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Yaoundé - 14 mai 2024 -

Comme annoncé au mois de mai 2023, le ministère camerounais des Travaux publics (Mintp) vient de résilier le contrat passé avec la société tchadienne Encobat en 2016. D’un coup de 26,5 milliards de FCFA TTC, il portait sur la construction du tronçon Douala-Bonepoupa sur la route Douala-Yabassi. Démarrés en février 2017, les travaux devraient être livrés en 2019, mais la livraison a été reportée à deux reprises. Six ans plus tard, le chantier affiche un taux de réalisation de 39,5% par rapport au marché de base et l’avenant N°1. Mais l’entreprise a déjà reçu près de 11 milliards de FCFA soit près de 49% du montant HT.

« Au cours de l’exécution des travaux, l’entreprise Encobat a été confrontée à la présence de fondrières découvertes le long de l’itinéraire, des problèmes d’organisation du chantier, de disponibilité d’engins. Elle a démarré ses travaux de terrassement et n’a pas pu amorcer les travaux de chaussées, pour un problème de carrière », explique-t-on au Mintp. Puis, « au fil du temps, elle a commencé à déserter le site des travaux, présentant tantôt des problèmes de ressources financières, tantôt un déficit en ressources humaines. Après des mises en demeure, l’entreprise ne s’est pas mobilisée, d’où le constat de carence établi par le maitre d’ouvrage », apprend-on de la même source.

En conséquence à cette rupture du contrat, l’entreprise Encobat BTP ne pourra plus soumissionner pour un nouveau marché avant une période de deux ans. En plus, affirme le maitre d’ouvrage, des cautions versées par l’entreprise dans le cadre de ce marché (dont le montant n’a pas été dévoilé) seront utilisées pour la réparation du préjudice subi dans l’administration camerounaise notamment.

La résiliation du contrat avec Encobat officialisée, le Mintp devrait contractualiser une nouvelle entreprise en vue de l’achèvement des travaux. « Ce qui commence par la consultation des entreprises à l’effet d’obtenir d’elles des propositions techniques et financières et au bout du processus, un choix sera fait, conformément à la réglementation », soutient-on au ministère des Travaux publics.

En attendant une nouvelle contractualisation, le Mintp a décidé « en urgence » d’engager les travaux sur une partie « très dégradée » de ce tronçon Bonepoupa-Douala afin de permettre aux usagers de circuler.

SG

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24-05-2023-BTP : le Tchadien Encobat sur le point de perdre un marché de 26,5 milliards de FCFA au Cameroun

Entre janvier et septembre 2023, le Trésor public camerounais a effectué des remboursements de dettes d’un montant cumulé de 896,1 milliards de FCFA. Selon la Caisse autonome d’amortissement (CAA), le gestionnaire de la dette publique dans le pays, sur cette enveloppe, 76,7% représentent le principal, soit 687,3 milliards de FCFA au total. Les charges d’intérêts et des commissions diverses, elles, représentent 23,3% de l’enveloppe, soit 208,7 milliards de FCFA, correspondant à une moyenne mensuelle de 23,2 milliards de FCFA.

Ces seules charges représentent 83% de l’enveloppe de 240,9 milliards de FCFA ayant permis de construire le barrage de Lom Pangar (une retenue d’eau de 6 milliards de m3), réputé être l’infrastructure énergétique la plus stratégique du pays. Ceci, dans la mesure où ce barrage de retenue permet d’exploiter le potentiel du fleuve Sanaga, qui abrite officiellement 75% du potentiel hydroélectrique du Cameroun.

Dans le détail, une enveloppe de 642,7 milliards de FCFA est sortie des caisses publiques pour le remboursement de la dette extérieure, dont 73% représentant le principal. Ici, les intérêts et commissions sont estimés à 173,5 milliards de FCFA sur les neuf premiers mois de l’année 2023, soit une moyenne mensuelle de 19,2 milliards de FCFA. « Il convient de relever que toutes les échéances du service de la dette extérieure sont payées à bonne date. », précise la CAA.

Cette précision du gestionnaire de la dette publique tient de ce qu’au mois de juillet 2023, les agences de notations Moody’s et Standard & Poors ont dû dégrader la note souveraine du Cameroun, renvoyant ainsi un mauvais signal pour le pays sur le marché international des capitaux. Les deux agences américaines sanctionnaient ainsi le retard accusé par le Trésor public dans le paiement d’une créance commerciale à l’international.

Risque de surendettement élevé

En ce qui concerne la dette intérieure, le Cameroun a effectué des remboursements pour un montant total de 253,4 milliards de FCFA, dont « 216,3 milliards de FCFA pour le principal, tandis que 37,1 milliards de FCFA sont dédiés aux intérêts et commissions », informe la CAA. Le gros de cette enveloppe est vraisemblablement allé au marché des titres publics, sur lequel le Cameroun est devenu encore plus actif depuis l’année 2019, en matière de mobilisation des financements. Selon la CAA, c’est d’ailleurs le dynamisme du pays sur ce marché qui justifie la hausse de 3,1% enregistrée sur la dette directe de l’administration centrale à fin septembre 2023.

Pour rappel, au 30 septembre 2023, l’encours de la dette du secteur public (administration centrale et entreprises publiques) au Cameroun s’élève à environ 12 510 milliards de FCFA, selon la CAA. Cet encours correspond à 43,9% du PIB. Cet indicateur est largement en dessous de la norme de 70% admise dans le cadre des critères de surveillance multilatérale édictés par la Cemac (Cameroun, Congo, Gabon, Tchad, RCA et Guinée équatoriale).

Sur cette base, les autorités publiques soutiennent que la dette du Cameroun demeure à la fois soutenable et viable, bien que le pays soit classé par la BAD dans la catégorie des pays à risque de surendettement élevé. Ce d’autant que les données de la CAA révèlent, par exemple, que sur la période de 13 ans allant de 2009 à 2022, l’enveloppe de la dette publique du Cameroun a explosé, passant de 1904 milliards de FCFA à 11 216 milliards de FCFA. Calculette en main, cette dette a connu une hausse de 9 312 milliards de FCFA en 13 ans, soit une augmentation de 489%.

Brice R.Mbodiam

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17-02-2023 - Dette publique : avec une hausse de 489% en 13 ans, le Cameroun affiche un risque élevé de surendettement extérieur

19-07-2022 - Le Cameroun veut réduire son rythme d’endettement pour le contenir à 50% du PIB en 2025

Au cours du 3e trimestre 2023, les cours mondiaux des minerais et métaux exportés par les pays de la Cemac (Cameroun, Congo, Gabon, Tchad, RCA et Guinée équatoriale) ont connu une augmentation de 2% en glissement trimestriel. Selon l’Indice composite des prix des produits de base (ICPPB) publié par la Banque des États de l’Afrique centrale (Beac), cette embellie survient après un repli des cours de 2% au 2e trimestre.

« Cette variation positive est attribuée principalement à la hausse des prix sur les marchés du fer (+2,9% contre -11,2% au trimestre passé) et du manganèse (+ 2,1% après -2,1% au deuxième trimestre 2023). Par contre, une baisse des cours est observée sur les marchés de l’aluminium (-2,5% après -5,8% au deuxième trimestre 2023) et de l’or (-2,5% après +4,8% au deuxième trimestre 2023) », explique le document de la banque centrale.

L’on peut observer que les minerais dont les cours connaissent une baisse sur la période sous revue sont notamment produits par le Cameroun. À travers les sociétés minières actives dans les champs miniers des régions de l’Est et de l’Adamaoua, pour ce qui est de l’or, puis à travers la Compagnie camerounaise de l’aluminium (Alucam), unique opérateur de ce type dans la zone Cemac.

Pour rappel, l’ICCPB est fondé sur les cours de 20 produits de base exportés par les pays de la Cemac, représentant 90% des valeurs de ses exportations. Le panier se décompose en cinq grandes catégories : produits énergétiques, métaux et minéraux, produits forestiers, produits agricoles et produits de la pêche.

BRM 

Banque Atlantique Cameroun (BAC), filiale camerounaise de la holding Atlantic Financial Group (AFG) du milliardaire ivoirien Kone Dossongui, a signé, le 2 novembre 2023 à Yaoundé, un partenariat pilote avec la Caisse des dépôts et consignations (CDEC) visant à encadrer le transfert et la gestion des fonds et valeurs dévolus à la CDEC. Le directeur général de BAC, Eric Valery Zoa, n’a pas voulu communiquer le montant de l’enveloppe des ressources à transférer.

« Ce qu’on peut dire, c’est que les démembrements de l’État disposent de fonds importants à la Banque Atlantique », a-t-il simplement dit. Il faut dire que parmi les fonds et valeurs dévolus à la CDEC, il y a les « dépôts à termes des administrations publiques, des Collectivités territoriales décentralisées, des établissements publics administratifs et des entreprises du secteur public et parapublic ». Et à fin mai 2023, BAC comptait 334,6 milliards de FCFA de dépôts publics. Ce qui représente plus de 55% du total des dépôts chiffré à 602,6 milliards de FCFA à la même date.

Eric Valery Zoa pense que cette signature va inciter les autres établissements de crédit à communiquer les informations et à transférer les dépôts à la CDEC. Cette signature intervient alors que cette structure publique éprouve des difficultés à mener ses activités, en raison du manque de collaboration des banques, détentrices du plus gros lot des ressources dévolues à la CDEC. Celles-ci rechignent à déclarer ou font des déclarations partielles des fonds à transférer. Il faut dire que l’arrivée de la CDEC a été perçue comme une « menace » par les acteurs de l’écosystème financier national, notamment les établissements de crédit.

« Certains avaient pensé que la CDEC viendrait déstabiliser le secteur bancaire, d’autres avaient estimé que cette institution viendrait se substituer aux banques. Que non ! La CDEC a un rôle additionnel et complémentaire dans le financement de l’économie. Autant les banques reçoivent les dépôts des épargnants, autant la CDEC s’intéresse à des encaisses oisives que l’État entend utiliser pour des besoins d’intérêt général », déclare Richard Evina Obam, le directeur général de cette institution dont les activités consistent à recevoir, conserver et agréer certains avoirs publics ou privés.

Instruments de placement

« Nous avons été inquiets de la création de la CDEC. Nous en particulier parce que nous sommes la banque qui a le plus de dépôts publics. Nous avons eu un entretien il y a quelques mois avec le directeur général de la CDEC qui nous a rassurés. Comme il l’a dit, l’argent reste dans les banques. Il s’agira tout simplement d’un transfert de propriété. Et je pense que là, ça doit pouvoir rassurer les autres banques et les entreprises publiques qui ont des dépôts dans toutes les banques », affirme Eric Valery Zoa, le DG de Banque Atlantique Cameroun. Si les sommes logées dans les banques et dévolues à la CDEC restent dans les banques, ces dernières ne pourront toutefois plus en disposer à leur guise.

D’ailleurs, outre un transfert effectif des fonds et valeurs qui lui sont dévolus, le partenariat avec Banque Atlantique Cameroun garantira également à la CDEC la mise à sa disposition des instruments de placement. Dans le cadre de cet accord, l’institution bancaire mettra aussi à la disposition de la CDEC son savoir-faire en vue de l’autonomisation, de la digitalisation et du monitoring en temps réel de ses services et opérations de collecte et de gestion des dépôts, des cautions et des consignations, apprend-on.

Cet accord intervient deux jours après un premier conclu avec la compagnie d’assurances Allianz Cameroun qui a transféré, mardi, plus de 1,5 milliard de FCFA de contrats d’assurance vie en déshérence à la CDEC. Pour le DG Richard Evina Obam, ce nouvel accord donne un coup d’accélérateur dans le processus d’opérationnalisation de la CDEC, dont la création a été actée par la loi du 14 avril 2008.

Patricia Ngo Ngouem

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31-10-2023 - Assurance-vie : Allianz transfère plus de 1,5 milliard de FCFA non réclamé à la Caisse de dépôts et consignations

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Selon la Caisse autonome d’amortissement (CAA), le gestionnaire de la dette publique au Cameroun, le Trésor public a mobilisé sur le marché des titres publics de la Banque des États de l’Afrique centrale (Beac), une enveloppe de financements d’un montant de 176,7 milliards de FCFA entre juin et juillet 2023. Ces émissions de titres publics, précise la CAA, sont le principal vecteur de l’augmentation de 3,1% enregistrée sur le volume de la dette directe de l’administration publique (11 623 milliards de FCFA, correspondant à 40,8% du PIB) à fin septembre 2023, en comparaison avec le trimestre précédent.

Ces données du gestionnaire de la dette publique sur les opérations du pays sur le marché des titres publics de la Beac révèlent l’embellie qu’enregistrent à nouveau les valeurs du Trésor camerounais sur ce marché, après un début d’année 2023 plutôt difficile. En effet, avant la fin du premier semestre 2023, il était presque impossible d’imaginer le Cameroun mobiliser plus de 176 milliards de FCFA en l’espace de deux mois, comme cela a été le cas entre juin et juillet 2023. Tellement le pays a aligné des insuccès à partir de janvier 2023, avec à la clé une émission d’Obligations du Trésor assimilables (OTA) déclarée infructueuse au cours de la semaine allant du 26 au 30 juin 2023. Une grande première depuis 12 ans d’activités sur le marché.

À l’origine de cette méforme finalement temporaire du Trésor camerounais se trouvent les effets combinés d’une politique d’extrême prudence sur les taux d’intérêts servis aux investisseurs, et du durcissement de la politique monétaire par la banque centrale, à l’effet de lutter contre l’inflation galopante. Cette austérité imposée par la Beac a pris la forme de l’assèchement des banques (SVT sur le marché des titres), au moyen du relèvement des taux directeurs de la banque centrale, de la suspension des opérations d’injection de liquidité dans le système bancaire et l’intensification des opérations de reprise de liquidité dans les coffres-forts des banques. Cette politique restrictive s’est notamment traduite sur le marché des titres publics par une augmentation des taux d’intérêt exigés par les investisseurs.

Le Cameroun, pourtant friand des taux d’intérêt bas, a dû s’arrimer à cette nouvelle donne, en relevant ses taux d’intérêt, qui demeurent cependant les plus bas du marché jusqu’ici. À titre d’exemple, selon les données compilées par la Cellule de règlement et de conservation des titres (CRCT), au mois de septembre 2023, le taux d’intérêt moyen servi par le Cameroun sur ses Bons du Trésor assimilables (BTA) a culminé à 5,67%, pour une moyenne générale du marché de 6,29%. À titre de comparaison, la rémunération proposée par le Cameroun sur les mêmes titres était de seulement 2,24% en juin 2019, contre respectivement 3,11%, 1,98%, 2,38% et 4,67% en juin 2020, 2021, 2022 et 2023.

Sur les OTA, le Cameroun a aguiché les investisseurs sur le marché des titres de la Beac avec un taux d’intérêt moyen de 7,2% au mois de septembre 2023. C’est la rémunération la plus élevée jamais servie par le pays sur cette catégorie de titres sur ce marché depuis 12 ans. Ce taux correspond à une augmentation de 1% par rapport à la moyenne de 6,2% servie entre juin 2019 et juin 2023.

Brice R. Mbodiam  

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25-10-2023 - Marché de la Beac : le relèvement des taux servis aux investisseurs permet au Cameroun de lever près de 50 milliards

16-10-2023 - Marché de la Beac : le coût des obligations du Cameroun atteint 7,2% en septembre 2023, plus haut niveau depuis 12 ans

D’après la troisième Enquête sur l’emploi et le secteur informel (EESI3), publiée en ce début du mois de novembre 2023 par l’Institut national de la statistique (INS), le revenu moyen des travailleurs du secteur informel est de 83 409 FCFA par mois. Il varie de 96 367 FCFA chez les travailleurs du milieu urbain à 59 520 FCFA chez ceux du milieu rural. Une heure travaillée dans ce secteur rapporte en moyenne 669 FCFA comme revenu de l’emploi. Le revenu mensuel moyen des patrons (181 200 FCFA) est pratiquement le double de celui des travailleurs pour compte propre (93 500 FCFA).

Réalisée en 2021, l’enquête sur le secteur informel (phase 2) a permis de recenser 4762 unités de production informelles (UPI) non agricoles et d’enquêter sur 4576, soit un taux de couverture de 96,1%. Le rapport révèle que le taux de salarisation est faible avec seulement 6 travailleurs sur 100 qui sont salariés. Ce faible niveau de salarisation est plus observé dans l’industrie (9,6%) que dans les services (4,7%) et le commerce (3,3%).

La main-d’œuvre des UPI est majoritairement composée des travailleurs pour compte propre (78,3%). Cette proportion est plus élevée dans la main-d’œuvre féminine (85,1%) comparativement aux hommes (70,6%). Le secteur des services (35,0%), révèle le rapport, est celui qui concentre le plus de travailleurs du secteur informel. Un peu plus de la moitié des travailleurs (52,3%) du secteur informel ont un contrat de travail, soit 2,1% qui ont un contrat écrit et 50,2% qui disposent d’un contrat verbal (adhésion ou gré à gré). Par ailleurs, poursuit le rapport, près de trois travailleurs sur quatre ont appris leur métier tout seul ou par la pratique. L’âge moyen des travailleurs du secteur informel est de 35,7 ans. Elle varie de 37,8 ans dans le secteur du commerce à 34,4 ans dans l’industrie en passant par 35,0 ans dans les services.

Investissement

S’agissant du financement et investissement dans le secteur informel, le rapport indique qu’un un peu plus de la moitié (55,9%) des promoteurs s’appuie sur leurs ressources propres pour financer le démarrage de leur activité. Le recours aux tontines et aux dons/héritages représente respectivement 12,9% et 16,3%. Le montant moyen du capital est de 378 400 FCFA au niveau national alors que la moitié des UPI disposent d’un capital inférieur ou égal à 36 000 FCFA, traduisant ainsi de fortes disparités du capital des UPI. Au niveau national, l’investissement annuel réalisé est de 54 milliards de FCFA.

L’étude révèle une évolution des principaux indicateurs du secteur avec un relèvement du revenu mensuel moyen des travailleurs de l’ordre de 37 100 FCFA observé entre 2010 et 2021. Ce relèvement est plus important dans le transport (+45 400 FCFA) et la restauration (+46 300 FCFA). Le montant moyen du capital investi par les UPI a connu une augmentation de 183 800 FCFA. Le transport (+579 400 FCFA) et les réparations (+251 400 FCFA) enregistrent les augmentations les plus importantes du capital investi. Seule la restauration (-22 600 FCFA) se démarque avec une baisse du capital investi entre 2010 et 2021.

