(Investir au Cameroun) - En cette année 2021, le réseau routier camerounais affiche un linéaire global de 121 873,93 km, toutes catégories confondues (routes bitumées, en terre, nationales, régionales, départementales, communales, etc.). Mais, de l’aveu même du ministre des Travaux publics (Mintp), Emmanuel Nganou Djoumessi, qui a défendu son enveloppe budgétaire 2022 le 1er décembre 2021 devant les députés, 48,86% de ce réseau est « en bon ou moyen état de circulation, et 51,14% en mauvais état ».
Selon l’exposé fait par le ministre face aux députés, cette situation est consécutive au manque de moyens financiers pour assurer l’entretien routier. En effet, a-t-il souligné, au cours des 10 dernières années, le linéaire de routes au Cameroun a plus que doublé, mais les moyens conséquents pour l’entretien n’ont pas suivi. « Le linéaire du réseau routier est passé de 55 000 km en 2010 à 121 873,93 km en 2021, soit un accroissement de 121%, sans accroissement correspondant des ressources d’entretien et de maintenance », a expliqué le ministre Nganou Djoumessi.
Afin d’inverser cette tendance, le chef du département ministériel en charge des travaux publics annonce que le gouvernement entend non seulement concéder l’entretien routier, mais aussi implémenter la nouvelle stratégie de durabilité des routes en terre, qui constituent plus de 93% du réseau routier national. En effet, constatant que « les solutions d’entretien envisagées et mises en œuvre jusqu’alors ont montré leurs limites et appellent à une nouvelle stratégie efficace d’entretien durable des routes en terre », le ministère des Travaux publics a élaboré une stratégie d’entretien durable des routes en terre, qui était au cœur d’un séminaire de vulgarisation organisé du 1er au 3 juin 2021 dans la capitale camerounaise.
Articulée autour de nouvelles techniques de traitement de la chaussée et l’intégration des produits innovants dans les travaux, cette stratégie vise concrètement, apprend-on, à « améliorer la portance du matériau meuble disponible constituant la couche de roulement de ces routes, limiter l’influence du trafic par la maîtrise et le contrôle de circulation des poids lourds, maitriser et limiter l’influence des conditions climatiques sur la route… ». Mais, souligne-t-on au Mintp, les actions à mener dans le cadre de cette stratégie « devront être accompagnées de mesures de gouvernance que sont une plus grande rigueur dans l’exécution des travaux, par le respect strict du cahier de charges bien établi au préalable ; et une densification de la surveillance du réseau et des interventions d’urgence ».
Selon le ministère des Travaux publics, le retour d’expérience obtenu après les premières années d’implémentation de cette stratégie aboutira à l’élaboration d’un « guide technique de l’entretien des routes en terre ressortant, par zone écologique, les spécificités techniques, les problèmes rencontrés, les solutions optimales appropriées ainsi que le protocole de mise en œuvre ». Au final, en plus de rendre possible l’entretien des routes en terre à des coûts optimisés, la stratégie que se prépare à implémenter le Mintp devrait avoir un impact positif sur le quotidien des populations camerounaises, dont le « niveau de vie dépend (…) étroitement du niveau de service offert par ces routes en terre ».
Brice R. Mbodiam
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