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Yaoundé - 29 avril 2024 -

Convoqués pour le 1er décembre 2023, le conseil d’administration et l’assemblée générale de la société Geovic Cameroun (Geocam) n’ont pas eu lieu. Et pour cause, la Société nationale d’investissement (SNI), qui porte les parts des nationaux dans cette entreprise, détentrice depuis 20 ans du permis d’exploitation du gisement de nickel, cobalt et manganèse de Nkamouna, dans l’arrondissement de Lomié, région de l’Est, s’est opposée à la tenue de ces réunions en visioconférence.

« Après 10 ans d’interruption, il me semble important de tenir ces réunions à Yaoundé, au siège social. À cet égard, je vous informe que nous ne savons pas où se trouve la salle de conférence Google, dans quel pays ou planète, alors que les gisements de nickel/cobalt/manganèse, dont il est question dans le projet, se trouvent bien sur terre à Nkamouna, dans la région de l’Est au Cameroun », ironise Ambroise Ondoa Onana, le directeur général adjoint (DGA) de la SNI, dans une lettre adressée le 23 novembre 2023 à Serin Christopher, le président du Conseil d’administration de Geocam, en réponse à une convocation qui lui a été adressée le 13 novembre.

Et le DGA de la SNI de poursuivre : « suivant l’acte uniforme de l’Ohada, “en cas de participation d’administrateur (s) par visioconférence ou par d’autres moyens de télécommunication, le Conseil ne peut valablement délibérer que si au moins un tiers des administrateurs est physiquement présent”. (…) Constatant le retard dans la tenue des assemblées générales ordinaires, celles-ci doivent être obligatoirement autorisées par le président du tribunal de grande instance de Yaoundé, qui aura du mal à fixer leur tenue dans la salle de conférence de Google située nulle part. Après plus de 10 ans d’interruption, les mandats des différents administrateurs sont probablement caducs, y compris celui du président du Conseil. Les réunions proposées doivent donc prendre le temps de régulariser toutes ces situations. Les sujets à aborder sont si vastes qu’ils ne sauraient tous être abordés dans le laps de temps d’une connexion internet essentiellement instable. Monsieur le président, je pense que le projet Geocam est un projet suffisamment sérieux, qui a déjà nécessité un financement de plus de 100 millions de dollars (plus de 60 milliards de FCFA au cours actuel du dollar, NDLR), pour mériter que ses actionnaires lui consacrent un peu plus de temps pour régulariser une situation pour le moins difficile à démêler, comme cela a été fait dans les années 2006 à 2008 ».

« La complexité de la structure de Geovic » 

À la fois le contenu et le ton de la correspondance susmentionnée révèlent la qualité des rapports entre la SNI et la société Geovic, qui a déserté le projet de Nkamouna depuis 2013 (il y a donc 10 ans), après avoir échoué à céder ses actifs au Chinois JXTC. En effet, échaudée par les promesses non tenues par la junior minière américano-canadienne, qui continue d’entretenir l’espoir de l’exploitation du gisement de nickel, cobalt et manganèse de Nkamouna, projet toujours en berne depuis l’attribution du permis d’exploitation en 2003 (le tout premier dans la mine solide au Cameroun, NDLR), la SNI n’est toujours pas rassurée, malgré l’arrivée de Phoenix Mining dans le projet, apprend-on de bonnes sources. En effet, en 2022, Geovic a fini par céder ses actifs sur ce projet à Phoenix Mining, une autre junior-minière détentrice d’une licence dans la mine artisanale au Ghana, au moment de la transaction. 

Sauf qu’après avoir annoncé le rachat des actifs de Geovic sur le projet Nkamouna, Phoenix Mining se présente désormais comme simple « partenaire technique et financier ». C’est d’ailleurs sous ce titre que l’entreprise est présentée par le ministère des Mines dans la fiche de présentation du projet Nkamouna, qui indexe clairement « la complexité de la structure de Geovic », sa « faible capacité financière » ou encore « la cohabitation tumultueuse entre les actionnaires » de cette entreprise (Geovic et la SNI) parmi les difficultés qui bloquent le démarrage de ce projet minier.

« Les deux partenaires, la SNI et Geovic, semblent incapables d’apporter leur quote-part de financements en fonds propres, estimée à 40,2% du coût du projet qui est de 401 milliards de FCFA. Il a été envisagé l’apport de la quote-part de financement en fonds propres de la SNI par l’État camerounais, à travers un emprunt obligataire. Toutefois, laisser peser une telle pression sur le modeste budget du Cameroun par un projet minier, où le risque est élevé par essence, ne semble pas opportun. Le recrutement d’un partenaire stratégique susceptible de permettre la réalisation effective du projet est nécessaire », peut-on lire dans la même fiche de présentation.

Brice R. Mbodiam  

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Dans le cadre du Projet de développement des chaines de valeur de l’élevage et de la pisciculture (PDCVEP), le gouvernement camerounais envisage de construire trois centres de production de semences à Jakiri dans la région du Nord-Ouest, au Faro dans la région du Nord et à Ndokayo dans la région de l’Est.

À cet effet, un appel à manifestation d’intérêt vient d’être lancé par l’unité de coordination du PDCVEP dans le but de recruter un consultant chargé du contrôle et de la supervision des travaux de construction desdits centres de production. Les consultants intéressés ont jusqu’au 27 décembre 2023 pour le dépôt de leur candidature.

Selon une source au ministère en charge de l’Élevage, ces centres sont spécialisés dans la production des semences animales, notamment bovines. Ces centres devront à cet effet, apprend-on, produire des embryons bovins et réaliser des inséminations artificielles entre autres. Ce qui devrait permettre d’accroitre la production de viande au Cameroun.

Selon le ministère de l’Élevage, 197 680 tonnes de viande ont été produites au Cameroun entre janvier et août 2023, soit une hausse de 7% par rapport à la même période un an plus tôt. Dans cette quantité, la production de la viande bovine est évaluée à 80 791 tonnes au contre 42 369 tonnes pour la volaille, 31 755 tonnes pour la viande porcine et 24 936 tonnes pour la viande caprine.

Le projet de construction des trois centres va être financé grâce à un prêt de la Banque africaine de développement (BAD) dans le cadre du PDCVEP. Ce dernier vise l’accroissement compétitif et hygiénique des produits bovins, porcins et piscicoles et l’amélioration des revenus des acteurs ainsi que la création de nouveaux emplois dans les trois chaines de valeur. Le projet s’articule autour de trois composantes : le développement des infrastructures nécessaires à la mise à niveau des filières, le renforcement des capacités des acteurs des trois filières et la coordination et gestion du projet.

SG

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Bientôt dans la zone Cemac (Cameroun, Gabon, Guinée équatoriale, Congo, Centrafrique et Tchad), les transferts de fonds et les paiements marchands via le mobile money à un bénéficiaire erroné pourront être restitués au client donneur d’ordre. Effet, la Banque des États de l’Afrique centrale (Beac), dans une lettre circulaire signée le 24 novembre 2023, donne jusqu’au 31 mars 2024 aux prestataires de services de paiement instantané par téléphonie mobile, pour implémenter une solution ou une procédure de demande de restitution des transferts de fonds envoyés par erreur au mauvais destinataire. 

La Beac précise que la demande de restitution doit être introduite par le client donneur d’ordre dans les cinq minutes après débit de son compte et notification de l’exécution de son ordre. Cette demande de restitution peut également être introduite au-delà de ces cinq minutes. Mais, dans ce cas, les fonds du bénéficiaire pourraient être gelés, à moins que le solde du compte de celui-ci soit supérieur ou égal à la somme querellée.

Cette requête du client donneur d’ordre est par la suite communiquée au prestataire des services de paiement. « À la réception de la demande de restitution, le prestataire de service de paiement teneur de compte du bénéficiaire erroné doit, d’une part, automatiquement geler, immobiliser et rendre indisponible les fonds querellés et d’autre part, informer son client bénéficiaire de cette demande de restitution et du gel immédiat des fonds », indique la circulaire de la Beac. Cependant, le bénéficiaire des fonds querellés a la possibilité de contester la demande du client donneur d’ordre. Et dans ce cas, ce dernier doit engager des actions judiciaires pour obtenir la restitution des fonds querellés qui durant la procédure vont rester gelés.

Cette mesure est une innovation dans les transferts des fonds via le mobile money dans la zone Cemac. Car, jusqu’à présent, les opérateurs fournissant des services paiement par téléphonie mobile ne prévoyaient pas de service de restitution des fonds en cas d’erreur sur le destinataire ou sur son numéro lors de la transaction. Dès lors, les clients étaient obligés de contacter les bénéficiaires pour espérer récupérer le montant ou une partie du montant transféré.

« C’est vraiment une bonne chose, car, plusieurs fois, des clients ont transféré des sous aux mauvais destinataires et n’ont pas pu être remboursés. Car, ces personnes étaient pour la plupart de mauvaise foi », regrette Béatrice Mandeh, tenancière d’un call box à Douala. Les utilisateurs du mobile money attendent donc l’implémentation de cette mesure par les opérateurs de téléphonie mobile notamment.

SG

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Une assemblée générale constitutive (AG) de l’entité née de la fusion entre le Groupement inter-patronal du Cameroun (Gicam) et Entreprises du Cameroun (Ecam) est prévue le 14 décembre 2023 au siège du Gicam. Le président du Gicam, Célestin Tawamba, a formellement convié les membres de cet organisation patronale à cette AG. Selon le chronogramme, l’AG élective de la nouvelle entité patronale devrait intervenir au plus tard en mars et mettra fin au processus de fusion. Tête de proue d’une frange du Gicam opposée depuis le début à cette initiative, Emmanuel Wafo, directeur général de Mit Chimie, va-t-il prendre part à cette AG constitutive ? Va-t-il adhérer à cette nouvelle organisation patronale ou a-t-il un autre projet en tête ? Le président de la Commission de l’économie et développement de l’entreprise au Gicam répond à ces questions et à bien d’autres dans cette interview exclusive.

Investir au Cameroun : Le président du Groupement inter-patronal du Cameroun (Gicam), Célestin Tawamba, convie les membres du Gicam à l’assemblée générale (AG) constitutive de l’entité née de la fusion entre le Gicam et Ecam, prévue le 14 décembre 2023. Allez-vous prendre part à cette réunion ? Sinon pourquoi ?

Emmanuel Wafo : Nous vous remercions pour votre démarche qui nous donne l’opportunité de nous exprimer à nouveau sur cette affaire. Nous avons effectivement appris qu’une AG constitutive a été convoquée, il ne s’agit évidemment pas du Gicam. Les membres du Gicam qui partagent notre vision, notre méthode et notre engagement sont conscients des enjeux et des manœuvres en cours visant à tromper leur vigilance. Nous restons sereins, et appelons les uns et les autres à la responsabilité et au respect des textes de notre organisation, afin de préserver notre patrimoine historique.

IC : Vous avez promis de vous résoudre au choix de la majorité des membres du Gicam à l’issue de l’assemblée générale du 11 juillet 2023. Et au cours de cette AG, le projet de fusion entre le Gicam et Ecam a été adopté à 73,7%. Pourquoi continuez-vous donc à vous opposer à la volonté de la majorité des membres du Gicam ?

EW : Nous tenons à dire merci à tous les membres du Gicam qui nous ont soutenus dans cette démarche, jusqu’au jour du vote. Oui, nous avons promis de respecter l’expression de la volonté de la majorité, nous y tenons toujours. Il va de soi que la majorité, c’est-à-dire 75% des voix, permettant le passage en force souhaité par l’exécutif actuel du Gicam, n’est pas atteinte. Nous réitérons donc, à l’attention de monsieur le président actuel du Gicam, l’appel au respect des textes qui lui avait été lancé par le Comité des sages depuis le 19 juillet 2023. Nous devons donc apprendre à dépasser nos égos au profit de l’intérêt général. Car, le non-respect des textes ou des statuts est une mauvaise habitude de certains citoyens de mon pays.

IC : N’y a-t-il pas aussi quelque chose de personnel dans votre obsession ? On sait que vous ambitionnez de diriger le Gicam. Et en remettant en scène Célestin Tawamba, la fusion ne fait pas vos affaires. N’est-ce pas cela qui vous motive en réalité ?

EW : Il importe de relever que dans la vie de tout homme l’ambition est légitime. Et le temps que nous avons passé au sein de cette organisation nous autorise à envisager toutes les possibilités sur cette question. Cependant, à titre personnel, monsieur Wafo Emmanuel n’a aucune obsession. Comme le montre notre parcours pour lequel nous n’avons rien à cacher : ce que je suis, je l’ai bâti jour après jour, pierre sur pierre. Notre combat est celui de la promotion d’un certain nombre de valeurs : l’éthique, le respect de la parole donnée, le respect de la chose publique, le respect des ainées, etc.

IC : Le projet de statut qui devrait être soumis à l’adoption des membres lors de l’AG constitutive affirme qu’en décidant de voter pour la fusion, les membres du Gicam ont dissout sans liquidation cette organisation. Dans une correspondance datée du 19 juillet 2023, le président du Comité des sages a signifié au président du Gicam que la majorité de 73,7% n’était pas suffisante pour approuver pareille modification. Mais, le processus se poursuit. Même la sensibilisation menée auprès des autorités ne semble non plus l’arrêter. Que vous reste-t-il pour vous faire entendre dans ce dossier ?

EW : Ce projet de statuts que vous évoquez ne concerne ni le Gicam, ni ses membres. Nous observons comme vous que des démarches sont menées en dépit de toutes les alertes. Ce n’est pas la première fois. En effet, vous vous rappelez que les mêmes acteurs, suite à leur incapacité de monter une liste pour compétir légalement en 2008, à l’effet de prendre la tête du Gicam, avaient entrepris de créer un mouvement patronal. Vous savez très bien que cette montagne avait finalement accouché d’une souris. Le président actuel avait dû rebrousser chemin, et les portes de la maison Gicam ne lui avaient pas été fermées. La preuve est qu’il en est le président depuis deux mandats. En ce qui nous concerne, nous n’entendons pas les laisser conduire notre mouvement dans un trou sans rien faire. Nous continuons les discussions avec les membres pour les sensibiliser.

IC : Plusieurs procédures sont en cours devant les tribunaux de Douala visant à interrompre ce processus. Où en sont-elles ?

EW : Nous voulons préciser ici que les démarches judiciaires en cours ont été engagées avec pour seul et unique objectif de faire manifester la vérité. Nous n’y avons ni renoncé, ni désisté. Nous faisons confiance à la justice de notre pays, pour mettre fin à toutes ces violations des textes du Gicam. En prenant appui sur l’avis du Comité des sages, nous appelons les uns et les autres à conformer leur conduite et leurs actes à notre loi commune.

IC : La mise en place de la nouvelle organisation est prévue pour s’achever au plus tard en mars 2024, avec l’élection de ses dirigeants. Au rythme qu’évolue ces procédures, ne craignez-vous pas que les décisions de justice interviennent trop tard ?

EW : La justice a son temps, les décisions de justice n’arrivent jamais trop tard. Une nouvelle organisation qui bafoue les lois et les règlements ressemble à un immeuble qui se construit sur du sable mouvant. La Justice tranchera. 

IC : Vous vous êtes toujours dit favorable au regroupement du patronat. Et les promoteurs du projet de fusion expliquent qu’il n’y avait que la fusion-création pour garantir une meilleure représentativité des différentes catégories d’entreprises, mettre l’entreprise en avant et non plus la corporation des patrons, garantir une représentativité régionale au sein du conseil d’administration et élargir l’organisation à d’autres catégories socioprofessionnelles comme les groupes d’initiative commune. Est-ce que tout ceci n’est pas plus important que le label Gicam que vous tenez absolument à préserver ?

EW : Il va de soi que, comme toute organisation humaine, le Gicam est à parfaire continuellement. En revanche, le Gicam a construit sa crédibilité et son attractivité sur les valeurs de l’attachement indéfectible vis-à-vis des autorités publiques en place, le respect de ses membres et le respect des ainés. L’appartenance au Gicam n’a jamais exclu les différences professionnelles. Les tenants de la fusion essaient, depuis le début, de caricaturer et exacerber les différences de statut avec pour intention claire d’alimenter la délation et les conflits, au détriment du dialogue et la conciliation. D’ailleurs, nous avons la conviction profonde que le Gicam vivra, et que les soubresauts actuels seront dépassés.

IC : Si malgré tout, la nouvelle organisation patronale finit par voir le jour. Allez-vous y adhérer ou avez-vous un autre projet en tête ?

EW : Pour le moment, nous restons et demeurons membres du Gicam. Votre question trouvera réponse dans un futur proche. En attendant, nous poursuivons le combat de la défense du Gicam.

IC : Également opposé au projet de fusion actuel, l’avocat d’affaires Jacques Jonathan Nyemb, membre du conseil d’administration du Gicam, s’est lancé dans une vaste réflexion sur la « refondation du patronat ». Est-ce une dynamique à laquelle pourriez-vous vous associer ?  

EW : Maitre Jonathan Nyemb est un avocat brillant. Il est aussi une voix dissonante. C’est la preuve que le combat pour la défense du Gicam est mené de façon différente par d’autres membres du Gicam, avec leurs moyens et leur argumentaire. Ce n’est donc pas l’affaire du seul Wafo Emmanuel comme certains essaient de le laisser croire.

