(Investir au Cameroun) - Il n’est plus question pour la Société de développement du coton (Sodecoton), unité agro-industrielle qui encadre plus de 250 000 producteurs dans la partie septentrionale du Cameroun, d’introduire les OGM dans la production du coton dans le pays.
«L’expérimentation du coton génétiquement modifié (Cgm) a été menée pour un but de recherche. Cette recherche s’est arrêtée au cours de la campagne agricole 2017-2018, conformément à l’autorisation reçue du ministère de l’Environnement, de la Protection de la nature et du Développement durable (Minepded), sur la phase de réalisation en milieu ouvert. Cette phase d’expérimentation étant achevée depuis avril 2018, et aucune dérégulation n’ayant été obtenue des pouvoirs publics pour la poursuite de cette activité, la Sodecoton a mis fin à ce volet de recherche.» sur le coton génétiquement modifié, explique Mohamadou Bayero Bounou, le directeur général de la Sodecoton.
En effet, révèle le DG de la Sodecoton, en lieu et place de l’introduction des OGM dans la culture du coton, à l’effet d’augmenter la production cotonnière au Cameroun, la Sodecoton et ses partenaires dans le domaine de la recherche, que sont l’Institut de recherche agronomique pour le développement (Irad) et le Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (Cirad), ont pu mettre sur pied, des variétés conventionnelles non génétiquement modifiées, qui procurent des rendements très intéressants.
Ces variétés, explique Mohamadou Bayero Bounou, «ont un haut potentiel de rendement en champ pouvant produire jusqu’à 3,5 tonnes/ha, particulièrement pour la variété IRMA Q302 (cultivée dans toute la zone cotonnière), qui a de bonnes caractéristiques agronomiques et technologiques. Un itinéraire technique bien élaboré et administré, et un programme des traitements insecticides raisonné permettent de bien gérer les pressions parasitaires de la zone cotonnière et d’obtenir une bonne production. De ce fait, les variétés conventionnelles non génétiquement modifiées, vulgarisées par la Sodecoton en ce moment, donnent entière satisfaction, tant pour les producteurs que pour elle-même».
En martelant que « la Sodecoton n’a nulle intention d’opter pour le coton génétiquement modifié pour réaliser ses objectifs de production cotonnière », le DG de cette unité agro-industrielle souligne que les rendements moyens de 1 400 kg/ha de coton graine, obtenus ces dernières années au Cameroun, sont déjà les «meilleurs rendements de toute l’Afrique en culture pluviale».
Grâce à ces nouvelles variétés, la Sodecoton ambitionne d’atteindre une production de près de 300 000 tonnes au cours de l’actuelle campagne cotonnière, ce qui est largement au-dessus des 109 000 tonnes produites en 2009, contreperformance qui avait incité la Sodecoton, avec la collaboration de Bayer CropSciences, de l’Irad, du Cirad et du Comité national de biosécurité (Cnb), à lancer des essais d’expérimentation du coton génétiquement modifié, au cours de la campagne agricole 2012-2013.
Brice R. Mbodiam
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