(Investir au Cameroun) - Dans les marchés et supermarchés des grandes métropoles du Cameroun, a constaté l’Agence Ecofin surplace, il est difficile de trouver sur les étals du riz produit à Ndop, dans la région du Nord-Ouest, à Tonga, région de l’Ouest, ou alors celui de la SEMRY, la Société de modernisation de la riziculture à Yagoua.
Pourtant, cette entreprise agro-alimentaire publique et les producteurs artisanaux du Nord-Ouest et de l’Ouest du Cameroun, cumulent une production annuelle d’au moins 130 000 tonnes de riz, apprend-on de bonnes sources.
Selon les explications des acteurs de la filière et des experts du ministère de l’Agriculture, trois principales raisons justifient cette absence du riz camerounais dans les marchés locaux. Il y a d’abord l’exportation de pratiquement toute la production de la SEMRY (environ 100 000 tonnes) vers le Nigéria, où le Paddy (riz non décortiqué) est décortiqué et vendu à des prix hautement compétitifs.
Ensuite, il y a l’éloignement des zones de production de Ndop et de Tonga des grands centres urbains, ce qui confine la commercialisation du riz produit dans ces localités dans les villages ou villes secondaires voisines.
Enfin, le riz produit localement coûte excessivement cher. En effet, a-t-on pu constater chez les rares commerçants vendant le riz local, un kilogramme de riz produit à Ndop coûte environ 800 FCfa, contre 350 FCfa pour le riz importé de Chine, de Thaïlande… Par ailleurs, confie un commerçant, les consommateurs doutent de la qualité du riz produit localement.
Pour mémoire, le riz est l’une des denrées alimentaires les plus consommées au Cameroun. Les importations de cette céréale, renseignent les statistiques de la balance des paiements du ministère des Finances, engloutissent plus de 100 milliards de francs Cfa chaque année.
BRM