(Investir au Cameroun) - Le groupe canadien GMC Universal Inc, conduit par son président du conseil d’administration (PCA), Alhassan Haruna, a signé le 8 décembre à Limbé, un mémorandum d’entente avec Franklin Ngoni Njie, le directeur général de la Cameroon Development Corporation (CDC), unité agro-industrielle publique disposant de vastes plantations de bananes, palmiers à huile et hévéa dans le Sud-Ouest du Cameroun.

Selon les explications du PCA, « il s’agit pour GMC de s’engager à apporter des capitaux à la CDC afin de doper ses investissements y compris dans une nouvelle denrée qu’est le manioc. Un produit qui serait rentable au Cameroun, car le pays se situe dans ce que l’Union africaine appelle la ceinture du manioc ».

« Nous aurons deux variétés. L’une sera cultivée pour satisfaire la demande locale. L’autre serait pour l’exportation. On aura besoin d’à peu près 10 000 ha de terre pour construire deux usines », précise Olivier Nanan Kablan, le DG de la filiale GMC Universal au Ghana. Des terres que la CDC s’engage à mettre à disposition, indique Franklin Ngoni Njie. Il faut dire que l’entreprise dispose encore de terres immatriculées non exploitées.

Après la signature de ce mémorandum, qui a une durée de validité d’un an renouvelable, la délégation de GMC Universal a rencontré tour à tour ce 9 décembre le Premier ministre, Joseph Dion Ngute, et le ministre en charge de l’Agriculture, Gabriel Mbairobe. À ces deux personnalités, le groupe a indiqué qu’il pourrait revenir au Cameroun dans un délai maximum de six mois avec un plan de financement concret afin de matérialiser le partenariat naissant avec la CDC.

Le Premier ministre a pour sa part rassuré ses hôtes de ce que le gouvernement mettrait les moyens nécessaires pour garantir la sécurité dans le Sud-Ouest. Le ministre de l’Agriculture s’est, quant à lui réjoui de ce qu’une telle initiative devrait réduire la dépendance du Cameroun en matière d’importations des farines ou du blé.

Depuis le déclenchement de la crise sécuritaire dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest qui plombent l’activité économique, la CDC est en difficulté. En 2019 et 2020, elle a affiché un résultat net négatif de plus de 18 milliards de FCFA, selon les chiffres du ministère camerounais des Finances.

Un investisseur comme GMC Universal pourrait donc apporter un souffle nouveau à la CDC. D’autant plus que le groupe a déjà mené un projet similaire au Ghana. En 2018, elle a obtenu un financement de 25 millions de dollars de l’indien Cosmos International pour la fabrication et l’installation d’une usine de traitement d’amidon à base de manioc à Nkwanta South, dans la région de la Volta au Ghana.

Sylvain Andzongo

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