(Investir au Cameroun) - Entre octobre et décembre 2021, trois pays de la Cemac vont catalyser la hausse de la production pétrolière dans cet espace communautaire à six États (Cameroun, Congo, Gabon, Tchad, RCA et Guinée équatoriale). Selon le « test prévisionnel de conjoncture » trimestriel que vient de publier la Beac, banque centrale commune à ces pays, il s’agit du Cameroun, de la Guinée équatoriale et du Tchad. « Au Congo, le déclin des champs pétroliers devrait affecter négativement la dynamique de la production », précise la banque centrale, avant de s’appesantir sur le cas du Cameroun.

« Au cours du quatrième trimestre 2021, par rapport au 3^e trimestre 2021, les perspectives de production du pétrole brut s’inscriraient à la hausse au Cameroun, selon les prévisions de la SNH (Société nationale des hydrocarbures). Mais, les ventes tendraient à la baisse, en raison de l’atonie de la demande dans les économies à forte consommation du pétrole brut, où se poursuivent les confinements », soutient la Beac. Traduction : en dépit de l’embellie annoncée en matière de production pétrolière au Cameroun, au cours des trois derniers mois de l’année courante, les ventes, elles, devraient être moins dynamiques.

On ignore pour l’instant quelle sera l’ampleur de cette baisse projetée, encore moins si l’embellie des cours mondiaux, qui a conduit le Cameroun à revoir à la hausse les prévisions de recettes pétrolières dans la loi de finances 2021, pourra compenser son impact sur ces prévisions budgétaires. En effet, après un collectif budgétaire décidé par le chef de l’État, le 7 juin 2021, ces recettes sont passées de 418 à 561 milliards de FCFA, révélant ainsi une augmentation de 143 milliards de FCFA.

Pour rappel, au cours des quatre premiers mois de l’année 2021, les recettes pétrolières ont connu une basse en glissement annuel. « S’agissant de l’exécution du budget actuel à fin avril 2021 (…) il est signalé une évolution globale positive des différentes recettes par rapport à la même période l’année dernière, à l’exception des recettes pétrolières qui connaissent une baisse (-14,20%) par rapport à la même période en 2020… », peut-on lire dans un rapport d’analyse du document de programmation économique et budgétaire déposé à l’Assemblée nationale par le gouvernement, en prélude au débat d’orientation budgétaire précédant l’élaboration du budget de l’État pour l’année 2022. 

Cette information révélée par la Commission des finances de la chambre basse du Parlement camerounais survenait dans un contexte de baisse de la production (-6,82%) en glissement annuel, de hausse des volumes commercialisés (0,49%), et surtout de bonne tenue des cours mondiaux. En effet, entre janvier et juin 2021, le prix du baril du brut sur le marché a oscillé entre 50 et plus de 70 dollars, selon les différentes plateformes dédiées au suivi du marché pétrolier. Ceci, contrairement à la même période en 2020, au cours de laquelle les cours mondiaux du brut se sont situés sous la barre de 30 dollars US du fait du coronavirus, induisant une réduction de 39,41% du prix du brut camerounais.

Brice R. Mbodiam

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