre, Ferdinand Ngoh Ngoh répond ainsi à une demande d’autorisation requise par le DG de l’AER.

« Faisant suite à votre correspondance d’objet et référence susvisés, j’ai l’honneur de vous notifier l’accord de la présidence de la République, vous prescrivant de signer avec le groupe HIG, le protocole d’accord relatif à la réalisation des études de faisabilité pour la construction des cinq petites centrales hydroélectriques dans les localités de Banyo, Akom II, Ngambe Tikar, Yingui et Messok, situées respectivement dans les régions de l’Adamaoua, du Sud, du Centre, du Littoral et de l’Est, en mode financement, conception et réalisation (F-EPC) », peut-on lire dans la lettre du SGPR. Mais pour l’instant, on n’a pas d’informations sur ce groupe. 

Ces nouveaux projets s’apparentent à la poursuite de la mise en œuvre du programme de construction de 50 mini-centrales hydroélectriques dans le pays, que le ministre de l’Eau et de l’Énergie, Gaston Eloundou Essomba, a annoncé le 14 avril 2022. C’était au cours de la cérémonie d’inauguration de la mini-centrale de Mbakaou (1,4 MW extensible à 2,8 MW), dans la région de l’Adamaoua, première infrastructure de ce type dans le pays.

L’offre de financements de BGFI Bank

Investissement d’un montant total de 4,5 milliards de FCFA réalisé par le producteur indépendant d’électricité IED Invest Cameroun, cette infrastructure a bénéficié du soutien de l’Union européenne, qui a contribué à son financement à hauteur de 1,64 milliard de FCFA. La filiale camerounaise du groupe bancaire gabonais BGFI Bank y a également investi 1,5 milliard de FCFA, et entend s’impliquer davantage dans le financement de ce type de projet au Cameroun.

« Nous souhaitons construire les 49 autres pour résoudre la problématique de la fourniture en électricité », avait confié à Investir au Cameroun le DG de BGFI Bank Cameroun. Abakal Mahamat répondait ainsi à une interpellation du ministre de l’Eau et de l’Énergie, qui annonçait lors de l’inauguration de la mini-centrale de Mbakaou, l’intention du gouvernement de construire 50 mini-centrales hydroélectriques au total dans le pays. « (…) Nous pensons que les banques locales ont leur place dans cette aventure », avait interpellé le membre du gouvernement.

En plus d’augmenter la part de l’hydroélectricité dans le mix-énergétique du pays, et de réaliser des économies en raison de la réduction des dépenses en combustibles permettant de faire fonctionner les centrales thermiques éparpillées sur le territoire national et d’investissements dans le transport, la multiplication de mini-centrales hydroélectriques au Cameroun est un facteur de protection de l’environnement. À titre d’exemple, « sur la base des calculs d’experts, la petite centrale hydroélectrique de Mbakaou carrière permettra de réduire les émissions de gaz carbonique (CO2) d’au moins 67 000 tonnes à l’horizon 2030, du fait de l’arrêt des centrales thermiques de Tibati et de Mbakaou », a déclaré le ministre Eloundou Essomba le 14 avril 2022 à Mbakaou.

Calculette en main, l’estimation de ce membre du gouvernement correspond à une réduction moyenne annuelle des émissions de CO2 de plus de 7 444 tonnes. Le producteur et distributeur de l’électricité Eneo, qui rachète la production de cet ouvrage, estime pour sa part cette réduction à 4 893 tonnes de CO2 chaque année.

Brice R. Mbodiam

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Kate Fotso a créé une nouvelle entreprise le 14 septembre 2023. Dénommée « Bridge Riviera Development and Hospitalities PLC », l’entreprise est dotée d’un capital de 100 millions de FCFA, apprend-on de l’annonce légale. Basée à Douala, la capitale économique du Cameroun, la nouvelle société, dont Kate Fotso est la Présidente directrice générale (PDG), a pour principale mission de développer l’hôtellerie de luxe. Mais en plus de l’exploitation d’un hôtel de luxe et des services d’hôtellerie de luxe connexes à Douala et dans d’autres régions du Cameroun, il est aussi question de développer la propriété foncière, l’habitation et d’autres infrastructures immobilières, d’entrepôts, de magasins, de centres commerciaux et de jardins.

Avec cette percée dans l’immobilier et l’hôtellerie de luxe, Kate Fotso diversifie son empire. Présente dans le cacao à travers la société Telcar Cocoa, négociant local de la firme américaine Cargill, la milliardaire camerounaise a assuré 35,8% des exportations du cacao au Cameroun dont les exportations sont estimées à 186 754 tonnes au cours de la campagne cacaoyère 2022-2023, selon l’Office national du cacao et du café (ONCC).

