(Investir au Cameroun) - Ce 22 avril 2022, s’achève à Yaoundé, la capitale camerounaise, le Forum des jeunes New Generation dédié à la culture du café, qui a été lancé la veille. Organisée par le Conseil interprofessionnel du cacao et du café (CICC), autour du thème « la caféiculture autrement, par des ambassadeurs du café », cette rencontre sera clôturée par la remise des parchemins à 65 jeunes issus des deux premières promotions du programme New Génération Coffee.
Lancé en 2012 par le CICC dans la filière cacao, ce programme, qui découle d’une étude révélant que la moyenne d’âge des producteurs dépassait 60 ans dans certains bassins de production, New Generation s’articule autour du recrutement de jeunes pour une formation étalée sur 3 ans. C’est le même programme qui a été décliné dans la filière café et permet dès ce 22 avril 2022 « d’envoyer en mission de nouveaux ambassadeurs du café » pour faire rayonner la filière, explique le CICC.
Conformément aux exigences du programme New Generation, au sortir de leur cursus de formation, les recrues, qui ont préalablement pris l’engagement de créer au moins 3 hectares de plantations sur une période de 3 ans, reçoivent de l’interprofession cacao-café tout le nécessaire (sauf la terre et la main-d’œuvre) et le suivi adéquat, pour devenir des entrepreneurs agricoles spécialisés dans la production du cacao ou du café.
En d’autres termes, les 65 nouveaux ambassadeurs du café célébrés par le CICC devront, d’ici l’année 2024, créer au moins 195 hectares de caféiers. En 2020, leurs devanciers de la filière cacao avaient déjà mis en place plus de 2 000 hectares de cacaoyères qui contribuent déjà à l’augmentation progressive de la production nationale observée au fil des campagnes au Cameroun.
Une filière sur le déclin
Pour rappel, depuis plusieurs années, la production du café est plus que déclinante au Cameroun, en dépit des différents programmes mis en place dans le pays pour relancer cette filière. À l’origine de cette réalité, selon les acteurs, se trouvent non seulement la désaffection des producteurs échaudés par des prix d’achat très peu rémunérateurs, mais aussi les effets néfastes des changements climatiques.
À titre d’illustration, alors que le Cameroun affichait une production caféière de 130 000 tonnes dans les années 90, le pays a enregistré une production commercialisée de seulement 12 157 tonnes au cours de la campagne 2020-2021. De plus, ce volume est en baisse de 50,7% par rapport à la campagne précédente, selon les données de l’Office national du cacao et du café (ONCC).
L’on observe surtout que la piètre performance de la campagne 2020-2021 surclasse même les 16 142 tonnes de la saison 2012-2013. Cette dernière campagne avait été qualifiée par les acteurs locaux de la filière café de campagne la plus mauvaise « des 50 dernières années ».
Au demeurant, ce déclin de la production caféière au Cameroun est aux antipodes du dynamisme observé dans le secteur de la transformation. À la différence du cacao, dont la transformation est l’affaire des multinationales étrangères, la torréfaction du café au Cameroun est l’apanage des nationaux, qui alignent très souvent des distinctions à l’international, en raison de la qualité de leurs produits.
Brice R. Mbodiam
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