(Investir au Cameroun) - Dans la zone Cemac, espace communautaire constituée de six États (Cameroun, Congo, Gabon, Tchad, RCA et Guinée équatoriale), les établissements de crédit installés au Cameroun ont largement dominé le marché du crédit bancaire au premier trimestre 2022. Il s’agit d’Afriland First Bank, dont le capital est contrôlé par le milliardaire camerounais Paul Kammogne Fokam ; de SCB Cameroun, filiale locale du groupe marocain Attijariwafa Bank ; Société Générale Cameroun, filiale camerounaise du groupe français éponyme ; et de la Bicec, filiale du Marocain Banque centrale populaire (BCP).
Concrètement, sur les trois premiers mois de l’année courante, « Afriland First Bank, classée deuxième au quatrième trimestre 2021, occupe le premier rang avec 19,88% du montant global des crédits octroyés, contre 18,38% en fin 2021. SCB Cameroun, qui occupait le troisième rang au quatrième trimestre 2021, a glané 46 points pour prendre la deuxième position avec 18,31% des parts. Société Générale Cameroun, qui a dominé le marché du crédit au dernier trimestre 2021 a perdu 53 points pour se classer troisième ; elle ne possède plus que 16,16% des parts de marché. Les parts de marché de la Bicec sont demeurées stables à 13,06% », détaille la Beac, l’institut d’émission commun aux six pays de la Cemac, qui vient de publier le rapport sur « l’évolution des taux débiteurs pratiqués par les établissements de crédit dans la Cemac ».
Au demeurant, en dépit de cette nette domination du marché du crédit dans la Cemac, entre janvier et mars 2022, le dynamisme en matière de financement des économies observé dans les banques installées au Cameroun a quelque peu fléchi, en glissement trimestriel. En effet, révèlent les données de la banque centrale, « l’enveloppe globale des prêts accordés par le système bancaire camerounais s’est élevée à 1 013,3 milliards FCFA contre 1 185,9 milliards FCFA au 4e trimestre 2021, en baisse de 14,55% ».
« Sur cette même période, l’offre de crédit au Cameroun demeure dominée par les banques, qui concentrent 98,78% du total des financements enregistrés, contre 1,22% pour les établissements financiers », poursuit la Beac, qui révèle ainsi le règne sans partage des banques du Cameroun sur le système financier de la Cemac. Cette réalité est d’autant plus compréhensible qu’avec un réseau de 18 banques agréées, le Cameroun, qui abrite également 40% du tissu industriel de la Cemac, selon diverses données officielles, dispose, à lui tout seul, de près de 50% du réseau bancaire de la communauté.
Brice R. Mbodiam
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