Interview menée par Aboudi Ottou

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Le Trésor public camerounais a effectué, le 4 décembre 2023, deux émissions de bons du Trésor assimilables (BTA) à 26 semaines et 52 semaines, pour tenter de mobiliser une enveloppe globale de financements d’un montant de 60 milliards de FCFA. C’est l’une des plus grosses opérations effectuées sur ce marché par le Cameroun, depuis le début de l’année 2023.

À travers les BTA à 26 semaines, le gouvernement camerounais entendait lever une enveloppe de 45 milliards de FCFA, 15 milliards de FCFA grâce aux BTA à 52 semaines de maturité. Les résultats de ces deux opérations, dont le dénouement était prévu le 6 décembre 2023, n’ont pas encore été rendus publics.

Mais, rien ne garantit le succès de cette opération, au regard des conditions du marché de plus en plus difficiles. En raison du renchérissement du coût des ressources sur le marché des capitaux, du fait de la politique monétaire austère mise en place par la Banque des États de l’Afrique centrale (Beac), pour lutter contre l’inflation dans la zone Cemac.

BRM

Le 19 décembre 2023 aura lieu l’assemblée générale constitutive de la toute première interprofession de la filière palmier à huile au Cameroun, baptisée Interpalm-Cam. L’information a été révélée le 5 décembre 2023 à Yaoundé, au cours d’une journée d’information et de sensibilisation des acteurs sur ce projet initié par trois organisations professionnelles de la filière. Il s’agit de l’Association des raffineurs des oléagineux du Cameroun (Asroc), l’Union des exploitants du palmier à huile du Cameroun (Unexpalm) et le Syndicat national des producteurs d’huile de palme, en abrégé « Pop’s ».

Selon les initiateurs du projet, qui se disent ouverts à l’accueil de toutes les autres associations professionnelles de la filière, Interpalm-Cam ambitionne de mutualiser les efforts de tous les acteurs de la filière palmier à huile. Ceci dans la perspective, apprend-on, de « l’augmentation de la production camerounaise d’huile de palme et sa qualité », afin de « satisfaire la demande locale, arrêter les importations et contribuer au développement économique du Cameroun ».

Pour rappel, en raison d’une production d’huile de palme qui ne parvient pas à suivre le rythme à la fois croissant et accéléré des investissements dans le domaine de la transformation, le Cameroun fait de nos jours face à un déficit structurel de 160 000 tonnes d’or rouge chaque année. Pour satisfaire les besoins des industries de transformation tournant de surcroit à seulement 50% de leurs capacités réelles, selon les opérateurs, le gouvernement se voit obligé d’autoriser chaque année des importations au taux de droit de douane réduit de 5%.

Pour le compte de l’année 2023, par exemple, une cargaison record d’importation de 200 000 tonnes a été autorisée. Sur ce volume, souffle une source au sein de la filière, « 170 000 tonnes ont déjà été importées ». Avec pour corollaire, l’accentuation du déséquilibre de la balance commerciale du pays. Dans la filière palmier à huile, Interpalm-Cam se donne 5 ans pour inverser cette tendance, en mettant un terme aux importations d’huile de palme et ses dérivés.

BRM

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Face aux membres de la commission des finances et du budget de l’Assemblée nationale, le 2 décembre dernier, le ministre du Commerce (Mincommerce), Luc Magloire Mbarga Atanagana, a déclaré que son département ministériel allait poursuivre en 2024 la mise en place des vitrines d’exposition et de commercialisation des produits fabriqués localement, en vue d’améliorer la visibilité et l’accessibilité des produits « made in Cameroon ». À cet effet, il a annoncé la construction et l’aménagement, l’année prochaine, d’une vitrine « made in Cameroon » à Ebolowa, la capitale régionale du Sud.

Le Mincommerce affirme qu’une enveloppe de 65 206 000 FCFA sera affectée à ce projet, sur un budget prévisionnel de plus de 8,9 milliards de FCFA sollicité par son ministère pour l’exercice 2024. Cette initiative est l’une des nombreuses autres entreprises par l’État pour la promotion des produits du terroir encore trop éclipsés sur les étals des marchés et supermarchés par les produits importés, dans un contexte où le gouvernement cherche à implémenter sa politique d’import-substitution. Ceci dans le but de rééquilibrer la balance commerciale du Cameroun qui est déficitaire à cause de sa dépendance croissante aux importations des produits de grande consommation et de l’exportation des produits primaires.

En 2023, le Mincommerce a notamment accompagné 13 promoteurs des produits locaux à l’intégration de leurs produits au sein des grandes surfaces et à l’exposition de ces produits dans les vitrines « made in Cameroon », où « plus de 2 000 références issues de la transformation locale de nos produits sont actuellement exposées et vendues au quotidien », soutient le patron du commerce.

Patricia Ngo Ngouem

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Le chef de l’État camerounais, Paul Biya, ne souhaite pas voir l’entreprise publique Cameroon Telecommunications (Camtel), l’opérateur historique des télécoms au Cameroun, passer sous le contrôle du secteur privé. C’est du moins ce que révèle une lettre adressée le 4 décembre 2023 au ministre des Finances (Minfi) par le secrétaire général de la présidence de la République (SGPR). « (…) J’ai l’honneur de vous faire connaître que monsieur le président de la République vous prescrit de surseoir à tout schéma de réhabilitation visant la privatisation de la société Camtel ou de tout segment de son activité », écrit Ferdinand Ngoh Ngoh à Louis Paul Motazé, par ailleurs président du Comité interministériel de la mission de réhabilitation des entreprises du secteur public et parapublic.

Le courrier du SGPR, porteur de l’instruction présidentielle, intervient après le passage, le 15 novembre 2023, du ministre Motazé devant la commission des finances et du budget de l’Assemblée nationale, pour la défense de la loi de règlement de l’État de l’exercice budgétaire 2022. En effet, interrogé ce jour-là par les membres de la commission sur les performances peu reluisantes de Camtel, dans un secteur des télécoms où d’autres opérateurs affichent des performances enviables, le ministre des Finances a révélé que le gouvernement se prépare à faire éclater en trois entités le mastodonte public des télécoms, qui deviendra alors une holding.

« Évoquant le faible niveau de compétitivité de Camtel, au regard du dynamisme observé dans le secteur des télécommunications, le ministre des Finances a reconnu que le rendement de cette société n’est pas à la hauteur des attentes. C’est la raison pour laquelle un comité interministériel a siégé à l’effet d’examiner les contours de la restructuration de cette entreprise. La réflexion est en cours au sein du gouvernement pour relever ses performances. En perspective, il est envisagé que cette entreprise soit transformée en holding composée de trois entités », peut-on lire dans le rapport des travaux de la Commission des finances et du budget de l’Assemblée nationale, relatifs à la défense de la loi de règlement 2022 par le ministre des Finances.

4 000 employés et 600 milliards de FCFA de dettes

Comme on peut le constater dans l’extrait du rapport ci-dessus, le ministre Motazé n’a pas explicitement évoqué l’hypothèse de la privatisation de tout ou partie de Camtel devant les députés. De plus, soutient une source proche du dossier sur la réhabilitation de Camtel, « il y a effectivement eu une réunion de niveau ministériel pour examiner la situation alarmante de Camtel. La ministre des Postes et Télécommunications (Minpostel), le ministre de l’Économie (Minepat) et la DG de Camtel étaient tous là autour du ministre des Finances (Minfi), ainsi que le représentant de la présidence de la République. Le mot privatisation n’a jamais été prononcé et ne fait aucunement partie des solutions proposées. Les propositions majeures consistent à renforcer l’autonomie des business unit (fixe, mobile, transport), le tout chapeauté par Camtel, puis alléger les effectifs (4 000 employés), ainsi que la lourde dette (600 milliards de FCFA) ». Du coup, on peut s’interroger sur l'origine de l'objet du message du président de la République..

Pour rappel, depuis l’année 2020, la société Camtel est détentrice de trois licences, notamment pour l’exploitation d’un réseau de transport des communications électroniques, des réseaux de communications fixes, puis des réseaux mobiles. Les spécificités de chacune de ces licences donnent une indication plus ou moins claire sur les trois entités (actuellement appelées business unit au sein de l’entreprise) dont a parlé le ministre des Finances à l’Assemblée nationale le 15 novembre 2023, en révélant le projet de transformation de Camtel en une holding à trois filiales.

Par définition, « une holding appelée également “société mère”, est une structure qui a pour activité principale la détention totale ou partielle de titres sociaux (actions ou parts sociales) dans une ou plusieurs autres sociétés, dites “sociétés filles” ou “filiales”. La filiale est une société dont le capital est détenu partiellement (50% minimum) ou totalement par une société dite holding. Le rôle de cette dernière est de diriger, contrôler et administrer ses filiales », renseigne la plateforme legalstart.fr.

La suggestion de la Banque mondiale

Sur la base de cette définition, deux constats se dégagent. D’abord, les actifs d’une holding, pour rester sur le cas de Camtel, peuvent être majoritairement ou totalement détenus par l’État ou ses entités, ce qui permet à l’entreprise de rester dans le giron du public. Il en est de même des actifs des filiales. Ensuite, ces actifs, aussi bien dans la holding que dans les filiales, peuvent être majoritairement ou totalement détenus par des opérateurs privés, ce qui correspondrait à la privatisation de la société dans le cas d’espèce.

Cette dernière option à laquelle s’oppose le chef de l’État, selon la correspondance du SGPR, et qui ne ferait pas partie des solutions envisagées par le comité interministériel chargé de la réhabilitation des entreprises publiques, est, de bonnes sources, celle qui apparaît plus rassurante pour de nombreux opérateurs du secteur des télécoms au Cameroun. En effet, ces derniers n’hésitent pas à dire de Camtel qu’il est ce grossiste (gestion exclusive des infrastructures louées par les autres acteurs) qui fait encore lui-même concurrence aux détaillants (opérateurs de téléphonie mobile ou de services à valeurs ajoutées, fournisseurs d’accès à internet…). Dans un rapport publié en 2017 et intitulé « Cameroon Economic Memorandum », la Banque mondiale adopte la même posture, en suggérant au gouvernement de mettre un terme au monopole des entreprises comme Camtel (mainmise sur les infrastructures télécoms tout en étant fournisseur de services) et Bolloré (contrôle du fret ferroviaire et des services portuaires) « dans les secteurs produisant des intrants essentiels pour d’autres activités ».

Au cours d’un atelier organisé le 2 mars 2017 dans la capitale camerounaise, sur « la détermination des réformes à entreprendre en vue de l’amélioration de la compétitivité du secteur des TIC au Cameroun », cette institution de Bretton Woods avait déjà soutenu que la toute-puissance de Camtel dans le secteur des télécoms et TIC est porteuse de déséquilibre sur le marché camerounais. Elle avait alors conseillé au gouvernement la transformation de cette entreprise publique en une holding à deux entités : une filiale contrôlée par l’État, qui s’occuperait des infrastructures et du réseau de téléphonie fixe ; et une filiale dédiée au mobile et à la commercialisation de la fibre optique à domicile, qui serait, elle, ouverte à des investisseurs privés. 

Brice R. Mbodiam   

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25-02-2020 - La nouvelle unité en charge du transport de la fibre optique au Cameroun va rester sous le contrôle de Camtel

La Banque africaine de développement (BAD) vient d’accorder un prêt de 73,44 millions d’euros (plus de 48 milliards de FCFA) au Cameroun pour la construction d’un pont sur le fleuve Ntem, frontière naturelle avec la Guinée équatoriale, a annoncé l’institution dans un communiqué publié fin novembre. L’appui financier est destiné à mettre en œuvre le Projet régional de facilitation du transport et du commerce sur le corridor économique Cameroun-Guinée équatoriale-Gabon.

Reliant Campo au Cameroun, à Rio Campo en Guinée équatoriale, la construction de cet ouvrage permettra, d’une part, d’améliorer le niveau de service de la chaîne logistique de transport sur le corridor Yaoundé-Bata-Libreville, et, d’autre part, de contribuer à l’émergence d’un hub industrialo-portuaire dans la zone comprise entre le port en eau profonde de Kribi (Cameroun) et celui de Bata (Guinée équatoriale), selon la BAD.

Le projet contribuera également à accroître le volume des échanges commerciaux entre les deux pays, à réduire le temps de parcours, les coûts de transit et de transport le long du corridor multinational Yaoundé-Bata-Libreville. Il permettra par ailleurs de créer les conditions propices à la promotion d’un hub industrialo-portuaire dans ladite zone et à améliorer les conditions de vie des populations, notamment les femmes, les jeunes et les groupes vulnérables de la zone d’influence, ajoute l’institution.

Le démarrage de la mise en œuvre du projet est prévu en décembre 2023 et son achèvement en novembre 2028. La Guinée équatoriale, dont de nombreux produits généralement importés d’Espagne entrent souvent au Cameroun en contrebande, a été le premier fournisseur africain du pays en 2021, selon les données de l’Institut national de la statistique (INS). Ce pays de la zone Cemac (Cameroun, Congo, Gabon, Tchad, RCA et Guinée équatoriale) a exporté vers le Cameroun 139 300 tonnes de marchandises au total, engrangeant 51,6 milliards de FCFA au titre de recettes, selon la même source.

P.N.N

Dans son discours de politique générale le 30 novembre 2023 à l’Assemblée nationale, le Premier ministre (PM), Joseph Dion Ngute, a annoncé que le gouvernement « projette la construction de 550 nouveaux logements dans les villes de Douala et Yaoundé », respective capitale économique et politique. Mais le chef du gouvernement n’a pas indiqué comment cet objectif sera atteint.

Lors de son passage, le 4 décembre 2023, devant la commission des finances et du budget de l’Assemblée nationale, la ministre de l’Habitat et du Développement urbain (Minhdu), Célestine Ketcha Courtès, a indiqué que son département ministériel a prévu de construire 175 logements dans le cadre du projet de construction de 10 000 logements sociaux et équipements sociaux collectifs connexes avec la firme italienne Pizzarotti. On ignore donc, pour l’instant, comment seront construits les 375 autres logements.

Le Cameroun accuse un déficit d’environ 2,5 millions de logements sociaux, d’après les chiffres officiels. Pour réduire ce gap, le pays a lancé en 2009 un programme de construction de 10 000 logements sociaux, couplé à l’aménagement de 50 000 parcelles constructibles, avec une phase pilote de 1675 logements. Le projet a déjà enregistré près de 2000 logements dans les villes de Yaoundé, Douala, Bafoussam, Limbé, Bamenda et Sangmélima.

FN

Le Premier ministre, Joseph Dion Ngute, a signé le 1er décembre un décret fixant les modalités de transfert des fonds et valeurs dévolues à la Caisse des dépôts et consignations (CDEC), et actuellement en dépôt ou consignation auprès des administrations publiques, des établissements et entreprises publics et privés, des professions judiciaires, des personnes physiques et autres personnes morales. Selon le texte, ceux-ci ont un délai de 6 mois à compter de la signature du présent texte, soit jusqu’au 1er juin 2024, pour transférer ces ressources dans les comptes ouverts de la CDEC.

À ce jour, seul Allianz Cameroun a procédé à un transfert effectif des fonds et valeurs dévolus à la CDEC, dans une démarche participative adoptée par la direction générale en vue de la mobilisation des ressources revenant de droit à cette structure publique, dont la mission est de collecter, sécuriser et rentabiliser sur le long terme les ressources généralement « oisives » pour les orienter vers l’accompagnement des politiques publiques. Banque Atlantique Cameroun (BAC), filiale camerounaise de la holding Atlantic Financial Group (AFG) du milliardaire ivoirien Kone Dossongui, a, pour sa part, signé, le 2 novembre 2023, un partenariat pilote avec la CDEC visant à encadrer le transfert et la gestion des fonds et valeurs à elle dévolus.

Le décret du PM vise dont à pousser les autres consignataires à rapidement emboîter le pas aux institutions susmentionnées, notamment les banques, détentrices du plus gros lot des ressources dévolues à la CDEC et à qui il est reproché de bloquer les activités de cette structure publique en raison de leur manque de collaboration. En effet, l’article 7 (1) de ce texte dispose que passé le délai de 6 mois, la CDEC « est habilitée à commander des audits externes ou procéder à des missions de vérification sur pièce et sur place de l’exhaustivité des fonds et/ou valeurs détenus afin de s’assurer de la sincérité des dépôts ».

Sanctions

Les fonds ou valeurs décelés au cours d’une mission de vérification ou d’audit sont transférés dans un délai de 30 jours après mise en demeure, apprend-on. Ainsi, tout transfert de fonds qui intervient après le délai initial de 6 mois et celui édicté après la mission de vérification ou d’audit donne droit au paiement à la CDEC d’un intérêt de retard calculé au taux de facilité de prêt marginal (TPFM) de la Banque des États de l’Afrique centrale (Beac) majoré de deux points ; le TPFM étant le taux appliqué aux banques commerciales lorsqu’elles empruntent de la liquidité auprès de la Banque centrale pour une durée de 24 h.

En cas de non-respect des obligations de transfert, « le directeur général de la CDEC procède au recouvrement des sommes dues par toutes les voies de droit », peut-on lire dans le document. Toutefois, les établissements de crédit et les établissements de microfinance, souvent exposés en termes d’engagements financiers, peuvent établir un échéancier de transfert des fonds et des valeurs suivant des « modalités particulières » établies d’accord partie. Mais le recours aux modalités particulières de transfert s’effectue à l’appréciation du DG de la CDEC, selon le texte.

