(Investir au Cameroun) - Le Cameroun vient de lancer l'implémentation d'un titre de transit unique sur les corridors Douala-Bangui, Douala-Ndjamena. Il s’agit ici d’un document dématérialisé délivré par les services douaniers pour attester que les marchandises de passage dans le pays via la route et le rail, ont pour destination finale le Tchad et la République centrafricaine (RCA). Cela évite aux opérateurs un double paiement de droits (dans le pays de transit et en RCA ou au Tchad), mais aussi de multiples déclarations de marchandises aux points de rupture : Edea, Belabo, Ngaoundéré...
A cet effet, par une note de service N°334/MINFI/DGD du 16 septembre 2021, il est créé au sein de la direction générale des Douanes (DGD), une équipe de travail mixte Douanes-Camrail (le transporteur ferroviaire) chargée de l’implémentation de ce Titre de transit unique via une interface électronique commune.
« L’équipe a pour missions de : procéder aux vérifications de conformité des développements et des données échangées nécessaires au suivi optimal des cargaisons s’y rapportant, conformément à la réglementation en vigueur ; effectuer les tests de production, afin de déceler les dysfonctionnements éventuels et proposer des mesures correctives ; assurer la mise en production de ladite interface pour sécuriser les droits du Trésor Public et fluidifier les opérations de transit y relatives ; mettre en place les échanges des données entre Camrail et la DGD », apprend-on de l’administration douanière.
Selon le ministère des Finances (Minfi) qui a institué ce titre de transit unique, la collaboration Douane-Camrail doit permettre la réduction des délais de transit des marchandises grâce à l’acheminement par rail en trois jours et le post-acheminement par route en deux jours, jusqu’à la frontière.
Toujours selon la même source, le Cameroun a opté pour cet instrument douanier dématérialisé et traçable parce qu'il a été constaté que, la réglementation douanière en matière de transit des marchandises n’est pas appliquée de manière uniforme. Bien plus, les lourdeurs administratives découlant de cette situation entraînent non seulement des surcoûts injustifiables pour les opérateurs économiques mais encore l’écoulement d’importantes quantités de marchandises sur le marché local sans paiement préalables des droits et taxes. De telles pratiques font perdre au Trésor public d’importantes ressources et favorisent une concurrence déloyale sur le marché.
Selon les syndicats des transporteurs, environ 78 000 camions sont opérationnels sur les corridors Douala-Ndjamena-Bangui. Ces derniers assurent le transport d’environ 340 milliards de FCFA de marchandises tchadiennes chaque année, contre 55 milliards de FCFA de marchandises centrafricaines transportées annuellement sur le corridor Douala-Bangui.
Sylvain Andzongo