Outre son statut de chef d’entreprise, Kate Fotso est présidente du Syndicat des exportateurs camerounais de cacao. Pour ses multiples exploits, son sens élevé des affaires et sa grande capacité de négociation, la reine du cacao a réussi à remporter en 2019, le trophée Sufawe, décerné par Attjariwa Bank et SCB Cameroun, la qualifiant ainsi de meilleure entrepreneuse du continent. Le magazine Forbes, édition de février-mars 2023, crédite cette originaire du Sud-Ouest, l’une des deux régions anglophones du Cameroun, d’une fortune de 252 millions de dollars (environ 150 milliards de FCFA), faisant d’elle la femme la plus fortunée en Afrique subsaharienne francophone.

Frédéric Nonos

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Le Conseil régional de l’Ouest recherche 6000 milliards de FCFA pour financer son plan de développement quinquennal (2020-2025). Pour ce faire, le Conseil mise sur la contribution de ses fils et filles. « Nous comptons sur le dynamisme de nos ressortissants, notamment les milliardaires de notre région pour impulser son développement », explique Bernard Fongang, questeur au Conseil régional de l’Ouest.

La diaspora camerounaise regroupée au sein du Haut conseil des Camerounais de l’extérieur (HCCE) est également sollicitée à contribuer dans ce vaste projet de développement. Son apport, estime le président du Conseil régional de l’Ouest, Jules Hilaire Focka Focka, « est capital parce que notre diaspora dispose d’une puissance financière conséquente et une expertise avérée dans le processus de décentralisation ». La région compte également sur le financement et l’implication des entreprises publiques et privées dans la réalisation des projets en Built operate transfert (Bot).

Seulement à deux ans de la fin de ce quinquennat, la cagnotte est encore quasi vide. Pour forcer le destin, les Rencontres d’échanges, de découvertes et d’exhibitions de la région de l’Ouest (Redeo) sont organisées du 11 au 17 décembre 2023 à Bafoussam. Il s’agit du premier forum économique et culturel de la région dont l’objectif est de « présenter ses potentialités pour attirer les investisseurs à y créer des richesses », explique Jules Hilaire Focka Focka. Le président du Conseil régional de l’Ouest attend pendant les six jours des Redeo, plus de 1000 visiteurs, 500 exposants sur 5 sites spécifiques. Il a dévoilé les opportunités de sa région le 10 octobre 2023 au cours d’une conférence de presse à Douala, la capitale économique du pays.

Opportunités

Constituée de 8 départements et 40 arrondissements, la région de l’Ouest dispose des terres fertiles favorables aux activités agropastorales. En identifiant l’agriculture comme secteur à fort potentiel d’emplois et de revenus, le Conseil régional veut attirer les opérateurs économiques à investir dans la production et la transformation des produits agricoles. À en croire Jules Hilaire Focka Focka, cette production permettra d’alimenter les marchés locaux et sous-régionaux, à l’instar du Nigeria.

L’autre secteur prioritaire est l’énergie électrique. « Nous voulons produire 40 mégawatts supplémentaires. Car si nous voulons développer notre région, il est question d’avoir l’énergie en qualité et en quantité suffisante, or jusqu’à présent ce n’est toujours pas le cas », indique le président du Conseil régional. Ce dernier compte également sur le riche patrimoine (chefferies, musées, cases, artisanat, festivals, etc.) culturel de l’Ouest pour développer l’écotourisme qui permettra à la région d’engranger des revenus.

Avec l’entrée en service du Conseil régional en 2021, « nous voulons engager le développement réel de notre région avec l’objectif de la positionner comme locomotive du développement des régions du Cameroun », confie Jules Hilaire Focka Focka. Cependant, la mobilisation des 6000 milliards de FCFA reste un défi à relever par le Conseil régional qui ne dispose que de 3 milliards de FCFA de budget annuel offert par l’État. Des fonds jugés insuffisants. Pour le président du Conseil régional, « l’État doit augmenter la dotation générale de la décentralisation, au mieux, voter la loi sur la fiscalité locale pour permettre aux collectivités d’avoir des recettes suffisantes pour réaliser leurs projets de développement. »

Frédéric Nonos

Selon la Cellule de règlement et de conservation des titres (CRCT) de la Banque des États de l’Afrique centrale (Beac), l’intérêt des investisseurs pour les valeurs émises par les États de la Cemac (Cameroun, Congo, Gabon, RCA, Tchad et Guinée équatoriale) sur le marché des titres publics a progressé en septembre 2023, en glissement mensuel. En effet, apprend-on, alors que le taux de participation des spécialistes en valeurs du Trésor (SVT) aux opérations du marché était de 24,8% en août 2023, il a atteint 26,79% en septembre 2023, en hausse de 2%.

Cet intérêt des SVT pour les opérations de levées de fonds des États de la Cemac s’est accompagné de la mise à la disposition des émetteurs de financements plus importants. Dans le détail, révèlent les données de la CRCT, le taux de souscription aux émissions des titres publics des États a culminé à 99,3% au mois de septembre 2023, contre seulement 54,95% un mois plus tôt.

