(Investir au Cameroun) - Arrivé en fin de mandat depuis juillet 2020, le Français Benoît Galichet restera encore au poste de directeur général (DG) de la société Les Cimenteries du Cameroun (Cimencam) pendant au moins 2 ans. La décision du renouvellement du contrat de ce DG a été annoncée le 29 août 2020 à Yaoundé, la capitale camerounaise, au cours d’un conseil d’administration de cette filiale du groupe LafargeHolcim-Maroc Afrique (LHMA).
« Le président du Conseil d’administration (PCA) de l’entreprise, Pierre Moukoko Mbonjo, a simplement pris la parole pour informer les administrateurs de ce que le chef de l’État a finalement demandé que le directeur général soit exceptionnellement reconduit », révèle un administrateur. Cette décision du chef de l’État camerounais est contraire à son vœu initial, qui était de ne pas voir le contrat de ce manager être prorogé pour un nouveau bail de 2 ans, comme le projetait le groupe LHMA depuis juin 2020.
« J’ai l’honneur de vous faire connaître que le chef de l’État a marqué son très haut accord pour le remplacement de monsieur Benoît Calichet par un autre cadre du groupe LafargeHolcim-Maroc Afrique, au poste de directeur général de la société Les Cimenteries du Cameroun », peut-on lire dans une correspondance adressée le 30 juillet 2020 par le secrétaire général de la présidence de la République (SGPR), Ferdinand Ngoh Ngoh, au ministre des Mines, de l’Industrie et du Développement technologique, Gabriel Dodo Ndocké. Dans l’intervalle, beaucoup d’eau semble avoir coulé sous le pont. Au point d’avoir imposé un rétropédalage au président de la République.
Pour rappel, de sources internes à Cimencam, Benoît Galichet est soupçonné de pratiques peu orthodoxes visant à réduire les bénéfices de l’entreprise, tout en expatriant habilement ses ressources financières. Concrètement, ces pratiques consisteraient à faire exploser les charges de la société, à travers des importations de clinker (matière première pour la production du ciment) surfacturées, ainsi que des recrutements de consultants étrangers grassement payés, directement sur des comptes bancaires à l’étranger.
Soupçonnée de n’être qu’une structure-écran, la Société canadienne d’assistance technique (Scat), basée à Casablanca, ville marocaine à partir de laquelle le groupe LHMA pilote ses filiales africaines, serait l’un des bras séculiers de cette pratique visant à recruter des consultants payés en devises à l’étranger.
Brice R. Mbodiam
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