(Investir au Cameroun) - Le courroux des populations de la région du Sud devrait baisser d’un cran. Et pour cause, à l’occasion de son passage à l’Assemblée nationale lors de la session budgétaire en cours, le ministre des Travaux publics (Mintp), Emmanuel Nganou Djoumessi, a annoncé le début imminent des travaux de cet axe routier qui a provoqué une manifestation publique violente des populations en octobre dernier. Ces derniers sont allés jusqu’à barrer la voie publique pour exprimer leur colère, car depuis le choix du constructeur italien ICM-CMC en 2019, les travaux n’ont pas commencé.
« Parmi les projets qui vont démarrer en 2022, l’on peut notamment citer la construction de 381,5 km de routes et 150 ml d’ouvrages d’art, soit : la route Maroua-Bogo-Pouss (93 km) ; Ebolowa-Akom II–Kribi (179,6 km) ; Entrée Est de la ville de Douala (Phase II) : (38,9 km) ; Olounou-Oveng, y compris construction d’un pont de 150 ml sur le fleuve Kom, phase I de la route Olounou-Oveng-Frontière Gabon (70 km) ». Ainsi, la route Ebolowa-Akom II–Kribi figure dans la liste des routes dont les travaux seront lancés en 2022 même si le membre du gouvernement n’a pas précisé la date de démarrage.
Pour construire la route Ebolowa-Akom II-Kribi, le gouvernement camerounais a attribué de gré à gré à ICM-CMC le marché de 160 milliards de FCFA au premier trimestre 2019. Le coût global du projet était alors de 168 milliards de FCFA (160 milliards pour les travaux proprement dits ; 6 milliards pour le Bureau d’études techniques et 2 milliards pour le contrôle géotechnique desdits travaux). Mais c’est le montant de 179,63 milliards de FCFA qui figure dans le rapport d’activités 2020 du ministère des Travaux publics.
Selon le même document, les travaux auraient dû être lancés en 2021. Selon nos sources, le problème viendrait du fait que « ICM-CMC a menti sur sa capacité de financement. Malheureusement, l’entreprise, rattrapée par son jeu, a voulu lever des financements via la Standard Chartered Bank avec un garant à Londres dont les conditions vont au-delà de ce qui est permis ». Par conséquent, « d’autres schémas de financement sont en voie d’exploration », apprend-on. En annonçant le début des travaux en 2022, le Mintp semble indiquer que les financières seront ou sont levées.
Sylvain Andzongo