La CRCT de la Beac n’explique pas les causes de ce regain d’intérêt des SVT pour le marché des titres publics. Mais, à l’analyse, cette réalité peut découler d’une forte demande des financements par les États de la Cemac, qui, de ce fait, se plient aux taux d’intérêt élevés exigés par les investisseurs, dans un contexte marqué par le durcissement de la politique monétaire dans la zone Cemac.  

En effet, pour freiner l’inflation galopante dans cette espace communautaire depuis la période post-Covid, suivie par la guerre entre la Russie et l’Ukraine, la banque centrale des pays de la Cemac a mis en place une politique monétaire austère. Cette austérité a pris la forme de l’assèchement des banques (SVT sur le marché des titres), au moyen du relèvement des taux directeurs de la banque centrale, de la suspension des opérations d’injection de liquidité dans le système bancaire et l’intensification des opérations de reprise de liquidité dans les coffres-forts des banques. Cette politique restrictive s’est notamment traduite sur le marché des titres publics par une augmentation des taux d’intérêt exigés par les investisseurs.

BRM

Au cours du 2e trimestre 2023, les prix sortie-usine dans l’industrie manufacturière au Cameroun ont connu une augmentation de 1,8% en glissement annuel, après 2% au premier trimestre. Ce chiffre est révélé par l’Institut national de la statistique (INS), dans son dernier Indice des prix à la production industrielle (IPPI).

« La hausse observée est imputable aux industries du bois (+8 %), du textile (+9 %), les industries chimiques et pharmaceutiques », souligne l’organe en charge de l’élaboration de la statistique officielle au Cameroun, qui révèle ainsi le rôle des filières textile et bois dans cette hausse des coûts de production dans le secteur manufacturier.

Cette augmentation survient pourtant dans un contexte marqué par la baisse du niveau général des prix sortie-usine de 5,2% dans les entreprises industrielles actives dans le pays. Ce qui, d’après l’INS, témoigne d’un « retour progressif des prix à la production industrielle à leur niveau d’avant crise russo-ukrainienne, marquée principalement par les perturbations des chaînes d’approvisionnement mondiales ».

Pour rappel, publié chaque trimestre par l’INS, l’IPPI mesure l’évolution des prix des transactions de biens industriels produits à l’intérieur du territoire économique du Cameroun. Il s’agit des prix départ-usine payés aux producteurs, hors taxes et subventions, et hors marge de transport. L’IPPI se rapporte au secteur secondaire. Il prend en compte les activités suivantes : industries extractives ; activités de fabrication ; production et distribution d’électricité et de gaz ; production et distribution d’eau, assainissement, traitement des déchets et dépollution.

BRM

Le ministère des Petites et moyennes entreprises, de l’Économie sociale et de l’Artisanat (Minpmeesa) organise la 2e édition des Journées de la coopération et du partenariat du 10 au 11 octobre 2023 à Yaoundé. Sous le thème « Financement de l’écosystème entrepreneurial camerounais : quels apports des partenaires ? », l’événement vise notamment à améliorer l’accès des PME à l’information sur les mécanismes de financement en vue de renforcer leur compétitivité sur le marché national et international.

Il servira de plateforme pour les entrepreneurs, les investisseurs et les professionnels du secteur privé afin de promouvoir la croissance économique durable du Cameroun. L’événement offrira un salon d’exposition où les entreprises pourront présenter leurs produits, services et innovations. Ce qui permettra de favoriser les opportunités d’affaires. Représentant plus de 99% du tissu économique camerounais, les PME, qui génèrent 35% du PIB et pourvoient 70% des emplois du pays, continuent de souffrir d’un déficit d’accès au financement.

Celles qui ont quant à elles accès à des financements obtiennent principalement des crédits de court terme, en raison notamment d’un manque de liquidités à long terme dans le secteur bancaire. Le gouvernement s’est fixé comme objectif, à travers ces Journées, « d’améliorer la contribution des partenaires au financement de l’écosystème entrepreneurial camerounais en vue de soutenir la transformation structurelle de notre économie », selon le Minpmeesa. Cette édition regroupera notamment les partenaires financiers du Cameroun, au rang desquels la Banque mondiale qui finance de nombreux projets nationaux.

Lors d’une audience avec le ministre Achille Bassilekin III lundi 9 octobre, le directeur des opérations de la Banque mondiale au Cameroun, Cheick Fantamady Kanté, a renouvelé l’engagement de son institution à accompagner le pays dans sa politique de soutien aux PME. Les deux personnalités ont évoqué la possibilité d’élargir le champ de soutien aux jeunes entrepreneurs et porteurs de projets et startups pour renforcer le tissu économique pour ainsi favoriser la croissance et l’accès aux emplois.