Lequel indique que les fonds sont transférés par chèque ou par virement, en numéraires ou en titres. Sont ainsi concernés : les comptes à vue, les comptes courants et les comptes d’épargne inactifs (banques) et les comptes en déshérence (assurances). Après leur transfert, la CDEC reverse définitivement ces fonds et/ou valeurs à l’État après 30 ans sans manifestation du bénéficiaire ni se ses ayants droit, au titre de la déchéance trentenaire.

Patricia Ngo Ngouem

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Pour sa 9e édition prévue du 17 au 25 février 2024 à Yaoundé, le Salon international de l’entreprise, de la PME et du partenariat de Yaoundé (Promote) a inscrit dans son programme général la tenue d’un forum baptisé « Grand forum économique de Promote 2024 » (Forep). Il s’agit de l’une des principales innovations de l’édition de 2024, indique William Talehc, le directeur de Promote. Ce forum se tiendra sur deux jours (21-22 février) et sera collé au thème de l’événement : « Secteur privé, évolution et transformation structurelle des économies africaines ».

Dans un contexte d’inflation mondiale marquée par la pandémie de Covid-19 et exacerbée par le conflit russo-ukrainien, ce forum servira de « cadre de rencontres, d’échanges, de réflexion et d’actions, dont l’objectif est de travailler à accélérer les réponses aux fragilités des économies du monde actuel, de l’Afrique et du Cameroun en particulier », indique le cabinet Scope Consulting and Services, maître d’œuvre mandaté pour l’organisation du Forep par la fondation Inter-Progress, structure organisatrice de Promote.

Selon le dossier marketing dont Investir au Cameroun a pu obtenir une copie, 500 participants (entreprises publiques et privées, administrations, porteurs de projets, organismes régionaux et sous-régionaux, banques d’investissement et places financières, partenaires au développement, acteurs économiques, etc.) sont ainsi attendus à ce forum.

Au cours de ces assises, il s’agira de manière spécifique de faire un panorama des faits marquants de l’investissement privé avant et après la Covid-19 dans certains pays d’Afrique subsaharienne, d’analyser les dispositifs et politiques publiques mis en place pour soutenir le secteur privé à résister et amortir les effets des crises mondiales récentes, d’examiner les tendances récentes concernant la réorganisation de la production au niveau mondial en vue de proposer des modèles d’investissement propres à favoriser la transformation structurelle en Afrique.

P.N.N

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Initiative du fonds d’investissement Investisseurs & Partenaires (I&P), de l’AFD, de l’Union européenne et de Gaia Impact Fund, le programme I&P Digital Energy, lancée en 2022 avec un budget de 4 millions d’euros (2,6 milliards de FCFA) pour faciliter l’accès à l’énergie à travers le numérique, vient de révéler les noms des deux premiers bénéficiaires de ses financements. Il s’agit des entreprises ougandaise Innovex et camerounaise Solarly, toutes deux spécialisées dans la fabrication, la distribution et l’installation de solutions d’énergie solaire off-grid.

« Nous sommes fiers d’accompagner ces deux entreprises du secteur de l’énergie. Elles entrent totalement dans le mandat d’I&P Digital Energy, qui vise à soutenir l’intégration des sources d’énergies renouvelables, et à renforcer l’accès à l’énergie sur le continent. Cet ambitieux programme bénéficiera à une douzaine de start-up et PME du secteur de l’énergie opérant en Afrique subsaharienne, et contribuera à accélérer leur croissance et soutenir leur innovation. À terme, il devrait impacter plus de 150 000 personnes. », commente Caty Diokhané, responsable du programme I&P Digital Energy.

Solarly, créée en 2016, est une entreprise fournissant des solutions d’énergie solaire off-grid. Elle a également développé des appareils connectés lui permettant de recueillir les données nécessaires pour surveiller à distance ses installations. I&P Digital Energy soutient cette entreprise dans le renforcement de son réseau de distribution au Cameroun, ainsi que dans l’amélioration de ses appareils connectés.

Selon ses promoteurs, I&P Digital Energy propose du financement d’amorçage avec un montant moyen de 300 000 euros par entreprise (soit 200 millions de FCFA), ainsi que de l’accompagnement stratégique et du renforcement de capacités. À terme, l’initiative devrait générer un effet de levier pour les entreprises financées, leur permettant de se structurer et se formaliser. I&P Digital Energy ambitionne d’accompagner 10 à 15 PME proposant des solutions innovantes d’accès à l’énergie (SHS, nano- réseaux, mini-réseaux, énergie renouvelable à usage productif, smart grid, etc.) à travers toute l’Afrique subsaharienne.

BRM

Ce 6 décembre 2023, Jacques Bonjawo, icône camerounaise et africaine du numérique, donne une conférence dans l’amphi de l’École Centrale Supelec de Paris, à l’occasion de la dédicace de deux livres rédigés et co-rédigés par ses soins : « Intelligence artificielle-une vision pour l’Afrique » et « Mes années dans la Silicon Valley-Ma décennie Microsoft ». À la lumière de ces deux ouvrages, Investir au Cameroun aborde avec lui les enjeux autour de l’intelligence artificielle pour l’Afrique et le Cameroun, en particulier, son appréciation du monde des start-ups dans son pays. Dans cet entretien, l’ancien cadre de Microsoft jette également un regard promoteur sur la Silicon Moutain, sorte de Silicon Valley camerounaise basée à Buea, dans la région du Sud-Ouest, et esquisse un bilan dOcean Innovation Center (OIC), un incubateur de start-ups qu’il a lancé il y a 6 ans dans la cité balnéaire de Kribi.  

Investir au Cameroun : Vous venez de publier deux livres, dont un co-écrit avec Dorian Nogneng et intitulé « Intelligence artificielle-une vision pour l’Afrique ». Que doit-on entendre par intelligence artificielle ?

Jacques Bonjawo : L’intelligence artificielle (IA) est un domaine de l’informatique, qui vise à créer des systèmes capables de réaliser des tâches qui normalement nécessitent l’intelligence humaine. Cela inclut des domaines tels que la reconnaissance vocale, les traductions automatiques, la prise de décision et bien d’autres.

IC : Dans ce livre, vous soutenez que l’intelligence artificielle peut aider à résoudre certains défis majeurs auxquels est confronté le continent noir, notamment dans des domaines stratégiques tels que l’agriculture, la santé, l’éducation et même l’économie. Comment cela peut-il se traduire concrètement ?

JB : En effet ! L’IA peut être utilisée en agriculture pour améliorer les rendements et détecter les maladies des plantes et des animaux. En santé, elle peut aider au diagnostic médical et à la détection précoce des maladies. Dans l’éducation, elle peut personnaliser l’apprentissage et faciliter l’accès à l’éducation en ligne. En économie, elle peut stimuler l’innovation, automatiser les processus et améliorer les décisions basées sur les données.

Au Kenya, une entreprise appelée FarmDrive utilise l’IA pour aider les petits agriculteurs à accéder à des services financiers tels que des prêts. En analysant les données agricoles, comme les rendements des cultures, les conditions météorologiques et les modèles de culture, l’IA de FarmDrive évalue la solvabilité des agriculteurs et fournit des informations aux institutions financières pour les aider à prendre des décisions de prêt éclairées.

IC : Votre livre donne à voir des exemples d’application de l’IA sur le continent, ce qui signifie que l’Afrique n’est pas totalement vierge en matière d’exploitation de l’intelligence artificielle. Cela nous amène à vous demander un bref état des lieux de l’IA en l’Afrique…

JB : L’Afrique connaît en effet une croissance de l’intelligence artificielle. Nous l’avons dit, elle est utilisée notamment pour améliorer les rendements agricoles, le diagnostic médical, l’apprentissage personnalisé et la prise de décision basée sur les données. Des startups, des centres de recherche et des initiatives gouvernementales soutiennent le développement de l’IA en Afrique. Le potentiel d’innovation et de croissance est prometteur.

Par exemple, au Kenya, une entreprise appelée FarmDrive utilise l’IA pour aider les petits agriculteurs à accéder à des services financiers tels que des prêts. En analysant les données agricoles, comme les rendements des cultures, les conditions météorologiques et les modèles de culture, l’IA de FarmDrive évalue la solvabilité des agriculteurs et fournit des informations aux institutions financières pour les aider à prendre des décisions de prêt éclairées. Ceci permet aux agriculteurs d’accéder plus facilement aux financements nécessaires pour développer leurs activités agricoles.

IC : Quels sont les enjeux de l’intelligence artificielle pour un pays comme le Cameroun, où vous avez notamment accompagné ou mis en œuvre des initiatives de télémédecine et d’infrastructures d’incubation des innovations numériques ?

JB : En matière de développement économique, par exemple, l’IA peut stimuler la croissance économique en favorisant l’innovation, la création d’emplois et l’efficacité des entreprises. Dans l’amélioration des services publics, l’IA peut être utilisée pour améliorer les services publics tels que la santé, l’éducation, les transports et la sécurité. En matière de transformation numérique, elle peut accélérer la transformation numérique du pays, en automatisant les processus, en optimisant les ressources et en améliorant l’expérience utilisateur. En ce qui concerne l’inclusion sociale, l’IA peut contribuer à réduire la fracture numérique, en rendant les technologies plus accessibles et en permettant une participation plus large à l’économie numérique.

Les principaux obstacles au déploiement de l’IA au Cameroun et en Afrique en général sont l’infrastructure technologique limitée, l’insuffisance de compétences techniques, des données limitées en quantité et en qualité, les barrières réglementaires, la sensibilisation et la confiance limitées.

Maintenant, en matière de défis et responsabilités, l’adoption de l’IA soulève des questions d’éthique, de confidentialité des données, de sécurité et de responsabilité qui doivent être prises en compte. Ce sont là quelques-uns des enjeux de l’IA pour le Cameroun.

IC : Selon vous, quels sont les principaux obstacles au déploiement de l’IA au Cameroun, en particulier, et en Afrique, en général ?

JB : Les principaux obstacles au déploiement de l’IA au Cameroun et en Afrique en général sont l’infrastructure technologique limitée, l’insuffisance de compétences techniques, des données limitées en quantité et en qualité, les barrières réglementaires, la sensibilisation et la confiance limitées.

IC : Globalement, quels sont les leviers sur lesquels il faut actionner pour lever les écueils au déploiement optimal de l’IA sur le continent ?

JB : Les leviers pour lever les écueils au déploiement optimal de l’IA en Afrique sont la facilitation de l’accès à l’infrastructure technologique, en fournissant fournir une bonne infrastructure internet et des centres de données performants. Dans le domaine de l’éducation et de la formation, il faut investir dans l’éducation des jeunes générations pour développer les compétences en IA. En matière de collaboration et de partenariat, il faut favoriser la collaboration entre gouvernements, entreprises, universités et organisations pour partager les connaissances et les ressources. En ce qui concerne la sensibilisation et la confiance, il faut informer sur les avantages et établir des réglementations pour une utilisation éthique et responsable. En matière d’investissement dans la recherche et le développement, il est question de soutenir la recherche et l’innovation en IA en Afrique.

La Silicon Mountain de Buea est un exemple prometteur de développement technologique au Cameroun. Elle représente un écosystème en pleine croissance avec des startups, des incubateurs et des espaces de coworking. (…) Avec le bon soutien et les investissements appropriés, la Silicon Mountain pourrait jouer un rôle clé dans la transformation numérique du Cameroun.

IC : Le 2e livre, que vous avez écrit cette fois-ci tout seul, est intitulé « Mes années dans la Silicon Valley-Ma décennie Microsoft ». Que recherchez-vous à travers ce livre ?

JB : Je dois d’abord dire que ce n’est ni une autobiographie, encore moins mes mémoires. À travers cet ouvrage, je souhaite simplement transmettre ma passion pour l’innovation technologique et partager mon expérience en ce domaine. Avant mon arrivée chez Microsoft, jamais je n’avais eu la chance de côtoyer des esprits aussi brillants, passionnés et créatifs, qui se révèlent également d’une incroyable productivité. Cette intensité de vie, certes soumise à certaines contraintes, je l’ai trouvée très belle. Bien que je ne me considère pas aussi doué que certains de mes collègues, j’estime avoir tiré le meilleur parti de cet environnement grâce à l’effort soutenu que j’ai dû fournir. C’est cette expérience riche et captivante que je relate avec émotion dans ce livre, dans l’espoir d’inspirer de nouvelles vocations chez les jeunes générations.

IC : Parlant de Silicon Valley, le Cameroun abrite un embryon dans la ville de Buea, dans la région du Sud-Ouest, baptisé Silicon Mountain. Quels commentaires pouvez-vous en faire ?

JB : La Silicon Mountain de Buea est un exemple prometteur de développement technologique au Cameroun. Elle représente un écosystème en pleine croissance avec des startups, des incubateurs et des espaces de coworking. Cela montre le potentiel de la région en matière d’innovation et d’entrepreneuriat. Il est encourageant de voir des initiatives locales soutenir l’émergence de talents et stimuler le secteur technologique. Avec le bon soutien et les investissements appropriés, la Silicon Mountain pourrait jouer un rôle clé dans la transformation numérique du Cameroun.

IC : Nous parlions tout à l’heure de projets que vous avez initiés au Cameroun, notamment dans la ville de Kribi avec le lancement du technopole Ocean Innovation. Quel bilan dressez-vous de cette infrastructure un peu plus de 6 ans après son inauguration ?

JB : Depuis le début, Ocean Innovation Center (OIC) a réussi à soutenir un nombre significatif de startups, qui ont survécu et prospéré après leur sortie de l’incubateur. Je pense notamment à la startup de Marie-Paule Etogo, qui obtint le premier prix chez OIC, de même que celle d’Anna Mafor, qui obtint le prix spécial féminin.

Notre succès peut également être mesuré par la réputation de notre incubateur et son réseau de partenaires et d’experts, qui peuvent apporter un soutien continu aux startups incubées. Nous avons en effet passé un accord explicite de partenariat avec Microsoft dès février 2018, accord encore en vigueur à ce jour.

Je suis très optimiste quant aux start-ups camerounaises et à leur environnement. Le Cameroun regorge de talents et d’innovateurs qui cherchent à résoudre des problèmes locaux et mondiaux grâce à la technologie.

Nous avons également contribué, grâce notamment à notre Forum biennal sur l’innovation technologique, à renforcer l’écosystème entrepreneurial local en favorisant la collaboration, l’innovation et la création d’un environnement favorable aux startups.

Le seul bémol a été la conjoncture économique actuelle, qui n’a pas facilité la levée de fonds pour les startups incubées afin d’amplifier les progrès qui ont été réalisés.

IC : Quel regard portez-vous sur les start-ups camerounaises et leur environnement ?

JB : Je suis très optimiste quant aux start-ups camerounaises et à leur environnement. Le Cameroun regorge de talents et d’innovateurs qui cherchent à résoudre des problèmes locaux et mondiaux grâce à la technologie. L’émergence de la Silicon Mountain à Buea et d’autres initiatives similaires témoigne de cette dynamique. Cependant, il y a encore des défis à relever, tels que l’accès au financement, les infrastructures numériques et les réglementations favorables. Mais, avec le bon soutien du gouvernement, des investisseurs et de la communauté des affaires, les start-ups camerounaises ont un potentiel énorme pour se développer et réussir à l’échelle nationale et internationale.

Entretien avec Brice R. Mbodiam

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Selon le rapport sur les comptes nationaux du 2e trimestre 2023, que vient de publier l’Institut national de la statistique (INS), le niveau d’investissement au Cameroun a progressé de 8,6% entre avril et juin 2023, par rapport au premier trimestre. À en croire l’INS, « cette évolution est soutenue par sa composante privée, qui contribue de 2,6 points à la croissance du PIB au cours de ce trimestre ».

« La dynamique des investissements privés se traduit par la hausse de la demande des produits issus de la fabrication des machines et appareils électriques, du matériel de transport, des meubles, et la forte mobilisation des investissements dans les bâtiments et travaux publics », détaille l’organisme en charge de l’élaboration de la statistique officielle au Cameroun.

Alors que les investissements ont été accélérés dans le secteur privé camerounais au cours de la période sous revue, l’on a plutôt assisté à une chute du niveau d’investissement dans le public. En effet, révèlent les rapporteurs de l’INS, « la composante publique des investissements chute de 21,3%, en liaison avec la forte contraction des dépenses en capital de 41,6% ».

BRM

En moins de trois ans d’activité, la Société nationale des mines (Sonamines), le bras séculier de l’État du Cameroun dans le secteur de la mine solide, a collecté au total 431,15 kg d’or en lingot, dont 212,7 kg de janvier à octobre 2023, selon les données récemment communiquées par le ministre des Mines par intérim, Fuh Calistus Gentry. C’était lors de la présentation du projet de budget de son département ministériel devant la Commission des finances et du budget de l’Assemblée nationale.

Ces recettes minières ont été collectées au titre de l’impôt synthétique minier libératoire et du droit de sortie, depuis la mise en service en 2021 de cette société créée en 2020. L’impôt tire son fondement de l’article 28 de la loi du 14 décembre 2016 portant Code minier qui précise que « l’État prélève un impôt synthétique minier libératoire de 25% de la production brute de chaque site dans le cadre de l’exploitation artisanale semi-mécanisée des substances précieuses et semi-précieuses ».

