(Investir au Cameroun) - Dans une récente note d’information, la société d’électricité Eneo Cameroon, filiale du groupe Actis, révèle que la ville de Minta, située dans département de la Haute-Sanaga dans la région du Centre, ne paie pas l’énergie consommée depuis le mois de mars 2021. « Après une longue période sans énergie, le service a été rétabli à Minta le 13 mars 2021. Depuis lors, toute la ville et ses environs consomment l’électricité sans payer, soit environ 200 kW à ce jour », révèle la société.
Eneo ne chiffre pas le coût de cette énergie utilisée sans être payée. Mais la société explique que mars 2021 correspond à la période au cours de laquelle, la ville a été reconnectée au réseau après environ 4 ans sans électricité. Depuis mars donc, la filiale d’Actis a engagé des actions pour la reconnexion de cette localité et tous les villages de l’arrondissement.
« Pour le moment, la première priorité d’Eneo est d’y stabiliser l’énergie électrique », affirme l’entreprise. Mais la tâche est complexe : « la ville de Minta est jonchée de nombreux raccordements en direct qui neutralisent les efforts pour stabiliser la qualité de service. Assainir ce réseau nécessite des investissements et ressources conséquents ».
Pour exprimer le « courroux des populations vis-à-vis de [l’] absence de l’énergie électrique qui cause un préjudice énorme sur le plan éducatif, économique et social », les chefs traditionnels de l’arrondissement de Minta ont saisi, le 11 octobre dernier, pas moins que le Premier ministre, chef du gouvernement. Dans une note d’information datant du 19 octobre, Eneo affirme que « le service électrique est rétabli à Minta et ses environs » depuis le même jour.
« Ces dernières semaines, une succession d’incidents, le terrain marécageux, les intempéries et des actes d’incivisme mettent à mal les efforts des équipes techniques d’Eneo », ajoute l’électricien. Ce dernier prévient que « les populations de Minta et de la région de l’Est en général bénéficieront difficilement d’une bonne qualité de service stable, tant que vont persister les raccordements frauduleux, les actes d’incivisme et le non-paiement des consommations ».
Le concessionnaire du service de distribution de l’électricité rappelle que 30% de l’énergie distribuée au Cameroun est absorbée par les réseaux non conventionnels et les pratiques irrégulières. Cette proportion représente une perte estimée à 60 milliards de FCFA par an. Le secteur électrique se voit ainsi privé de l’argent qui devrait servir aux investissements pour l’amélioration de la qualité de service. Ces irrégularités mettent par ailleurs les biens et les personnes en danger.
S.A.