P.N.N

Elu le 9 mai 2023, Fabrice Funiba Lowe est le nouveau président de la Chambre internationale des hommes d’affaires turcs et camerounais (Turcaba) pour un mandat de trois ans. Il est le premier Camerounais porté à la tête de cette association créée en 2009 avec pour objectif de promouvoir le commerce entre la Turquie et le Cameroun. Le président et son équipe ont été installés dans leurs fonctions par le ministre du Commerce, Luc Magloire Mbarga Atangana, en marge du forum d’affaires Cameroun-Turquie organisé du 3 au 4 octobre 2023 à Douala, la capitale économique du pays.

À l’occasion, celui qui est par ailleurs le président du Groupe d’affaires et d’amitié Afrique-Turquie (Gaat) a décliné sa feuille de route. Il en ressort que le mandat de trois ans sera consacré à l’accompagnement du Cameroun dans « sa politique d’import-substitution en favorisant l’implication de la Turquie, exemple d’industrialisation, pour que ce pays puisse partager son savoir-faire avec le Cameroun ». Pour ce faire, « nous allons travailler pour que les acteurs économiques des deux pays développent davantage des cadres de rencontres d’affaires pour les orienter vers les joint-ventures ou des partenariats d’assistance technique », explique celui qui est par ailleurs le PDG de Tab Isonem Cameroun.

Il est aussi question de poursuivre l’accompagnement du Centre de réseau des filières de croissance logé au ministère de l’Économie. Ce centre vise la valorisation de 11 filières de croissance parmi lesquelles le cacao, le manioc, le bois. Dans le plan d’action de Fabrice Funiba, il y a également l’organisation, en mai 2024, de la première foire camerounaise en Turquie. Elle se fera « en collaboration avec des institutions qui peuvent accompagner les producteurs locaux à exposer leurs produits pour créer des opportunités d’affaires avec les Turcs ». 

La coopération économique entre Yaoundé et Ankara s’est identifiée depuis la mission économique du Cameroun en Turquie conduite en 2013 par le président Paul Biya. Cette dynamisation des échanges a positionné la Turquie comme le 6e pays fournisseur du Cameroun en 2021, selon l’Institut national de la statistique (INS). Ceci pour 744 500 tonnes de marchandises, d’une valeur de 134,6 milliards de FCFA, soit 3,5% de parts de marché des importations globales, chiffrées à 3 871 milliards de FCFA. Le Cameroun exporte vers la Turquie le cacao, la banane, du bois, du pétrole brut, de l’aluminium, de l’ananas, entre autres et importe du ciment, des tapis, du textile, des engrais, des véhicules, etc.

Frédéric Nonos

 

Le gouvernement camerounais a livré le 3 octobre 2023 à Yaoundé, les résultats de la première opération d’affinage du stock d’or détenu par le Trésor public, aux fins de la constitution des réserves de l’État. « Sur la base de l’arrêté conjoint Minfi (ministère des Finances) - Minmidt (ministère des Mines) du 1er juin 2015, l’Ex-Capam (Cadre d’appui à l’artisanat minier) a canalisé et collecté pour le compte de l’État environ 778,04 kg d’or fusionné. Ce stock a fait l’objet de l’opération d’affinage pour obtenir 500 lingots d’or de 24 carats, d’une masse totale de 500,86 kg, ainsi que les alliages d’argent et de cuivre », a révélé au cours de la cérémonie le ministre des Mines par intérim, Fuh Calistus Gentry.

En plus de ces 500,86 kg d’or affinés déjà préparés pour la constitution des réserves du pays, le gouvernement devrait prochainement affiner une nouvelle cargaison de 218,5 kg d’or brut collectés en seulement 16 mois d’activités par la Société nationale des mines (Sonamines). Il s’agit de l’entreprise publique qui a repris les activités du Capam, programme gouvernemental jadis destiné à promouvoir et à développer l’exploitation minière artisanale semi-mécanisée dans le pays. « La machine étant lancée, je voudrais humblement vous suggérer la poursuite de l’opération d’affinage des stocks rétrocédés par la Sonamines, afin d’obtenir de l’or 24 carats », a en tout cas souhaité le ministre Fuh Calistus Gentry, en s’adressant le 3 octobre 2023 à son collègue du ministère des Finances, Louis Paul Motazé.

Avec ce premier stock d’or affiné, le Cameroun franchit une étape importante dans son projet Gold, lancé au cours de l’année 2012. Ce projet, selon les officiels, a pour objectifs principaux de collecter auprès des sociétés minières la part d’or revenant à l’État, selon les dispositions du code minier ; et de la rétrocéder au Trésor public qui se chargera alors d’en faire des lingots aux standards requis pour la constitution des réserves d’or du pays auprès de la banque centrale (Beac).

