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Yaoundé - 26 avril 2024 -
Finance

Motaze menace les banques et EMF qui boudent une plateforme permettant d’instaurer la transparence dans le secteur

Motaze menace les banques et EMF qui boudent une plateforme permettant d’instaurer la transparence dans le secteur

(Investir au Cameroun) - Le ministre camerounais des Finances, Louis Paul Motaze (photo), a procédé le 25 août 2020 à Yaoundé, au lancement de la campagne de vulgarisation de la plateforme informatique du Comité national économique et financier (Cnef). Cette campagne, qui se poursuivra dans les 10 régions du pays, apprend-on officiellement, vise à inciter les agents économiques et les établissements de crédit (banques et établissements de microfinance, EMF) à s’approprier cet outil permettant d’instaurer une certaine transparence dans le secteur financier national, et aider à la prise de décisions en matière de financement de l’économie.

 C’est que, depuis sa mise en place il y a quelques années, les établissements de crédits, qui ont pourtant l’obligation de renseigner cette base de données en procédant aux télédéclarations, semblent plutôt la bouder. « Je tiens à leur indiquer que des instructions conséquentes ont été données au secrétariat général du Cnef, aux fins de sanctionner tous les établissements qui ne s’y conformeront pas à l’issue de cette campagne de vulgarisation », menace le ministre Motaze.   

La plateforme du Cnef est née de la volonté des pouvoirs publics d’améliorer la transparence et le fonctionnement du secteur financier, le retour des informations centralisées vers les différents acteurs leur permettant de disposer d’éléments pour la prise de décisions. Elle est un assemblage de plusieurs outils et intègre notamment la centrale des incidents de paiement (CIP), qui centralise et diffuse les informations sur les ouvertures et clôtures des comptes des clients des établissements de crédit et de microfinance en activité, ainsi que sur les incidents de paiement ; le fichier bancaire national des entreprises (Fibane), qui centralise les données financières des entreprises ayant sollicité ou bénéficié des concours des établissements assujettis, et attribue des scores renseignant sur leurs probabilités de défaut.

Les autres composantes de cette plateforme informatique sont le cadre d’analyse et de suivi des établissements de microfinance (Casemf), qui centralise les données des établissements de microfinance, et diffuse des informations sur leurs performances financières, sociales et opérationnelles ; la centrale des risques des établissements de microfinance (Cremf), qui centralise et diffuse les informations sur les engagements des clients dans les livres des établissements de microfinance et de crédit ; le répertoire national des sûretés mobilières (Rnsm), qui centralise et diffuse des informations portant sur les biens mobiliers donnés en garantie des crédits obtenus ; et l’application de calcul et d’archivage du taux effectif global (TEG) et du taux d’usure, qui centralise les données sur les taux d’intérêt appliqués aux emprunteurs, et calcule les TEG et taux d’usure par types de clientèles.

« Au terme de la campagne, notre vœu est que dans un effort commun, les assujettis utilisent la plateforme dédiée afin d’améliorer le taux de télédéclarations des données ainsi que leur sincérité ; de restaurer la confiance dans l’usage des instruments de paiement scripturaux ; corriger l’asymétrie d’information entre les prêteurs et les emprunteurs en conditionnant tout octroi de crédit et de délivrance d’instrument de paiement à la consultation préalable et systématique de la plateforme ; baisser le taux de créances en souffrance des établissements de crédit… », confie le ministre Motaze.

En effet, l’une des conséquences majeures de la non-prise en compte de cette plateforme par les établissements de crédit et les agents économiques est l’asymétrie des informations entre les prêteurs et les emprunteurs. Ce qui, de l’avis des experts, concourt à l’accumulation des créances en souffrance dans le secteur financier (554 milliards de FCFA décembre 2019, selon le ministère des Finances), avec pour corollaire le renchérissement des coûts du crédit.

Brice R. Mbodiam

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