(Investir au Cameroun) - En moyenne sur les douze derniers mois, le taux d’inflation s’élève à 7,5% en novembre 2023. C’est ce qui ressort de la note sur l’évolution des prix à la consommation finale des ménages au Cameroun en novembre 2023, publiée par l’Institut national de la statistique (INS). Bien que cet indicateur soit en baisse de 0,2% par rapport au 7,7% du mois d’octobre 2023, il représente toujours plus du double de la limite du seuil de 3% fixé par la Cemac (Cameroun, Congo, Gabon, Tchad, RCA et Guinée équatoriale) dans son dispositif de surveillance multilatérale. Selon le document, les taux d’inflation restent supérieurs à 7% dans 9 des 10 régions du pays, avec le plus élevé enregistré à Bertoua (Est), soit 8,9 %. Bamenda, la capitale régionale du Nord-Ouest, affiche le taux le plus bas avec 6,1%, mais celui-ci est également au-dessus de la norme communautaire.
L’INS explique que cette inflation provient principalement de « la progression de 11,6% des prix des produits alimentaires, de 13,8% des coûts de transport et de 7,7% des prix des meubles, des articles de ménage et des produits d’entretien courant ». Les statisticiens nationaux notent toutefois que l’inflation alimentaire a baissé de 0,4% sur la période sous revue. Cette baisse des prix des produits alimentaires est à mettre en lien avec le recul des prix des pains et céréales (-1,1%), des poissons et fruits de mer (-1,1%), des huiles et graisses (-1,1%), ainsi que des légumes (-0,4%). En revanche, les prix des viandes et des fruits ont augmenté sur la même période, respectivement de 0,6% et de 1,9%. Pour les produits non alimentaires, la baisse concerne uniquement les boissons alcoolisées, tabacs et stupéfiants (-0,1%).
Dans la loi de finances 2024, le gouvernement camerounais prévoit que l’inflation se replierait à 4% l’année prochaine contre 6,7% à fin décembre 2023, bien que ce taux reste au-dessus du seuil communautaire. Dans sa réponse à la situation inflationniste, la Banque des États de l’Afrique centrale (Beac), institution d’émission des pays membres de cet espace communautaire, assèche les banques au moyen du relèvement répété de ses principaux taux directeurs, de la suspension des opérations d’injection de liquidités dans le système bancaire de la Cemac et de l’intensification des opérations de reprise de liquidité auprès des établissements bancaires. Mais la Beac reconnaît que seulement 20% de l’inflation est d’origine monétaire.
P.N.N