Un métal précieux pour les États

Focalisé dans un premier temps sur la collecte et la rétrocession à l’État de sa quote-part d’or produite dans les champs miniers du Cameroun, le projet Gold a été ravivé à partir du 13 juin 2013, avec la mise en place par le ministre des Finances, Louis Paul Motazé, d’un groupe de travail « chargé de la gestion et de la constitution du stock d’or stratégique de l’État ». Concrètement, a rappelé ce membre du gouvernement au cours de la cérémonie du 3 octobre à Yaoundé, « ce groupe de travail est chargé de suivre les opérations d’affinage de l’or matière en or monétaire, suivant les standards de la London Bullion Market ». Il s’agit du marché des lingots d’or de Londres, qui fait figure de référence en matière de négoce de ce métal précieux dans le monde.

Pour rappel, la constitution des réserves d’or présente de multiples avantages pour les États et les banques centrales. De ce point de vue, la plateforme spécialisée www.goldinfo.fr révèle, par exemple, qu’en 2022, « les achats d’or des banques centrales ont atteint 1 136 tonnes. Un niveau record depuis 1967, sans aucun doute amplifié par la guerre en Ukraine ». La ruée des États et des banques centrales vers l’or s’explique notamment par la confiance placée dans ce métal précieux par les investisseurs de par le monde.

En effet, analyse la plateforme susmentionnée, « en période d’incertitude économique ou de volatilité des marchés financiers, le métal précieux joue pleinement son rôle de protection. En outre, détenir de l’or permet aux banques centrales d’accroître la confiance en leur monnaie et leur économie nationale. (…) En tant qu’actif décorrélé, l’or est même susceptible, en temps de crise, de prendre de la valeur. Ainsi, les banques centrales, à l’instar de nombreux investisseurs, choisissent le métal jaune comme couverture contre l’érosion de la monnaie causée par la hausse des prix. (…) Parce que le marché de l’or est mondial, les réserves du métal précieux peuvent être utilisées pour pallier les besoins de liquidités à court terme. Également, par sa stabilité et la confiance qui lui est portée, l’or renforce la crédibilité des banques centrales… ».

Brice R. Mbodiam

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13-10-2021-Or et diamant : la Sonamines se prépare à mener les activités d’achat et de vente, dont elle réclame l’exclusivité

L’encours des titres publics émis par les pays de la Cemac (Cameroun, Congo, Gabon, Tchad, RCA et Guinée équatoriale) sur le marché de la Banque des États de l’Afrique centrale (Beac), a atteint 6 027 milliards de FCFA à fin septembre 2023. Selon les données révélées par la Cellule de règlement et de conservation des titres (CRCT) de la Beac, l’institut d’émission commun aux pays de la Cemac, cette enveloppe progresse de 13% depuis le début de l’année 2023, puisqu’elle n’était que de 5 314,7 milliards de FCFA à fin janvier 2023.

Cette augmentation de l’encours des titres publics sur le marché de la Beac de 712,3 milliards de FCFA en l’espace de neuf mois, témoigne non seulement de l’accroissement des besoins financiers des États, mais aussi et surtout de la poursuite du dynamisme de ce marché, malgré la politique monétaire restrictive mise en place par la banque centrale pour combattre l’inflation. Cette politique s’est notamment traduite sur le marché des titres publics, depuis le début de l’année courante, par une augmentation des taux d’intérêt exigés par les investisseurs.

Cependant, selon les pointages de la CRCT, cette hausse des taux d’intérêt s’est atténuée au mois de septembre 2023. Avec une réduction des coûts des ressources mobilisées sur le marché des titres. Ceux-ci sont en effet passés de 7,17% en août 2023 à 6,94% en septembre 2023, correspondant à une baisse de 23 points sur une période d’un mois.

BRM

Au cours du 2e trimestre 2023, les coûts de production dans les entreprises industrielles en activité au Cameroun ont connu une baisse de 5,2% en glissement annuel. Selon l’Institut national de la statistique (INS), qui vient de publier son Indice des prix à la production industrielle (IPPI), « cette baisse est essentiellement portée par les industries extractives (-21,4%), les industries de la métallurgie et de fabrication d’ouvrages en métaux (-2,5%), les industries de fabrication du papier et du carton et imprimerie (-3,0%), et dans une moindre mesure les industries agroalimentaires (-0,8%) ».

À en croire les rapporteurs de l’organisme en charge de l’élaboration de la statistique officielle au Cameroun, « cette baisse observée est un signe de retour progressif des prix à la production industrielle à leur niveau d’avant crise russo-ukrainienne, marquée principalement par les perturbations des chaînes d’approvisionnement mondiales ». Une telle perspective augure de la réduction des tensions inflationnistes actuellement observées sur le marché local (près de 8% en août 2023, NDLR).