La proportion des UPI ayant acquis des équipements au cours des 12 derniers mois précédant l’enquête a très peu varié. Un effort d’investissement est cependant noté dans le secteur de l’industrie avec une hausse de 8,1 points de pourcentage. La valeur moyenne de l’investissement consenti a augmenté de 26 000 FCFA entre 2010 et 2021. 

En rappel, la première enquête de type EESI a été réalisée en 2005 et la deuxième en 2010. Pour l’INS, le secteur informel désigne l’ensemble des unités de production qui ne possèdent pas de numéro de contribuable et/ou ne tiennent pas une comptabilité formelle.

Frédéric Nonos

Visa, leader mondial des solutions de paiement électronique, en partenariat avec neuf banques locales de renom au Cameroun, a le plaisir d'annoncer une campagne de récompense exclusive pour ses utilisateurs de cartes les plus fidèles.

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Entre juillet et septembre 2023, les prix des produits agricoles exportés par les pays de la Cemac (Cameroun, Congo, Gabon, Tchad, RCA et Guinée équatoriale) ont progressé de 7,5% en glissement trimestriel. Cette tendance haussière observée depuis un an est liée, souligne l’Indice composite des cours des produits de base (ICCPB) publié par la Beac, aux « incertitudes qui demeurent sur la conjoncture mondiale affectant certains produits à l’instar du cacao, du café, du riz et de la banane, mais aussi avec la crise de l’énergie qui fait croitre les prix des engrais, couplée à la forte demande mondiale sur les marchés émergents ».

Selon les données rassemblées par la banque centrale dans son ICPPB, en l’absence des exportations de riz dans la zone Cemac, le cacao et le tabac sont les principaux vecteurs de cette hausse des cours mondiaux. « Par produit, les variations positives ont été observées sur les marchés du riz (+ 17,1%), du cacao (+15,9%) et du tabac (+5,3%). Par contre, les baisses des prix sont observées sur les marchés du café (-8,5 %), de la viande de bœuf (- 7,7%), de l’huile de palme ( -6,8%) de la banane (- 3,6%) et du caoutchouc (-2,5%) », souligne le document de la banque centrale.

Pour rappel, l’ICCPB est fondé sur les cours de 20 produits de base exportés par les pays de la Cemac, représentant 90% des valeurs de ses exportations. Le panier se décompose en cinq grandes catégories : produits énergétiques, métaux et minéraux, produits forestiers, produits agricoles et produits de la pêche.

BRM

Pour aider les États africains à faire face à la guerre économique, le Centre africain de veille et d’intelligence économique (CAVIE) a conçu un dispositif clé en main. Il s’agit du Service d’intelligence des risques et opportunités (Siro). « Lorsqu’il est au Cameroun, il s’appelle le Siroc ; au Gabon, le Sirog ; au Togo, le Sirot… », indique Guy Gweth, le président du CAVIE, pour montrer que sa solution s’adapte à « la singularité de chaque pays qui nous fait confiance ».

« C’est la marque de fabrique du CAVIE. Il s’agit de quelque chose qui n’est pas influencé par ce que nous avons vu ailleurs, même si ceci peut être nourri par cela », précise-t-il pour souligner la singularité du dispositif. Conçu pour permettre aux pays africains de minimiser les risques auxquels ils sont confrontés et optimiser les opportunités qui se présentent aux plans politique, diplomatique, économique, financier et culturel, le Siro prend en compte tous les trois aspects de l’approche de l’intelligence économique (IE).

« Il y a d’abord l’aspect défensif qui, au niveau du Cameroun, est géré notamment par le ministère de l’Administration territoriale, la Délégation générale à la Sûreté nationale. Ensuite, l’aspect offensif qui est singulièrement porté par le ministère des Affaires étrangères, chargé d’aller voler le feu à l’étranger, d’adapter sa vibration à nos territoires et de l’utiliser. Et le troisième aspect, c’est l’influence. C’est-à-dire la capacité pour un acteur d’amener l’autre à agir comme il le souhaite, mais sans jamais le contraindre. Et c’est un rôle qui est joué aujourd’hui notamment par le cinéma, la musique, la littérature », détaille le diplômé de l’École de guerre économique et du Centre d’études diplomatiques et stratégiques de Paris.  

Ce dispositif, dont « le cœur du réacteur » est situé au sein de l’exécutif, a pour finalité de transformer les États africains en États stratèges : « Un État qui fixe le cap, dessine les lignes de force et tous les autres acteurs (entreprises, société civile…) avancent dans la même direction pour atteindre les objectifs ».

Lente adhésion

Dans certains États, cette démarche est déjà mise en œuvre. Mais le Siro permet de la rendre plus efficace, estime-t-on au CAVIE, organisation non gouvernementale (ONG) et à but non lucratif, basée à Yaoundé au Cameroun, travaillant depuis une dizaine d’années à la promotion de l’intelligence économique (IE) sur le continent. Le Siro a d’ailleurs l’avantage de se mettre en place en trois mois pour un coût de quelques centaines de millions de FCFA, hors contrat d’assistance.

« L’Afrique entière est notre scope bien que nous ayons commencé par la zone francophone. Au Togo, en Côte d’Ivoire et au Burkina, par exemple, nous sommes allés très loin. Au Cameroun et au Gabon d’avant la chute (le coup d’État, NDLR), on a voulu savoir si nous travaillions avec les Israéliens… Nous attendons toujours les réponses d’Abuja, Dakar et Tunis. Dans tous les cas, les services fouillent longtemps pour savoir “pour qui on roule”, si nous sommes dignes de confiance, quels sont nos antécédents, etc. Chose parfaitement normale à nos yeux. Il nous appartient de les rassurer », indique le président du CAVIE, par ailleurs fondateur et directeur des opérations de Knowdys Consulting Group (KCG), cabinet de conseil en intelligence économique, de diligence et affaires publiques en Afrique.

Depuis sa sortie de l’École de guerre économique de Paris en 2007, Guy Gweth parcourt l’Afrique en vue de former, proposer des cellules de veille clé en main, aider à la mise en place de dispositifs d’intelligence économique adaptés aux États, aux entreprises, aux ONG et aux grandes écoles du continent. Plus de 15 ans plus tard, le Camerounais revendique l’installation d’une « petite quinzaine » de service d’intelligence, tant dans les administrations publiques que privées. « C’est mince, mais prometteur. N’oubliez jamais que nous œuvrons sur un temps long », affirme-t-il.

Pour faire bouger les lignes, le juriste de formation mise également sur l’évènementiel. Il organise, depuis 2022, le Festival de l’intelligence économique francophone (FIEF). Il s’agit d’une rencontre annuelle des experts et passionnés de l’IE ayant en partage le français. La première édition s’est tenue à Djerba en Tunisie, en marge du 18e Sommet des chefs d’État et de gouvernement des pays membres de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF). Et la seconde se tient ce 2 novembre 2023 à Yaoundé, en prélude à la 44e session de la Conférence ministérielle de la Francophonie prévue dans la capitale camerounaise les 3, 4 et 5 du même mois.

Aboudi Ottou

Lire aussi :

17-10-2023-Guy Gweth (CAVIE) : « Il est urgent que des dispositifs de veille et d’intelligence voient le jour dans nos États »

Au 30 septembre 2023, quatre entreprises publiques sont endettées auprès des créanciers extérieurs à hauteur de 511 milliards de FCFA, révèle la Caisse autonome d’amortissement (CAA) dans sa dernière note de conjoncture mensuelle de la dette publique du Cameroun. « Cette dette est en augmentation de 1,4% par rapport au mois précédent et de 1,0% en glissement trimestriel, contre une baisse de 8,2% en glissement annuel », indique la CAA, dont l’une des missions est la gestion des fonds d’emprunts publics de l’État, des organismes publics, parapublics et de ses correspondants.

Dans le détail, la Société nationale de raffinage (Sonara), l’unique raffinerie de pétrole du pays, cumule une créance de 425,5 milliards de FCFA auprès de ses fournisseurs étrangers, soit 83,2% de l’encours global. Ce chiffre est en hausse par rapport au mois précédent. Au 31 août, la dette extérieure du raffineur s’élevait à 418,6 milliards de FCFA, ce qui fait une hausse de 6,9 milliards de FCFA. On ignore ce qui est à l’origine de cette hausse. La Sonara est ainsi l’entreprise publique la plus endettée, loin derrière la compagnie aérienne nationale Camair-Co (61,6 milliards de FCFA), le Port autonome de Douala (12,1 milliards de FCFA) et les Aéroports du Cameroun (11,8 milliards de FCFA), selon la même source.

Après l’incendie qui a ravagé ses installations en mai 2019 à Limbe (Sud-Ouest), le seul raffineur de pétrole du pays peine à honorer ses engagements et traîne une ardoise de 374 milliards de FCFA auprès des traders et des fournisseurs de pétrole brut et des produits pétroliers finis. Le 29 septembre, la Sonara a, sous l’égide du ministère des Finances (Minfi), signé avec le trader suisse Trafigura une convention de restructuration de dette portant sur un montant de 14,5 milliards de FCFA. Cet accord va permettre à la société de rembourser sa dette sur 10 ans, avec un taux d’intérêt de 5,5%.

Trafigura est le troisième trader avec lequel l’État du Cameroun, qui s’est engagé à éponger les dettes de la Sonara, a trouvé un compromis après les traders Vitol et PSTV DMCC, dont les conventions de remboursement ont été signées respectivement le 22 septembre 2022 et le 26 janvier 2023. Selon le ministre des Finances, Louis Paul Motaze, la restructuration des dettes vis-à-vis des traders devait s’achever en octobre 2023 par la conclusion de trois autres conventions avec les traders Mercuria Energy Trading, Petra Energy et Addax Energy. Rendu à ce 2 novembre, cela n’a pas encore été fait.

P.N.N

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Soixante-dix-sept entreprises privées ont été exclues de la commande publique l’année dernière. C’est ce qu’indique le Rapport sur l’état de la lutte contre la corruption au Cameroun en 2022, présenté par la Commission nationale anti-corruption (Conac) le 27 octobre dernier à Yaoundé. Selon le document, ces entreprises ont été exclues pour des irrégularités constatées dans la réalisation de contrats qui leur ont été confiés par l’État. Ces irrégularités sont les marchés non exécutés, les abandons de chantiers et les défaillances financières de l’entreprise, liste le document.

Il s’agit de sociétés locales exerçant essentiellement dans le secteur du bâtiment et des travaux publics (BTP). Elles se voient interdire la conclusion de tout contrat avec l’administration sur une période de 24 mois. La Conac, bras séculier de l’État en matière de corruption, rapporte une décision signée le 9 novembre 2022 par le ministre des Marchés publics, Ibrahim Talba Malla, portant résiliation de marchés et exclusion de 77 prestataires de la commande publique pour une durée de deux ans.

Le Code des marchés publics dispose que l’exclusion de la commande publique ne peut dépasser deux ans. En cas de renouvellement des atteintes à la réglementation des marchés publics par la même personne physique ou morale, une décision d’exclusion définitive peut être prononcée par les juridictions compétentes, d’après la même source. Outre ces exclusions, la Conac ne précise aucune sanction prise à l’encontre des entreprises épinglées.

Les personnes physiques ou morales ainsi frappées d’interdiction ne sont éligibles ni à la procédure des bons de commande administratifs, ni à celle des marchés publics. Si l’administration estime que c’est un moyen efficace pour faire le tri parmi les soumissionnaires, certains acteurs du secteur pensent que cela n’est pas efficace contre des prestataires qui changent simplement le nom de leurs structures ou des gérants et reviennent postuler. En 2020, le Minmap a publié des listes de 369 prestataires suspendus de la commande publique, notamment pour abandon de chantiers.

P.N.N

L’encours de la dette du secteur public du Cameroun au 30 septembre 2023 s’élève à environ 12 510 milliards de FCFA, selon les informations de la Caisse autonome d’amortissement (CAA), organisme d’État en charge de la gestion de la dette publique. Cet encours qui représente 43,9% du PIB est en hausse de 2,9% en glissement trimestriel et de 1,4% par rapport au mois précédent d’après la même source.

Cette augmentation a été favorisée par la hausse de la dette de l’administration centrale qui représente à elle seule 92,9% de cet encours. En effet, à la fin du troisième trimestre 2023, la dette directe de l’administration centrale s’élève à 11 623 milliards de FCFA (correspondant à 40,8% du PIB), en hausse respectivement de 1,5% et 3,1% comparativement aux mois et trimestre précédents. « Cette augmentation en glissement trimestriel s’explique par la comptabilisation des titres publics de 176,7 milliards de FCFA émis par adjudications en juin et juillet 2023 (comptabilisés en juillet 2023) », soutient la CAA. À noter que l’encours de la dette de l’administration centrale est réparti à 70,4% de dette extérieure et de 29,6% de dette intérieure, y compris les restes à payer (RAP) de plus de 3 mois, apprend-on.

Malgré cette hausse de l’encours de la dette du Cameroun, le niveau d’endettement du pays demeure en dessous du critère de convergence Cemac (Cameroun, Centrafrique, Congo, Gabon, Guinée équatoriale, Tchad) qui prescrit un seuil de la dette publique inférieur à 70% du PIB. « À la vérité, nous disposons d’une marge d’endettement substantielle pour financer d’autres projets et programmes d’investissements porteurs de croissances », a récemment affirmé Adolphe Noah Ndongo, directeur général de la CAA, dans une interview accordée au quotidien gouvernemental Cameroon tribune. À noter que les emprunts contractés par le Cameroun ont principalement servi à financer des projets structurants.

SG

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Au cours du mois de septembre 2023, l’État camerounais a dépensé 98,1 milliards de FCFA au titre du service de la dette, hors restes à payer et remboursement des bons du Trésor assimilables (BTA), apprend-on de la note de conjoncture mensuelle de la Caisse autonome d’amortissement (CAA) publié le 30 octobre dernier. Dans cette enveloppe, 70,5 milliards de FCFA ont été consacrés au remboursement de sa dette extérieure et 27,7 milliards de FCFA pour la dette intérieure, hors restes à payer et le remboursement de BTA. Une répartition qui montre que le paiement du service de la dette est plus important pour la dette extérieure (73,6%) qu’intérieur (26,4%).

Au total, le cumul de la dette réglée de janvier à septembre 2023 par l’État du Cameroun s’élève à 896,1 milliards de FCFA, dont 76,7% de remboursement du principal et 23,3% de remboursement d’intérêts et commissions. Dans cette enveloppe, 253,4 milliards de FCFA ont été débloqués pour le règlement de la dette intérieure et 642,7 milliards de FCFA pour la dette intérieure.

Aucun arriéré de paiement de dette extérieure

Avec le règlement de cette somme, la CAA soutient n’avoir aucun arriéré de paiement pour ce qui concerne sa dette extérieure. « Il convient de relever que toutes les échéances du service de la dette extérieure sont payées à bonne date », soutient-elle. Pourtant, il y a quelques mois, les agences de notation Moody’s et Standard and Poor’s ont dégradé la note du Cameroun pour des retards dans le paiement de sa dette bilatérale, faisant craindre un relèvement du taux d’intérêt sur les emprunts futurs du pays.

Mais, dans une interview accordée au quotidien national Cameroon tribune le 28 septembre dernier, le directeur général de la CAA s’est plutôt montré rassurant. « Malgré cette notation, les acteurs financiers, tant au niveau national qu’international, continuent de faire confiance au Cameroun », a indiqué Adolphe Noah Ndongo. Il a par ailleurs assuré que le Cameroun continuera d’honorer ses engagements. Dans cette veine, pour le troisième trimestre de l’année 2023, il est prévu le règlement d’un service de la dette de 386,8 milliards de FCFA, dont 306,4 milliards de FCFA au titre de la dette extérieure et 80,4 milliards de FCFA au titre de la dette intérieure.

SG

Le ministre du Commerce (Mincommerce), Luc Magloire Mbarga Atangana, et le Syndicat patronal des boulangers du Cameroun sont parvenus à se mettre d’accord sur le prix du pain à l’issue d’une réunion de concertation ce mercredi 1er novembre à Yaoundé. Ainsi, la baguette passe de 150 FCFA à 135 FCFA, soit une baisse de 15 FCFA. Les boulangers avaient d’abord proposé une baisse de 10 FCFA en ramenant le prix du pain à 140 FCFA, mais cette proposition a été rejetée par le Mincommerce.

« Cette réduction de 15 FCFA s’appliquera à tous les types de pain, garantissant ainsi une diminution équitable pour tous les consommateurs », indique des sources internes au Mincommerce. Selon nos informations, le patron de ce département ministériel a précisé que cette décision, qui entre en vigueur dès ce jour, était applicable pour « une période transitoire de deux mois, en attendant une évaluation ultérieure qui pourrait conduire à une baisse plus significative ». Luc Magloire Mbarga Atangana affirme que cet accord prend en compte aussi bien les préoccupations du gouvernement que les contraintes économiques soulevées par les boulangers.

Pour « garantir le respect » de cet accord, Investir au Cameroun a appris que le membre du gouvernement a donné des instructions à tous les services de contrôle relevant de son département ministériel, afin de s’assurer de l’application effective du prix consensuel. Un renforcement du contrôle du poids du pain est également prévu pour garantir la qualité et la quantité du produit offert aux consommateurs, les boulangers étant souvent accusés de faire maigrir le produit de quelques grammes.

Selon le Mincommerce, cette baisse du prix du pain témoigne de la volonté du gouvernement de lutter contre la vie chère en permettant aux consommateurs d’accéder à des produits essentiels à des prix abordables dans un contexte d’inflation généralisée. Il précise toutefois que l’objectif, à terme, est de ramener le prix du pain à 125 FCFA, ce qui, dit-il, « aurait un impact direct sur le budget des ménages ». C’est ce prix auquel la baguette était vendue entre 2008 et 2022, avant qu’elle ne passe à 150 FCFA.  

