(Investir au Cameroun) - Le financement des opérations extérieures (dont les importations) via le crédit documentaire demeurera complexe au Cameroun au cours de l'année 2019, peut-on conclure d'une analyse effectuée par l'agence de notation Fitch Ratings sur le secteur bancaire de certains pays qu'elle suit en Afrique.
Dans le but de poursuivre avec la stabilisation et même l'amélioration des réserves de change, la Banque des Etats de l'Afrique Centrale (BEAC) dont dépend le Cameroun, a durci les conditions d'accès aux devises étrangères avec un processus qui prend au moins 4 semaines, selon les disponibilités, et une méthodologie qui n'est pas toujours précisée aux banques.
Ainsi, à l’exception des filiales de grosses multinationales bancaires (Citigroup, Standard Chartered Bank et Société Générale), qui jouisse d’un accès conséquent à des paniers de devises à l'étranger, les autres banques commerciales auront plus de difficultés à recourir au marché monétaire international, en raison de la faible structure de régulation du secteur.
L'adoption par la CEMAC des normes dites de Bâle II qui permet de fixer un standard élevé de gestion des banques tarde encore à suivre. Les délais pour la mise en œuvre des réformes y relatives ne sont pas claires, et le processus risque de connaître des lenteurs, toujours selon Fitch.
La raison à cela, c'est qu'il est peu probable que les banques de la sous-région puissent suivre en termes de renforcement des fonds propres requis. Le niveau d’exposition à un emprunteur unique (le gouvernement et les entités connexes) est élevé (45%) et l'encours des créances douteuses atteignait à la fin du 3ème trimestre 2018, l'équivalent de 15,8% du volume global des crédits accordés à l'économie.
Idriss Linge