Pour rappel, publié chaque trimestre par l’INS, l’IPPI mesure l’évolution des prix des transactions de biens industriels produits à l’intérieur du territoire économique du Cameroun. Il s’agit des prix départ-usine payés aux producteurs, hors taxes et subventions, et hors marge de transport. L’IPPI se rapporte au secteur secondaire. Il prend en compte les activités suivantes : industries extractives ; activités de fabrication ; production et distribution d’électricité et de gaz ; production et distribution d’eau, assainissement, traitement des déchets et dépollution.

BRM

L’avocat camerounais Joseph Pagop Noupoué n’est plus le directeur pays du cabinet international d’expertise comptable Ernst & Young (EY). « Nous tenons à réaffirmer que la direction d'EY au Cameroun a été restructurée autour d'Erik Watremez, associé directeur pays par intérim d'EY Cameroun, Abdoulaye Mouchili, responsable assurance EY Cameroun, et Anselme Patipewe, chef fiscalité EY Cameroun. Ils continueront à diriger les activités d’EY au Cameroun, en répondant aux besoins des clients, à la fois en matière d'audit et de fiscalité », peut-on lire dans une note interne qui vient d’être envoyée aux employés locaux de ce cabinet de réputation mondiale.

La note, co-signée par Erik Watremez, le nouveau directeur pays par intérim pour le Cameroun, qui occupe déjà le même poste au Gabon, et Marcel Van Loo, le manager d’EY pour la région Europe de l’Ouest, n’est pas des plus tendres envers le désormais ex-partenaire d’EY au Cameroun. « Joseph Pagop Noupoué a été démis de ses fonctions de directeur pays d'EY Cameroun, en raison de violations des politiques d’EY et n’est plus un employé d’EY. M. Pagop Noupoué cherche à mettre fin à l'adhésion des entités juridiques d'EY au Cameroun au réseau mondial EY. Cela va à l’encontre des réglementations et de la gouvernance d’EY » apprend-on. En d’autres termes, l’ex-associé d’EY est accusé par ses anciens partenaires de vouloir émanciper les entités juridiques de la branche camerounaise de ce cabinet d’expertise comptable de la tutelle du groupe.

Cependant, en dépit de cette explication officielle, certaines sources n’hésitent pas à voir derrière la rupture entre Joseph Pagop Noupoué et ses partenaires d’EY, un prolongement de l’affaire Savannah Energy. Cette junior-pétrolière britannique, dont M. Pagop Noupoué est le seul actionnaire camerounais connu, est à l’origine de la récente brouille diplomatique entre le Cameroun et le Tchad. En effet, suite à la signature avec la Société nationale des hydrocarbures (SNH) du Cameroun d’un accord de cession de 10% des actifs que Savannah revendique dans Cotco, l’entreprise qui gère la partie camerounaise du pipeline Tchad-Cameroun, Ndjamena avait dû rappeler en consultation son ambassadeur à Yaoundé, le 20 avril 2023. Le Tchad accusait alors le Cameroun de multiplier des « agissements inamicaux » à son égard, en contractant par exemple avec « une nébuleuse » autour de laquelle gravitent des « personnalités camerounaises », et qui lui dispute ses champs pétroliers pourtant nationalisés après le départ d’Exxon Mobil.

Des actifs achetés à plus d’un milliard de FCFA

Des « personnalités camerounaises » évoquées par le Tchad, seul le nom de Joseph Pagop Noupoué apparaît officiellement. En effet, dans une annonce publiée le 21 avril 2023, Savannah Energy, listée à la bourse de Londres, a annoncé la nomination au sein de son conseil d’administration de cet avocat camerounais de 54 ans, comme administrateur non exécutif. Dans la foulée, ce dernier est également désigné pour succéder à Steve Jenkins, l’actuel président non-exécutif de Savannah, qui prévoit de se retirer à l’issue de l’assemblée générale annuelle de 2023, après avoir passé 8 années au poste.

Pour intégrer l’instance décisionnelle de cette entreprise pétrolière britannique, Joseph Pagop Noupoué a dû souscrire à 6 095 726 nouvelles actions du capital à un prix de 1,6 million de livres sterling, soit environ 1,2 milliard de FCFA, apprend-on. Cette acquisition lui permet de détenir 0,46 % du total des droits de vote de la société. On ignore jusqu’ici comment ce dernier a mobilisé l’argent ayant financé cette acquisition.

« Je suis heureux de rejoindre Savannah à ce moment clé de sa croissance et je me réjouis de mettre mon expérience au service de cette fonction. Je tiens à remercier le président sortant, Steve Jenkins, pour avoir guidé cette entreprise depuis 2014 et je me réjouis de travailler avec lui, le reste du conseil d’administration et l’équipe de direction pour atteindre nos nombreux et vastes objectifs. Il est très clair pour moi que Savannah est ambitieuse et alimentée par la passion de faire le bien dans le monde. Les avantages que Savannah a apportés à la communauté africaine au Nigeria et au Niger et les projets pour le Cameroun et le Sud-Soudan sont impressionnants et évidents », a-t-il réagi suite à sa nomination.