Ces données montrent une progression dans la collecte de l’or au Cameroun. Ce d’autant plus qu’en moins de trois ans, la société a collecté 55,4% des collectes faites par son prédécesseur le Capam (Cadre d’appui à l’artisanat minier) en 10 ans (entre 2012 et 2021). En effet, selon les chiffres du ministère des Mines, le Capam qui a été repris par la Sonamines a canalisé et collecté pour le compte de l’État environ 778,04 kg d’or fusionné au cours de cette période.

Rappelons que la Sonamines a été créée en décembre 2020 par décret présidentiel en remplacement du Capam avec pour missions d’assurer le développement et la promotion du secteur minier (hors pétrole) au Cameroun. Un secteur dont la contribution dans le PIB du pays reste encore marginale (moins de 1%). Pourtant le Cameroun dispose d’importantes ressources minières. Mais, très peu exploitées.

SG

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La société camerounaise de services informatiques, ST Digital, a annoncé, ce 5 décembre 2023, le lancement de la première plateforme de service cloud basée au Cameroun et opérée par des Camerounais : www.cloudstore.africa. Ce cloudstore permet d’avoir accès à des services comme l’hébergement de sites web, les serveurs virtuels, les noms de domaine, les boites email à partir de serveurs situés au Cameroun et « sans perdre le confort et la performance des solutions grands éditeurs peuvent », précise explique ST Digital.

Selon l’entreprise, le processus d’accès à ces services est, en plus, complètement automatisé depuis la commande jusqu’à la livraison. En plus des cartes bancaires, la plateforme intègre aussi des moyens de paiement tels que le mobile money. Le tout à « des tarifs extrêmement abordables ».

Pour le directeur général de ST Digital, Anthony Same, www.cloudstore.africa est présenté comme une réponse à « la question de la souveraineté des données ». « Le lieu de stockage des données et des applications est un enjeu majeur de souveraineté. En effet, il ne serait pas compréhensible qu’en cas de mésentente diplomatique ou commerciale avec un des acteurs majeurs du numérique, les citoyens camerounais soient privés de leur accès à leurs emails ou à leurs systèmes d’information. Similairement les données des Camerounais stockées dans des juridictions tiers se doivent d’obéir d’abord aux règles de ces juridictions avant d’obéir aux règles nationales », explique ST Digital.

S’il partage cette préoccupation, Désiré Kammogne, directeur en développement chez Wise Host, une entreprise spécialisée dans le développement de logiciels, espère que les problèmes de connectivité ne seront pas un obstacle à la bonne marche de ce cloudstore. Sur ce point, ST Digital rassure : « chez ST Digital nous avons plus de 6 fournisseurs d’accès internet, ce qui nous permet en cas de panne sur un des réseaux de basculer sur l’autre. Similairement, d’un point de vue contractuel, nos clients peuvent conserver leurs accords avec leurs opérateurs historiques et migrer vers le cloud en toute transparence et en toute flexibilité », avait expliqué Anthony Same dans un entretien accordé à Investir au Cameroun en 2021.

Créée en avril 2017, ST Digital est aujourd’hui présente dans sept pays en Afrique (Cameroun, Gabon, Congo, Côte d’Ivoire, Togo, Benin et RDC). Basée à Douala au Cameroun, l’entreprise propose en plus du cloud, des services de conseil en transformation digitale, de services d’intégrations, de formation, de développement d’application et de cybersécurité.

Sandrine Gaingne

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Sur un budget prévisionnel de 20,28 milliards de FCFA en 2024, le ministère des Domaines, du Cadastre et des Affaires foncières (Mindcaf) prévoit de consacrer 9,5 milliards de FCFA pour le paiement des loyers des logements administratifs à usage de bureaux ou d’habitations pour les agents publics, dont 500 millions de FCFA à la Société immobilière du Cameroun (Sic). Ce montant reste le même que celui de 2023 (50% du budget) et représente 45% du budget global du Mindcaf en 2024. Jusqu’ici, ces charges étaient en hausse constante. Selon les lois de règlement, elles sont par exemple passées de 5,5 milliards de FCFA en 2017 à 5,1 milliards en 2018, puis à 6,5 milliards en 2019.

En 2020, un rapport du ministère des Finances (Minfi) a révélé que l’État paye des loyers qui sont soit inoccupés, bien que fonctionnels, soit carrément fictifs. Près de 170 cas du genre avaient été recensés pour un préjudice financier global estimé à 206 milliards de FCFA, selon le ministère des Finances. Selon le rapport, l’État perdrait en moyenne 4 milliards de FCFA chaque année à payer des loyers sans contrats de bail, pour des bâtiments déjà en ruine ou n’ayant aucune commune mesure avec la valeur de l’immeuble concerné.

Afin de réduire cette gabegie, une mission interministérielle, constituée du Minfi, du Mindcaf, ministère de la Défense et de la sic, avaient engagé des descentes sur le terrain afin de vérifier l’occupation effective des logements administratifs. Jusqu’à ce jour, on ignore ce qui en est ressorti. Mais force est de constater que les charges locatives ont continué d’augmenter depuis lors avant la stagnation observée dans les prévisions entre 2023 et 2024.

Lors de son passage, le 3 décembre 2023, devant les membres de la commission de finances et du budget de l’Assemblée nationale, le Mindcaf, Henri Eyebe Ayissi (photo), a indiqué qu’à fin octobre 2023, le taux engagement global du budget de son ministère (18 milliards de FCFA) se situe à 82,42%, soit 86,70 pour le budget d’investissement public (700 millions de FCFA) et 78,14% pour le budget de fonctionnement (17,3 milliards de FCFA).

Frédéric Nonos

Le ministère des Petites et moyennes entreprises, de l’Economie sociale et de l’Artisanat (Minpmeesa) prévoit un investissement de plus de 2,9 milliards pour promouvoir l’entrepreneuriat en 2024 au Cameroun. Cette enveloppe représente 25% du budget 2024 sollicité par le Minpmeesa et qui s’élève à 11,750 milliards de FCFA, a déclaré le patron de ce département ministériel, Achille Bassilekin III, devant la Commission des finances et du budget de l’Assemblée nationale le 3 novembre dernier. Selon le membre du gouvernement, ces ressources vont permettre de financer son programme 043 « Promotion de l’entrepreneuriat », dont l’objectif permet d’accroître le nombre de PMEESA viables.

Ce programme vise la diffusion de la culture entrepreneuriale à travers l’apprentissage de l’entrepreneuriat dans les lycées, collèges, universités et grandes écoles, en passant par la mise en place des facilités à la création des entreprises, des unités de l’économie sociale et des unités artisanales, jusqu’aux facilitations permettant d’assurer leur pérennisation. Il couvre également les aspects de la migration des unités de production informelle (UPI) vers le secteur formel.

Le Minpmeesa se propose en 2024, avec cette enveloppe, d’organiser un colloque international sur l’éducation entrepreneuriale au Cameroun en mars 2024 pour favoriser l’auto-emploi. Il est aussi question d’octroyer des agréments et des subventions aux structures d’incubation (publiques et privées), de poursuivre le développement de programmes spéciaux en faveur des entrepreneurs des régions sinistrées par les crises (Nord-Ouest, Sud-Ouest et Extrême-Nord), de renforcer le développement de l’économie sociale à travers la poursuite de l’organisation des marchés coopératifs, d’accélérer la mise sur pied d’un dispositif d’encadrement des artisans et de déployer l’application d’enregistrement des artisans dans les régions, entre autres.

À noter que le portefeuille du Minpmeesa pour l’exercice 2024 comporte trois programmes. Outre le programme 043, il y a également le programme 044 relatif à la transformation et la modernisation des unités de production et le programme 167 relatif à la gouvernance et à l’appui institutionnel au sous-secteur des PMEESA qui est doté de plus de 5,360 millions de FCFA, soit 46% du budget sollicité.

P.N.N

D’après une note signée, le 4 décembre 2023, par le ministre des Travaux publics (Mintp), Emmanuel Nganou Djoumessi, la construction d’un pont et ses accès sur le fleuve Nyong à Malombo dans l’arrondissement de Makak, département du Nyong et Kelle (région du Centre), vient d’être attribuée à la China First Highway Engineering Co (CFHEC), au terme d’un appel d’offres international. Les travaux s’étendront sur une durée de 36 mois et seront financés à 8,626 milliards de FCFA TTC par le budget d’investissement public du ministère des Travaux publics.

Il s’agira de construire un pont mixte bipoutre en acier-béton d’une longueur de 160 m, une chaussée de deux voies de 3,5 m chacune et deux trottoirs d’un m chacun, situés de part et d’autre. Mais avant, il faudra réaliser les études d’impact environnementale et sociale y compris le plan de gestion environnemental et social (PGES) et les études d’exécution. Il faut dire que les études de projet de ce pont ont été réalisées en 2007 par le bureau d’études techniques ECTA BTP. C’est-à-dire, il y a 16 ans.

Selon le ministère des Travaux publics, le budget du projet est de 10, 978 milliards de FCFA TTC. Ce qui suppose que le reste devrait être dédié à la mission de contrôle dont l’identité n’a pas encore été dévoilée. 

La construction de ce pont vise à sécuriser et pérenniser la traversée du fleuve Nyong à Malombo, où plusieurs personnes ont perdu la vie ces dernières années. À ce jour, deux pirogues à moteur d’une capacité de 12 à 15 personnes, acquises par le Mintp, assurent la traversée des populations et des biens en remplacement du bac endommagé. Le projet devrait donc améliorer la fluidité de la circulation afin d’accroitre la compétitivité de la chaîne de transport dans le département du Nyong et Kellé, et entre ce département et ceux limitrophes du Mfoundi, la Sanaga-Maritime, du Nkam et du Wouri.

Frédéric Nonos

27-07-2022-Makak : le projet de construction d’un pont sur le Nyong, en dormition depuis 15 ans, ressuscité

Au cours de la période 2019-2022, les 10 autres pays de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (le Congo, la RDC, la RCA, l’Angola, le Burundi, le Rwanda, la Guinée équatoriale, Sao Tomé-et-Principe, le Gabon et le Tchad), regroupement communautaire à 11 États auquel appartient également le Cameroun, n’ont capté que 6,3% des exportations camerounaises. Contre respectivement 10% et environ 35% pour l’ensemble du continent noir et les pays de l’Union européenne (UE), révèle le rapport 2022 sur la compétitivité de l’économie camerounaise, publié par le Comité de compétitivité, organe spécialisé du ministère de l’Économie.

« Le Cameroun devrait s’efforcer de générer (en stimulant les marchés régionaux) avec les pays voisins, un dynamisme qui servira de tremplin à une participation plus active sur les marchés mondiaux, notamment avec l’avènement de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf) », suggère le rapport du Comité de compétitivité. Cependant, en dépit de la faiblesse des échanges entre les pays de la CEEAC et le Cameroun, révèle le rapport, un certain nombre de produits en provenance du Cameroun sont très prisés dans cet espace communautaire, et sont donc « fortement demandés », indique le Comité de compétitivité.

Il s’agit principalement « du zinc et des ouvrages en zinc, qui pèsent en moyenne 36% de la demande d’importation de la CEEAC », tandis que « le cacao et ses préparations pèsent en moyenne 30% de cette demande ». À côté de ces produits très demandés, mais dont d’autres pays fournissent visiblement des cargaisons plus importantes que celles venant du Cameroun, l’on retrouve, selon le Comité de compétitivité, des produits camerounais qui « dominent les marchés de la CEEAC ».

Tarifs douaniers préférentiels

Parmi ces produits, l’on retrouve principalement les savons (c’est aussi le seul produit dont le Cameroun fournit plus de 1% de la demande d’importation à l’échelle africaine) et les autres préparations pour lessive, qui représentent 13% de la demande d’importation des pays de la CEEAC ; les préparations de légumes et les fruits, qui pèsent 10% de la demande d’importation ; le bois, le charbon et les ouvrages en bois (environ 7,5% de la demande). Sur cette liste du Comité de compétitivité, l’on retrouve également les préparations à base de céréales, de farine, d’amidon, de féculents et de lait ; les pâtisseries (environ 4% de la demande) ; puis les racines et tubercules (environ 3,7% de la demande d’importation).

Pour rappel, afin de booster les échanges intra-communautaires, la CEEAC a mis en place un régime tarifaire préférentiel, qui permet aux entreprises fabriquant des produits faits d’au moins 40% de matières premières locales d’accéder aux territoires de cet espace communautaire à 11 États en franchise de douane (la RDC rechigne à appliquer cette règlementation en ce qui concerne les savons et huiles végétales en provenance du Cameroun, NDLR).

À la faveur de ce dispositif d’incitation, 23 entreprises camerounaises ont reçu, en 2016, des agréments leur autorisant d’exporter en franchise de douane vers les pays de la CEEAC, pas moins de 168 produits. À ce jour, apprend-on de bonnes sources, ce sont 36 entreprises installées au Cameroun qui peuvent exporter en franchise de douane 249 produits vers les 10 autres pays de la CEEAC.

Brice R. Mbodiam

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Pour l’année 2024, le ministre des Travaux publics, Emmanuel Nganou Djoumessi, sollicite un budget prévisionnel de 569,1 milliards de FCFA contre 491,4 milliards de FCFA l’année précédente. Dans ce projet de budget, le membre du gouvernement compte affecter la somme de 508,7 milliards de FCFA à l’investissement. Ce qui consacre une hausse de 76,2 milliards de FCFA (+18%) par rapport aux 432,5 milliards de FCFA de 2023. Cette augmentation est portée d’après le membre du gouvernement par les ressources extérieures qui se situent à 290,6 milliards de FCFA, en hausse de 12%, et les ressources intérieures qui plafonnent à 218,1 milliards de FCFA, en hausse de 27% en glissement annuel.

Ce budget au cas où il est adopté par le parlement permettra de poursuivre les travaux routiers en cours, puis, construire et réhabiliter de nouvelles routes. Les projets qui devraient démarrer en 2024 d’après le ministère des Travaux publics sont entre autres, la voie express Lolabe (Port de Kribi)-Campo (39 km), la route Bangem-Nguti (65 km), la voie de contournement de la ville de Batouri, le pont sur le fleuve Ntem entre Rio Campo en Guinée équatoriale et Campo au Cameroun…

« Au terme de l’année 2024, il est notamment attendu la livraison de 869,8 km de nouvelles routes bitumées, 869,23 ml d’ouvrages de grande portée construits, 22,98 km de routes bitumées réhabilitées, 720 ml d’ouvrages d’art de grandes portées réhabilités, 504 km de routes bitumées entretenues et 2561,32 km de routes en terre entretenues », explique le ministre des Travaux publics.

À côté de cette enveloppe dédiée à l’investissement, 60,4 milliards de FCFA du budget sollicité par le ministre des Travaux publics pour l’année 2024 devraient être consacrés au fonctionnement avec 45 milliards de FCFA destinés au Fond routier et 15,4 milliards de FCFA pour les dépenses courantes.

Les travaux à engager grâce à ce budget devraient permettre d’accroitre le linéaire routier du Cameroun qui est aujourd’hui de 121 873,93 km contre 55 000 km en 2010, soit un accroissement de plus de 121% en 13 ans.

SG

Selon le ministre de l’Élevage, des Pêches et des Industries animales (Minepia), Dr Taïga, 197 680 tonnes de viande ont été produites au Cameroun entre janvier et août 2023. Cette quantité a augmenté de 7% par rapport à la même période en 2022, où la production était estimée à 184 926 tonnes, peut-on lire dans l’exposé fait par le Minepia devant les membres de la Commission des finances et du budget de l’Assemblée nationale en novembre dernier, et dont Investir au Cameroun a obtenu une copie.

Avec une production de 80 791 tonnes sur la période sous revue, l’élevage bovin a surclassé la volaille (42 369 tonnes) en matière de production carnée au Cameroun. La production est suivie de la viande porcine (31 755 tonnes), la viande caprine (24 936 tonnes) et la viande ovine (17 829 tonnes), détaille le membre du gouvernement.

Cette performance traduit l’embellie dans la filière locale de la viande bovine, dont la production devient de plus en plus importante au fil des années. Par exemple, au cours de l’année 2021, le Cameroun a produit environ 270 000 tonnes de viande, dont près de 125 000 tonnes de viande bovine (46%) contre 52,6 tonnes de viande de volaille (19%). Cette quantité a augmenté de 14% en comparaison à celle de l’année 2020. Par ailleurs, il est à noter que la production de viande bovine par trimestre en 2021 demeure supérieure à celle de 2020, le pic de production en 2021 ayant été enregistré au quatrième trimestre. Ces chiffres sont révélés dans la note annuelle du sous-secteur élevage, pêches et industries animales pour l’année 2021, publiée par l’Institut national de la statistique (INS).

Pour doper la production, le Minepia envisage la construction d’un abattoir industriel de bovins à Douala (Littoral) et un autre à Bamenda (Nord-Ouest). Un abattoir du genre existe déjà à Yaoundé (Centre) et une infrastructure similaire a été mise en service à Ngaoundéré dans l’Adamaoua, premier bassin d’élevage du Cameroun. L’ambition, à terme, est de doter le pays d’une chaîne d’abattage industrielle pour augmenter la production du pays en viande.