P.N.N

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Depuis le mardi 31 octobre 2023, Eneo a lancé une nouvelle opération de rationnement de la fourniture de l’énergie électrique. Conformément aux instructions données par le ministère de l’Eau et de l’Énergie, ces délestages devraient prioritairement cibler les entreprises. Mais les ménages ne devraient pas être épargnés. « Lorsque nous ciblons les industries, les habitations riveraines sont aussi concernées », explique une source autorisée au sein du concessionnaire du service public de l’électricité au Cameroun.

En plus, la profondeur du déficit est telle que « l’effacement des industries ne devrait toujours pas suffire ». Selon nos informations, ce déficit s’est par exemple situé à 165 MW dans la soirée de mardi et a varié entre 30 et 145 MW entre minuit et 17 heures. À cela, il faut ajouter le fait que les tensions de trésorerie actuelles limitent les capacités de la filiale du fonds d’investissement britannique Actis à approvisionner les centrales thermiques (centrales d’appoint) en combustibles. Les coupures d’électricité, jusqu’ici dues principalement à la défaillance des ouvrages de transport et distribution, devraient donc s’accentuer dans la partie sud du pays où deux ouvrages de production sont à l’arrêt depuis le 31 octobre. 

Depuis ce jour, Globeleq, entreprise britannique qui gère les centrales à fuel de Dibamba (88 MW), dans le Littoral, et à gaz de Kribi (216 MW), dans la région du Sud, a décidé de les mettre à l’arrêt. Ce producteur indépendant de l’énergie électrique, qui a notifié sa décision à Eneo la veille, proteste ainsi contre l’accumulation des impayés auprès de la société de distribution de l’électricité, qui attend de son côté l’apurement des impayés de l’État et de ses démembrements, pour pouvoir régler à son tour l’ardoise auprès de ses fournisseurs.

En effet, face à un déficit de trésorerie quasi permanent, qui a culminé à 113 milliards de FCFA à fin 2022 (contre 96 milliards de FCFA en 2021), en raison notamment de l’accumulation des impayés par l’État et ses démembrements, Eneo peine à verser chaque mois à Globeleq les 8 milliards de FCFA (6,36 milliards pour KPDC et 1,79 milliard DPDC) dus pour ses approvisionnements depuis les centrales de Kribi et de Dibamba. Selon les chiffres officiels, les tensions de trésorerie de la compagnie d’électricité sont telles qu’au 31 décembre 2022, la dette fournisseur d’Eneo atteint 336 milliards de FCFA, soit 48% de la dette globale de l’entreprise estimée à 700 milliards de FCFA.

Pertes de chiffre d’affaires

La décision de Globeleq d’arrêter ses centrales de Dibamba et de Kribi face aux impayés d’Eneo prive le distributeur exclusif de l’énergie électrique au Cameroun d’au moins 180 MW de capacités. « Nous prenons en général 180 MW à Kribi. Dibamba n’est sollicité qu’en fonction du déséquilibre entre l’offre et la demande à certains moments », souffle une source à Eneo. En d’autres termes, le déficit qui se profile à l’horizon du fait de l’inactivité dans les centrales de Kribi et de Dibamba dépasse largement les 30 MW de déficit journalier observé sur le Réseau interconnecté Sud (six régions du pays) en début d’année 2023. Cette situation avait déjà conduit le gouvernement à ordonner le rationnement des industriels, à compter du 8 mars 2023.

Avec une perte de 180 MW de capacités, les rationnements envisagés devraient être beaucoup plus prononcés. Avec pour conséquences des pertes de production et de chiffre d’affaires dans les entreprises. Y compris pour la vingtaine d’entreprises qui utilisent le gaz naturel comme combustible d’appoint dans les zones industrielles de Douala. Et qui, depuis mai 2023, sont engagées, aux côtés du gouvernement, dans un bras de fer avec le fournisseur Gaz du Cameroun (GDC).

Contre l’avis de ses clients, et malgré l’injonction du gouvernement de surseoir à son projet, cette filiale du Britannique Victoria Oil and Gas (VOG) entend relever de 20% ses tarifs. Une augmentation de trop, selon ses clients, après la hausse de 30% des tarifs de l’électricité aux entreprises depuis janvier 2023, le relèvement des prix des produits pétroliers dans le pays dès février 2023, et l’extension au gaz naturel de la taxe spéciale sur les produits pétroliers (70 FCFA par m3 consommé) consacrée par la loi de finances 2023.

Brice R. Mbodiam

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Entre juillet et septembre 2023, les cours mondiaux des produits forestiers exportés par les pays producteurs de la Cemac ont connu une croissance de 0,8%, en glissement trimestriel. Selon l’Indice composite des cours des produits de base (ICCPB) publié par la Banque des États de l’Afrique centrale (Beac), cette embellie est portée principalement par le bois scié.

Concrètement, au cours de la période sous revue, apprend-on du document de la banque centrale, les cours mondiaux du bois scié se sont établis à 606,8 dollars (376 470 FCFA) le mètre cube, en hausse de 1,2% en glissement trimestriel. Alors que, dans le même temps, les cours des grumes enregistraient une baisse de 1,4%.

Pour rappel, cinq des six pays de la zone Cemac sont producteurs de bois. Il s’agit du Cameroun, du Gabon, du Congo, de la Guinée équatoriale et de la RCA. Seul le Tchad n’en produit pas jusqu’ici. Afin de développer la transformation locale du bois, les pays de cet espace communautaire envisagent depuis quelques années d’emboiter le pas au Gabon, en interdisant les exportations des grumes. Ce qui devrait davantage booster les exportations des sciages.

BRM

Selon le ministère français de l’Économie, qui cite les données de la Banque de France, le volume des investissements directs étrangers (IDE) en provenance de l’hexagone et destiné au Cameroun a culminé à 64 millions d’euros au cours de l’année 2022, ce qui correspond à une enveloppe globale de 41,9 milliards de FCFA. En comparaison avec l’année 2021, au cours de laquelle ces flux financiers avaient atteint 103 millions d’euros (67,5 milliards de FCFA), à en croire la même source, le volume d’IDE français à destination du Cameroun baisse de 25,6 milliards de FCFA en 2022, soit 38% en valeur relative.

Le ministère français de l’Économie ne donne pas les raisons de ce recul des IDE français en direction du Cameroun, dans un contexte pourtant marqué par l’accroissement des IDE de ce pays européen vers les six pays de la Cemac (Cameroun, Congo, Gabon, Tchad, RCA et Guinée équatoriale). En effet, apprend-on officiellement, en 2022, la France a dirigé vers la Cemac des IDE d’un montant total de 997 millions d’euros, soit 653,9 milliards de FCFA. Cette enveloppe est en hausse de 41,8% par rapport aux 703 millions d’euros d’IDE français captés par cet espace communautaire en 2021. « La hausse des IDE français contraste avec la tendance globale des flux d’IDE en direction de la zone, qui, selon la Cnuced, connaissent un ralentissement (3,41 milliards d’euros en 2022, soit 2 236,8 milliards FCFA, contre 3,46 milliards d’euros en 2021, soit 2 269,6 milliards FCFA) », fait remarquer le gouvernement français.

Au cours de la période sous revue, le gros des IDE français vers les pays de la Cemac a été dirigé vers le Congo et le Gabon. Au détriment du Cameroun, pays dans lequel les entreprises françaises perdent de plus en plus du terrain. En effet, selon les officiels Français, au cours des 30 dernières années, les entreprises françaises ont perdu pas moins de 30% de parts de marché au Cameroun. « La part de marché des entreprises françaises au Cameroun est passée de 40% dans les années 1990 à 10% aujourd’hui », a révélé Christophe Guilhou le 24 juin 2021 à Yaoundé. Celui qui était alors ambassadeur de France au Cameroun était invité du « Forum diplomatique », concept de conférences publiques créé par les étudiants de l’Institut des relations internationales du Cameroun (IRIC).

Selon les données officielles, la France doit ce recul de ses entreprises sur le marché camerounais au dynamisme des entités chinoises, devenues premières pourvoyeuses d’IDE au Cameroun depuis le début des années 2 000. « Entre 2000 et 2014, le Cameroun a capté 2 750 milliards de FCFA d’investissements directs étrangers, dont 1850 milliards de FCFA provenant de la Chine. Ce qui représente environ 67% des IDE entrant au Cameroun. Les autres IDE provenaient des pays tels que la France, les États-Unis, le Nigéria», relève la Cnuced dans l’un de ses rapports sur les investissements dans le monde.

Au demeurant, bien qu’en perte de vitesse, en raison notamment de la concurrence chinoise, les entreprises françaises restent solidement implantées dans plusieurs secteurs stratégiques de l’économie camerounaise.   Estimées à près de 200 entités en 2022, elles interviennent principalement « dans l’exploitation pétrolière avec Perenco, l’agro-industrie et le bois avec la Compagnie fruitière (bananes), Bolloré (huile de palme), Somdiaa (sucre et farine), Castel (boissons), Pallisco/Pasquet (bois), le BTP avec Vinci/Sogea-Satom, Fayat/Razel, Bouygues/DTP Terrassement, l’industrie avec Air Liquide, les transports et la logistique avec Bolloré (Africa Global Logistics, depuis mars 2023) et MSC (terminaux à conteneurs de Douala et Kribi et chemin de fer), CMA-CGM/Delmas, Bureau Veritas, les activités financières avec Société Générale, et AXA, les télécommunications avec Orange, la distribution avec le succès des implantations de supermarchés Super U, Casino et Carrefour, CFAO/Laborex (véhicules et produits pharmaceutiques) et TotalEnergies (distribution de produits pétroliers raffinés) », liste le ministère français de l’Économie.

Brice R.Mbodiam

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Ce concept de communication, promotion et de valorisation de la marque TotalEnergies est en effet entrée dans sa cinquième année en 2023. Placée sous le thème « Votre énergie nous inspire », cette édition, célébrée du 2 au 5 octobre 2023, a une fois de plus permis au top management de cette entreprise, de se rapprocher de sa clientèle, présenter ses engagements et accorder des services promotionnels au public.

L'édition 2023, célébrée dans toutes les filiales africaines de la branche marketing & services, dont celle du Cameroun, a eu plusieurs temps forts dont un petit déjeuner d'affaires à Bonapriso, précisément à la boutique Bonjour, concept haut de gamme d'une superficie de 170 m² ouverte en 2016 et entièrement rénovée. Clients, partenaires, prospects, et potentiels clients des produits TotalEnergies Marketing Cameroun, ont échangé avec Patrocle Petridis, Directeur général de TotalEnergies Marketing Cameroun, et son équipe.

Sur place, cet espace premium offre désormais des commodités de restauration chaude telle que les grillades et le poulet DG, et un achalandage boutique aux tons variés, dans un décor multicoloré. Patrocle Petridis a tenu, à cette occasion, à repréciser les contours de l'Africa Customer Week : "l'ambition de ce programme est de créer une proximité avec nos clients et prospects, tout en renforçant notre différenciation par rapport à la concurrence. L'objectif est de communiquer sur nos engagements clients, être à l'écoute de ceux-ci, et mettre en avant nos solutions innovantes", a indiqué le Directeur général de TotalEnergies Marketing Cameroun.

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L'étape de la boutique TotalEnergies de Bonapriso a également permis de constater le savant dosage entre la politique commerciale de l'entreprise et la valorisation de la production locale : le Made in Cameroon. À ce propos, les producteurs locaux, partenaires de TotalEnergies Marketing Cameroun, ont évalué la relation avec cette dernière : "le partenariat avec TotalEnergies Marketing Cameroun s’est fait de façon très naturelle. Après avoir expérimenté, visité et apprécié tous nos sites de production, TotalEnergies Marketing Cameroun a tout simplement décidé de donner la chance et l’opportunité aux petits entrepreneurs locaux que nous sommes. Nous avons ouvert sur un premier site. Les choses s’y déroulant très bien, nous avons décidé d’étendre la collaboration sur d’autres sites. Aujourd’hui nous sommes pratiquement à dix sites développés en deux ans de collaboration et nous continuons à nous étendre" relève Annie Djanga, co-fondatrice de Teriffic cofee, marque Camerounaise de café.

Pour Jean Patrick Ketcha, promoteur de l'entreprise Boukarou, "la collaboration avec TotalEnergies Marketing Cameroun est extraordinaire. Parce que TotalEnergies Marketing Cameroun donne la possibilité à différentes marques d’être distribuées sur tout leur réseau constitué de plus de 170 boutiques Bonjour sur toute l’étendue du territoire Camerounais. Dans la SND30 du gouvernement figurent deux problématiques : le développement d’une industrie qui permette au Cameroun de produire tout ce dont il a besoin et aussi la réponse aux problèmes d’employabilité et du chômage des jeunes. Dans ce partenariat avec TotalEnergies Marketing Cameroun, il y a la réponse à ces deux problématiques".

L'Africa Customer Week 2023, comme les précédentes, a permis au top management de l'entreprise de toucher du doigt les réalités du service en station-service. Les stations-service TotalEnergies Njo Njo et Besseke ont ainsi été visitées par le top management, qui est immédiatement entré en contact avec le personnel et les clients.

" Cette descente sur le terrain nous donne l'occasion d'échanger avec les clients, compiler les desiderata du public, pour mieux comprendre les contraintes de nos collègues commerciaux et mieux servir les clients, nous a confié Elias Ayissi, le Chef service achats chez TotalEnergies Cameroun.

Le Directeur général de TotalEnergies Marketing Cameroun et son équipe ont partagé avec les clients et parfois, se sont substitués au personnel de piste pour édifier le public sur les produits de cette marque Française. Plusieurs promotions ont été accordées à cet effet : une réduction de 800 FCFA sur la lampe "Sunshine 150", une baisse de 10% sur tout achat de lubrifiant "Quartz 7000 10W40", des réductions allant de 5% à 15% sur les batteries, les filtres à air, et les essuie-glaces, et la livraison gratuite pour toute commande passée via l'application "Gozem".

À la Société Camerounaise des dépôts pétroliers (Scdp), où est implanté le laboratoire TotalEnergies Marketing Cameroun, s'est tenu un atelier de formation des clients consommateurs des huiles et lubrifiants fabriqués par TotalEnergies Marketing Cameroun. Une expérience d'imprégnation sur les techniques d'analyse de lubrifiant comparée sur les gammes automobile et industrielle.

Pour la 4ème édition en 2022, TotalEnergies Marketing Cameroun a atteint une cible clients de plus de 72.000 personnes sur tout le territoire Camerounais. "L'Africa Customer Week est la concrétisation de l'un des points clés de notre feuille de route : la centricité client. C'est donc un évènement phare des filiales Africaines de TotalEnergies qui souhaitent être reconnues comme des entreprises centrées client. Les échanges et différents retours des clients permettront à l'entreprise d'améliorer ses produits et services, et de satisfaire au mieux sa clientèle", a conclu Patrocle Petridis, au terme de cette 5ème édition.

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Le ministre du Commerce (Mincommerce), Luc Magloire Mbarga Atangana, a convié le Syndicat patronal des boulangers du Cameroun à une concertation ce 1er novembre dans la salle de conférence de son département ministériel à Yaoundé. L’objectif de cette rencontre, apprend-on, est de discuter de la décision du syndicat de ramener le prix de la baguette de pain de 150 à 140 FCFA.

Dans une correspondance adressée le 26 octobre dernier au Mincommerce, le syndicat informait le membre du gouvernement qu’il consent à une réduction de 10 FCFA sur le prix du pain. Cette diminution annoncée du prix de la baguette fait suite à la correspondance du Mincommerce du 19 octobre demandant aux boulangers de procéder à « une baisse significative et immédiate des prix du pain et des produits panifiés », en raison de la baisse du prix de la farine de blé décidée par les meuniers.

 À l’issue d’une concertation avec l’industrie meunière, Luc Magloire Mbarga Atangana avait annoncé que les acteurs de ce secteur avaient procédé à une « baisse automatique » des prix sortie usine de la farine de l’ordre de 4 000 à 4 500 FCFA, en raison de la baisse des cours de blé sur le marché international. Il invitait alors les boulangers à « observer la même discipline » en procédant, à l’identique, à la baisse concomitante des prix du pain et des produits panifiés au « bénéfice du consommateur ». Ce que le syndicat a fait.

Mais sa proposition est rejetée par le Mincommerce. Le membre du gouvernement estime que « cette baisse est très en deçà de la baisse corrélative du prix de la farine », principal ingrédient de la fabrication du pain. De son côté, le syndicat affirme avoir décidé de ramener le prix à 140 FCFA après concertation avec ses membres et justifie sa décision par divers facteurs tels que les salaires, les taxes, les améliorants, les levures et les carburants qui entrent dans le processus de fabrication du pain. Il affirme que ces augmentations des coûts ont limité sa capacité à réduire davantage les prix.

Cet argument ne semble toutefois pas convaincre le Mincommerce. Ce dernier rappelle au syndicat que la plupart de ses adhérents évoluent en marge des normes en matière de poids du pain. Ce qui, souligne Luc Magloire Mbarga Atangana, constitue une « grave infraction » que ses services se devront de réprimer. Au Cameroun, l’appellation baguette est rattachée à un pain de 200 g. Mais il est reproché aux boulangers de tricher avec le poids du pain en le faisant maigrir de plusieurs grammes, ce qui provoque le courroux des consommateurs.

En rappel, le gouvernement avait autorisé la hausse du prix de la baguette de pain de 200 g à 150 FCFA en mars 2022, alors que celle-ci était vendue à 125 FCFA depuis 2008.

Patricia Ngo Ngouem

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La Caisse de dépôts et consignations (CDEC) et Allianz Cameroun ont officialisé, ce mardi 31 octobre à Yaoundé, le transfert dans le portefeuille de la CDEC des fonds relatifs aux contrats en déshérence au sein de la filiale camerounaise de l’assureur allemand Allianz. Il s’agit des sommes présentes sur les contrats d’assurance-vie qui n’ont pas été réglées aux bénéficiaires après le décès d’un assuré. Elles sont estimées à plus de 1,5 milliard de FCFA, indique le directeur général d’Allianz Cameroun, Olivier Malâtre. À l’en croire, ce transfert concerne 3 523 comptes.

