(Investir au Cameroun) - Selon Emmanuel Etoundi Oyono, le directeur général du Port autonome de Douala (PAD), l’entreprise publique qui gère la plus importante infrastructure portuaire du Cameroun, environ 200 000 mètres cubes de bois sont actuellement stockés au port de Douala, à cause de la congestion de cette infrastructure, qui a provoqué un ralentissement des activités d’import-export depuis environ 9 mois.
A en croire le DG du PAD, l’évacuation urgente de cette cargaison, qui obstrue l’espace portuaire, nécessite l’embarquement d’au moins 3000 mètres cubes de bois chaque jour. Cette performance, apprend-on de sources autorisées, est dans les cordes du concessionnaire du parc à bois, qui, ces derniers jours, revendique des «taux d’évacuation quotidienne qui atteignent quelques fois le cap de 4.000 m3 par jour».
A en croire les rapports du Comité de facilitation du trafic maritime international (Comité FAL), le stockage massif du bois au port de Douala depuis des mois est l’une des principales causes de la congestion de cette infrastructure portuaire. Le Comité FAL a d’ailleurs suggéré que les cargaisons de bois ne soient plus admises à l’intérieure du port, avant l’évacuation complète du parc à bois. Il est également envisagé la réouverture du parc à bois de Kribi, dans la région du Sud, afin de résorber la crise au parc à bois du port de Douala.
Cette situation préjudiciable aux exportateurs intervient alors que l’Organisation internationale des bois tropicaux (OIBT), dans un rapport de mai 2014, a annoncé une année rose pour la filière bois du Cameroun. «Les récentes hausses de prix pour les espèces de bois les plus demandées se sont aujourd’hui consolidées avec une demande qui est maintenant ferme et les producteurs sont convaincus qu’elle va le rester au troisième trimestre (…) Les exportateurs camerounais sont particulièrement bien placés, leurs commandes portant jusqu’au dernier trimestre 2014», a analysé l’OIBT.
Même si elle manifestait quelques craintes par rapport à «la capacité des producteurs à disposer suffisamment de grumes pour honorer les calendriers des expéditions», l’OIBT se voulait plutôt rassurante pour les consommateurs du bois camerounais : « Les exportations de grumes du Cameroun, limitées seulement aux essences secondaires, sont très fortes et ce niveau de demande supporte l’ensemble du marché». Une analyse aujourd’hui mise à rude épreuve par les difficultés observées au port de Douala.
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