(Investir au Cameroun) - « Cher client, la connexion internet est à présent rétablie. Toutes nos excuses pour les désagréments causés ». C’est le message reçus en fin de matinée ce 11 janvier 2024 par les abonnés au réseau de l’opérateur de mobile Orange Cameroun. La veille en début de soirée, alors que les internautes du Cameroun étaient privés de la connexion internet depuis plusieurs heures, des entreprises télécoms, par messages aux abonnés, avaient dû révéler que ces perturbations sont consécutives à une nouvelle coupure de la fibre optique, gérée de façon monopolistique par Camtel, l’opérateur historique des télécoms au Cameroun.
Ce type d’incident est récurrent au Cameroun, pour diverses raisons. « De récents constats effectués révèlent que pour un taux global de 80% de défauts enregistrés sur le réseau à fibre optique pour la période allant de 2017 à 2019, 40% sont dus aux travaux publics et 38% à des actes de vandalisme, remettant continuellement en cause les efforts du gouvernement à garantir un réseau filaire capable de soutenir la demande de plus en plus croissante des services de communication électronique au Cameroun », avait révélé la ministre des Postes et Télécoms (Minpostel), Minette Libom Li Likeng, lors d’un passage devant les députés le 7 juillet 2021.
Mais au-delà de ces incidents ponctuels, la gestion et la protection de la fibre optique au Cameroun font face à des défis structurels. En effet, selon la ministre, Camtel, qui gère cette infrastructure, rencontre d’énormes difficultés. Il s’agit, apprend-on, du « non-respect des installations de la fibre optique lors des travaux de construction des routes et d’aménagement des voiries ; la difficulté de la coordination et de la mutualisation des travaux de génie civil avec ceux des télécommunications le long des routes ; l’absence d’étude pour le déplacement des réseaux de télécommunications ; la délivrance des autorisations par la communauté urbaine sans aucune connaissance des normes d’installation et sans aucun respect des installations de télécommunications existantes ; la faiblesse des textes juridiques sur la protection des infrastructures des télécommunications… »
En plus de la pose approximative de la fibre optique par les entreprises commises à la tâche, qui avait été particulièrement fustigée par le député Cabral Libii lors du passage de la Minpostel à l’Assemblée nationale, les moyens requis pour le déplacement des réseaux pendant les travaux publics sont très souvent insuffisants. « À titre d’exemple, dans le cas de l’axe Yaoundé-Bafoussam, les moyens prévus étaient de 60 millions de FCFA, contre 4 milliards de FCFA de besoins réel », avait révélé la Minpostel. « Ces difficultés engendrent des perturbations de plus en plus fréquentes des services des réseaux des communications électroniques, et par conséquent, impactent considérablement la qualité de service dans ce domaine », avait-elle conclu.
BRM
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