Allianz Cameroun, qui est présente sur le territoire camerounais depuis 1924 et revendique un chiffre d’affaires de plus de 20 milliards de FCFA en 2021, est la première compagnie d’assurance à procéder au transfert des ressources dévolues à la CDEC, suite à l’opérationnalisation cette structure étatique, engagée depuis le 20 janvier 2023 à la faveur de la nomination de ses premiers dirigeants, 15 ans après sa création. Le directeur général de la CDEC, Richard Evina Obam, affirme que ce transfert consacre l’aboutissement de longs échanges avec Allianz.

Des travaux, apprend-on, ont été menés par la direction des assurances du ministère des Finances (Minfi) afin d’évaluer et de déterminer le montant des fonds en déshérence au sein d’Allianz Cameroun Assurances Vie, l’une des deux entités qui composent Allianz Cameroun. C’est à la suite de ces travaux que cette compagnie d’assurance a procédé au transfert effectif de l’intégralité des montants. Selon le DG de la CDEC, ce premier transfert s’inscrit dans le cadre d’une démarche participative adoptée par l’institution en vue de la mobilisation des ressources revenant de droit à cette structure publique, dont la mission est de collecter, sécuriser et rentabiliser sur le long terme les ressources généralement « oisives » pour les orienter vers l’accompagnement des politiques publiques.

Instruments coercitifs

Richard Evina Obam affirme que dans le cadre de la mobilisation des ressources dévolues à la CDEC, et suite à la saisine de l’ensemble des acteurs détenteurs des ressources (assurances, banques, professions judiciaires…) par le ministère des Finances (Minfi) leur demandant de déclarer les fonds et valeurs actuellement en dépôt et consignations dans leurs livres, l’institution qu’il dirige a engagé des rencontres de sensibilisation de ces différents acteurs. Il s’agit notamment de l’Association professionnelle des établissements de crédit du Cameroun (Apeccam), l’association des sociétés d’assurances du Cameroun (Asac), la Chambre nationale des notaires du Cameroun et la Chambre nationale des huissiers de justice.

Il a d’ailleurs profité de la cérémonie de signature du procès-verbal de transfert de fonds non réclamés à la CDEC ce mardi pour inviter ces acteurs à emboîter le pas à Allianz Cameroun. Non sans leur rappeler que le transfert des ressources dévolues à la structure dont il a la charge participe de l’application de la loi. « Nous avons opté pour une approche concertée, participative et empreinte de sensibilisation des acteurs pour que les choses se passent à l’amiable. Mais les dispositions légales en vigueur prévoient que la CDEC peut déployer des instruments coercitifs pour aller vers le recouvrement de ces sommes à travers ses porteurs de contraintes et utiliser toutes les voies de droit en matière de recouvrement », a-t-il averti. D’ailleurs, dans la perspective de la phase coercitive, six porteurs de contraintes appelés à assurer le recouvrement forcé des fonds publics dévolus à la CDEC ont prêté serment le 30 octobre devant le tribunal de grande instance du Mfoundi à Yaoundé.  

Cette menace à peine voilée du DG intervient alors que certaines banques refusent de déclarer les fonds inactifs inscrits dans leurs livres. Cette réticence des établissements de crédit à déclarer les fonds destinés à être transférés à la CDEC tient de ce que l’opérationnalisation de cet organisme financier de l’État va les délester d’un important volume de dépôts, et par conséquent réduira leurs marges de manœuvre en matière de placements. Selon certaines sources ce sont 20% des dépôts actuels qui devraient quitter les banques pour la CDEC.

En rappel, une assurance-vie est considérée « en déshérence » si aucun bénéficiaire ne s’est manifesté à la suite du décès du souscripteur. La CDEC est tenue de restituer à la première demande, les montants réclamés dès lors qu’un bénéficiaire ou son ayant droit se présente avec toutes les pièces requises conformément aux procédures mises en place. La loi du 14 avril 2008 régissant les dépôts et consignations précise néanmoins que les sommes déposées, à quelque titre que ce soit auprès de la CDEC, sont acquises à l’État lorsqu’il s’est écoulé un délai de 30 ans sans que le compte auquel ces sommes ont été portées ait donné lieu à une opération de versement ou de remboursement, ou sans qu’il ait été signifié à la Caisse de dépôts et consignations, une réquisition de paiement.

Patricia Ngo Ngouem

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Environ 400 entreprises sont attendues du 1er au 12 novembre 2023 à la 2e édition de la Foire internationale des affaires et du commerce (Fiac) à Douala, capitale économique camerounaise. Elles représentent le double des entreprises ayant participé à la première édition de la Fiac en 2018, selon la Fondation Inter-Progress, qui organise ladite foire sous le mandat de l’État. Il s’agit des grandes, petites et moyennes entreprises nationales, réparties dans plusieurs secteurs, dont l’agriculture, l’agro-industrie, le commerce, la banque, l’import-export.

La participation de l’armée camerounaise qui va exposer ses services, le déploiement d’un pavillon maritime pour communiquer sur les métiers maritimes sont les innovations de la Fiac 2023. Sont également attendues, les entreprises sénégalaises, ivoiriennes et les institutions internationales à l’instar du Programme des Nations unies pour le développement (Pnud).

En attendant l’ouverture officielle de la foire le 2 novembre par le Premier ministre ou son représentant, tous les stands sont déjà implantés. Les exposants s’activent à achalander leurs espaces. « Tout sera prêt ce 1er novembre, jour de l’ouverture de la foire au public », souffle un membre de l’organisation.

Placée sous le thème « le commerce, levier de la relance économique, de l’industrialisation et de l’intégration régionale », la Fiac 2023 sera marquée par des expositions multisectorielles, des pavillons pays, des rendez-vous d’affaires (B2B et B2C), des conférences, des animations, des concerts, manèges, etc. Pour cette édition, les organisateurs attendent entre 150 000 et 200 000 visiteurs à l’esplanade du stade de la réunification, site de l’évènement.

FN

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La ministre des Postes et Télécoms, Minette Libom Li Likeng, a signé le 30 octobre 2023 avec la directrice générale de la Cameroon Telecommunications (Camtel), Judith Yah Sunday, une convention de rétrocession par l’État, d’un linéaire de 812 km de fibre optique à cet opérateur public des télécoms. « En offrant des débits internet ultra-rapides, la fibre optique ouvre la porte à de nouvelles possibilités », a à cette occasion rappelé le membre du gouvernement.

Avec ce linéaire supplémentaire, l’opérateur historique des télécoms, auquel incombe l’exclusivité de la gestion de la fibre optique au Cameroun, renforce son infrastructure, qui a déjà permis au pays de réaliser d’importantes avancées dans le domaine des télécoms. En effet, la disponibilité de l’infrastructure à fibre optique a occasionné l’accélération du taux de pénétration du téléphone mobile (plus de 80%) dans le pays et boosté l’utilisation des téléphones intelligents, communément appelés smartphones. Selon l’Observatoire national des télécommunications de l’Agence de régulation des télécommunications (ART), le taux de pénétration de ces téléphones permettant d’accéder à l’internet mobile est passé de 25% en 2016 à près de 40% en 2020, ce qui correspond à une progression de 15% sur 4 ans.    

Pour rappel, avec cinq câbles sous-marins à fibre optique qui atterrissent sur son territoire, un linéaire d’environ 15 000 km de câbles déployés sur le territoire national, doté de bretelles desservant des pays voisins tels que le Congo, le Tchad, la Guinée équatoriale ou encore le Gabon, le Cameroun est présenté comme un hub des infrastructures télécoms en Afrique centrale.

BRM

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Le volume de crédits accordés par les Mutuelles financières de développement (Mufid), depuis la création de la première mutuelle en 1992, s’est chiffré à plus de 402 milliards de FCFA à fin septembre 2023, a-t-on appris lors de l’assemblée générale mixte (ordinaire et extraordinaire) de l’Union des Mufid, tenue le 24 octobre 2023 à Yaoundé. Près de 25% de ces financements ont été accordés aux filières agropastorales, soit un plus de 100 milliards de FCFA.

À fin juin 2022, le total de crédit accordé à ce secteur par ce réseau de microfinances, dirigé par Justin Bomda (photo), se situait 86 milliards. Ce qui veut dire qu’en 15 mois seulement, le volume de financements injecté dans l’agriculture a augmenté de 14 milliards de FCFA, soit plus de 4 fois la moyenne annuelle enregistrée jusqu’ici. Cette trajectoire est en cohérence avec l’ambition de l’Union des Mufid d’être le « leader du financement agricole ». Elle est aussi la conséquence du projet mis en œuvre pour réaliser cette ambition.  

Soutenu par le ministère allemand de la Coopération économique et du Développement (à travers la confédération allemande des coopératives DGRV), ce projet consiste à mettre en place « un dispositif de financement agricole » au sein des établissements de microfinances de première catégorie, qui constituent le réseau Mufid. Concrètement, il est question de « permettre aux Mufid de fournir une gamme de produits et services agricoles adaptés à ses membres en milieu rural et périurbain, notamment dans le domaine du financement des chaînes de valeurs agricoles ».  

De manière globale, les performances des Mufid, nées sous la dénomination de Mutuelles communautaires de croissance (Mc2), sont en progression. En 15 mois, le nombre de coopérateurs est passé de 282 890 à 309 642, soit une hausse de près de 10% ; les fonds propres nets progressent de 12,4% pour s’établir à 13,6 milliards de FCFA, tandis que le total bilan augmente de 13% pour se chiffrer à 86,6 milliards de FCFA. De 350 milliards à fin juin 2022, le cumul des crédits accordés a atteint 402 milliards de FCFA à fin septembre 2023, soit une hausse de près de 15%. Actuellement, ce réseau compte 95 Mufid pour 121 points de services repartis dans les 10 régions du pays.

Frédéric Nonos

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Selon l’Indice composite des cours des produits de base (ICCPB) publié par la Banque des États de l’Afrique centrale (Beac), l’institut d’émission commun aux six pays de la Cemac (Cameroun, Congo, Gabon, Tchad, RCA et Guinée équatoriale), les prix des produits exportés par les États de cet espace communautaire ont progressé de 8,5% au cours du 3e trimestre 2023. « Cette hausse vient contrebalancer la tendance baissière observée depuis le dernier trimestre 2022 », souligne le document de la banque centrale.

Dans le détail, à fin août 2023, l’embellie observée autour des cours mondiaux des produits de base exportés par les pays de la Cemac survient « après une contraction de 1,7% au trimestre précédent, et 10% au premier trimestre 2023 ». Cette évolution, apprend-on, est consécutive aux effets combinés de la hausse des cours des produits énergétiques et non énergétiques sur les marchés internationaux.

« Les cours des produits énergétiques se sont accrus de 10,3%, après un repli de 6,7% le trimestre passé. L’indice des cours des produits non énergétiques a progressé de 5,3% au cours du trimestre sous revue, après un accroissement de 5,2% au deuxième trimestre. Toutes les catégories de produits ont enregistré des évolutions positives. La plus forte variation est observée sur les produits agricoles (+7,3%), suivis des produits de la pêche (4,9%), des métaux et minéraux (+2,0%) et des produits forestiers (+0,8%) », détaille le rapport de la Beac sur l’ICCPB.

Pour rappel, l’ICCPB est fondé sur les cours de 20 produits de base exportés par les pays de la Cemac, représentant 90% des valeurs de ses exportations. Le panier se décompose en cinq grandes catégories :  produits énergétiques, métaux et minéraux, produits forestiers, produits agricoles et produits de la pêche.

BRM

Pour le compte de l’année 2022, la Société forestière agricole du Cameroun (Safacam), spécialisée dans la production et la commercialisation de l’huile de palme et de l’hévéa, a versé à ses actionnaires la somme de 488,5 millions de FCFA comme dividendes de titres cotés sur le marché financier de la Cemac, informe la Bourse des valeurs mobilières d’Afrique centrale (Bvmac).

Selon des informations de la Bvmac, ces dividendes ont été mis en paiement le 24 juillet 2023, à raison de 1966,9 FCFA par action, pour les actionnaires boursiers qui détiennent 20% du capital de la filiale locale du luxembourgeois Socfin. Ce dividende est tiré du bénéfice enregistré par l’entreprise au cours de l’année 2022. Selon les données officielles, la société enregistre un résultat net de 2,7 milliards de FCFA en 2022, en hausse de 11% par rapport à 2021. Une performance réalisée grâce à une embellie de 4% de la production de caoutchouc et une progression de 15% du chiffre d’affaires sur ce segment.

En dehors des dividendes distribués aux actionnaires boursiers, les actionnaires non cotés et domiciliés au Cameroun et à l’étranger (hors France) perçoivent 1845,35 FCFA (IRCM 16,6%) par action contre 1878,5 FCFA (IRCM 15%) pour les actionnaires domiciliés en France et 1480,7 FCFA (IRCM 33%) pour les actionnaires domiciliés dans un pays considéré comme un paradis fiscal. Le groupe Bolloré, majoritaire au sein du conseil d’administration (68,84% des parts) s’en tire avec 1,99 milliard de FCFA contre 265,8 millions pour l’État du Cameroun.

Filiale de la Luxembourgeoise Société financière des caoutchoucs (Socfin), Safacam est une unité agro-industrielle spécialisée dans la production de l’huile de palme et du caoutchouc au Cameroun. Elle est parmi les premières entreprises à être cotée en bourse en Afrique centrale et affiche une capitalisation boursière estimée à 30,4 milliards de FCFA au 31 décembre 2022.

SG

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Le chef de l’État camerounais, Paul Biya (photo), a signé le 30 octobre 2023 un décret « portant création, organisation et fonctionnement du comité de coordination des politiques nationales de lutte contre le blanchiment de capitaux, le financement du terrorisme et la prolifération des armes de destruction massive ». Selon le texte présidentiel, ce comité, placé sous l’autorité du ministre des Finances, a « pour missions d’élaborer et de coordonner, au niveau national, les politiques et les activités visant à lutter contre le blanchiment de capitaux, le financement du terrorisme et la prolifération des armes de destruction massive ».

Constitué de 28 membres, le comité rassemble des organes de coordination tels que la présidence de la République ou encore les services du Premier ministre, ainsi que pratiquement tous les organismes publics liés à la gestion des finances, de la justice, de la sécurité intérieure et extérieure, de la coopération internationale, de la lutte contre la corruption, de l’investigation financière, des TIC… Cet aréopage est complété par le secteur privé, notamment des représentants des corporations de notaires, experts-comptables, banquiers, assureurs, avocats, opérateurs de la microfinance, etc.

Après la mise en place de l’équipe, qui interviendra à la suite de la désignation des représentants des différentes administrations, celle-ci se chargera, entre autres missions spécifiques, d’« assister les pouvoirs publics, les acteurs économiques, sociaux, financiers et non financiers, monétaires, ainsi que les populations dans la lutte contre le blanchiment de capitaux, le financement du terrorisme et la prolifération des armes de destruction massive, et de les sensibiliser sur la nécessité de cette lutte ». Il revient également à cette équipe « de proposer toutes les mesures susceptibles de permettre l’application, par le Cameroun, des décisions prises par les instances régionales et internationales de lutte contre le blanchiment de capitaux, le financement du terrorisme et la prolifération des armes de destruction massive », souligne le texte présidentiel, derrière lequel il est difficile de ne pas voir une réponse aux dernières mesures prises contre le Cameroun par le Groupe d’action financière (GAFI).

Liste noire

En effet, le 23 juin 2023, cet organisme, qui fait figure d’observatoire international de la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme, a décidé d’inscrire le Cameroun, la Croatie et le Vietnam sur la liste « grise des pays sous surveillance renforcée ». Il s’agit, apprend-on, des pays présentant des « déficiences stratégiques dans leurs régimes » de lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme, mais qui ont pris l’engagement de travailler avec le GAFI pour y remédier, afin de ne pas être black-listés à l’international. Sur cette base, le comité qui vient d’être créé travaillera à éviter au Cameroun d’être inscrit sur la « liste noire » du GAFI, décision dont l’une des conséquences majeures peut être la suspension des transactions financières avec des pays et organisations à l’international, soutient l’ancien secrétaire permanent du Groupe d’action contre le blanchiment d’argent en Afrique centrale (Gabac), Désiré Geoffroy Mbock.

De ce point de vue, l’on se souvient qu’au lendemain de l’inscription du Cameroun sur la liste grise du GAFI, le Nigeria avait aussitôt appelé à un renforcement de la vigilance autour de ses transactions avec le Cameroun. « L’attention des banques et autres institutions financières est attirée sur les résultats de la plénière du Groupe d’action financière (Gafi) menée du 21 au 23 juin 2023, et l’ajout du Cameroun, du Vietnam et de la Croatie à la liste des juridictions sous surveillance renforcée. (…) Par conséquent, les vérifications renforcées doivent être appliquées, dans les cas graves, des contre-mesures peuvent devoir être mises en œuvre pour sauver le système financier international », peut-on lire dans un courrier d’alerte adressé le 6 juillet 2023 par la banque centrale du Nigeria, aux banques et institutions financières en activité dans ce pays.

Pour rappel, la vigilance du GAFI autour du Cameron survient dans un contexte de revendications séparatistes dans les deux régions anglophones du pays. Ces revendications sont soutenues par une bonne partie de la diaspora anglophone, dont certains membres ont été souvent condamnés aux États-Unis pour avoir apporté, depuis leurs pays d’accueil, des concours financiers aux militants sécessionnistes. De plus, souligne cet observatoire international sur le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme, en raison de défaillances structurelles, le Cameroun fait partie des pays qui sont « particulièrement exposés à des risques de blanchiment des capitaux liés à l’intégration dans le système financier des produits issus de la corruption, des détournements de deniers publics, de la fraude douanière et fiscale, du braconnage, du trafic d’espèces fauniques et d’essences forestières protégées ».

Brice R. Mbodiam

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Dès le 20 novembre, les utilisateurs d’Orange Money vont constater la hausse des plafonds sur les retraits d’argent via le service Mobile Money d’Orange Cameroun, a-t-on appris auprès de la filiale locale du géant français des télécoms. Ainsi, les seuils de retrait seront désormais de 2,5 millions de FCFA par jour au lieu de 750 000 FCFA avant, 5 millions de FCFA par semaine contre 1,5 million de FCFA avant et 10 millions de FCFA par mois contre 4 millions de FCFA par le passé. « Pour les clients premium qui souhaitent aller au-delà, ces seuils peuvent être doublés », indique l’opérateur.  Il est question à travers cette mesure, de « faciliter davantage les opérations de nos clients », explique Orange Cameroun.