Patricia Ngo Ngouem

Après le dépôt par le gouvernement, le 30 novembre 2023, du projet de loi de finances 2024 de l’État du Cameroun à l’Assemblée nationale, le Parti camerounais pour la réconciliation nationale (PCRN) du député de l’opposition Cabral Libii, a déposé ses propositions d’amendements au secrétaire général de la chambre basse du Parlement le 3 décembre 2023. Dans ce document de 20 pages, les députés du PCRN font des propositions beaucoup plus ambitieuses que celle du gouvernement, en matière de développement des secteurs des énergies renouvelables, de l’adduction d’eau potable, de l’élevage et de la pêche.

Dans le détail, alors que le projet de loi du gouvernement propose une exonération, sur une durée de 24 mois à compter du 1er janvier 2024, des droits de douane de tous les équipements et matériels importés en rapport avec ces secteurs d’activités, le PCRN, lui, suggère une exonération sur une période de 5 ans. « La durée d’application (24 mois seulement) des mesures (…) proposées par le gouvernement pourrait s’avérer inefficaces pour assurer un changement de paradigme chez les populations et influer sur les choix d’investissement des commerçants, ou même permettre la naissance d’une véritable industrie verte, à l’ère de la transition énergétique et de la promotion du localisme (cycles de production courts) susceptible, dans le cas de la pisciculture, réduire substantiellement les importations de poissons coûteuses en devises. Même si l’on peut subodorer que ces incitations visent des opérateurs ciblés d’avance, cela ne peut se justifier au vu des résultats mitigés des agropoles (programme de financement gouvernemental visant l’augmentation de la production locale pour réduire les importations, NDLR) depuis 2012, ainsi que des conventions API (agence de promotion des investissements, NDLR) portant sur ces secteurs », justifie le PRCN dans le document signé par Cabral Libii.

Et le PCRN de poursuivre : « plutôt que d’afficher des objectifs court-termistes, et donc peu ambitieux, le gouvernement gagnerait à aller vers une véritable stratégie de moyen terme pour encourager l’implantation d’une myriade de petites et moyennes fermes aquacoles disséminées sur le territoire. Ce n’est qu’ainsi que nous pouvons espérer réaliser les objectifs de politiques publiques contenues dans la SND30 (Stratégie nationale de développement 2020-2030, NDLR), le programme de réformes économiques sous-régional et la politique monétaire conduit par la Beac, dont l’objectif converge vers le rééquilibrage de nos comptes extérieurs et la réduction du gaspillage de nos ressources d’exportations pour favoriser l’investissement ».

Droit de sortie « confiscatoire » sur les grumes

Dans sa démarche d’amendement du projet soumis à la sanction du Parlement par le gouvernement, le PCRN propose également un relèvement plus important du droit de sortie des grumes. Alors que le gouvernement projette une augmentation de cette taxe, passant de 60% en 2023 à 75% en 2024, le parti de Cabral Libii, souhaite voir la taxe passer à un « taux de sortie confiscatoire de 100% de la valeur FOB de l’essence, applicable aux bois en grume des quatorze essences prévues à l’annexe du décret numéro 99/781/PM du 13 octobre 1999 ». De même, ce parti de l’opposition camerounaise propose 75%, s’agissant du « taux du droit de sortie applicable aux bois en grume des essences de promotion, dont l’exportation est autorisée par l’annexe II du décret (…) précité ».

En appui de sa proposition, le PCRN fait remarquer que « contrairement aux pays voisins, le Cameroun peine à appliquer la mesure Cemac (interdiction des exportations des grumes, dont l’entrée en vigueur est désormais renvoyée sine die, NDLR), encourageant de facto la poursuite de l’exploitation anarchique de nos forêts. (…) Le taux de 60% applicable à l’entrée des bois en grume dans les points francs (proposition contenue dans le projet du gouvernement, NDLR) industriels est une manière de poursuivre l’exportation des bois en grume chez les plus gros exploitants, dont les parcs de chargement dans les ports (Douala et Kribi) constituent des points francs. Il doit être purement et simplement supprimé ».

Le Parlement, une chambre d’enregistrement…

Au sujet de la proposition du gouvernement de soumettre certains produits importés au droit d’accises dès janvier 2024, à l’effet de promouvoir l’import-substitution, le PCRN, lui, suggère d’allonger la liste proposée. En plus des produits à base de céréales et autres préparations alimentaires obtenus à base de flocons de céréales, des huiles raffinées importées, des fèves de cacao, des meubles en bois et en plastique pour bureaux et cuisines, le parti de Cabral Libii ajoute des produits tels que les marques de chocolat de luxe, les biscuits et gâteaux industriels, les confiseries et produits gélifiés, les boissons lactées (non compris les laits infantiles) ou au chocolat, les charcuteries industrielles, le papier hygiénique, les serviettes hygiéniques, les couches jetables, les mouchoirs de table et de poche.

« Le projet du gouvernement ne va pas assez loin, et de nombreux produits importés ignorés par le texte constituent des menaces, à terme, pour la santé publique, en même temps qu’ils viennent concurrencer une production artisanale voire industrielle de bien meilleure qualité, puisque l’usage industriel des nanoparticules (50 000 fois plus petites qu’un cheveu) et d’oligo-éléments est encore très faible. Les consommateurs camerounais sont donc bien plus exposés par les biens importés. Il ne s’agit pas d’interdire totalement le marché local aux produits étrangers, mais de veiller sur la qualité de ce qui vient, de manière contingente, dans l’assiette du Camerounais et de générer des ressources susceptibles, à terme, de s’orienter et de se spécialiser dans le biologique », soutient le PCRN.

Après la transmission de ces amendements, le principal défi du PCRN sera de faire passer ses propositions au sein d’une chambre ou le RDPC, le parti au pouvoir, compte 152 députés sur 180, et considérée comme une chambre d’enregistrement des propositions de l’exécutif. En effet, depuis des décennies, non seulement les projets de loi de finances du gouvernement passent généralement devant les députés comme une lettre à la poste, malgré des débats souvent houleux, mais aussi, aucun parti de l’opposition n’a pratiquement jamais réussi à faire passer le moindre amendement sur un texte venant de l’exécutif.

Brice R. Mbodiam

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Au Cameroun, l’entrée en production de la mine de fer de Lobé à Kribi, dans le Sud du pays, est « prévue en 2025 ». C’est ce qu’a annoncé le ministre par intérim des Mines, de l’Industrie et du Développement technologique (Minmidt), Fuh Calistus Gentry, devant la Commission des finances et du budget de l’Assemblée nationale le 3 décembre dernier. « D’ici quelques semaines, 80% des équipements déjà embarqués en Chine seront arrivés au Cameroun. Une mission de suivi se rendra en Chine en décembre 2023 », a-t-il déclaré. Selon le membre du gouvernement, 129 titres fonciers de la zone d’emprise du projet ont été annulés par le ministère des Domaines, du Cadastre et des Affaires foncières (Mindcaf). Sont attendus : le décret d’indemnisation des populations impactées et l’arrêté d’occupation temporaire, a-t-il dit.

Sur le terrain, le Minmidt a affirmé que les travaux d’ouverture des voies d’accès au site ont débuté. À ce titre, 16 kilomètres sur 20 kilomètres de route entre le site du projet et le Port de Kribi ont déjà été aménagés, apprend-on. Les plus grosses infrastructures à mettre en place restent toutefois attendues. Mais la Société nationale des mines (Sonamines) assure que « la pose de la première pierre de la construction de la mine, de la centrale d’enrichissement et de l’infrastructure de transport est programmée en début décembre 2023 ».

Selon la Sonamines, le projet a la capacité de soutenir une exploitation sur 25 ans, produisant annuellement 10 millions de tonnes de minerai de fer brut pour 4 millions de tonnes de concentré « à exploiter en fonction de la demande sur le marché ». La vente de cette production devrait procurer à l’État des revenus annuels de 22,9 milliards de FCFA, dont 4,9 milliards de FCFA destinés aux communautés locales. La société Sinosteel Cam SA, filiale du géant minier chinois Sinosteel Corporation, a décroché le permis d’exploitation de ce projet minier doté d’un potentiel de 632 820 millions de tonnes de fer, dont 33,3% sont exploitables.

P.N.N

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Dans son rapport sur les comptes nationaux au 2e trimestre 2023, l’Institut national de la statistique (INS) annonce un accroissement de 2,8% de la consommation finale au Cameroun, avec une contribution de 2,4 points au PIB du pays. Cette progression survient dans un contexte d’augmentation soutenue des pressions inflationnistes, qui ont atteint 8% au cours du premier semestre 2023, soit plus de deux fois le seuil de 3% toléré dans la zone Cemac (Cameroun, Congo, Gabon, Tchad, RCA et Guinée équatoriale).

« Cette amélioration est à attribuer à ses deux composantes. La composante privée évolue de 2,7% et affiche 2,0 points de contribution, alors que sa composante publique (3%) contribue faiblement de 0,3 point à la croissance. La croissance de la consommation finale est soutenue par une forte demande des services, notamment les services de télécommunication, les services immobiliers, les services d’hébergement et de restauration et les services de transport. La hausse de la demande des biens tels que les produits de l’industrie chimique, de l’industrie du textile et des autres produits manufacturiers y contribue également », détaille le rapport de l’INS.

L’organisme en charge de l’élaboration de la statistique appliquée au Cameroun note cependant qu’au cours de la même période, « la dynamique de la consommation finale (…) a été ralentie par la contraction de la demande des produits issus de la fabrication des meubles, de la sylviculture et exploitation forestière, de la fabrication des boissons et des autres produits agroalimentaires ».

BRM

Ce 4 décembre 2023 s’ouvrent à Douala, la capitale économique camerounaise, les rencontres économiques marocaines au Cameroun. « Cette importante mission vise le renforcement des échanges commerciaux entre les deux pays, d’une part, et le développement d’un partenariat gagnant-gagnant, basé sur les complémentarités entre les sociétés marocaines et leurs homologues camerounaises, d’autre part », indique la Chambre de commerce, de l’industrie, des mines et de l’artisanat (Ccima) du Cameroun dans une invitation adressée le 30 novembre 2023 aux opérateurs économiques.

Organisée par l’Agence marocaine de développement des investissements et des exportations (Amdie), cette mission économique débute par la visite par la délégation marocaine des entreprises camerounaises opérant dans la distribution des produits alimentaires, selon le programme de l’Amdie. La journée du 5 décembre est consacrée à un symposium sur le thème : « les perspectives d’échanges et de partenariat entre le Maroc et le Cameroun ».

Les rencontres B to B entre opérateurs économiques du Cameroun et du Maroc se dérouleront les 5 et 6 décembre 2023, selon les précisions d’une source interne à la Ccima. Cinq entreprises marocaines opérant principalement dans l’agroalimentaire et la valorisation des produits de la pêche sont annoncées à ces rencontres.

BRM  

Depuis le 1er décembre 2023, le Cameroun (à l’exception des trois régions septentrionales et de la région de l’Est) vit au rythme des délestages, dont la durée dépasse les six heures par rotation. Selon Eneo, le distributeur exclusif de l’électricité dans le pays, cette situation est la conséquence « de la mise à l’arrêt complet de deux ouvrages majeurs dans le système électrique du pays ». Il s’agit des centrales à gaz de Kribi (KPDC, 216 MW) et à fuel lourd de Dibamba (DPDC, 88 MW). Contrôlées par le producteur indépendant d’électricité Globeleq (56% contre 44% pour l’État du Cameroun), ces infrastructures de production représentent près de 20% des capacités installées du pays, chiffrées actuellement à 1562 MW.

Pour justifier cette décision, Frédéric Mvondo, le directeur général de Globeleq Cameroun, évoque, dans des courriers envoyés notamment au ministère de l’Eau et de l’Énergie (Minee), le « risque opérationnel » lié à la poursuite de la production « sans capacité d’assurer sereinement » le programme de maintenance des centrales. Et ce dernier ne cache pas que cette situation est due aux arriérés de paiement accumulés par son client Eneo. À fin novembre 2023, Globeleq chiffre les impayés d’Eneo à 107,7 milliards de FCFA, soit 88 milliards dus à KPDC et 19,7 milliards à DPDC. 

Pendant la première semaine de novembre 2023, Globeleq avait déjà mis ses ouvrages de production à l’arrêt pour les mêmes raisons. À la suite du règlement de la facture du mois d’octobre (8,2 milliards de FCFA) et de la promesse de mettre en place « des solutions d’urgence de nature à réduire de façon significative les arriérés de paiement accumulés par Eneo », le producteur indépendant d’électricité avait relancé ses groupes. L’une des « solutions d’urgence » évoquées par Globeleq, apprend-on, consiste en « la structuration d’une opération de monétisation » d’une partie de la dette de l’État vis-à-vis d’Eneo, afin de permettre à la filiale du fonds d’investissement britannique Actis de régler à son tour une partie de son ardoise.

Divergences entre Eneo et l’État

Selon les informations d’Investir au Cameroun, il est question de mobiliser précisément 40 milliards de FCFA. Mais, chez Gobleleq, on affirme qu’« aucun élément concret sur le montant et le calendrier de l’opération de monétisation n’est arrêté ». Une incertitude qui a aussi pesé dans la prise de la décision d’arrêt des centrales. Aujourd’hui, le producteur indépendant d’électricité conditionne la remise en service des ouvrages par la finalisation de cette opération et le paiement par Eneo de sa facture mensuelle de 8,2 milliards de FCFA, pour le compte du mois de novembre 2023.

Pour boucler l’opération de monétisation, l’État et Eneo doivent notamment s’entendre sur son financement. La filiale d’Actis, qui supportait jusqu’ici ces charges, représentant entre 7 et 8% de la somme à mobiliser, refuse désormais de le faire. « Vous trouvez normal que nous payions des pénalités lorsque nous accumulons des arriérés vis-à-vis des producteurs indépendants d’électricité, et que lorsque l’État doit mobiliser ce qu’il nous doit, ce soit encore nous qui financions cette opération? », s’interroge un membre du top management d’Eneo. Et d’ajouter : « nous avons décidé de ne plus supporter cette charge, même partiellement ! »

Bien que logique et légitime, l’électricien pourra-t-il tenir cette position indéfiniment ? Il faut dire qu’en raison des contrats signés avec KPDC et DPDC, malgré l’arrêt des centrales, Eneo est tenu de continuer de payer le tarif à concurrence de la capacité réputée disponible des ouvrages au moment de la suspension. En d’autres termes, Globeleq va continuer d’émettre des factures, même si ses groupes sont à l’arrêt, augmentant davantage les arriérés d’Eneo envers le producteur indépendant d’électricité.

Aboudi Ottou

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Dans un communiqué signé le 1er décembre 2023, le directeur général des douanes, Edwin Fongod Nuvaga, annonce la mise en service dès le 1er janvier 2024, d’une application mobile de contrôle non intrusif des passagers, nommée Douane Cmr en français ou Customs Cmr en anglais, téléchargeable sur Google Play et App Store. Selon la douane, la nouvelle application sera déployée et mise en service en remplacement des formulaires papier distribués aux voyageurs par des compagnies aériennes.

La douane invite tous les passagers à destination du Cameroun à procéder sans délai, au téléchargement de cette application, à partir de laquelle ils valideront et soumettront désormais et systématiquement leurs déclarations, via un formulaire sous forme de questionnaire électronique à remplir avant leur débarquement dans les aéroports du Cameroun.

Ils devront renseigner dans ce formulaire le numéro de voyage, identité du passager, numéro de passeport, marchandises ou bagages transportés, devises et toute autre information pertinente. D’après la douane, le stockage desdites déclarations dans leurs téléphones va générer un numéro de référence sous forme de code QR qui sera scanné à distance par les agents de douane au débarquement aux fins de contrôles. 

D’après la douane, ce nouveau service gratuit rentre dans le cadre de la facilitation des échanges, de la simplification et de la dématérialisation des procédures douanières. Il contribue à la célérité des opérations de dédouanement et à la lutte contre les fraudes.

FN

Ce 1er décembre 2023 à Douala, la capitale économique du Cameroun, un comité dédié a choisi la dénomination du tout premier indice boursier de la Bourse des valeurs mobilières de l’Afrique centrale (Bvmac), le marché financier unifié des pays de la Cemac (Cameroun, Congo, Gabon, Tchad, RCa et Guinée équatoriale). Le comité a jeté son dévolu sur la dénomination Bvmac All Share Index, en abrégé Bvmac ASI, apprend-on de sources autorisées.

Pour obtenir cette dénomination, la Bvmac a lancé, du 22 au 27 novembre 2023, un challenge en direction des ressortissants de tous les pays de zone la Cemac. Ce sont les propositions faites dans le cadre de ce concours assorti « de multiples lots », qui ont permis au comité susmentionné de retenir la dénomination finale.

Indicateur clé de suivi et de détermination de la performance d’un marché financier, l’indice est, pour le directeur général de la Bvmac, le Camerounais Louis Banga Ntolo, un élément incontournable pour la visibilité du marché financier de la Cemac. « Le marché de la sous-région n’est pas visible à l’international, tout simplement parce que nous manquons d’un indicateur, qui est l’indicateur par lequel on présente les marchés boursiers dans le monde, c’est-à-dire l’indice », soutenait-il il y a encore quelques mois.

Avec la création de son premier indice composite, la Bvmac franchit une étape importante dans le cadre du processus de redynamisation du marché unifié de la Cemac. Cette redynamisation devrait s’intensifier au cours de l’année 2024, avec l’entrée en bourse de la première vague de la vingtaine d’entreprises publiques proposées par les États membres.

