(Investir au Cameroun) - Le conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI) a approuvé, le 20 décembre dernier, la prorogation d’un an du programme de réformes économiques du Cameroun censé prendre fin en juillet 2024. L’annonce a été faite par le ministre des Finances (Minfi), Louis Paul Motaze, dans un communiqué publié jeudi 21 décembre. « Le conseil d’administration du Fonds a approuvé la prorogation de 12 mois dudit programme afin d’approfondir d’autres problématiques émergentes, à l’instar de la réduction des risques liés au changement climatique », peut-on lire dans le document.
Dans un communiqué le 17 novembre, le FMI a annoncé être parvenu à un accord avec les autorités camerounaises sur la prorogation, jusqu’en juillet 2025, du programme économique et financier triennal (juillet 2021-juillet 2024) appuyé par la Facilité élargie de crédit (FEC) et le Mécanisme élargi de crédit (MEDC). « Cette prorogation s’accompagne d’un accès à des ressources supplémentaires pour permettre au gouvernement de disposer de marges budgétaires additionnelles, à l’effet de mener à bien ces réformes », indique le Minfi. Cette rallonge devrait ainsi permettre au Cameroun de bénéficier d’un financement supplémentaire de 145,4 millions de dollars (près de 89 milliards de FCFA), précisait le FMI dans son communiqué en novembre dernier.
Il est aussi prévu que d’autres bailleurs apportent des appuis budgétaires, tels que la Banque africaine de développement (BAD) qui vient d’approuver un prêt de 74,25 millions d’euros (environ 49 milliards FCFA) au Cameroun pour la mise en œuvre de la première phase du Programme d’appui au redressement du secteur de l’électricité (Parsec). La BAD promet un second financement de 30,94 millions d’euros (20,3 milliards de FCFA), dont le décaissement est prévu pour janvier 2025. Elle conditionne toutefois l’instruction de cette phase à l’extension d’un an du programme triennal soutenu par le FMI.
Cette prorogation répond notamment au besoin de permettre au pays de rétablir la viabilité de la dette, de limiter l’inflation et de réduire le déficit budgétaire. Les autorités camerounaises, apprend-on, se sont par exemple engagées à réduire encore le déficit primaire hors pétrole pour le ramener à moins de 2% du PIB et l’encours de la dette publique à 40% du PIB en 2024. Selon les projections du FMI, l’encours de la dette publique devrait passer de 45% du PIB fin 2022 à moins de 42% fin 2023.
En plus de cette prorogation du programme, le conseil d’administration du FMI a aussi approuvéle décaissement de près de 45 milliards de FCFA en faveur du Cameroun, annonce le Minfi. Cela porte à environ 345 milliards de FCFA, le total des décaissements effectués depuis le début du programme triennal en cours, conclu le 29 juillet 2021. Ce programme devrait permettre au pays d’engranger environ 770 milliards de FCFA au titre d’appuis budgétaires, d’après les autorités. Sur cette enveloppe, 380 milliards de FCFA devraient être mis à disposition par le FMI, tandis que le reste devrait provenir des bailleurs de fonds tels que la BAD, la Banque mondiale, l’Union européenne (UE) et la France.
Patricia Ngo Ngouem
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