Cette mesure vient s’ajouter à plusieurs autres intervenues depuis le 4e trimestre 2022. En octobre de cette année, Orange Cameroun a revu à la baisse ses tarifs appliqués lors des retraits de certains montants via Orange Money. La baisse concernait notamment les montants de 3000 à 233 000 FCFA avec des réductions sur les opérations de retrait allant de 10 à 750 FCFA en fonction des montants retirés. Par exemple, un retrait de 10 000 FCFA est passé de 200 FCFA à 150 FCFA aujourd’hui. Depuis fin février 2023, Orange Money Cameroun SA permet aussi aux abonnés de ses concurrents (MTN, Nexttel ou Camtel) d’ouvrir des comptes Orange Money sans changer de puces téléphoniques.

Orange Cameroun annonce cette nouvelle mesure alors que Camtel, opérateur public des télécoms, prépare son entrée dans le marché du Mobile Money.

SG

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Suspendue après la mort suspecte du vice-consul, la délivrance de visas au consulat de France à Douala a repris ce début octobre 2023, a appris Investir au Cameroun de sources internes. Mais les demandes de visas sont désormais traitées par la société privée TLS Contact. Une option prévue bien avant le décès de Christian Hué.

Le service de délivrance des visas reprend un peu plus d’un mois après la prise de fonction, le 28 août, de Dominique Doudet comme le nouveau consul général de France à Douala. Il avait été nommé le 14 juin par un décret du président de la République de France, Emmanuel Macron. Le nouveau consul remplace Stéphane Catta qui a regagné la France. Avant sa nomination à Douala, Dominique Doudet était consul général de France à Agadir, au Maroc. Le diplomate a par ailleurs été secrétaire général de l’Institut de formation aux affaires administratives et consulaires (IFAAC).

Sa prise de fonction est intervenue dans un contexte marqué par la mort le 18 août dernier de Christian Hué, vice-consul et chef de chancellerie au consulat général de France à Douala. Un décès qu’une partie de l’opinion n’hésite pas à mettre en lien avec le trafic de visas Schengen qui aurait eu cours au sein dudit consulat. Il faut dire que Christian Hué a été retrouvé pendu dans la cage d’escalier de sa résidence au quartier Nkongmondo, dans le 1er arrondissement de Douala, alors qu’il venait d’être auditionné au sujet de ce trafic présumé de visas Schengen.

Après cette mort suspecte, les autorités françaises ont annoncé l’ouverture d’une enquête. Mais, à lire Africa Intelligence (AI), édition de ce 30 octobre 2023, il se pourrait que ce soit l’enquête sur le trafic présumé de visas qui a été étendue à la mort du vice-consul. Elle a permis d’interpeller, le 10 septembre dernier à l’aéroport de Douala, un suspect de retour d’un voyage en France en la personne Ismaël Njoya Mounpoudeyi. Après cinq jours de détention, ce dernier a été remis en liberté. Depuis lors l’enquête piétine, rapporte IA.

Frédéric Nonos

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La banque atlantique Cameroun, institution bancaire d’importance systémique, opère légalement sur le marché bancaire Camerounais depuis 2009 et à ce jour, affiche des résultats exceptionnels impulsés par une évolution dynamique de ses principaux indicateurs. Ces résultats ont d’ailleurs servi de base pour le choix de la banque atlantique Cameroun comme la banque avec la meilleure progression en 2022, lors de la Finance Week organisée par le Magazine EcoMatin.

Dans une démarche d’excellence opérationnelle et d’amélioration continue de ses infrastructures technologiques, la banque atlantique Cameroun a entrepris, depuis plusieurs mois, une refonte complète de ses systèmes d’information, afin de se doter des meilleures technologies et offrir à son aimable clientèle une expérience exceptionnelle dans ses points de contact.

Interieur

Fort de ce qui précède, la banque atlantique Cameroun annonce au public la migration de son applicatif bancaire et d’autres infrastructures technologiques et de communication, vers des outils plus modernes, plus stables, plus performants, plus automatisés et plus sécurisés.

A cet effet, la banque procédera à une interruption nécessaire de ses systèmes, services, plateformes et applications, du mercredi 1er novembre au samedi 4 novembre 2023. Cependant, les Distributeurs Automatiques de Billets (DAB) seront opérationnels pendant cette période. La remise en route des systèmes est prévue pour le lundi, 6 novembre 2023 à 08h00.

La banque atlantique Cameroun tient à rassurer l’ensemble du public et particulièrement son aimable clientèle que cette opération a pour objectifs d’améliorer de manière durable la qualité de ses produits et services, de standardiser ses opérations et de rendre exceptionnelle, l’expérience des clients au sein de son réseau.

Consciente de la gêne occasionnée par cette fermeture, elle présente d’avance ses sincères excuses et apprécie le sens de la patience et la compréhension de ses clients.

Notre Centre de Relation Clients sera disponible par appel de 8h à 18h au 8086. 

A Propos de banque atlantique Cameroun

banque atlantique Cameroun est une filiale de Atlantic Financial Group (AFG), fondé en 2006 par l’homme d’affaires ivoirien, KONE DOSSONGUI. En 2020, pour la première fois dans son histoire, la BACM est listée parmi les banques de domiciliation des projets Banque Mondiale et Banque Africaine de Développement démontrant ainsi sa crédibilité et sa solidité. Avec 23 agences réparties sur le triangle national, elle a poursuivi la consolidation de ses fondamentaux financiers en 2022 avec une croissance exceptionnelle de ses principaux indicateurs, clôturant l’exercice avec un total bilan de 806 milliards de FCFA, contre 570 milliards en 2021, soit un bond de 41,3 %. En 2023, elle reçoit le prix de la meilleure progression en 2022 décerné lors de la Finance Week organisée par le magazine Ecomatin. Pour plus d’informations, visitez le site www.banqueatlantique-cmr.com ou suivez-nous sur les réseaux sociaux.

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Pour des « raisons économiques et environnementales », le géant minier abandonne le projet d’exploration du rutile d’Akonolinga au Cameroun. « À la suite de quatre années de recherche au Cameroun sur le bloc rutilifère d’Akonolinga, Eramet a décidé en octobre 2023 de ne pas poursuivre le projet. Les études de faisabilité ont révélé que les rationnels économiques n’étaient pas atteints pour soutenir un projet industriel responsable et rentable », annonce le groupe dans un communiqué publié jeudi 26 octobre 2023 sur son site Internet.

Eramet, qui détient plusieurs permis sur ce site, explique que, du fait de l’étendue, la faible teneur en rutile et la faible épaisseur du gisement, son exploitation exigerait des investissements « très élevés », accentués par le coût de la gestion des eaux et des ultrafines pouvant impacter l’environnement. « Aucun investisseur n’est prêt à injecter 180 millions d’euros (plus de 118 milliards de FCFA) dans un projet pour n’en gagner que 30 millions (moins de 20 milliards de FCFA) en cinq ou six ans », affirme Loïse Tamalgo, administrateur général d’Eramet Cameroun et délégué général du groupe en Afrique, dans des propos rapportés par le quotidien à capitaux publics Cameroun tribune.

Selon ce dernier, les près de 2 000 sondages réalisés sur le site ont permis de conclure que seulement « un quart » des ressources identifiées présente une teneur suffisante pour une exploitation rentable économiquement. Le groupe français prévoyait en effet d’exploiter 100 000 tonnes de rutile par an pendant 20 ans. Mais au final, il s’est avéré que l’on ne peut qu’en tirer à peine 35 000 tonnes par an, selon le ministre des Mines par intérim, Fuh Calistus Gentry, également cité par le média public.

L’Etat promet de poursuivre le projet

Dans son communiqué, Eramet indique également que l’exploitation du gisement créerait un « risque trop élevé » pour les écosystèmes et le cadre de vie des populations locales, ce qui ne permet pas la mise en place d’un « projet industriel responsable ». Le groupe n’est pas sûr que l’eau qui va être rejetée en phase d’exploitation sera propre et que les populations seront à l’abri des ravages que cela pourrait entraîner. « Personne ne nous le pardonnerait ni au Cameroun ni ailleurs », déclare Loïse Tamalgo.

Au regard de tout cela, le groupe a préféré ne pas poursuivre le projet. Suite à cette décision, la société précise qu’elle accompagne la fermeture de ses activités d’études à Akonolinga sur le plan social et environnemental (réhabilitation des sites d’exploration) et restitue l’ensemble des permis à l’État camerounais, ainsi que les échantillons et toutes les connaissances techniques, environnementales et sociétales acquises.

L’usine pilote d’essai baptisée « Mbappe », conçue pour le traitement du rutile sur le site, sera proposée à un euro symbolique au gouvernement camerounais, apprend-on. En outre, les équipes seront « démobilisées dans le cadre d’un plan social progressif et négocié ». Eramet s’engage par ailleurs « à laisser un impact local positif à Akonolinga, via le financement d’un programme sociétal permettant de valoriser un projet de développement local, conformément à ses engagements au niveau global », peut-on lire dans le communiqué.

La décision du groupe a été entérinée par le gouvernement qui félicite le groupe pour cette démarche de transparence. Mais à en croire le ministre des Mines, le Cameroun va poursuivre le projet, mais en l’ajustant. « Nous allons redimensionner le projet et voir comment en tirer 10 000 tonnes de minerais par an, avec une entreprise de moindre envergure », assure le membre du gouvernement.

Patricia Ngo Ngouem

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Selon Eneo, le concessionnaire du service public de l’électricité au Cameroun, l’arrivée des compteurs électriques intelligents, communément appelés prépayés, n’a pas freiné les ardeurs des fraudeurs. « Les nouveaux types de fraudes recensés et pris en compte concernent beaucoup plus les compteurs prépayés. Les constats de fraude sur ce type de compteurs connaissent une croissance exceptionnelle. Au cours du premier semestre 2023, 62% des cas de fraude détectés à Douala et à Yaoundé le sont sur des compteurs prépayés », révèle la filiale du fonds d’investissement britannique Actis dans un communiqué publié le 26 octobre 2023.

En d’autres termes, l’accélération de la pose des compteurs intelligents chez les consommateurs d’électricité, qui peuvent ainsi grâce à ces équipements de comptage contrôler leurs consommations et éviter les erreurs de facturation d’antan, a donné naissance à de nouvelles techniques de fraude sur le réseau électrique au Cameroun. « Les clients indélicats ont multiplié des techniques pour éviter à ces compteurs l’enregistrement des consommations. Il est ainsi du “shunt”, du “raccordement en direct”, du “relais détraqué”, de la “modification ou ajout des composants nuisibles au bon enregistrement des énergies sur le circuit de mesure du compteur”, de “la mise en place d’un neutre fictif” », détaille la compagnie de production et de distribution de l’électricité au Cameroun.

Une extrapolation au niveau national des 62% des compteurs intelligents objets de ces nouvelles techniques de fraude dans les deux principales villes du Cameroun, porterait à 378 000 le nombre d’équipements qui échappent au comptage des consommations, sur les 630 000 unités installées dans le pays à fin 2022. Ce qui traduit l’ampleur de la fraude sur le réseau électrique du Cameroun, malgré la croisade que la compagnie d’électricité et les autorités publiques mènent contre ce phénomène.

Pour rappel, avant même le développement des nouvelles techniques sur les compteurs prépayés, la fraude causait déjà au secteur de l’électricité une perte sèche de 60 milliards de FCFA chaque année, selon les données d’Eneo. « C’est largement plus du budget d’investissement d’Eneo pour 2020 (45,7 milliards), couvrant les besoins dans la production, la distribution, le commercial, et autres. C’est aussi l’équivalent d’au moins deux centrales solaires de 25 mégawatts, ou du raccordement au réseau électrique de plusieurs centaines de localités, ou encore plus de 1 800 000 nouveaux compteurs prépayés, etc. », analyse l’entreprise dans une note officielle, pour montrer l’incidence de ce phénomène sur le secteur de l’électricité au Cameroun.

Afin de combattre la fraude sur les nouveaux compteurs intelligents, et ainsi capter une partie des revenus perdus en raison des pratiques des clients indélicats, qui bénéficient parfois de la complicité des agents de la compagnie d’électricité, Eneo annonce que des « factures de régularisation » peuvent être servies à tout client détenteur d’un « compteur prépayé trouvé en irrégularité » lors d’une opération de contrôle. Sur les compteurs traditionnels, ces factures de régularisation correspondent jusqu’ici à environ sept mois de consommation moyenne.

Brice R. Mbodiam

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Au terme du 4e forum international des investisseurs (F2I), tenu du 25 au 26 octobre 2023 à Douala, aucune promesse de financement n’a été obtenue sur les 200 projets enregistrés pour un besoin global de 245 milliards de FCFA. D’après la Chambre de commerce, d’industrie, des mines et de l’artisanat du Cameroun (CCIMA), organisatrice de l’évènement, plus de 60% de projets portent sur l’agro-industrie avec un accent sur la transformation locale de la matière première. Une orientation qui cadre avec l’import-substitution, au cœur des échanges de deux jours.

Selon le directeur de la promotion et de la coopération à la CCIMA, Landry Noutchang, les retombées concrètes des rencontres B to B, tenues en présentiel entre promoteurs, fonds d’investissement privés et institutions financières nationales (UBA, CFC, CCA Bank…) et internationales (BAD, SFI, UKEP…), sont attendues d’ici six mois. Ce dernier précise néanmoins que le Fonds africain de garantie et de coopération économique (Fagace) a signé un accord avec la CCIMA pour garantir les crédits accordés aux promoteurs locaux.

Pour les projets qui ne sont pas matures, « la CCIMA va coacher leurs promoteurs pour les maturer avant de solliciter des financements », explique Landry Noutchang. Il faut dire que au cours de cette 4e édition du F2I la CCIMA a signé six conventions de partenariats avec des institutionnels et des groupements socio-professionnels à l’instar du Groupement des transporteurs terrestres du Cameroun (GTTC), l’Institut universitaire du Golfe (IUG), la Chambre de commerce Cameroun-Ethiopie (CCCE) et la Chambre de coopération économique des diasporas monde (CCEDIAM), la Cour d’arbitrage et médiation de la chambre de commerce (CAM-CCIMA), et la Cour d’arbitrage de Londres (Angleterre). Objectif : pour renforcer ses capacités et celles de ses membres.

Organisé par la CCIMA, sous le patronage du ministère des Mines, de l’Industrie et du Développement technologique (Minmidt), le F2I est une plateforme permanente de relations B2B et d’opportunités d’affaires entre les acteurs économiques et institutionnels camerounais, les investisseurs étrangers et les institutions financières internationales. Il vise à mobiliser les ressources financières internes et à attirer les investissements directs étrangers (IDE) pour permettre le développement économique dans des domaines à forte création d’emplois et de valeur ajoutée.

Pourtant, depuis son lancement, le F2I n’a pas encore atteint son objectif. Les accords de financement de projets se font toujours attendre. « Aucune promesse de financement n’a encore été enregistrée depuis le lancement du forum en 2018. Mais les discussions entre porteurs de projets et investisseurs sont en bonne voie », indique, optimiste, Landry Noutchang. Le directeur de la promotion et de la coopération à la CCIMA explique qu’au départ, l’évènement était censé se dérouler tous les deux ans. « Mais il a été ramené à un an pour des raisons de pragmatisme ». Les deux premiers forums (2018 et 2019), poursuit-il, se sont déroulés en format B to B sans enregistrer de projets.

D’après ce dernier, l’édition 2020 a été annulée à cause de la pandémie à Covid-19. Landry Noutchang précise que « la 3e édition tenue en 2021 a enregistré les tout premiers projets du F2I, qui a parallèlement créé une plateforme digitale pour enregistrer les projets des promoteurs pour les mettre en relation avec des investisseurs ». Selon le responsable de la CCIMA, au terme de cette édition, 195 projets issus des secteurs public et privé ont été enregistrés pour un besoin global de 2000 milliards de FCFA, dont 1500 milliards relevant du secteur public et 500 milliards pour le secteur privé. Face à l’incapacité de la CCIMA de canaliser tous ces projets au regard du montant sollicité, « le F2I a réorienté sa stratégie depuis 2022 pour n’enregistrer que des projets du secteur privé », fait savoir Landry Noutchang. Il pense que le secteur public répond à d’autres modes de financement pour réaliser ses projets.

Frédéric Nonos

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Le préjudice financier subi par l’État du fait de la corruption et des infractions assimilées a été évalué 4,6 milliards de FCFA en 2022. C’est ce qu’indique la Commission nationale anti-corruption (Conac), dans son dernier rapport sur l’état de la lutte contre la corruption en 2022 dans le pays, présenté vendredi 27 octobre. Par rapport à l’année précédente, ces pertes sont ressorties en baisse de plus de 39 milliards de FCFA. Le préjudice financier subi par l’État du fait de la corruption et des infractions assimilées a été évalué à 44 milliards de FCFA en 2021, selon la Conac. Plus de la moitié de ce montant était imputée à la Société de recouvrement des créances du Cameroun (SRC), accusée d’avoir fait perdre plus de 24 milliards de FCFA à l’État entre 2011 et 2014.

Selon le rapport, ce préjudice financier est établi sur la base des missions d’investigation de la Conac, ainsi que des condamnations pécuniaires issues des décisions rendues par le Conseil de discipline budgétaire et financière (CDBF) du Contrôle supérieur de l’État (Consupe) et le Tribunal criminel spécial (TCS). La baisse du montant des pertes évaluées en 2022 ne signifie pas forcément un recul de la corruption. Car il peut aussi s’agir d’un essoufflement de la lutte contre la corruption dans le pays au cours de la période sous revue. 

Ainsi, dans les investigations menées par la Conac en 2022, le préjudice subi par l’État est évalué à 249 131 723 FCFA. Le CDBF, chargé de statuer sur les fautes de gestion présumées des ordonnateurs des crédits publics et autres gérants ou surveillants de la fortune publique, a rendu au total 18 décisions (contre 24 en 2021). Lesdites décisions concernaient des responsables ou d’anciens responsables de sept administrations publiques.