BRM

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Après plus de 30 jours de retard, conformément à la règlementation qui lui impose de déposer à l’Assemblée nationale le projet de loi de finances de l’État 15 jours avant l’ouverture de la session budgétaire (elle a démarré le 10 novembre 2023), le gouvernement a finalement déposé à l’Assemblée nationale, le 30 novembre, le projet de loi de finances 2024 de l’État du Cameroun. Selon le projet que se prépare à défendre le ministre des Finances devant les députés, pour l’année 2024, le gouvernement propose une enveloppe budgétaire équilibrée en recettes et dépenses à 6 740,1 milliards de FCFA, en hausse de 13,2 milliards de FCFA (0,2%) par rapport à l’exercice 2023. Sur cette enveloppe, 6 679,5 milliards de FCFA représentent le budget général, qui est en hausse de 37 milliards de FCFA (+0,6%) sur un an, tandis que le budget des comptes d’affectation spéciale, réduit de 23,8 milliards (-28,2%) par rapport à 2023, se chiffre quant à lui à 60,6 milliards de FCFA.

Pour réaliser ce budget, en dépit des recettes pétrolières annoncées en baisse de 32,3 milliards de FCFA en 2024, en raison de « la baisse du cours mondial du baril », le gouvernement entend collecter des recettes internes d’un montant total de 5 190 milliards de FCFA, soit 409,6 milliards de FCFA (+8,6%) de plus que les prévisions de l’année 2023. Sur cette enveloppe, les recettes fiscales représentent à elles seules 4 168,1 milliards de FCFA, contre 3 815,7 milliards de FCFA en 2023. Ce qui révèle une augmentation de 352,4 milliards de FCFA sur les deux périodes. Mais, ces recettes internes seront insuffisantes pour couvrir l’ensemble des besoins de l’État. Aussi, pour compléter l’enveloppe des recettes et autres dons, le gouvernement fera-t-il recours à l’endettement, aussi bien auprès des partenaires financiers internationaux que nationaux.

Auprès de ces partenaires, le gouvernement camerounais se propose de mobiliser une enveloppe de 1 577,3 milliards de FCFA au cours de l’année 2024. Le gros de l’enveloppe sera mobilisé au moyen des tirages extérieurs sur les prêts projets, pour un montant de 907,2 milliards de FCFA. Dans le même temps, 375 milliards de FCFA au maximum devraient être levés sur le marché sous-régional des titres publics ou le marché financier sous-régional, contre 139 milliards de FCFA à lever auprès des banques locales, et 151,9 milliards de FCFA d’appuis budgétaires attendus des bailleurs de fonds, dans le cadre du programme économique et financier avec le Fonds monétaire international (FMI)…

320 milliards de FCFA d’intérêts à payer sur la dette

L’enveloppe cumulée des recettes et des emprunts permet au gouvernement camerounais de projeter, en 2024, des dépenses globales sur le budget général (hors remboursement de la dette publique) d’un montant de 5 227,3 milliards de FCFA, pour assurer le fonctionnement de l’État. Cette enveloppe est en hausse de 308,7 milliards de FCFA (+6,3%) par rapport à 2023. Parmi les dépenses les plus importantes, l’on retrouve le traitement des personnels de l’État qui va engloutir 1 428,3 milliards de FCFA, contre 1 003,3 milliards de FCFA pour l’achat des biens et services, 320,1 milliards de FCFA pour le paiement des intérêts sur la dette du pays, et un peu plus de 1 003 milliards de FCFA pour les transferts et autres subventions.

Le budget d’investissement public (BIP), quant à lui, est projeté à 1 652 milliards de FCFA au cours de l’année 2024, représentant 31,6% de l’enveloppe budgétaire globale du pays, précise le gouvernement, qui est souvent accusé de sacrifier l’investissement à l’autel du fonctionnement d’un État réputé de plus en plus budgétivore. En rapport avec la richesse nationale attendue en 2024, le BIP proposé par le gouvernement représente 4,7%, en hausse par rapport aux 3,9% du PIB de l’année 2023. « Ce niveau de dépenses d’investissement public est obtenu grâce à un effort accru de rationnement des dépenses en fonctionnement pour toutes les administrations, y compris les subventions aux établissements publics », explique le gouvernement dans l’exposé des motifs de la loi de finances 2024, que se préparent à examiner les parlementaires.

Promotion de l’industrie automobile

Au demeurant, bien au-delà des aspects purement financiers, liés notamment à la mobilisation des recettes, aux dépenses et aux emprunts projetés, le projet de loi de finances 2024 de l’État du Cameroun présente des innovations majeures. La principale est certainement le vœu de l’État d’encourager l’émergence d’une industrie automobile dans le pays. Pour ce faire, le projet de loi soumis à la sanction des parlementaires se propose de consacrer un abattement de 50% sur la valeur imposable des pièces de véhicules importées par les entreprises de fabrication et de montage automobile. Mieux, cet abattement sur les droits de douane porte sur une période de 10 ans.

La même ambition est affichée pour le développement des secteurs des énergies renouvelables, de l’adduction d’eau potable, de la santé, de l’élevage et de la pêche. Dans tous ces domaines, apprend-on du projet de loi de finances 2024, le gouvernement projette une exonération, sur une durée de 24 mois à compter du 1er janvier 2024, des droits de douane de tous les équipements et matériels importés.

Dans le même temps, l’on observe dans le projet préparé par le gouvernement, une manière d’intensification de la politique d’import-substitution, avec la soumission de nouveaux produits au droit s’accises ad valorem, à l’effet de promouvoir la production et la transformation locales, au détriment des importations. Aussi, à partir de l’année 2024, le gouvernement se propose-t-il d’instaurer un droit d’accises de 5% sur l’importation des produits à base de céréales et autres préparations alimentaires obtenues à base de flocons de céréales. Il en est de même des huiles raffinées importées, qui viennent souvent faire concurrence aux produits locaux pourtant abondants sur le marché.  

Relèvement du droit de sortie des grumes à 75%

À la suite des velléités d’importation de fèves manifestées au cours de la campagne cacaoyère 2022-2023 par certain broyeur, au prétexte de la rareté des fèves sur le marché local, l’État du Cameroun projette d’instaurer, dès 2024, un droit d’accises de 12,5% pour toute importation de fèves de cacao. De même, les opérateurs économiques qui se lancent dans l’importation des cercueils et autres ouvrages en bois, les meubles en métal et en bois utilisés dans les bureaux, les meubles en bois utilisés dans les cuisines et les meubles en matière plastique devront également se préparer à payer, pour chacun de ces produits, un droit d’accises de 25%.

Dans cette démarche de promotion de l’industrie locale du plastique et surtout du bois, le gouvernement propose un nouveau relèvement du droit de sortie des grumes, à 75% dès le 1er janvier 2024, contre 60% en 2023. Ceci, en attendant l’interdiction des exportations des grumes, prévue depuis quelques années dans la zone Cemac (Cameroun, Congo, Gabon, Tchad, RCA et Guinée équatoriale), mais dont l’entrée en vigueur est désormais reportée sine die. La validation de cette proposition de relèvement du droit de sortie des grumes par les députés consacrerait une augmentation de cette taxe de 428,6% sur la période de 7 ans allant de 2017 à 2024. Avec en perspective une nouvelle grogne des exploitants forestiers, qui avaient déjà menacé d’arrêter les importations en 2023, pour protester contre l’augmentation du droit de sortie des grumes à 60%.

Pour des raisons ayant plus trait à la recherche de nouvelles niches de mobilisation de recettes fiscales qu’à la promotion de l’import-substitution, les riz parfumé et précuit importés, selon le projet de loi de finances 2024 déposé par le gouvernement à l’Assemblée nationale, devraient désormais être soumis au droit de douane normal de 20%. Au lieu du droit réduit de 5%, qui continue d’être appliqué au riz de grande consommation depuis 2017, après une exonération complète entre 2008 et 2016. A contrario, après avoir étendu en 2023 la taxe spéciale sur les produits pétroliers (TSSP) au gaz naturel utilisé par les industriels en appoint à l’électricité, à une valeur de 70 FCFA par mètre cube consommé, le gouvernement lève le pied dans le projet de loi de finances de 2024. En ramenant cette taxe à 60 FCFA par mètre cube de gaz naturel consommé.

Brice R. Mbodiam  

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La Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac), qui regroupe six pays (Cameroun, Centrafrique, Congo, Gabon, Guinée équatoriale et Tchad), annonce avoir obtenu des promesses d’investissement de 9,2 milliards d’euros (plus de 6 034 milliards de FCFA) pour le financement de ses 13 projets d’intégration régionale lors d’une table ronde des investisseurs tenue les 28 et 29 novembre dernier à Paris (France). Ce montant représente 104% de l’objectif initial de 8,8 milliards d’euros, affirme Michel-Cyr Djiena Wembou, secrétaire permanent du Comité de pilotage du Programme des réformes économiques et financières de la Cemac (Pref-Cemac).

Ces 13 projets intégrateurs, qui représentent le volet « infrastructures » du Programme économique régional (PER), portent sur quatre axes : le développement des infrastructures physiques, le renforcement de la production d’énergie, la promotion du marché unique et la diversification économique. Ils visent à développer les échanges commerciaux régionaux, à augmenter la transformation locale des ressources naturelles, à industrialiser davantage les économies et à renforcer leur résilience aux chocs futurs.  Dans le cadre de ces projets, il est par exemple prévu la construction du poste de contrôle unique de Koutéré, un village frontalier entre le Cameroun et le Tchad.  

Le premier programme de projets intégrateurs de la Cemac a été adopté par la Conférence des chefs d’État à l’occasion du Sommet extraordinaire de Yaoundé en novembre 2019. Les 11 projets sélectionnés alors par le Copil Pref-Cemac avaient ensuite été présentés aux bailleurs de fonds au cours d’une table ronde organisée en novembre 2020 dans la capitale française. « Près de 3,8 milliards d’euros pour un montant recherché de 3,3 milliards d’euros avaient alors été mobilisés, et à ce jour, 80% desdits projets ont effectivement démarré », indiquait la Cemac en juillet dernier.

S’agissant du deuxième programme de 13 projets intégrateurs, il a été adopté au terme de la 15e session ordinaire de la Conférence des chefs d’État en mars 2023 toujours à Yaoundé qui, au regard de la réussite de la mobilisation des fonds pour le premier programme, a jugé nécessaire de mettre sur pied un second programme. Ce, en vue de renforcer l’intégration physique et commerciale des États, de résister aux chocs futurs et de mieux tirer profit de la zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf), selon la même source.

P.N.N

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Des candidats déclarés admis au concours de recrutement des agents d’encadrement supérieur de la Banque des États de l’Afrique centrale (Beac) sont sans perspectives depuis huit mois. Au terme d’un avis de concours lancé en décembre 2021 par la banque centrale, ces derniers ont été déclarés admis le 5 avril 2023. Le même mois, ils ont obtenu un contrat d’embauche exigeant leur disponibilité sous un mois, avant la suspension de leur recrutement par la banque en juin 2023. Depuis lors, ils sont dans l’incertitude. « Le chemin qui aurait dû être pavé d’espoir et d’accomplissements s’est mué en cauchemar : délais bafoués, promesses brisées, vies suspendues, familles inquiètes et rêves piétinés », témoigne un candidat déçu. « J’ai non seulement perdu un excellent emploi, mais pire, j’ai raté l’opportunité de contribuer au continent qui m’a vu grandir », poursuit-il.

En août 2022, le président du conseil d’administration de la banque centrale, Hervé Ndoba, a demandé au gouverneur de la Beac, Abbas Mahamat Tolli, d’annuler les résultats du concours de recrutement des agents d’encadrement supérieurs. Selon lui, ce processus a été émaillé d’incidents significatifs (conflit d’intérêt, gestion non collégiale de l’organisation du concours, indisponibilité des épreuves en anglais causant une inégalité entre les candidats…) de nature à altérer la crédibilité de la banque. Malgré ces instructions, le processus de recrutement des agents d’encadrement supérieurs de la Beac a suivi son cours jusqu’à la proclamation des résultats le 5 avril 2023, avant de s’arrêter en quelque mois plus tard.

Qu’ils soient des professionnels actifs qui ont dû démissionner de leurs emplois, étudiants ou personnels internes à la Beac ou fonctionnaires… tous les 66 candidats déclarés admis estime que cette situation est dommageable pour eux. Dans tous ces cas de figure, racontent-ils, « il y a une totale privation d’opportunités, de perspectives et de visibilité, un non-respect de clauses dûment signifiées au travers de lettres d’admission et d’embauche, et plus particulièrement la création d’une situation de précarité sans cesse grandissante chez les candidats admis désormais sans emplois, sans revenus ». À en croire ces derniers, plusieurs d’entre eux sont déjà malades à cause de cette situation.

Démarches entreprises

Constitué en un groupe coordonné et solidaire, ces candidats comptent se constituer légalement en collectif en cas de contentieux. Ils disent avoir adressé un courrier collectif le 14 juin 2023 au gouverneur de la Beac, pour une demande de « mesures d’accompagnement » durant la période de suspension. La réponse de la banque, précisent-ils, a été positive. Mais « les mesures d’accompagnement » annoncées pour le mois de novembre au plus tard ne sont toujours pas arrivées. S’agissant du processus de recrutement, « la banque souligne que le comité ministériel de l’Union monétaire de l’Afrique centrale (Umac) est seul apte à lever la suspension ou à annuler le processus », précisent les candidats.

Ces derniers affirment par ailleurs qu’aucune information ne leur est donnée quant au niveau d’application de l’audit prescrit par le comité ministériel. « Aucun moyen de percevoir le terme, même approximatif, de cette suspension, ne nous est offert », affirmentt-ils. Et ce, malgré un courrier collectif adressé au président du Comité ministériel de l’Umac et au président centrafricain, Faustin Archange Touadera, par ailleurs président en exercice de la conférence des chefs d’État de la Cemac. Pour l’instant, ils disent user de tous les moyens amiables à leur disposition tant que la suspension court, mais envisagent de recourir à la justice (Cour de justice de la Cemac) en cas d’annulation du processus de recrutement.

Frédéric Nonos

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Les importations du poisson se sont établies à 241 798 tonnes en 2022 au Cameroun, selon le rapport publié il y a quelques jours par le Comité de compétitivité, un organisme spécialisé du ministère de l’Économie. Ce qui fait une hausse de 27,3% par rapport à l’année précédente où elles se sont chiffrées à 190 000 tonnes.

Cette quantité de poisson a été achetée de l’extérieur du pays dans le but de compléter une production insuffisante qui a culminé seulement à 233 100 tonnes en 2022 contre 223 400 tonnes l’année précédente. Au finish, avec les quantités produites et importées, le Cameroun a disposé en 2022 de 474 100 tonnes de poisson qui lui ont permis de satisfaire une partie de la demande estimée à 500 000 tonnes par an.

Face à ce déficit, le gouvernement travaille pour relever le niveau de production dans la filière halieutique. Pour atteindre cet objectif, les autorités ont entrepris, à en croire le rapport du Comité de compétitivité, d’effectuer un meilleur contrôle de la façade maritime, de poursuivre la lutte contre la pêche illicite et le développement de l’aquaculture commerciale. En outre, le ministère en charge de la pêche (Minepia) « a sélectionné 41 opérateurs intervenant dans différents maillons de la chaîne de valeur aquacole, notamment la production des intrants (alevins et aliments), la production intensive, la transformation et la distribution de poissons pour booster l’offre de la filière », informe le secrétariat permanent du Comité de compétitivité. Par ailleurs, poursuit le Comité de compétitivité, l’Agence de Promotion des investissements a signé avec la société Fish & Co une convention relative à un projet de production de poissons, d’alevins, d’élevage de crevettes marines et d’eau douce, puis de construction d’une usine de production d’aliments de poissons.

Pour cette fin d’année, la Banque des États de l’Afrique centrale (Beac) projette une hausse de la production halieutique dans le pays favorisée par le tarissement des rivières, sous l’effet de la sécheresse.

SG

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Le deuxième trimestre de l’année 2023 est marqué par un rythme soutenu de l’activité économique du Cameroun, traduit par une croissance du PIB de 3,9% par rapport au même trimestre de 2022. C’est ce que révèle l’Institut national de la statistique (INS) dans sa récente analyse sur les comptes nationaux du pays, publiée le 27 novembre dernier. Avec une contribution de 2,5 points à la croissance du PIB, le secteur tertiaire demeure le moteur de la croissance à fin juin 2023. La preuve que l’expansion de l’activité économique dans le pays reste en grande partie tributaire des services marchands. Quant aux apports des deux premiers secteurs (primaire et secondaire), ils sont ressortis respectivement à 0,2 point et 0,4 point à la croissance du PIB.

Le secteur tertiaire a ainsi généré 3 683,5 milliards de FCFA au cours de ce trimestre, contre 1 350,6 milliards FCFA pour le primaire et 1 688,2 milliards FCFA pour le secondaire. Cette performance, apprend-on, découle de la « bonne tenue » de toutes les branches qui composent ce secteur. L’INS révèle en effet que les activités de commerce et réparation ont enregistré un « important bond » de 6,1% après 3,5%, contribuant ainsi de 0,7 point à la croissance du secteur au cours de ce trimestre. Cette branche est celle ayant le plus contribué à la croissance du secteur au cours de ce trimestre. Les services de l’information et de la communication ont consolidé leur envolée avec une croissance de 11,8% après 10,3% acquise au trimestre précédent, correspondant à une contribution de 0,3 point à la croissance du PIB du trimestre.