Brice R. Mbodiam

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18-08-2023 - Cotco : le Tchad cède 20% du capital au Cameroun qui monte à 25,17% et se conforte à la tête de l’entreprise

14-06-2023 - Affaire Savannah Energy : comment Paul Biya a lâché Moudiki pour ménager N’Djamena

07-06-2023 - Affaire Savannah : N’Djamena annonce le retour de son ambassadeur à Yaoundé, mettant officiellement fin à la crise

Le 4 octobre, Arnaud Philippe Ndzana, le coordonnateur de « Yaoundé cœur de ville » qui vise à améliorer la mobilité urbaine dans la capitale, a dévoilé à la presse les contours de ce projet dont le début des travaux est annoncé pour 2024. Selon la Communauté urbaine de Yaoundé (CUY), le projet va mobiliser 54,7 milliards de FCFA. Initié pour réaménager l’infrastructure routière au centre-ville afin de décongestionner le trafic à Yaoundé, le projet sera financé, d’une part, pour 46,2 milliards de FCFA à travers le mécanisme du Contrat de désendettement et de développement (C2D) géré par l’Agence française de développement (AFD) et, d’autre part, par une contribution directe de 8,5 milliards de FCFA de l’Etat camerounais.

La durée des travaux est prévue pour 36 mois, indique-on du côté du C2D. Le projet prévoit l’aménagement et la reconfiguration de trois carrefours régulièrement congestionnés (Mvan, Elig-Effa et Elig-Edzoa) en plus des carrefours Awae escalier, Emombo et Sous-manguiers, ainsi que la démolition et la reconstruction des gares routières de Mvan et de Messa (Mokolo). Il contribuera également à la reconstruction de deux terminus minibus et taxis (Avenue Mvog-Fouda à Elig-Essono et rue Marcel Jezouin) et l’aménagement des sentiers de randonnée pédestre sur le Mont Messa et d’une voie d’accès.

Comme impacts attendus, l’on cite la création de 800 emplois (dont 150 pour les femmes) soutenus par le projet, l’amélioration de l’accès à un transport urbain durable avec une valeur cible de 430 000 personnes en 2035, la diminution du temps de trajet ou encore l’augmentation des surfaces de cheminements piéton de 19 000 m2. « Ce nouveau système de mobilité permettra de gagner en qualité de vie en ville, avec une voirie moins dangereuse, moins d’accidents, mais aussi moins de pollution émise dans l’air », affirme Arnaud Philippe Ndzana, par ailleurs conseiller technique N°1 à la CUY.

Dans son exécution, le projet va impacter plus de 1 000 personnes (commerces, habitations, agences de voyage, stations-services…), apprend-on. A ce sujet, la CUY assure que près d’un milliard de FCFA est destiné à indemniser les populations. Le mécanisme prévoit aussi leur relocalisation et la restauration des moyens de subsistance, dit-il. Inscrit dans le troisième C2D et mis en œuvre par la Cuy et le ministère de l’Habitat et du Développement urbain (Minhdu), le projet « Yaoundé cœur de ville » est une composante du Plan de mobilité urbaine soutenable (Pmus) élaboré et adopté en 2019 par la mairie de la ville.

C'est le 4 février 2022 que le gouvernement camerounais et l’AFD ont signé la convention de financement dudit projet. A l’époque, le début des travaux était annoncé courant 2022. Mais le retard accusé dans le lancement du chantier s’explique par la longueur des procédures, apprend-on. « Sur le terrain, les études ont démarré, les concertations aussi. Les maquettes sont prêtes. On espère que d’ici la fin de l’année ou au plus tard au premier trimestre 2024, on aura bouclé avec le processus du marché pour que les travaux soient faits le plus rapidement possible », confient des sources au C2D.

Patricia Ngo Ngouem

Un directeur général par intérim a été nommé à la Banque camerounaise des petites et moyennes entreprises (BC-PME). Il s’agit du directeur général adjoint (DGA), Amadou Haman, qui travaille au sein de cette institution bancaire depuis bientôt 10 ans. La décision a été prise par le conseil d’administration de la BC-PME, lors de sa session extraordinaire le 3 octobre dernier. Amadou Haman est ainsi chargé d’assurer « la continuité du service au sein de la direction générale de la BC-PME SA, pour la bonne marche de l’institution », selon le communiqué ayant sanctionné ledit conseil. Le document ne dit pas quand l’intérim prendra fin.

La décision du conseil d’administration intervient après celle de la Commission bancaire d’Afrique centrale (Cobac) portant retrait, à titre disciplinaire, de l’agrément de Agnès Ndoumbe Mandeng, la DG de la BC-PME, à la suite d’une procédure disciplinaire ouverte contre la banque depuis mars 2023. Cette dernière est frappée d’une interdiction d’exercer de 10 ans, ce qui lui interdit la gestion d’une banque ou d’un établissement de microfinance (EMF) dans les pays membres de la Cemac (Cameroun, Congo, Gabon, Guinée équatoriale, RCA et Tchad).