Dénonciations

Sur les 18 personnes mises en cause, huit ont été reconnues coupables et ont écopé d’amendes spéciales d’un montant total de 6 800 000 de FCFA. Certains de ces responsables ont été mis en débet pour un montant total de 499 110 375 de FCFA, représentant le préjudice financier subi par l’État du Cameroun dans ces affaires, apprend-on. Le TCS, qui réprime les infractions de détournements de deniers publics lorsque le préjudice atteint un montant minimum de 50 millions de FCFA, a rendu 21 arrêts définitifs en 2022 pour des affaires impliquant le ministère des Finances (Minfi), le Port autonome de Douala (PAD), la Cameroon Water Utilities (Camwater), la Cameroon Postal Service (Campost), la Cameroon Telecommunications (Camtel), le Parc national de matériel de génie civil (Matgénie) et la commune de Yokadouma (Est).

Dans l’ensemble, 32 personnes étaient mises en cause dans ces affaires. Vingt-quatre d’entre elles ont été déclarées coupables et des peines d’emprisonnement ferme allant de 10 ans à l’emprisonnement à vie ont été prononcées à leur encontre. Le montant total du préjudice financier subi par l’État du Cameroun dans ces affaires s’élève à 3 875 176 820 FCFA, peut-on lire dans le document.

 « 2 603 dénonciations ont été reçues via la ligne verte, le 1517, 3 472 à travers le courrier administratif, 565 par le courrier électronique et 401 au numéro WhatsApp. Le détournement de biens publics apparaît comme l’infraction majeure avec 1 135 occurrences », a déclaré Dieudonné Massi Gams, le président de la Conac, lors de la présentation de ce rapport. L’éducation, les affaires domaniales et foncières et les finances forment le podium des secteurs (onze au total) les plus dénoncés à travers la ligne verte de la Conac l’année dernière.

D’après les résultats de l’indice de perception de la corruption publié en janvier 2023 par Transparency International (TI), le Cameroun est classé 34e pays le plus corrompu en Afrique (142e mondial) en 2022. Dans l’espace Cemac (Cameroun, Centrafrique, Congo, Gabon, Guinée équatoriale, Tchad), le pays occupe le deuxième rang, derrière le Gabon.

Patricia Ngo Ngouem

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Selon les informations révélées le 26 octobre 2023 par le Conseil du marché financier de Tunis, le groupe Alios Finance, qui est présent sur le marché du crédit-bail dans neuf pays d’Afrique subsaharienne, est entré en discussion avec un investisseur pour céder ses actifs au Cameroun, au Gabon et en Côte d’Ivoire. Pour l’heure, ni les raisons de cette volonté de désengagement de ces pays ni l’identité de l’investisseur intéressé par la reprise des actifs n’ont été révélées.

Cependant, si ces négociations aboutissent, le groupe Alios Finance devrait céder tout ou partie des 70,59% des actifs détenus dans sa filiale au Cameroun, pays dans lequel Alios Finance figure parmi les leaders du crédit-bail, aux côtés des banquiers Afriland First Bank et Société Générale Cameroun. Un tel scénario pourrait avoir un impact sur la stratégie de développement d’Alios Finance au Cameroun à l’horizon 2025. En cours d’exécution depuis quelques années, cette stratégie se matérialise par des levées de fonds successives sur le marché financier de l’Afrique centrale (Bvmac), à l’effet de se doter de ressources nécessaires permettant de doper les capacités de financement des clients.

« Alios Finance Cameroun ambitionne de renforcer la compétitivité de son offre de financement avec une stabilisation de la prise de risque et de la qualité de son portefeuille pour consolider son leadership sectoriel. Cette stratégie nécessite de mobiliser des leviers de refinancement divers, innovants et adaptés », peut-on lire dans la note d’information élaborée à l’occasion de l’émission, en 2021, d’un emprunt obligataire de 10 milliards de FCFA sur le marché financier unifié de l’Afrique centrale. Une opération similaire a été lancée en juillet 2023.

Technique financière consistant à financer l’outil de production des entreprises, avec pour particularité que l’exploitation dudit outil permet de rembourser par traites le financement reçu majoré des intérêts, le crédit-bail dispose d’un potentiel non encore réalisé au Cameroun. À en croire l’Association camerounaise du crédit-bail (Camlease), le potentiel du marché est estimé à 400 milliards de FCFA, pour un volume effectivement réalisé de 125 milliards de FCFA en 2016, contre 45 milliards de FCFA en 2009, renseigne l’Institut national de la statistique (INS). Entre 2018 et 2021, ce marché a pesé 134 milliards de FCFA, selon Afriland First Bank, l’un des pionniers de ce type de financement au Cameroun avec sa filiale Africa Leasing Company, qu’il a finalement absorbée en 2017.

À en croire cet établissement bancaire, pour développer davantage le crédit-bail au Cameroun, les acteurs gagneraient à diversifier le marché, qui tourne actuellement à 90% autour du financement du matériel roulant. « S’il y a bien un équipement qui a des chances de sortie immédiatement, c’est bien le matériel roulant. C’est la raison pour laquelle le matériel roulant, ici comme ailleurs, est plus sollicité. Mais, nous pensons que la tendance peut être inversée. C’est la raison pour laquelle nous ciblons désormais le secteur médical. Nous allons nous étendre vers d’autres segments à l’avenir », a confié le 11 août 2021 à Douala Hervé Ayissi, directeur en charge du crédit-bail à Afriland First Bank.

Brice R. Mbodiam

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Le Cameroun se prépare à importer 60 000 tonnes de gaz de pétrole liquéfié (GPL), communément appelé gaz domestique, pour garantir l’approvisionnement des ménages au cours du premier semestre 2024. Selon un appel d’offres lancé à cet effet le 24 octobre 2023 par Okie Johson Ndoh, le président de la Commission ad hoc chargée des importations des produits pétroliers (Cipp), les livraisons se feront en deux lots de 35 000 et 25 000 tonnes.

En plus de ces importations, dont le Cameroun est dépendant depuis des lustres (seulement 21% de la consommation était assurée par la production locale en 2021, selon la SNH), le pays subventionne ce produit de grande consommation, dont la demande croît en moyenne de 5% chaque année, selon les estimations officielles. Pour le compte de l’année 2022, par exemple, en raison du renchérissement des coûts des hydrocarbures sur le marché mondial, le Cameroun a officiellement dépensé 75 milliards de FCFA au titre de la subvention à la consommation du gaz domestique.

Malgré cette explosion de la subvention en 2022, le gaz domestique a échappé à la hausse des prix des produits pétroliers décidée en février 2023, pour réduire l’enveloppe de la subvention devenue trop pesante pour le Trésor public en 2022 (près de 700 milliards de FCFA).

BRM  

La Cameroon Telecommunications (Camtel), opérateur historique des télécoms, au Cameroun avance dans la mise en place de son service Mobile Money baptisé « Blue Money ». L’opérateur camerounais vient de lancer un appel d’offres international dans le but de recruter un cabinet chargé de mener l’étude de faisabilité de son « système financier mobile », indique un communiqué de l’entreprise publique.

Il sera question pour le cabinet de faire l’ensemble des études nécessaires à l’assurance de faisabilité dudit service et plus précisément les études marketings, les études réglementaires, techniques, financières, commerciales, organisationnelles. Cette prestation doit être exécutée en 90 jours et va être financée par le budget de Camtel de l’exercice 2023 pour un cout prévisionnel global de 200 millions de FCFA.

Initialement annoncé pour le mois de mai 2023, le service Mobile Money de l’opérateur public Camtel devrait prochainement être mis en place dans un environnement déjà très concurrentiel où Orange et MTN se partagent les parts de marché. Camtel devrait donc travailler durement pour se frayer un chemin dans ce marché. Elle pourrait y parvenir notamment en proposant des tarifs plus abordables ou encore un service de meilleure qualité selon un spécialiste des télécoms.

Mais, il faut rappeler qu’avant le lancement de ce service, l’opérateur historique Camtel s’est déjà allié depuis quelques mois à ses concurrents MTN et Orange pour le paiement de ses factures et forfaits via le Mobile Money.

SG

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L’ambassade des États-Unis au Cameroun a lancé, ce jeudi 26 octobre à Yaoundé, la première édition du programme de l’Académie pour les femmes entrepreneures (AWE, sigle en anglais). Cette initiative du département d’État américain, mise en œuvre dans près de 100 pays depuis 2019, vise à donner aux femmes les connaissances, les réseaux et l’accès dont elles ont besoin pour lancer ou développer des entreprises prospères. Pour son départ au Cameroun, le programme sera implémenté en partenariat avec la femme d’affaires camerounaise Valérie Neim, fondatrice et directrice générale de Brazza Transactions, une société spécialisée dans la gestion de fortune et de patrimoine, par ailleurs ancienne boursière du programme d’échange l’International Visitor Leadership Program, financé par le gouvernement américain.

Pour cette première cohorte, 50 Camerounaises âgées de 18 à 30 ans ont été sélectionnées parmi plus de 400 candidatures reçues, selon Mary Daschbach, la chargée d’affaires par intérim de l’ambassade américaine. Ce qui représente 50 projets dans divers secteurs tels que l’agriculture, le textile, le cosmétique, le digital, le commerce numérique ou encore la pêche. Le programme ambitionne d’enseigner aux participantes les concepts fondamentaux de l’entrepreneuriat et de la gestion financière afin de renforcer leurs capacités en tant qu’entrepreneures. La formation de trois mois se fera en ligne, avec un mentorat et une facilitation en présentiel.

En Afrique subsaharienne, les femmes entrepreneures sont un moteur essentiel de la croissance économique, mais elles enregistrent en moyenne des bénéfices 34% inférieurs à ceux de leurs homologues masculins, ont un plus faible chiffre d’affaires et emploient moins d’employés en raison notamment de contraintes sexospécifiques, selon une étude de la Banque mondiale publiée en mars 2019. L’institution financière estime qu’en allégeant les entraves spécifiques auxquelles elles sont confrontées - en les aidant par exemple à acquérir les bonnes compétences - les gouvernements pourront non seulement créer un environnement économique propice, mais aussi augmenter les bénéfices du développement du secteur privé. Près de 350 000 PME étaient estimées en 2022 au Cameroun, dont 37% ayant pour promoteur des femmes et 42% ayant des femmes comme managers, selon les statistiques du ministère des Petites et moyennes entreprises (PME), de l’Économie sociale et de l’Artisanat (Minpmeesa).

Patricia Ngo Ngouem

Dans un communiqué daté du 19 octobre 2023, la Commission de surveillance du marché financier (Cosumaf), le régulateur du marché financier de la Cemac, alerte sur une opération d’appel public à l’épargne (APE) de la structure « Munasaili, Mutuelle santé digitale », établie à Douala, capitale économique du Cameroun. La Cosumaf accuse la structure de « procéder à des publications et diffusions, de prospectus qui invitent le public à souscrire des actions dans son capital social en promettant des gains certains sur des horizons d’un an, deux ans et trois ans ».

Pour la Cosumaf, « ni les notaires ni la structure Munasaili ne figurent sur la liste des organismes agréés et habiletés à fournir le service de placement de titre émis par appel public ». Par conséquent, « l’opération d’APE ainsi engagée est illicite parce que s’inscrivant en violation des dispositions sur l’appel public à l’épargne prévues dans le règlement n° 01/22/CEMAC/UMAC/CM/COSUMAF du 21 juillet 2022 et dans le règlement général de la Cosumaf ».

Le régulateur enjoint la mutuelle à suspendre cet APE et appelle les autorités judiciaires compétentes à prendre des mesures adéquates qu’imposent ces manquements. Il invite, par ailleurs, le public et les investisseurs à s’abstenir instamment de procéder à toute souscription des titres proposés par cette mutuelle en attendant d’être édifiés sur les suites judiciaires et administratives qui seront réservées à cette affaire.

Joint au téléphone, Munasaili rejette les accusations du régulateur. « Nous ne faisons pas un appel public à l’épargne. Nous avons communiqué essentiellement dans nos groupes privés WhatsApp en ce qui concerne les souscriptions pour le bouclage de notre capital en vue d’obtenir l’agrément de notre micro-assurance digitale comme l’exige la Cima (Conférence interafricaine des marchés d’assurance, NDLR) qui est au courant de cette procédure », explique Jacques Manga Songo, Président du conseil d’administration (PCA) de la mutuelle. Il soutient que la Cosumaf a fait une mauvaise interprétation de cette information sortie des groupes WhatsApp. Une correspondance sera de ce fait adressée ce 26 octobre au régulateur pour clarifier cette affaire.

Cette nouvelle alerte de la Cosumaf survient trois mois après celle qui visait United Forest Finance. Dans un communiqué signé le 21 juillet dernier, le régulateur a indiqué que cette microfinance en gestation ne figurait pas sur la liste des organismes agréés et habilités à fournir le service de placement de titres émis par appel public à l’épargne. La Cosumaf l’a accusé de procéder à la publication et à la diffusion d’un prospectus qui invite le public à souscrire des actions dans son capital social.

Réagissant à cette accusation, Daniel Claude Abate, président exécutif du Patronat du Sud, porteur du projet de création United Forest Finance, a indiqué que « la Cosumaf n’a pas eu les informations suffisantes avant de se prononcer sur notre cas ». Comme les dirigeants de la Mutuelle santé digitale, Daniel Claude Abate avait que leur communication était destinée à public restreint avant de fuiter dans les réseaux sociaux. 

D’après l’instruction n° 2006-01 du 3 mars 2006 de la Cosumaf, relative au document d’information exigé dans le cadre d’un appel public à l’épargne, « toute personne ou entité qui a l’intention de faire appel public à l’épargne dans un ou plusieurs États de la Cemac est tenue d’établir un document d’information qui, préalablement à sa diffusion sur le territoire desdits États, doit être soumis à la Cosumaf ».

F.N.

Les activités touristiques devraient connaître un accroissement au Cameroun entre octobre et décembre 2023, selon le test prévisionnel de conjoncture publié par la Banque des États de l’Afrique centrale (Beac), l’institut d’émission commun aux six pays de la Cemac (Cameroun, Congo, Gabon, Tchad, RCA et Guinée équatoriale). L’optimisme de la banque centrale tient de ce que, apprend-on, le dernier trimestre correspond aux fêtes de fin d’année.

En effet, soutient la Beac, cette période de festivités devrait dynamiser les secteurs de la restauration, de l’hôtellerie et des loisirs au Cameroun. Ceci, « en dépit de la flambée des prix et l’augmentation des prix à la pompe du carburant, qui pèsent sur le pouvoir d’achat des ménages », soutient le document de la banque centrale.

Pour rappel, le test prévisionnel de conjoncture publié par la Beac est un document de nature prospective, basé sur les enquêtes réalisées auprès des chefs d’entreprises, responsables de l’administration et autres acteurs clés des différentes filières et secteurs d’activités de la Cemac. Il présente les anticipations de ces acteurs sur l’évolution prévisible de l’activité économique sur le prochain trimestre, ainsi que les principaux facteurs explicatifs.

BRM

Au moment où l’État lance le processus de renationalisation de Energy of Cameroun (Eneo), l’entreprise présente un « risque élevé de cessation de paiement ». En fin d’année 2022, son déficit de trésorerie a atteint 113 milliards de FCFA, tandis que sa dette culmine à 700 milliards de FCFA, dont la moitié due aux fournisseurs parmi lesquels des entreprises publiques. Faute d’être payées par l’électricien, ces dernières transfèrent une partie de leurs charges à l’État, exerçant ainsi une pression sur la trésorerie publique. Ce qui menace de dérouter les prévisions budgétaires. Une situation qui devrait se compliquer avec la reprise annoncée d’Eneo par l’État. Comment en est-on arrivé là ? Éléments de réponse…

Dans les documents internes produits ces derniers mois, le ministère de l’Eau et de l’Énergie (Minee) présente la société Eneo comme un risque budgétaire pour l’État du Cameroun. C’est-à-dire que l’électricien est désormais perçu comme « un facteur pouvant entraîner un gap entre les prévisions de recettes ou de dépenses, et leur réalisation effective au cours d’un exercice budgétaire ». En cause, la détérioration de la situation financière de cette entreprise.

La filiale du fonds d’investissement britannique Actis (51% des parts) a certes renoué avec les bénéfices en 2022 (avec un résultat net après impôts de 10 milliards de FCFA, contre une perte de 35,5 milliards en 2021), mais sa trésorerie s’est davantage dégradée, selon son propre rapport annuel, rendu public il y a quelques jours. En effet, le distributeur exclusif de l’électricité a achevé l’année avec un déficit de trésorerie de 113 milliards de FCFA et un fonds de roulement négatif de 190 milliards FCFA, contre respectivement 96 milliards et 139 milliards FCFA en 2021. Son ratio fonds propres-total bilan, qui renseigne sur sa solvabilité, a légèrement reculé à 7,4%, alors que la norme est d’au moins 20%.

Lionel Omgba Oyono, ex-directeur de l’électricité au Minee : « La SNH a diminué d’environ 75 milliards FCFA les transferts devant être envoyés à la trésorerie de l’État, pour apurer les impayés du gasoil et du gaz naturel ».

Au Minee, cette situation est qualifiée de « très inquiétante ». Elle traduit « le fait que Eneo ne dispose pas suffisamment de ressources pour couvrir ses dépenses d’exploitation, telle que le paiement des factures de ses fournisseurs », et dévoile un « risque élevé de cessation de paiement du concessionnaire », a expliqué, le 8 juin 2023, l’alors directeur de l’électricité au Minee, Lionel Omgba Oyono, lors d’une rencontre avec la Banque mondiale. En effet, au 31 décembre 2022, la dette fournisseur de l’électricien s’élève à 336 milliards de FCFA, soit 48% de la dette globale de l’entreprise estimée à 700 milliards de FCFA. Et parmi ces fournisseurs se trouvent plusieurs entreprises publiques : le transporteur d’électricité Sonatrel, la société de patrimoine EDC qui gère plusieurs infrastructures de production, les livreurs de combustibles Sonara et SNH-Tradex, et le régulateur Arsel.

Du coup, l’insolvabilité d’Eneo met certaines de ces entreprises en difficulté. De ce fait, celles-ci transfèrent certaines de leurs charges à l’État. « L’État a dépensé 12 milliards pour le remboursement de la dette du barrage de Lom Pangar, en lieu et place d’EDC », soutient, par exemple, Lionel Omgba Oyono dans sa présentation faite devant la Banque mondiale. Pour sa part, la SNH, qui commercialise la part du pétrole brut qui revient à l’État, se sert à la source. « La SNH a diminué d’environ 75 milliards FCFA les transferts devant être envoyés à la trésorerie de l’État, pour apurer les impayés du gasoil et du gaz naturel », a-t-il ajouté à la même occasion. Des hausses de dépenses et baisses de recettes non prévues qui sont susceptibles de perturber la bonne exécution du budget de l’État. D’où le risque budgétaire.