La bonne santé de ce secteur est également portée par les services financiers qui affichent une hausse soutenue de 8,8% après 7,0% le trimestre précédent. « Les services de transport, ainsi que les services d’hébergement et restauration participent à l’embellie du secteur avec des contributions respectives de 0,4 et 0,2 point à la croissance du PIB du trimestre. De même, les services non marchands fournis par l’administration publique, santé et éducation, sous l’impulsion d’une hausse de la masse salariale de 12,4%, ont enregistré une progression de 4,4% pour une contribution de 0,4 point à la croissance du PIB du trimestre », souligne l’INS. Le secteur tertiaire a progressé de 4,9% en glissement annuel au cours du deuxième trimestre 2023, après 4,0% au premier trimestre.

P.N.N

Le 29 novembre 2023, le ministre des Travaux publics, Emmanuel Nganou Djoumessi, a officiellement inauguré la route de 5,5 km (2x2 voix) desservant l’usine de la société des Cimenteries du Cameroun (Cimencam) à Nomayos, dans la banlieue de Yaoundé, la capitale du pays.

 Les travaux ont été réalisés par le groupement Somaf/Croisière BTP pour un montant de 6 milliards de FCFA, financés par le Budget d’Investissement public du ministère des Travaux publics. Cet investissement se situe dans le cadre du programme gouvernemental de connectivité par la route et d’impulsion des initiatives privées. La nouvelle infrastructure permet un meilleur écoulement de la production de l’usine Cimencam de Nomayos.

Dotée d’une capacité de production de plus de 500 000 tonnes, l’usine de ciment de Nomayos a été inaugurée le 2 avril 2019. À l’occasion, les responsables de Cimencam avaient annoncé que cette unité industrielle vise à rapprocher les produits de l’entreprise de « la clientèle des marchés prometteurs » des régions du Centre, du Sud et de l’Est du Cameroun, puis de tirer davantage profit des opportunités qu’offrent les pays voisins tels que la République centrafricaine. 

BRM

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Selon le rapport 2022 sur la compétitivité de l’économie camerounaise, que vient de publier le Comité de compétitivité, organe spécialisé du ministère de l’Économie, les importations de maïs du Cameroun ont chuté de 64,4% en 2022. Elles sont en effet passées de 34 100 tonnes en 2021, volume record depuis l’année 2018, à seulement 12 200 tonnes un an plus tard. Contre respectivement 13 700 tonnes, 14 600 tonnes et 19 600 tonnes en 2018, 2019 et 2020.  

Cette baisse drastique des importations en glissement annuel a permis de pratiquement diviser par trois les dépenses d’importation de cette céréale dans le pays, passant de 6,4 milliards de FCFA à 2,5 milliards FCFA à fin octobre 2022. Cette performance, soutient le Comité de compétitivité, est la conséquence du « renforcement de l’offre locale, consécutivement à l’entrée en service, en novembre 2021, d’une maïserie au sein de la Compagnie fermière du Cameroun (CFC) ».

Filiale de l’agro-industriel Société anonyme des boissons du Cameroun (SABC), contrôlé par le groupe français Castel, CFC est dotée d’une capacité de production de 30 000 tonnes de gritz de maïs (utilisés dans la fabrication de la bière) chaque année. Cette unité de transformation permet au leader du secteur brassicole au Cameroun de satisfaire localement l’intégralité de ses besoins en gritz de maïs, et donc de réduire les importations de maïs.

Pour s’assurer de la disponibilité de la matière première, CFC s’est engagé à accompagner 30 000 à 40 000 paysans structurés en coopératives, pour le développement de 12 000 hectares de champs de maïs. La production de gritz qui en découle vient s’ajouter aux quelque 10 000 tonnes de cette matière première achetées chaque année auprès de Maïscam. Ce qui permet, selon la SABC, de mettre un terme à ses importations de ce produit.

Cap sur l’aviculture

Les incidences du lancement des activités de la CFC dans la filière maïs devraient bientôt se faire ressentir dans le secteur avicole local. En effet, apprend-on de la fiche de présentation de l’entreprise, « la Compagnie fermière camerounaise entend apporter son expertise pour l’amélioration de l’offre en nutrition animale, avec la mise en place d’une ferme parentale qui produira 112 500 œufs à couver/semaine, et d’un couvoir capable de produire 90 000 poussins d’un jour par semaine, destinés à l’élevage de poulets de chair par des éleveurs camerounais ».

Calculette en main, la CFC, investissement de 18 milliards de FCFA à Mbankomo, une banlieue de Yaoundé, ambitionne de produire 360 000 poussins d’un jour par mois, soit 4,32 millions par an. Pour ce qui est des œufs à couver, la société se fixe l’objectif de produire 450 000 œufs par mois, soit 5,4 millions d’œufs à couver par an.

Pour rappel, suite à l’insuffisance de la production locale d’œufs à couver et de poussins d’un jour, le Cameroun effectue souvent des importations depuis le Brésil, le Maroc et la Turquie. Avec des répercussions notables sur la balance commerciale du pays, qui s’est davantage creusée de 297 milliards de FCFA au 2e trimestre 2023, en glissement annuel, selon les données de l’Institut national de la statistique (INS).

Brice R. Mbodiam

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Ce 30 novembre 2023, de l’avis des automobilistes consultés par Investir au Cameroun, la situation des approvisionnements en super dans la ville de Yaoundé, la capitale camerounaise, semble être revenue à la normale dans les stations-service. Il y a encore quelques jours, les automobilistes étaient obligés de parcourir plusieurs stations-service avant de pouvoir finalement s’approvisionner en super. Les distributeurs disposant du précieux combustible étaient alors pris d’assaut par les usagers, informés par le canal du bouche-à-oreille de la disponibilité du produit. Par endroit, apprend-on de témoignages variés, les pompistes ont dû rationner les approvisionnements (pas plus de 10 000 voire 5000 FCFA d’achat), pour pouvoir servir tout le monde.

Relativement à cette situation, qui a prévalu dans la capitale camerounaise ces derniers jours, et en prévision d’une reprise des mêmes perturbations dans la distribution de ce produit, le directeur général de la Société camerounaise des dépôts pétroliers (SCDP) dénonce une pénurie artificielle, consécutive à « une communication tronquée ». « Depuis quelques jours, des informations de nature à laisser croire que des perturbations du réseau d’approvisionnement susceptibles de créer une pénurie en super carburant dans la ville de Yaoundé circulent avec insistance. Cette situation, qui crée une panique généralisée chez les consommateurs, fait accroître de manière artificielle la demande devenue subitement exponentielle, passant de 900 m3 à 1200 m3 par jour. Madame le directeur général de la SCDP indique qu’en réalité, cette situation résulte essentiellement d’une communication tronquée, qui laisse croire que les produits pétroliers, notamment le super carburant, ne sont pas disponibles pour les mises à la consommation, toute chose qui ne cadre pas avec la réalité », soutient Véronique Moampea dans un communiqué signé le 29 novembre 2023.

En effet, les données de la SCDP sur l’approvisionnement de la ville de Yaoundé en super, à partir du dépôt de Nsam, révèlent que les marketeurs de la capitale ont journalièrement reçu des livraisons comprises entre 1 100 et près de 1 400 m3 de ce produit au cours de la semaine allant du 20 au 27 novembre 2023, sauf les 25 et 26 novembre. Ces deux jours, Yaoundé n’a été approvisionné qu’à hauteur de 400 et 546 m3 respectivement. Mais, un pic de livraison de 1 399 m3 a été atteint le 27 novembre.

 En somme, en dépit de la « demande devenue subitement exponentielle, passant de 900 m3 à 1200 m3 par jour », le stokeur public des produits pétroliers a régulièrement approvisionné le marché. Mais, apprend-on du ministère du Commerce, les cargaisons apparaissent encore insuffisantes dans certaines stations-service. « Nous avons parcouru plusieurs stations-service dans le cadre de descentes que nous avons entreprises, sur instructions du ministre du Commerce. Malgré les tensions d’approvisionnement, le carburant (super) reste disponible, même si les quantités peuvent être inférieures à la normale », soutient Barbara Aline Elemva, la cheffe de la brigade nationale de contrôle et de répression des fraudes au ministère du Commerce, dans un message relayé par le service de communication de ce département ministériel.

Aussi, dans la chaîne de distribution des produits pétroliers, certains n’hésitent-ils pas à soupçonner derrière la situation actuelle, des manœuvres de certains opérateurs visant à soustraire artificiellement ou réellement du circuit de distribution des cargaisons de super, pour des fins de spéculation et d’autres desseins inconnus. « (…) Madame le directeur général souhaite rassurer les populations de la disponibilité des stocks, qui continueront à être mis à leur disposition, et les appelle au calme et à la discipline. Elle engage, par ailleurs, la responsabilité des uns et des autres quant à l’entreposage et à la manipulation des produits pétroliers, en raison de leur dangerosité, afin d’éviter tout accident qui pourrait en découler », prévient en tout cas le DG de la SCDP dans son communiqué du 29 novembre 2023.

BRM

Le Cameroun a importé l’année dernière 845 000 tonnes de riz contre 776 600 tonnes un an plus tôt, selon le rapport publié il y a quelques jours par le Comité de compétitivité, un organisme spécialisé du ministère de l’Économie. Ce qui représente une hausse de 10% des quantités importées entre les deux périodes. 

Cette hausse traduit le déficit enregistré dans la production locale de cette céréale. « La production nationale de riz, bien que sur une tendance haussière au cours des dernières années, reste très en deçà de la demande nationale », soutient le secrétariat permanent du Comité de compétitivité dans ledit rapport, sans donner des informations sur la quantité de riz produite au cours de ces deux périodes. Néanmoins, selon des données du ministère en charge de l’Agriculture (Minader), le pays a produit 140 170 tonnes de riz pour une demande évaluée à 576 949 tonnes en 2020, soit un gap estimé à 436 779 tonnes.

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Le Cameroun devra donc travailler davantage pour accroitre sa production afin de réduire les importations de cette céréale qui dominent actuellement le marché. Dans ce cadre, les actions à mener, d’après le secrétariat permanent du comité de compétitivité, sont entre autres, l’accroissement substantiel des superficies cultivées, le renforcement des compétences, des capacités techniques et technologiques des acteurs. « Pour l’accroissement des superficies cultivées, l’État doit poursuivre les actions d’aménagement des espaces rizicoles. Il ressort d’une enquête conduite auprès des producteurs que l’aménagement représente près de 38,5% du coût de production du riz paddy », indique ledit rapport.

Le secrétariat permanent du Comité de compétitivité préconise aussi le renforcement des compétences techniques. Ce qui consiste en la formation en suivi des itinéraires techniques de production, à la formation des jeunes et au recyclage des producteurs. Ces actions pourraient permettre au Cameroun d’améliorer ses rendements et d’atteindre ses objectifs de porter la production nationale à 750 000 tonnes d’ici 2030 afin de ramener le taux d’autosuffisance à 97%, comme le prévoit la stratégie de développement de la filière riz dont s’est doté le pays depuis le 16 mai 2023.

En attendant, le pays va continuer d’importer du riz pour combler son déficit. À noter que le riz importé par les commerçants camerounais avait été exonéré de taxes à partir de l’année 2008, suite aux émeutes dites de la faim, avant d’être minimalement taxé au droit de douane réduit de 5% à partir de 2016.

Sandrine Gaingne

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Le groupe NJS annonce avoir finalisé l’acquisition des actions YARA CAMEROUN auprès de Yara International ASA. La transaction a été approuvée par les autorités compétentes. Le Groupe NJS devient ainsi l’actionnaire unique de la société Yara Cameroun et dévoile sa nouvelle identité, HYDROCHEM Cameroun, nom sous lequel l’entreprise opérera désormais.

L’acquisition réalisée par le groupe NJS traduit la volonté du groupe d’élargir son offre destinée au secteur agricole, actuellement centrée sur le développement maîtrisé de l’élevage. Cette prise de contrôle complet de l’entreprise par son actionnaire minoritaire historique ouvre la voie à d’ambitieux projets d’expansion de ses activités.

Fortement axé sur l’agriculture, le Groupe NJS, fondé par NOUTCHOGOUIN Jean Samuel, pionnier de l’industrie avicole camerounaise, est réputé depuis plus de quarante ans pour sa mise en œuvre de pratiques agricoles durables soutenues par des investissements importants et une gestion efficace des opérations. Grâce à sa présence étendue, qui couvre non seulement le Cameroun mais aussi les pays voisins de la zone CEMAC, le Groupe NJS est bien placé pour soutenir la sécurité alimentaire, la croissance et l’innovation dans ce secteur clé.

Pour consolider leur collaboration, Yara International ASA et le Groupe NJS ont conclu un accord de distribution exclusif portant sur les engrais haut de gamme NPK YaraMila et YaraLiva Nitrabor Calcium Nitrate. Fort de cet accord, le groupe NJS et sa filiale HYDROCHEM garantissent aux agriculteurs et détaillants agricoles camerounais l’approvisionnement de ces produits clés. En tant que partie essentielle à cet accord, Yara International ASA fournira un soutien technique et opérationnel au Groupe NJS.

Le Groupe NJS, conformément à sa politique d’excellence, réaffirme son ambition de promouvoir les meilleures pratiques agricoles afin d’augmenter la productivité des cultures au Cameroun et prolongera la politique d’accompagnement au quotidien des agriculteurs pour l’amélioration constante des résultats agronomiques des cultures et la vulgarisation de nouvelles techniques. À l’instar de ce qu’a réalisé le groupe dans ses activités historiques au cours des dernières années, un programme d’investissements sera mis en œuvre dans la production d’engrais afin de bénéficier à plein du potentiel de croissance du marché.

Le groupe NJS a commenté : « Nous nous réjouissons de cette opération importante concrétisant un partenariat de long terme et souhaitons particulièrement adresser nos remerciements aux collaborateurs de Yara Cameroun ainsi qu’aux clients qui ont accompagné Yara Cameroun depuis de nombreuses années. Nous sommes ravis d’accueillir de nouveaux collaborateurs dans la famille NJS. Nous tenons aussi à remercier Yara International ASA, notre partenaire historique, pour la finalisation de cette transaction. Notre stratégie reste ancrée dans nos valeurs et dans notre vision à long terme de l’agriculture et des enjeux de développement d’un secteur clé de notre continent. »

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Dans son rapport sur les comptes nationaux trimestriels, publié le 27 novembre 2023, l’Institut national de la statistique (INS) indique que le déficit de la balance commerciale s’est davantage creusé au deuxième trimestre 2023 en comparaison à la même période en 2022. Il est passé de 99,5 milliards de FCFA entre avril et juin 2022 à 396,5 milliards de FCFA entre avril et juin 2023, soit une hausse de 297 milliards de FCFA en glissement annuel.

Selon l’INS, cette dégradation de la balance commerciale est due à une augmentation du volume global des importations de 26,1% contre une baisse du volume des exportations de 2,4% sur cette même période. En valeur, les importations ont atteint 1325,7 milliards de FCFA contre 929,2 milliards de FCFA pour les importations.

La hausse considérable du niveau global des importations est principalement attribuée à « la forte demande extérieure en produits de l’industrie de fabrication de produits chimiques, de l’industrie de la transformation agricole, des produits de l’industrie textile, des travaux de grains, des produits de l’industrie des boissons et de fabrication des meubles », explique l’INS.  Et la baisse des exportations, selon la même source, résulte de celle des exportations des produits du bois en grume et du bois scié. Ce qui pourrait se justifier par les récentes décisions de taxation des exportations de certains produits bruts (cacao, bois grume, etc.) visant à encourager la transformation locale, indique l’organisme chargé de l’élaboration de la statistique officielle au Cameroun.

FN

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Au cours du 2e trimestre 2023, la branche agriculture d’exportation a repris du poil de la bête, après deux trimestres de récession, indique le rapport sur les Comptes nationaux, que vient de publier l’Institut national de la statistique (INS). À titre d’illustration, indique le document, ces activités ont crû de 3,6% entre avril et juin 2023, après avoir enregistré un recul de la même proportion au cours du trimestre précédent.

Mais, en dépit de cette embellie, c’est plutôt l’agriculture vivrière qui, apprend-on, a été le principal vecteur de la croissance dans le secteur primaire au Cameroun au 2e trimestre 2023 (+1,7%, après +1,3% au premier trimestre).

« Avec une contribution de 0,2 point à la croissance du PIB, l’agriculture vivrière est le principal levier de l’activité économique dans le secteur primaire au cours du deuxième trimestre 2023. Elle poursuit sa dynamique de progression positive de 2,1%, après 2,6% au trimestre précédent, malgré des tensions inflationnistes persistantes sur les produits vivriers », souligne l’INS.

BRM

Entre janvier et septembre 2023, les prix à la consommation finale des ménages au Cameroun ont progressé de 7,8% en moyenne, en comparaison avec la même période en 2022. Selon un rapport publié le 27 novembre 2023 par l’Institut national de la statistique (INS), ces tensions inflationnistes, qui dépassent largement le seuil de 3% admis dans la zone Cemac, sont principalement portées par les prix des produits alimentaires et dans les transports.

