(Investir au Cameroun) - Au cours de l’année 2019, les opérations de pension livrée sur le marché interbancaire de la zone Cemac (Cameroun, Congo, Gabon, Tchad, RCA et Guinée équatoriale) ont atteint un montant total de 2 546 milliards de FCFA. À fin 2018, les opérations du même type avaient culminé à seulement 17,4 milliards de FCFA, ce qui révèle une progression exponentielle de près de 2 430 milliards de FCFA sur une période d’un an.
Selon le rapport de politique monétaire de la Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC), publié en mars 2020, l’évolution impressionnante des transactions sur ce mode de financement, visiblement devenu la coqueluche des acteurs du marché interbancaire, a induit « une forte hausse du volume cumulé des transactions interbancaires au 31 décembre 2019, à 3 500,3 milliards de FCFA (360 opérations), contre 928,6 milliards de FCFA à la même période un an plus tôt ». Calculette en main, il s’agit d’une progression de près de 300% en 12 mois.
Pour rappel, expliquent les experts de la BEAC, la pension livrée est une technique de financement interbancaire caractérisée par un échange de titres négociables contre de la trésorerie, pour une période déterminée. Cette transaction exige la signature d’une convention-cadre entre les parties.
Mieux, apprend-on, la pension livrée permet au prêteur de se voir automatiquement transférer la propriété des titres mis en garantie par l’emprunteur, une fois la date du remboursement de la créance échue. « On n’a même pas besoin d’aller devant un tribunal pour obtenir ce transfert de propriété », soulignait en septembre 2018 Aboubakar Salao, membre du comité d’audit de la BEAC. C’était au cours d’un séminaire organisé par la SFI sur le thème « marchés des capitaux en Afrique centrale : défis et opportunités. »
À en croire la même source, ce dispositif est venu pallier l’inexistence de produits financiers sûrs, qui jadis plombait le marché interbancaire dans l’espace Cemac. Toute chose qui rassure davantage les banques prêteuses, qui délient donc de plus en plus les cordons de leurs bourses au profit des confrères en quête de liquidité.
Brice R. Mbodiam
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