Déséquilibre financier 

Depuis au moins 2017, le secteur de l’électricité au Cameroun est financièrement déséquilibré. Les charges du secteur sont supérieures aux recettes recouvrées. Eneo étant l’entreprise chargée de collecter les recettes et de les redistribuer à l’ensemble des acteurs du secteur, cela se traduit dans sa comptabilité par un déficit de trésorerie. Évalué à une dizaine de milliards de FCFA par mois il y a quelques années, ce déficit aurait atteint 29 milliards de FCFA au mois de mai 2023, selon les chiffres du Minee.

Depuis l’arrivée d’Éric Mansuy à la tête d’Eneo en fin novembre 2019, l’équilibre financier du secteur est une hantise pour l’entreprise. Ici, on estime que les impayés accumulés par l’État, les collectivités territoriales décentralisées (CTD), les établissements et entreprises publics sont la principale cause de la situation. Il faut dire qu’il est attendu de l’État le paiement de sa consommation d’électricité et de la compensation tarifaire. À en croire l’Arsel, le coût de revient moyen d’un kilowatt-heure (Kwh) est supérieur au prix moyen de vente depuis plusieurs années. Opposé depuis 2012 à une revalorisation des prix de l’électricité, notamment pour les ménages, l’État s’est engagé à payer la différence.

Photographie des charges mensuelles d’Eneo

1 mineSource : Minee

Sauf que le processus de validation de la compensation tarifaire et des factures de l’État est long. Et pour cause : la compensation tarifaire, dépendante des facteurs comme la consommation des combustibles, peut fluctuer ; plusieurs administrations ne disposent pas de compteurs et la majorité des villes ne possèdent pas un réseau d’éclairage public aux normes. Par ailleurs, conscientes du fait que l’État, actionnaire de référence d’Eneo (44%), s’oppose à l’arrêt de leur alimentation, les entités publiques n’intègrent pas le paiement des factures d’électricité dans leurs priorités.  Du coup, les impayés s’accumulent. En avril 2023, la filiale d’Actis réclamait à l’État 186 milliards de FCFA. Bien que cette ardoise soit contestée par le débiteur, elle traduit néanmoins l’ampleur du problème. 

Pour continuer de fonctionner, le distributeur et producteur de l’électricité est contraint de contracter des crédits de trésorerie (dettes d’une maturité de six mois au plus). Le volume de crédits de trésorerie a atteint 140 milliards de FCFA en 2022. Aujourd’hui, Eneo doit virer, chaque mois, 18,6 milliards de FCFA aux banques pour rembourser sa dette financière. Ce qui augmente ses charges mensuelles. Par ailleurs, lorsque l’État se décide à payer sa dette, il n’intègre pas les pénalités, alors que les arriérés dus à certains acteurs du secteur (comme KPDC, DPDC) en génèrent. En plus, ce paiement se fait généralement à travers des mécanismes comme la titrisation, l’émission de titres publics, la compensation de dettes croisées… Et le coût de ces opérations financières alourdit encore les charges d’Eneo. Ce qui entretient le déficit.

Mix énergétique

Au ministère de l’Eau et de l’Énergie, on pointe aussi le mix énergétique du pays pour expliquer le déséquilibre financier du secteur. « Les centrales thermiques, qui ont contribué pour 23% à la capacité de production du pays en 2022, renchérissent le coût du service de l’électricité, ce qui obère fortement la trésorerie des opérateurs de l’électricité », affirme un collaborateur du ministre Gaston Eloundou Essomba. « Quand le coût de production d’une centrale hydroélectrique comme Songloulou est aux environs de 17 FCFA le Kwh (après amortissement de l’investissement, NDLR), le coût de production d’une centrale thermique à gasoil est de 200 FCFA », illustre notre source. À en croire Ahmadou Bivoung, directeur central production d’Eneo, le coût de production du Kwh dans certaines centrales thermiques à fuel va même au-delà de 200 FCFA.

De manière générale, les coûts des projets pèsent sur l’équilibre financier. Au Minee, on dit d’ailleurs travailler pour que « la structuration des projets de production de troisième génération (Kikot, Grand Eweng, Katsina Ala, etc.) puisse avoir des tarifs se rapprochant du tarif de Nachtigal, voire en deçà ». En effet, le coût du Kwh pour cette centrale hydroélectrique est de 42 FCFA. Dans le secteur, on estime que ce montant reste optimisable. Chez Eneo, on affirme également que la séparation des segments transport et distribution a contribué à renchérir les charges du secteur. « Avec Eneo, le poids du transport dans la structure des coûts se situait autour de 4 FCFA, mais Sonatrel réclame 18 FCFA », souffle une source interne.

1 mix

Source : Minee

Le « faible » rendement distribution de l’électricité est également mis à l’index. En deçà de 70% lors de l’arrivée d’Actis dans le capital d’Eneo en 2014, il a approché les 76% en 2022, selon l’entreprise. Cela signifie que plus de 24% de l’énergie injectée dans le réseau est encore perdue. Ce qui est très élevé de l’avis de la quasi-totalité des acteurs du secteur, qui situent la norme autour de 10%. Selon le Minee, les causes de ces pertes sont techniques (vétusté des équipements, surcharge des transformateurs, manque de redondance…) et non techniques (fraude massive, mauvaise facturation…).

Avec la création de la sous-direction de la conformité technique (SDCT) en février 2020, Eneo affirme avoir intensifié la lutte contre la fraude. « C’est grâce notamment à cette intensification que le rendement distribution est passé de 69% en 2019 à 75,75% en 2022 », explique une source interne. « Mais, pour obtenir des résultats plus importants, il faut que l’État s’implique davantage comme on l’a vu en Côte d’Ivoire », ajoute-t-elle. Ce pays a adopté, en 2014, toute une loi pour réprimer la fraude à l’électricité.

Déficit d’investissements

Alors que la lutte contre la fraude n’est pas efficace, le secteur souffre en plus d’un déficit d’investissements dans le transport et la distribution. Entre 2014 et 2022, Eneo affirme avoir investi 320 milliards de FCFA, dont 40% dans le réseau de distribution, soit 128 milliards. Ce qui, de l’avis même de l’entreprise, n’est pas à la hauteur des besoins. En fait, la filiale d’Actis peine à mobiliser les fonds pour financer son plan d’investissement. Elle a, par exemple, échoué à obtenir un prêt de 210 milliards de FCFA auprès de la Société financière internationale (SFI), filiale de la Banque mondiale dédiée au financement du secteur privé. En cause, « la santé financière et la qualité de la gouvernance » de l’électricien, confie-t-on à Eneo, sans plus de détails.

En prélude au transfert de la gestion du réseau de transport à la Sonatrel, les investissements ont été arrêtés dans ce segment en 2012, confiait Éric Mansuy, alors directeur général d’Eneo, dans une interview accordée en avril 2021 à Investir au Cameroun. Ils n’ont repris que 7 ans plus tard, avec l’entrée en activité de la Sonatrel, intervenue en 2019. Mais, la réalisation des projets n’avance pas à la vitesse prévue. Le Projet de remise à niveau des réseaux de transport de l’électricité et de la réforme du secteur (PRRTERS), qui devait s’achever en 2022, affichait un taux de réalisation à fin mai de moins de 38%, selon la présentation faite devant la Banque mondiale le 8 juin 2023. 

Selon le Minee, la Banque mondiale a donné son accord de principe pour apporter un montant de 180 milliards de FCFA via le programme axé sur les résultats (PforR). Sauf que, espérée en août 2023, l’approbation de ce financement par le conseil d’administration de la Banque mondiale reste attendue.

Ce projet a pourtant pour objectif de préparer le réseau à l’évacuation optimale de l’électricité produite, notamment par la centrale hydroélectrique de Nachtigal (420 MW). Du coup, le retard pris dans sa mise en œuvre et le déficit d’investissements dans la distribution transforment l’entrée en production de cette infrastructure en un sujet de préoccupation. Car, apprend-on, avec l’état actuel du réseau, une bonne partie de l’énergie produite par Nachtigal pourrait ne pas parvenir aux consommateurs.

Or, selon le contrat d’achat d’électricité, dès la mise en service commerciale de la centrale hydroélectrique de Nachtigal prévue en septembre 2024, Eneo devra verser, chaque mois, 10 milliards de FCFA à la société NHPC, que l’énergie produite soit consommée ou pas. En cas de défaillance du distributeur d’électricité, l’État s’est engagé à payer la facture. Ce qui accentue le risque budgétaire… Et le rachat annoncé des parts détenues par Actis dans Eneo par l’État va encore aggraver la situation. En devenant quasiment l’unique actionnaire d’Eneo, l’État devra supporter tout seul le passif.

Plan de redressement

Conscient de la situation, le gouvernement a élaboré un plan de redressement du secteur de l’Électricité au Cameroun (PRSEC). D’un coût de 6 000 milliards de FCFA, il doit s’étaler de 2023 à 2030. L’un de ses objectifs est l’« amélioration de l’équilibre financier du secteur de l’électricité ». Pour faire face à l’urgent, des actions du PRSEC ont été regroupées dans un autre plan dit « prioritaire », qui nécessite un financement de 400 milliards de FCFA. 

Selon le Minee, la Banque mondiale a donné son accord de principe pour apporter un montant de 180 milliards de FCFA, sur cinq ans, via le programme axé sur les résultats (PforR). Cet argent doit permettre le paiement ponctuel des factures d’électricité de l’administration publique et de la compensation tarifaire annuelle ; l’installation des compteurs sur les bâtiments publics et les réseaux d’éclairage public ; la réalisation de nouveaux branchements ; l’augmentation de la contribution des énergies renouvelables dans les réseaux interconnectés et isolés, ainsi que de la capacité de transformation des postes de transport exploités par la Sonatrel. Sauf que, espérée en août 2023, l’approbation de ce financement par le conseil d’administration de la Banque mondiale reste attendue.

Aboudi Ottou  

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Depuis le 25 octobre 2023, le Cameroun abrite un atelier régional sur la gestion des indications géographiques (IG) dans l’espace OAPI, organisé par le projet Droits de propriété intellectuelle et innovation en Afrique (Afripi) en partenariat avec l’Organisation africaine de la propriété intellectuelle (OAPI). Cet atelier, qui s’achève ce au 27 octobre, vise à outiller les comités nationaux en charge des indications géographiques sur les méthodes et les outils issus de la capitalisation des acquis dans l’identification, la reconnaissance, le contrôle et la défense des produits sous indication géographique protégée (IGP).

« Nous avons besoin des acteurs nationaux pour identifier des produits, faire tout le dossier nécessaire avant qu’il n’arrive à l’OAPI. Plus on a des comités nationaux qui fonctionnent et qui sont forts, plus l’OAPI reçoit des dossiers d’indication géographique de qualité. C’est la raison pour laquelle nous encourageons les États qui ont déjà les comités à les faire fonctionner effectivement et ceux qui n’en ont pas à mettre en place ces comités, car ce sont ces comités qui sont la première étape pour qu’un Etat puisse disposer d’une indication géographique », affirme Denis Lokou Bohoussou, le directeur général de cet organisme intergouvernemental regroupant 17 pays africains et chargé de protéger de manière uniforme les droits de propriété intellectuelle sur les territoires de ses États.

Le Cameroun possède déjà deux produits labellisés et mondialement connus pour leur IGP : le poivre de Penja et le miel blanc d’Oku. Le pays est en train de boucler le processus de labélisation de son cacao rouge comme IGP auprès de l’OAPI. Mais il ne veut pas s’arrêter là et compte proposer d’autres produits du terroir pour labélisation, comme le café par exemple.

Un exemple qui devrait inspirer cet atelier régional. Il faut dire que l’OAPI entend s’en servir pour promouvoir l’utilisation de la propriété intellectuelle en tant que catalyseur de l’innovation et de la croissance économique de ses États. À cet effet, les participants, apprend-on, bénéficieront de séances d’apprentissage et de démonstration visant à améliorer la pertinence de l’enregistrement des indications géographiques et à garantir leur performance d’un point de vue économique, social et environnemental.

« Les indications géographiques bénéficient à la fois aux producteurs parce que ça apporte de la valeur ajoutée : ce sont des produits qui sont plus valorisables, qui peuvent se vendre beaucoup plus cher, comme avec le poivre de Penja. C’est aussi quelque chose qui bénéficie au consommateur parce qu’il sait ce qu’il achète et d’où ça vient. Et donc, on a une solution gagnant-gagnant à la fois pour les producteurs pour valoriser davantage leurs produits et pour les consommateurs qui sont sûrs d’avoir des produits de qualité sur leur table », déclare Jean-Marc Châtaignier, chef de délégation de l’Union européenne (UE) au Cameroun.

P.N.N

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La Banque africaine de développement (BAD) a approuvé, le 25 octobre 2023 à Abidjan (Côte d’Ivoire), un prêt de 203,11 millions d’euros, soit un peu plus de 133 milliards de FCFA au Cameroun. Ces fonds sont destinés à réhabiliter 173 km de routes dans la région de l’Extrême-Nord. Il s’agit des tronçons routiers Moutourwa-Maroua (36 km) sur la route nationale n°1 et Magada-Yagoua (137 km) sur la route nationale n°12. L’argent servira aussi à des aménagements socio-économiques susceptibles de contribuer à apporter une réponse aux diverses problématiques sociales auxquelles les populations de la zone font face. L’Union européenne, partenaire stratégique de la BAD, soutient ce projet à hauteur de 18 milliards de FCFA à travers un don du EU-Africa Infrastructure Trust Fund.

Avec ces infrastructures routières, il est attendu l’implication du secteur privé pour contribuer à la réalisation des objectifs de développement. « Cette opération, par son caractère intégrateur, servira d’élément catalyseur à la mise en œuvre de plusieurs autres projets, notamment, dans les secteurs de l’agriculture et de l’agro-industrie, de l’eau et l’assainissement ainsi que la promotion du capital humain », a déclaré dans le communiqué signé ce jour, Serge N’Guessan, directeur général Afrique centrale et représentant pays de la Banque africaine de développement au Cameroun. Il s’agit en particulier du développement des chaînes de valeur agricoles à fort potentiel de croissance et de transformation industrielle pour créer de la valeur ajoutée le long des corridors routiers concernés dans les spéculations suivantes : mil, sorgho, anacarde, oignon, riz, maïs, tomate, pomme de terre, arachide, fruits ainsi que les petits et gros ruminants.

À terme, le projet bénéficiera à toute la population de la région de l’Extrême-Nord du Cameroun et, de façon spécifique, aux groupements de producteurs et autres acteurs du secteur privé. Les bénéficiaires indirects sont les populations de la région du lac Tchad et celles des zones frontalières avec le Nigeria et le Tchad. À en croire Serge N’Guessan, « ce projet constitue véritablement une des réponses efficaces à la marginalisation socio-économique dont cette région, la plus pauvre du Cameroun, souffre depuis plusieurs années, et qui justifie l’option prise par la Banque, en concertation avec le gouvernement, d’y concentrer ses actions ». Au 1er juin 2023, la BAD estimait son portefeuille actif au Cameroun à 1388,6 milliards de FCFA.

Frédéric Nonos

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Au cours du premier semestre 2023, le résultat net après impôts de la Société camerounaise des palmeraies (Socapalm), spécialisée dans la production et la transformation d’huile de palme, est ressorti à 13,7 milliards de FCFA, en hausse de 15,6% par rapport aux 11,8 milliards de FCFA engrangés au 30 juin 2022.

Cette performance est réalisée dans un contexte de baisse de la production, aussi bien de l’huile de palme que des amandes de palmistes. En effet, révèle le rapport de l’entreprise, au cours du premier semestre 2023, la production d’huile de palme brute de cette unité agro-industrielle a régressé de 12,2% en glissement annuel, passant de 110 445 tonnes à fin juin 2022 à seulement 96 918 tonnes à la même période en 2023. Dans le même temps, la production des amandes de palmiste a également connu une baisse de 12,4%, passant de 23 516 tonnes à 20 589 tonnes entre les deux périodes sus-mentionnées.

« Comme l’ensemble des entreprises, nous subissons une forte augmentation du coût des intrants agricoles, des facteurs de production et du loyer des terres. Nous parvenons toutefois à maintenir ce résultat grâce à une gestion rigoureuse de nos charges d’exploitation, ainsi qu’à l’amélioration des techniques agricoles et industrielles », explique le Conseil d’administration de cette entreprise cotée à la Bourse des valeurs mobilières de l’Afrique centrale (Bvmac), à Douala, et contrôlée par le groupe luxembourgeois Socfin.

Hausse des prix

Cependant, apprend-on, en dépit de ce fléchissement de la production, le chiffre d’affaires de l’entreprise, lui, est en augmentation sur la période.  Selon le rapport d’activité de la Socapalm, cet indicateur progresse de 7,4 milliards de FCFA au premier semestre 2023, en hausse de 14,5% en glissement annuel. « Cette hausse est consécutive à l’augmentation du prix de vente homologué de l’huile de palme brute et une meilleure valorisation des palmistes, qui sont venues contrebalancer la baisse de la production en huile brute », justifie la Socapalm.

L’entreprise n’explique pas en quoi a consisté ce qu’elle appelle « une meilleure valorisation des palmistes ». En revanche, des sources internes à la filière huile de palme confirment qu’un réajustement du prix de cession du produit de la Socapalm aux industries de transformation a été discrètement décidé au cours de l’année 2022.

« Au cours d’une réunion du Comité de régulation de la filière des oléagineux, la Socapalm a évoqué des difficultés de production, en raison de l’installation massive des huileries artisanales dans les plantations villageoises. De ce fait, ces plantations ne livrent plus leurs noix de palme aux usines de la Socapalm et préfèrent produire leur propre huile. Face à cette réalité, il a été décidé que pour capter davantage les noix des plantations villageoises, la Socapalm devait relever son prix d’achat du kilogramme de noix de palme de 60 FCFA à 100 FCFA. Pour accompagner cet effort de relèvement du prix d’achat des noix auprès des planteurs, il a été également décidé que le prix de cession de l’huile de palme brute de la Socapalm aux industries de transformation passe de 450 FCFA le litre à 550 FCFA », explique notre source.