« Les pressions inflationnistes persistent, alimentées principalement par la composante “produits alimentaires”, qui a enregistré une augmentation de 12,8%. De manière moins marquée, la composante “transport” a également contribué à cette tendance, avec une progression des prix de 11,5% », précise l’organisme en charge de l’élaboration de la statistique officielle au Cameroun.

Dans le détail, explique l’INS, « l’augmentation des prix des produits alimentaires peut être principalement attribuée à la hausse des prix, bien que les augmentations aient reculé, des produits tels que les pains et céréales, les poissons et fruits de mer, ainsi que les huiles et graisses. Dans le transport, la persistance des pressions inflationnistes fait suite à la hausse des prix du transport routier, en lien avec l’augmentation du prix du carburant à la pompe » depuis le 1er février 2023.

BRM

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Sur le marché international, le Cameroun est un petit poucet en matière de production et de commercialisation du café. Mais, bien que classée 54e mondial en termes de volume de ventes, avec une part de marché qui a culminé à seulement 0,1% au cours de la période 2018-2022, la cerise camerounaise est très prisée dans certains pays. Il s’agit notamment de l’Algérie, de la France, de la Belgique et du Portugal.

Selon le rapport 2022 du Comité de compétitivité, organe spécialisé du ministère de l’Économie, ces quatre pays ont capté, à eux seuls, 62,9% des exportations du café camerounais au cours de l’année 2022. Le principal client des producteurs de café au Cameroun est l’Algérie. Officiellement, ce pays a acheté 18,6% des cargaisons de café camerounais expédiées vers le marché international au cours de la période sous revue.

L’Algérie, dont la compagnie aérienne a récemment commencé à desservir le Cameroun pour booster les échanges commerciaux entre les deux pays, surclasse ainsi la France parmi les principaux consommateurs du café camerounais. Selon le Comité de compétitivité, l’Hexagone n’a acheté que 15,5% du café produit au Cameroun en 2022, soit 3% de moins que l’Algérie et 1% de plus que la Belgique (14,5%) et le Portugal (14,3%), ses suivants immédiats.

Désaffection des producteurs

Au demeurant, en dépit de l’intérêt que lui portent certains consommateurs sur le marché international, la filière café au Cameroun tarde à redécoller depuis des décennies, malgré les différents programmes de relance mis en place aussi bien par les pouvoirs publics que le Conseil interprofessionnel du cacao et du café (CICC). À l’origine de cette réalité, selon les acteurs, se trouvent non seulement la désaffection des producteurs échaudés par des prix d’achat très peu rémunérateurs, mais aussi les effets néfastes des changements climatiques.

À titre d’illustration, alors que le Cameroun affichait une production caféière de 130 000 tonnes dans les années 90, le pays a enregistré une production commercialisée de seulement 12 157 tonnes au cours de la campagne 2020-2021. De plus, ce volume est en baisse de 50,7% par rapport à la campagne précédente, selon les données de l’Office national du cacao et du café (ONCC). L’on observe surtout que la piètre performance de la campagne 2020-2021 surclasse même les 16 142 tonnes de la saison 2012-2013. Cette dernière campagne avait pourtant été qualifiée par les acteurs locaux de la filière café de campagne la plus mauvaise « des 50 dernières années ».

Ce déclin de la production caféière au Cameroun est cependant aux antipodes du dynamisme observé dans le secteur de la transformation. À la différence du cacao, dont la transformation est l’affaire des multinationales étrangères, la torréfaction du café au Cameroun est l’apanage des nationaux, qui alignent très souvent des distinctions à l’international, en raison de la qualité de leurs produits.

Brice R. Mbodiam

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La cinquième édition des Weekends du made in Cameroon se tient du 30 novembre au 3 décembre 2023 au Douala Grand Mall (DGM), hypermarché situé près de l’aéroport de la capitale économique. Organisée par le DGM, cette édition est placée sous le thème, « Qualité et consommation des produits made in Cameroon ». Selon l’organisateur, plus de 80 000 visiteurs et près de 90 exposants sont attendus dans les galeries marchandes du centre commercial.

Au programme, expositions-ventes des articles de mode, denrées alimentaires, produits cosmétiques, vêtements, dégustations, conférences et animations. Pendant quatre jours, de nombreux exposants camerounais auront l’opportunité de présenter leurs produits sous le regard des visiteurs, des représentants de l’Agence des normes et de la qualité (ANOR), des représentants du ministère des Petites et moyennes entreprises, de l’Économie sociale et de l’Artisanat (Minpmeesa).

D’après les organisateurs, les Weekends du made in Cameroon lancés depuis 2021, visent à promouvoir le savoir-faire local et encourager la consommation des produits nationaux. Ces derniers expliquent que cette initiative participe à la grande croisade pour la promotion des produits locaux, actuellement en cours au Cameroun avec l’implémentation par le gouvernement de la politique d’import-substitution. Il faut dire que le made in Cameroon fait une percée dans les grandes enseignes. C’est le cas de Carrefour qui regroupe des dizaines de milliers de références locales dans ses huit supermarchés au Cameroun. Selon le directeur financier de Cfao Retail Cameroun, Guillaume Tanne, le chiffre d’affaires réalisé sur les produits locaux par cette enseigne française culmine désormais à 40%, contre 30 à 35% il y a encore quelques années.

FN

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La Corée du Sud s’est engagée à accorder un financement de 8,5 milliards de FCFA pour l’extension du Centre des urgences de Yaoundé (Cury), une référence pour les soins médicaux d’urgence dans le pays. Le protocole d’accord y relatif a été signé ce mardi 28 novembre à Yaoundé entre le ministre de l’Économie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire (Minepat), Alamine Ousmane Mey, et le directeur pays de l’Agence coréenne de coopération internationale (Koica).

Selon le Minepat, ces ressources, présentées comme un don, vont contribuer à améliorer la capacité d’accueil et la qualité de la prise en charge des urgences vitales dans la capitale. Le financement va aussi servir à améliorer la formation initiale et continue des spécialistes de la médecine d’urgence, ainsi que des techniciens médicaux d’urgence au Cameroun. La construction d’un call-center dédié est également intégrée dans cette perspective, apprend-on. Inauguré en 2016, le Cury a été construit avec le concours financier de Koica à hauteur de 84 millions de dollars. Ce centre, le premier du genre en Afrique centrale, est chargé de recevoir les patients dont le pronostic vital est engagé, notamment des malades en détresse qui souffrent d’un infarctus du myocarde, d’une embolie pulmonaire et des victimes de fractures diverses suite à un accident.

Outre le Cury, la Corée du Sud a également financé, via Eximbank Korea, à près de 42 milliards de FCFA, la construction de l’hôpital général de Garoua, dans le Nord du pays. Cet hôpital est présenté comme le fleuron de la coopération bilatérale entre les deux pays. Les concours financiers de la Corée du Sud ne se limitent pas seulement au secteur de la santé. Le pays de Yoon Suk-yeol finance aussi des projets de développement dans d’autres domaines tels que l’agriculture, l’énergie, la formation ou encore la transformation digitale.

La signature de ce protocole d’accord relatif au Projet de renforcement du système de médecine d’urgence au Cameroun intervient au lendemain de la visite officielle, dans le pays, du Premier ministre de Corée du Sud, Han Duck-soo. Cette visite, qui marquait le premier déplacement officiel d’un chef du gouvernement sud-coréen au Cameroun depuis l’établissement des relations diplomatiques entre les deux pays en 1961, a été l’occasion pour Yaoundé et Séoul d’exprimer leur volonté commune de densifier leur coopération.

Patricia Ngo Ngouem

Pierre Zumbach, haut conseiller attaché à la présidence de la fondation Inter-Progress, la structure organisatrice du Salon international de l’entreprise, de la PME et du partenariat de Yaoundé (Promote), et Célestin Guela Simo, le directeur général de Afriland First Bank, ont procédé, ce 28 novembre à Yaoundé, au renouvellement de l’accord de partenariat existant entre les deux structures et qui fait de cette banque camerounaise le « partenaire majeur » du 9e Promote qui aura lieu du 17 au 25 février 2024. À cet effet, Afriland First Bank va une fois de plus « sponsoriser » la participation de 20 petites et moyennes entreprises (PME) à ce salon des affaires, comme c’était déjà le cas lors de la dernière édition en 2022.

La banque va notamment leur permettre d’acquérir des stands qu’elles n’auraient pas pu réserver, faute de moyens financiers. Mais son DG n’a pas souhaité communiquer le montant de l’appui financier qui sera accordé aux PME qui bénéficieront du parrainage de cet établissement bancaire lors de cet événement. « Promote représente pour nous une occasion formidable pour soutenir nos acteurs économiques, notamment la PME dont la prépondérance dans notre tissu économique représente un atout dans la dynamique de la compétitivité. Quantitativement, c’est le segment le plus important : 90% des entreprises enregistrées au fichier sont des PME. Cependant, qualitativement, c’est le segment le moins résilient : 90% des PME disparaissent deux ans après leur création. (…) », a simplement déclaré Célestin Guela Simo.

Chez Afriland First Bank, l’on est convaincu que cet accompagnement permettra à ces entreprises d’accroître leur visibilité, mais aussi de nouer des relations d’affaires utiles au développement de leurs activités. « Lors de Promote 2022, Afriland First Bank était proclamé partenaire majeur de Promote et a marqué cette édition par une série d’appuis qui ont rehaussé le niveau de la manifestation », a affirmé Pierre Zumbach, justifiant par-là la raison pour laquelle les deux parties ont décidé de renouveler leur accord. Ce partenariat ne se limite pas seulement à Promote, puisque les deux parties envisagent également une série d’initiatives et d’activités conjointes qui devraient être bénéfiques à leurs institutions et à l’ensemble du tissu économique régional, apprend-on.

En rappel, Promote a été fondé en 2002 par le président Paul Biya qui a donné mandat à la fondation Inter-Progress, technicienne en événementiel, pour organiser les éditions d’une manifestation promotionnelle devenant pérenne, tous les deux ans. Cet événement est devenu, au fil des éditions, le plus grand rassemblement économique au Cameroun et en Afrique centrale. Il accueille désormais plus de 1 000 exposants de 30 pays issus des filières tels que l’agriculture et l’agro-industrie, l’énergie, l’industrie, le BTP, les mines, les infrastructures, les TIC, la santé, la banque et la finance, les assurances, le tourisme, l’artisanat, la communication, etc. La prochaine édition est placée sous le thème : « Secteur privé, évolution et transformation structurelle des économies africaines ».

Patricia Ngo Ngouem

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La première édition du « OIC Coffee Meet Cameroon » s’est ouverte, ce 28 novembre 2023, à Yaoundé, la capitale du Cameroun. Organisée par le Centre islamique pour le développement du commerce (CIDC), en partenariat avec le ministère camerounais du Commerce, la Banque arabe pour le développement économique en Afrique (Badea) et le Conseil interprofessionnel du cacao et du café (CICC), cette rencontre vise à jeter un pont entre les investisseurs des pays membres de l’Organisation de la coopération islamique (OIC en anglais) et la filière café du Cameroun.

Concrètement, cet évènement, qui s’achève le 29 novembre 2023, apprend-on des documents officiels, « vise à promouvoir les flux commerciaux et d’investissement dans le secteur de l’industrie du café entre les États membres de l’OCI ». Objectif : « développer des solutions durables et équitables, tout en augmentant les opportunités d’investissements, notamment entre le Cameroun et les pays importateurs de café de l’OIC ».

Cette initiative des pays de l’OIC peut constituer une bouffée d’oxygène pour la filière café au Cameroun, sur le déclin depuis plusieurs décennies. Selon les chiffres révélés le 15 mars 2023, lors du lancement officiel de la campagne caféière 2022-2023 à Maroua, dans la région de l’Extrême-Nord du Cameroun, la saison caféière 2021-2022 au Cameroun a été la plus mauvaise sur plus de 50 ans, en termes de production commercialisée.

Expertise reconnue dans la torréfaction

Selon le bilan de fin de campagne dressé par l’Office national du cacao et du café (ONCC), le Cameroun affiche une production commercialisée de seulement 11 557 tonnes, soit 10 579 tonnes pour le robusta et 977 tonnes pour l’arabica. Cette performance est pire que les 16 142 tonnes de production commercialisée de la campagne 2012-2013, alors qualifiée par les acteurs de la filière nationale, de campagne la plus mauvaise « des 50 dernières années ».

Mais en dépit d’une production moribonde, le café camerounais continue d’être très apprécié dans le monde, notamment en raison de l’expertise avérée des torréfacteurs locaux. En effet, contrairement à la filière cacao, où les plus grands transformateurs sont généralement des filiales de multinationales étrangères (Tiger Brands, Barry Callebaut…), les nationaux affichent un savoir-faire reconnu dans la torréfaction du café au Cameroun. Ces derniers remportent d’ailleurs très régulièrement des prix à l’international pour la qualité de leurs produits.

C’est le cas de l’Uccao, la faîtière des producteurs de café de la région de l’Ouest, qui rafle souvent de nombreux prix lors des Awards des cafés torréfiés à l’origine, organisés en France par l’Agence de valorisation des produits agricoles (AVPA). Pour ces Awards en 2017, par exemple, les cafés torréfiés au Cameroun avaient raflé cinq prix sur neuf mis en compétition.

BRM

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Premier consommateur du coton camerounais en 2021, avec des achats représentant 38% des exportations du pays, selon les données de la Banque des États de l’Afrique centrale (Beac), l’institut d’émission commun aux six pays de la Cemac (Cameroun, Congo, Gabon, Tchad, RCA et Guinée équatoriale), la Chine a perdu son leadership sur ce marché en 2022.Selon le rapport 2022 du Comité de compétitivité, organe spécialisé du ministère de l’Économie, l’Empire du Milieu a été surclassé par le Bangladesh.

À en croire la même source, ce pays d’Asie du Sud a capté, à lui tout seul, 56,4% du coton exporté par le Cameroun au cours de l’année 2022. Même la Malaisie, l’un des dragons d’Asie, a fait mieux que la Chine, avec 26,3% des achats du coton camerounais au cours de la même année, contre seulement 5,3% pour la Chine, classée finalement 3e client du Cameroun sur ce produit re rente cette année-là.

Au demeurant, malgré l’intérêt des pays asiatiques pour l’or blanc produit au Cameroun, le pays demeure un nain sur le marché mondial du coton, avec une part de marché estimée à 0,2% en 2022, en stagnation par rapport à 2021. « La faible part de marché du Cameroun est le référentiel défavorable des rendements : la productivité du coton est cinq fois moins élevée que celle de la Chine », fait observer le Comité de compétitivité dans son rapport.

BRM

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Acteur marginal des échanges commerciaux internationaux, le Cameroun a affiché 0,002% de parts du marché mondial au cours de l’année 2022, selon le rapport que vient de publier le Comité de compétitivité, un organisme spécialisé du ministère de l’Économie. Mais, apprend-on de ce document, en dépit de cette performance globalement insignifiante, ce pays de l’Afrique centrale joue les premiers rôles dans la fourniture de certains produits au marché mondial. C’est le cas notamment de certains types de bois et leurs dérivés.

En effet, révèle le rapport du Comité de compétitivité, le Cameroun est par exemple « le premier exportateur mondial » des bois de types « sapelli et iroko sciés », au cours de l’année 2022. Le pays pointe également au 3e rang mondial des exportateurs des « autres bois tropicaux sciés » sur la même période. Le dynamisme des exploitants forestiers en activité au Cameroun fait également du pays le 6e exportateur des « feuilles de placages » au monde, apprend-on.

À côté du bois camerounais, principalement exporté vers les pays de l’Union européenne (UE) et la Grande-Bretagne, en dépit du dynamisme des expéditions vers l’Asie ces dernières années, le cacao produit au Cameroun ne fait pas non plus piètre figure sur le marché mondial. Selon le document du Comité de compétitivité, le pays est le 4e exportateur mondial des pâtes de cacao et 11e exportateur mondial de beurre de cacao en 2022. À l’analyse, le pays tient cette position de l’arrivée, depuis environ 3 ans sur le marché de la transformation locale, de nouveaux broyeurs (Atlantic Cocoa, Neo Industry, Ferrero, etc.) venus booster l’industrie chocolatière.

Le positionnement du Cameroun sur le marché mondial des pâtes et du beurre de cacao peut également s’expliquer par la qualité de sa fève, très prisée par les chocolatiers. De couleur rouge brique et dotée de caractéristiques organoleptiques rares, le cacao camerounais a d’ailleurs intégré, en juin 2023, le club « très sélect » des producteurs du « cacao fin, jusque-là réservé aux seuls pays d’Amérique du Sud », a annoncé le ministre du Commerce, Luc Magloire Mbarga Atangana, au sortir une rencontre du panel des experts de l’Organisation internationale du cacao (ICCO en anglais), organisée du 13 au 14 juin 2023 à Antananarivo, la capitale malgache.

Parmi les produits porte-flambeaux du Cameroun sur le marché mondial en 2022, le Comité de compétitivité cite également la banane fraîche, dont le pays est le 2e producteur de l’espace Afrique-Caraïbes-Pacifique (ACP), et surtout 10e exportateur au monde, loin derrière l’Équateur (numéro un mondial) et les Philippines (2e). Viennent ensuite le gaz naturel liquéfié et les huiles brutes de pétrole, deux produits pour lesquels le Cameroun apparaît au 20e rang mondial des exportateurs.

Brice R. Mbodiam      

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