(Investir au Cameroun) - Au regard de l’effondrement continu des cours mondiaux du baril de pétrole brut, le Trésor public camerounais devrait ne pas pouvoir réaliser son objectif d’encaisser 775 milliards de francs Cfa en 2015, au titre de recettes pétrolières. L’hypothèse a été sérieusement envisagée au cours du Conseil de cabinet du gouvernement tenu le 29 janvier 2015 à Yaoundé, la capitale du pays.
Invité à exposer sur «les mesures prises ou envisagées pour optimiser l'exécution du budget de l'Etat au titre de l'exercice 2015, dans ses volets recettes et dépenses», le ministre des Finances, Alamine Ousmane Mey (photo), a annoncé qu’une stratégie visant à optimiser la collecte des recettes fiscalo-douanières sera mise en œuvre, afin de pallier la baisse attendues des recettes pétrolières. Ce qui présage d’une pression plus importante sur les opérateurs économiques locaux, qui pourraient payer au prix fort la conjoncture international morose autour du pétrole.
En effet, depuis plusieurs semaines maintenant, le prix du baril du Brent sur le marché international affiche moins de 50 dollars. Pourtant, selon Lazare Bela, ancien directeur des affaires économiques, et actuel Conseiller technique au ministère des Finances, les prévisions de prix du brut dans le cadre du budget de l’Etat du Cameroun pour l’année 2015, ont été faites sur la base de 89 dollars le baril, soit plus de 49 dollars de plus par rapport au cours actuel du baril à l’international.
Calculette en main, si les analyses des experts viennent à se réaliser et que le prix du baril ne remonte pas à un certain moment au cours de l’année 2015, les recettes pétrolières au Cameroun pourraient difficilement atteindre les 500 milliards de francs Cfa, soit une baisse substantielle de plus de 275 milliards de francs Cfa qu’il faudra trouver par d’autres canaux. A défaut de rectifier simplement la loi de Finances de l’année 2015.
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