Brice R. Mbodiam et Sandrine Gaingne

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La Banque africaine de développement (BAD) et le gouvernement camerounais ont officiellement lancé, le 24 octobre à Yaoundé, les activités de la 2e phase du programme TAAT (Technologies pour la transformation de l’agriculture africaine) de l’institution financière, destiné à stimuler la productivité agricole au Cameroun et en Afrique.

« L’objectif de la phase 2 est de diffuser les technologies disponibles auprès des agriculteurs et des autres parties prenantes tout au long de la chaîne de valeur. Cela se fait à travers des projets existants soutenus par le gouvernement et financés par la BAD et d’autres organismes de financement », explique Christopher Suh, coordinateur régional dudit programme pour l’Afrique centrale. Pour cette deuxième phase, la BAD a annoncé en juillet 2022 qu’elle allait débloquer 27,41 millions de dollars supplémentaires (près de 18 milliards FCFA) pour sa mise en œuvre dans les pays bénéficiaires.

Lancée en 2018, cette initiative de la BAD a pour objectif d’augmenter la productivité et les revenus des ménages agricoles dans 36 pays africains à faibles revenus et leur permettre d’accéder à des technologies résilientes au climat. Précisément, il s’agit de doubler la productivité des cultures, de l’élevage et de la pêche en mettant rapidement (d’ici à 2025) à disposition de plus de 40 millions d’exploitants agricoles des technologies éprouvées, mais qui restent incessibles aux acteurs du secteur. « Ce qui va permettre de produire 120 millions de tonnes supplémentaires de denrées alimentaires et d’extraire 130 millions de personnes de la pauvreté », d’après la BAD.

Au Cameroun, le programme vise notamment à booster la production du maïs, du manioc, du soja, du riz, des haricots et de l’aquaculture, apprend-on. Selon Christopher Suh, la première phase a, par exemple, permis au pays de produire 3,5 millions de tonnes de semence prébase et 105,5 millions de semences de base du maïs. Par ailleurs, certains agriculteurs ont été formés à la production d’alevins et plus de 100 000 alevins ont été produits localement, ajoute le coordinateur régional de TAAT.

« Dans la première phase, le Cameroun a raté certains domaines parce que nous n’avons pas été suffisamment sensibilisés au programme, d’où la tenue de cet atelier de sensibilisation et le lancement de la phase 2 au Cameroun réunissant toutes les parties prenantes afin de tracer la voie à suivre pour aborder les questions transversales de l’agriculture dans le pays. Ce sera l’élan derrière la transformation agricole au Cameroun pour répondre au désir exprimé à plusieurs reprises par notre président de voir le Cameroun adopter l’agriculture de deuxième génération et créer des emplois et de la richesse parmi les jeunes et les femmes », a déclaré Gabriel Mbairobe, le ministre de l’Agriculture et du Développement rural (Minader). Cet atelier, qui s’est achevé ce 25 octobre, vise à élaborer une stratégie commune pour l’adoption et l’extension des technologies disponibles afin de doubler la productivité agricole dans le pays.

Patricia Ngo Ngouem

Au cours de la semaine du 16 au 20 octobre 2023, le Trésor public camerounais a réussi à mobiliser sur le marché des titres publics de la Beac, une enveloppe de financements d’un montant total de 49,8 milliards de FCFA. Selon le rapport des opérations publié par la banque centrale, ces levées de fonds ont été effectuées au moyen d’émissions de bons du Trésor assimilables (BTA) à 26 semaines (39,8 milliards de FCFA récoltés sur 40 recherchés) et à 52 semaines (les 10 milliards recherchés ont été sursouscrits).

 Les taux d’intérêt moyens pondérés assortis à ces opérations ont été respectivement de 5,59% pour les BTA à 26 semaines et de 5,85% pour les titres de 52 semaines, soit une moyenne globale de 5,7%, très loin des 3% d’antan. Ce taux est en légère hausse par rapport à la moyenne de 5,67% pratiquée par le Trésor camerounais sur ce marché en septembre 2023, mais demeure en dessous de la moyenne générale du marché, estimée à 6,29% ce mois-là.

Comme ce fut déjà le cas en septembre, l’on observe un retour des investisseurs sur les titres publics du Cameroun au cours des deux opérations sus-mentionnées, après le désintérêt du début de l’année. En effet, selon les données de la banque centrale, le taux de souscription des BTA à 26 semaines a été de 99,80%, tandis que les titres de 52 semaines, eux, ont été sursouscrits à 140%. En guise de comparaison, les taux de souscription moyens sur cette catégorie de titres du Cameroun sont ressortis à 46,7% et 68,8%, respectivement en juin et août 2023.

BRM

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Selon le test prévisionnel de conjoncture publié par la Banque des États de l’Afrique centrale (Beac), la production vivrière va connaître un accroissement au Cameroun au cours du 4e trimestre 2023. Ceci, en dépit de la cherté des intrants comme les engrais, dont de nombreux pays dans le monde souffrent des difficultés d’approvisionnement depuis l’envahissement de l’Ukraine par la Russie, premier fournisseur de cet intrant au Cameroun.

Malgré cette conjoncture moins favorable, les prévisions optimistes sur la production vivrière au Cameroun entre octobre et décembre 2023 tiennent, apprend-on, du dynamisme des producteurs des régions du Centre et du Sud du Cameroun. En effet, selon le document de la Beac, le 4e trimestre de l’année correspond à « la période de fortes récoltes » dans ces deux grands bassins de production du Cameroun.

Pour rappel, le test prévisionnel de conjoncture publié par la Beac est un document de nature prospective, basé sur les enquêtes réalisées auprès des chefs d’entreprises, responsables de l’administration et autres acteurs clés des différentes filières et secteurs d’activités de la Cemac (Cameroun, Congo, Gabon, Tchad, RCA et Guinée équatoriale). Il présente les anticipations de ces acteurs sur l’évolution prévisible de l’activité économique sur le prochain trimestre, ainsi que les principaux facteurs explicatifs.

BRM

Le 4e forum international des investisseurs s’est ouvert ce 25 octobre 2023 à Douala, capitale économique camerounaise. L’évènement, organisé par la Chambre de commerce, d’industrie, des mines et de l’artisanat du Cameroun (CCIMA), s’étend sur deux jours. Il est placé sous le thème : « L’import-substitution au Cameroun : enjeux, opportunités et mécanismes de financement ».

Lancée officiellement par le gouvernement en 2021, la politique de l’import-substitution consiste à remplacer les importations par la production locale. Afin d’encourager les investissements dans la production et décourager les importations, le gouvernement a pris plusieurs mesures telles que les incitations fiscalo-douanières, l’institution ou le relèvement du taux des droits d’accises sur certains produits importés. Dans la loi de finances 2023, une enveloppe de 136 milliards de FCFA est prévue pour accompagner l’import-substitution.

Depuis l’ouverture du forum, les porteurs de projets, groupements socioprofessionnels, investisseurs et institutions financières internationales discutent des mécanismes de financement de l’import-substitution. Le forum est également marqué par des communications des institutionnels, une mini foire-exposition des produits et services Made in Cameroon et des rencontres B to B.

Invité d’honneur, la Grande-Bretagne prend part aux travaux avec la participation de l’agence britannique de financement à l’export, UK Export Finance (UKEP). « La Grande-Bretagne va continuer à accompagner le Cameroun à travers le financement de ses projets de développement », a déclaré le Haut-Commissaire de Grande-Bretagne au Cameroun, Barry Robert Lowen. Il faut dire que UKEP a déjà assuré en 2021, un prêt de 88,9 milliards de FCFA, conclu entre le Cameroun, la Standard Chartered Bank et Achmea Bank (Pays-Bas), pour la construction de la pénétrante Est à Douala. Pour le président de la CCIMA, Christophe Eken, « il est question de profiter non seulement des financements de la Grande-Bretagne, mais aussi de son savoir-faire pour doper la production de nos PME ».

Organisé depuis 2017, sous le patronage du ministère des Mines, de l’Industrie et du Développement technologique (Minmidt), le forum international des investisseurs vise notamment à attirer les investissements directs étrangers (IDE) pour permettre le développement économique dans des domaines à forte création d’emplois et de valeur ajoutée. Lors du 3e forum en 2021, la CCIMA indique que 195 projets ont été inscrits, 30 financés et 70 en attente de financement.

Frédéric Nonos

Selon la société Eneo, concessionnaire du service public de l’électricité au Cameroun, le déploiement des compteurs prépayés dans les ménages a permis, entre 2020 et 2022, de réduire de 54% les réclamations des clients liées à la facturation. « Ce progrès résulte de la mutation progressive du parc de compteurs anciens en compteurs prépayés (630 000 compteurs prépayés à fin 2022, dont plus de 220 000 posés en 2022), de l’amélioration de la facturation et du renforcement des solutions digitales », détaille l’électricien dans son rapport 2022, qui vient d’être rendu public.

Cette baisse du volume des réclamations liées à la facturation des consommations apaise d’autant plus la relation commerciale entre cette entreprise et ses clients que, selon les propres aveux d’Eneo, la contestation des factures est l’une des principales pommes de discorde entre ce producteur et distributeur d’électricité et ses clients. Selon un rapport de l’entreprise, 43% des dossiers enrôlés lors des séances de conciliation avec les clients en 2019 portaient sur la contestation de la facturation.

Aussi, pour inverser cette tendance, l’entreprise contrôlée par le fonds d’investissement britannique Actis a-t-elle décidé, dès 2018, d’introduire des compteurs intelligents dans son parc d’équipements de comptage, et d’en accélérer le déploiement. C’est ainsi qu’en plus des 1 300 prépayés installés en 2018, 47 000 compteurs prépayés ont été installés au terme de l’année 2020. Le parc de ces équipements a officiellement atteint 630 000 unités à fin 2022.

Au cours du premier semestre 2023, Eneo annonce une véritable ruée des nouveaux clients vers cet équipement. « Plus de 90% des nouveaux clients du premier semestre 2023 ont aussi accepté la solution prépayée. Ce qui a porté à 32% la part du prépayé dans le parc de compteurs placés dans les ménages, contre 28% en fin 2022 », indique l’entreprise de production et de distribution de l’énergie électrique dans son bulletin d’information trimestriel destiné aux actionnaires. L’intérêt des consommateurs pour le prépayé tient de ce que, explique-t-on chez Eneo, cet équipement offre la possibilité au client de contrôler lui-même sa consommation.

Avec 630 000 compteurs prépayés installés à fin 2022, pour un nombre d’abonnés estimé à 1,9 million de clients au cours de la même période, ces équipements intelligents représentent désormais un peu plus de 33% du parc d’Eneo, 5 ans après le début de la mise en œuvre de cette réforme portant sur la modernisation des équipements de comptage.

Brice R. Mbodiam

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Le président de l’Interprofession avicole du Cameroun (Ipavic), François Djonou, a annoncé lundi 23 octobre une « harmonisation du prix des poulets et des œufs sur le marché national ». Dans une correspondance adressée aux éleveurs de poulets de chair et de poules pondeuses, le président de l’Ipavic fait savoir que le prix de 2 300 FCFA sera désormais appliqué aux poulets, d’un poids compris entre 1,8 et 2 kg, sortie de ferme d’élevage. Et le prix d’une alvéole de 30 œufs doit désormais varier entre 1 900 et 2 100 FCFA, selon la grosseur du produit, toujours à la sortie de la ferme d’élevage. Ces prix seront régulièrement ajustés en fonction « des fluctuations du coût des matières premières », dit-il.  

À l’Ipavic, l’on souligne que cette harmonisation des prix est une première au Cameroun. « Par le passé, l’Ipavic, et même le ministère du Commerce (Mincommerce), n’a jamais ajusté les prix des poulets sur le marché ou des œufs. C’est inédit. Les prix ont toujours été formés par la rencontre entre l’offre et la demande », affirme Bertrand Benoît Onana, secrétaire permanent de ce regroupement corporatiste. Ce dernier assure que le prix de 2 300 FCFA a été arrêté de concert avec les producteurs. Ce prix ne concerne que l’achat du poulet sortie de ferme. « Les prix prescrits dans la correspondance du président (poulet et œufs, NDLR) sont ceux que nous conseillons dans les fermes, mais ce ne sont pas des prix à destination du grand public parce qu’entre la ferme et le marché pour le consommateur final, il y a une activité que nous ne maîtrisons pas : la distribution ou le commerce », dit-il.

Difficile donc de savoir si ce prix aura une incidence sur le coût de vente de la viande blanche sur le marché. Selon des témoignages des ménagères, le prix du poulet de 2 kg atteint 4 000 à 4 500 FCFA dans les marchés de Douala, contre 3 000 FCFA avant le mois d’août 2023. Dans le même temps, la volaille de 1,5 kg, qui coûtait 2 500 FCFA, est désormais vendue à 3 500 FCFA, voire plus. La situation est encore plus critique à Yaoundé, où il faut débourser entre 4 000 et 4 500 FCFA pour se procurer un poulet de 1,5 kg, contre 5 000 à 6 000 FCFA pour la volaille de 2 à 2,5 kg.

Spéculations trop importantes

À l’Ipavic, on impute notamment cette flambée sur le marché aux intermédiaires. « Le problème ne se trouve pas au niveau du producteur, mais des spéculateurs. Un producteur, aujourd’hui, vous dit qu’on sort ses poulets à 2 000 FCFA, alors que son coût de production se situe au-dessus de 2 100 FCFA. Mais ça arrive dans le panier de la ménagère à 3 000 FCFA, voire plus. L’Ipavic ne maîtrise pas les distributeurs qui ne font pas partie de notre organisation », souffle un membre du conseil d’administration.

Pour le secrétaire permanent de l’Ipavic, cette « prudence » de fixer les prix auprès des producteurs dans les fermes permet notamment à l’État (Mincommerce), dans le souci de la maîtrise des prix, d’apprécier sur les marchés à destination des consommateurs finaux les marges des distributeurs et de savoir réprimer les spéculations beaucoup trop importantes, phénomène qui s’intensifie généralement à l’approche des fêtes de fin d’année (Noël et Nouvel An). « Cela fait que le grand public, qui sait que le poulet de 2 kg est vendu à la ferme à 2 300 FCFA, puisse raisonnablement le trouver sur le marché autour de 2 500 FCFA », selon Bertrand Benoît Onana.

Cette décision de l’Ipavic fait suite à une correspondance du 19 octobre dernier du Mincommerce, Luc Magloire Mbarga Atangana, sommant pratiquement les aviculteurs de prendre « les mesures qui s’imposent et qui doivent se matérialiser par un recul significatif des prix du poulet et des œufs » sur l’ensemble des marchés du Cameroun. « On a essayé de calculer le coût de production d’un poulet ou d’une alvéole d’œuf, et c’est à partir de là que nous avons jugé bon de fixer un prix sortie de ferme qui sécurise déjà le producteur. Nous sommes là pour accompagner les pouvoirs publics dans leur rôle régalien, qui est celui de lutter contre la vie chère. À cet effet, nous nous sommes dit que si nous faisons quelque chose, ça peut au moins baisser les coûts de vente sur le marché », confie notre source. 

Patricia Ngo Ngouem

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La campagne de sensibilisation effectuée ce 21 octobre 2023 dans un établissement secondaire de la ville de Yaoundé par les équipes de Technovation Challenge Cameroon a vu la présence des représentants de l'entreprise technologique internationale Yango. Une vision commune entre les deux entités exerçant dans le secteur des innovations technologiques qui peut désormais booster un peu plus la créativité de la jeune fille camerounaise. Agir en faveur de l’imagination de la gent féminine âgées entre 08 et 18 ans, en donnant la possibilité à ces dernières de s'intéresser aux matières scientifiques comme l’ingénierie informatique, l'ingénierie financière et la mécanique constitue le principal leitmotiv du programme Technovation Challenge Cameroon depuis 2015.

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Huit années qui ont permis avec l’appui de mentors bénévoles et de parents, d’accompagner environ 800 jeunes filles sur l’ensemble du territoire camerounais par le biais de formations multiples à l’instar du codage des applications mobiles, de l’apprentissage à l’usage des logiciels Word, Excel et Powerpoint. Une technique d’incubation à la base, qui permet de détecter des talents afin d’en faire à l’avenir, des entrepreneures qualifiées et productives. Un défi permanent qui invite les équipes conduites par Germaine Ashu Besong, présidente du Technovation Challenge Cameroon à se réinventer au quotidien. Ainsi, la descente de terrain du groupe, deux jours seulement après le lancement effectif de cette nouvelle campagne 2023-2024, a été l’occasion de témoigner, une fois encore, du dynamisme de ces dames à travers cette collaboration avec la société basée aux Pays-Bas, Yango.

Le groupe international de sociétés, qui opère depuis plus de cinq ans dans plus de vingt pays de la région EMEA (Europe, Moyen-Orient et Afrique) sous la marque Yango des activités de covoiturage, de livraison de nourriture et de colis, ainsi que des services financiers et éducatifs, n’a pas hésité à se déployer et à appuyer ce projet dans les secteurs clés du transport et d’une partie de la logistique. “Yango aidera à assurer le transport des enfants vers les lieux choisis pour le Technovation Challenge.” a déclaré Germaine Ashu Besong. “Yango fournira également l'un des sites, un espace bien équipé pour que les enfants puissent étudier et apprendre.”

Une contribution importante pour ce programme éducatif qui cadre bien avec la mission citoyenne de ce service de transport urbain comme l’a tout aussi précisé Clovis Pilla, Country Manager, présent au cours de cette séance d’échanges avec les élèves. « Yango est une entreprise internationale qui fait de l’éducation l’une de ses priorités et l'alphabétisation numérique de la jeune fille, étant un défi au Cameroun, c’est la raison pour laquelle nous avons accepté de soutenir ce programme. »

Un partenariat gagnant-gagnant pour les deux organisations, spécialisées dans les innovations technologiques qui ont choisi de conjuguer leurs efforts dans l’optique d’atteindre une augmentation significative du nombre de jeunes filles équipées en compétences numériques grâce au programme Technovation Challenge Cameroon.

Brice NGOLZOK

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