(Investir au Cameroun) - A compter de ce 8 janvier 2024, une partie du personnel de la société Azur SA entame une période de chômage technique, qui pourrait durer jusqu’à six mois. C’est ce que révèle une note signée le 3 janvier 2024 par le directeur général adjoint de cette entreprise agro-industrielle, Kamal Massoud. Selon ce responsable du numéro 2 de la production des huiles végétales raffinées et de savons de ménage au Cameroun, cette décision est consécutive « à la conjoncture économique difficile que traverse l’entreprise, occasionnant ainsi une baisse des activités ».
La mise en chômage technique de certains employés d’Azur SA, entreprise contrôlée par le milliardaire Nana Bouba, survient quelques mois seulement après la révélation, en septembre 2023, de la création par cet industriel de la Société de transformation des oléagineux du Cameroun (Stoc), dont le siège est à Ngaoundéré, dans la partie septentrionale du pays. « La conjoncture économique difficile que traverse » Azur SA, qui peut se justifier par la multiplication de nouvelles unités de production des huiles végétales raffinées et de savons dans la partie méridionale du pays, peut expliquer le vœu de son promoteur de vouloir davantage s’enraciner sur le marché des régions septentrionales, où la Sodecoton et son huile Diamaor règnent en maîtres.
Cependant, au-delà de la conjoncture sur le marché des huiles végétales, marquée par une concurrence de plus en plus farouche, la mise en chômage technique des employés de la société Azur SA trahit la situation visiblement difficile dans laquelle se trouve le groupe de l’industriel Nana Bouba depuis quelques années. En effet, après avoir contrôlé la distribution des produits alimentaires de grande consommation (sucre, riz, sel, tomates, etc.) dans le pays pendant de nombreuses années, sa Société alimentaire du Cameroun (Soacam) est aujourd’hui sur le déclin, en raison des problèmes de gouvernance, apprend-on de sources autorisées.
De plus, alors qu’elle contrôlait 6% du marché de l’eau minérale au Cameroun, à travers sa marque Opur, la société Nabco de Nana Bouba a dû céder ses actifs à Supermont en 2016, renforçant ainsi le leadership de cet opérateur sur ce marché. À travers la cession de ses actifs dans l’eau minérale et la production de boissons gazeuses (Planète), le conglomérat fondé par Nana Bouba disait vouloir se recentrer sur son segment agro-industrie, porté par son unité de transformation de l’huile de palme de Douala et ses plantations industrielles situées dans le département du Nkam, dans la région du Littoral. C’est cette activité qui, aujourd’hui, doit à son tour faire face à une « conjoncture économique difficile », induisant la mise en chômage technique des employés.
BRM