(Investir au Cameroun) - Le 25 janvier 2024 au port d’Idenau, dans la région du Sud-Ouest, les éléments de la douane camerounaise ont procédé à la saisie d’une cargaison de 18,4 tonnes de fèves de cacao, que des individus tentaient d’exporter vers le Nigeria, malgré la mesure gouvernementale interdisant ces opérations. Pour échapper aux mailles de la douane, apprend-on des services de communication de la direction générale des douanes du ministère des Finances, « les contrevenants avaient déclaré des arachides dans les sacs en cours de chargement dans les embarcations artisanales ».
En effet, face à l’intensification des exportations frauduleuses du cacao camerounais vers le Nigeria au cours de la campagne 2022-2023, le ministre du Commerce, au sortir d’une réunion de crise avec les opérateurs de la filière le 13 juin 2023 à Yaoundé, avait dû interdire les exportations de fèves vers ce pays voisin. Le dispositif de surveillance impliquant les autorités administratives, les forces de sécurité et les douaniers a aussitôt été renforcé pour une meilleure surveillance de l’espace commercial du Sud-Ouest, principal terreau de ces exportations.
À titre d’exemple, dans ce bassin de production du Cameroun, « constat a été fait qu’au titre de la campagne cacaoyère 2022-2023, le volume des exportations frauduleuses, principalement à destination du Nigeria, a atteint des niveaux inédits, compris entre 30 000 et 60 000 tonnes, soit 10 à 20% de la production nationale de cacao, représentant un manque à gagner pour le Trésor public de près de 10 milliards de FCFA, en termes de droits de sortie et de redevance à l’exportation, et une perte sèche, au titre du rapatriement des devises, d’environ 60 milliards de FCFA », confesse le ministre du Commerce dans sa lettre circulaire du 13 juin 2023, qui interdit les exportations de fèves vers le pays le plus peuplé d’Afrique, qui partage une longue frontière poreuse avec le Cameroun.
BRM
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