Malgré la suspension de la DG, le conseil d’administration tient toutefois à rassurer l’opinion publique, les clients et tous les partenaires de la BC-PME de ce que « celle-ci fonctionne normalement et continue à œuvrer pour l’accomplissement de ses missions, lesquelles portent principalement sur le financement de la petite et moyenne entreprise et unités du secteur de l’artisanat ».

Titulaire d’une maîtrise en sciences économiques, option économie d’entreprise obtenue en 1984 à l’université de Reims Champagne-Ardenne en France, Amadou Haman a été désigné DGA de la BC-PME au sortir d’une assemblée générale des actionnaires de cette institution bancaire et d’un conseil d’administration tenus le 5 juin 2014 à Yaoundé. Ce, en même temps que Agnès Ndoumbe Mandeng et le président du conseil d’administration, Théodore Nkodo Foumena. Avant sa nomination, ce natif de Garoua (Nord) occupait le poste de directeur du réseau Centre-Sud à la Société commerciale de banque Cameroun (SCB Cameroun), filiale locale du groupe bancaire marocain Attijariwafa Bank où il aura cumulé 30 ans de service.

En rappel, la création de la BC-PME avait été annoncée par le président Paul Biya pendant le Comice agropastoral d’Ebolowa en 2011, en même temps que la création de la Banque de l’agriculture (Carfic). Dotée d’un capital social de 10 milliards de FCFA, cette institution bancaire publique a pour objectif d’apporter un appui financier aux promoteurs d’entreprises, à travers l’octroi de crédits de court, moyen et long terme aux PME (qui représentent près de 95% du tissu économique du pays) pour le financement de leurs activités d’exploitation, en vue notamment de remédier aux difficultés que plusieurs entre eux éprouvent pour accéder à un crédit auprès des banques classiques.

P.N.N

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21-09-2023 – Sanction : la DG de la Banque des PME interdite de fonction dans le secteur bancaire et la microfinance pendant 10 ans

Pour sa 2è participation au concours des fintechs organisée par le groupe bancaire panafricain Ecobank, après 2022, Koree, solution numérique camerounaise destinée à faciliter le remboursement de la monnaie dans des espaces commerciaux partenaires, a été déclarée vainqueur de l’Ecobank Fintech Challenge 2023. C’était au cours d’une finale mettant au prise huit start-ups africaines (1 490 start-ups étaient sur la ligne d départ) le 6 octobre 2023 à Lomé, la capitale togolaise.

Fondée par la Camerounaise Magalie Gauze-Sanga (photo), ce portefeuille électronique facilitant les remboursements de cashback ou de monnaie devient ainsi la première initiative camerounaise à être couronnée dans le cadre d’Ecobank Fintech Challenge. Ce concours d’innovation permet aux finalistes une intégration au programme Ecobank Fintech Fellowship, avec pour possibilité de devenir de potentiels collaborateurs de ce groupe bancaire panafricain.

Pour son sacre à Lomé, Koree empoche une récompense de 50 000 dollars, soit environ 30 millions de FCFA. Une manne financière suffisante pour que la fintech camerounaise envisage plus sereinement son déploiement en Côte d’Ivoire en fin d’année 2023, dans la perspective de la Coupe d’Afrique des nations de football (CAN), apprend-on des promoteurs.

BRM

Depuis le 6 octobre 2023, le Cameroun enregistre une nouvelle hausse des prix du cacao dans ses bassins de production. Selon le Système d’information des filières (SIF), plateforme d’alerte sur les prix pilotée par l’Office national du cacao et du café (ONCC), le kilogramme de fèves est désormais cédé à 1 650 FCFA au minimum, contre un maximum de 1 750 FCFA. Ces prix sont en hausse de 50 FCFA chacun, pour la 4è fois en l’espace d’un mois.

L’embellie autour des prix actuellement observée dans les bassins de production du Cameroun survient pourtant en pleine saison des pluies, période qui rend souvent impraticables les pistes cacaoyères et provoquent la baisse des prix. Cette réalité augure plutôt d’une campagne 2023-2024 (elle a officiellement été lancée le 7 septembre 2023) plutôt fructueuse, en termes de rémunération des producteurs.

Cette projection optimiste est d’autant plus probable que la campagne cacaoyère 2022-2023 a été marquée par l’arrivée d’un nouveau broyeur industriel sur le marché, en l’occurrence la société Africa Processing. Cet opérateur vient doper la concurrence autour de l’achat des fèves, aux côtés de ses devanciers, dont certains devraient encore monter en puissance au cours de cette nouvelle campagne.  

BRM

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