(Investir au Cameroun) - Les comptes nationaux du Cameroun pour le premier trimestre, publiés par l’Institut national des statistiques (INS), font ressortir comme information phare, une progression du produit intérieur brut (PIB) de 4,2 %. « Cette performance résulte du dynamisme des activités dans les trois secteurs (production, secondaire et tertiaire) », peut-on lire dans le document.
Un regard poussé de cette publication fait cependant ressortir quelques faiblesses qui devraient attirer l’attention de la première économie de l’Afrique centrale. Un premier point, c’est que cette progression découle d’une comparaison avec la performance enregistrée sur la même période en 2018. Un choix de comparaison qui peut masquer les variations de performances.
On relève ainsi qu’en valeur absolue, le PIB du Cameroun a reculé sur les deux derniers trimestres. Il était déjà en baisse de 1 % au cours du quatrième trimestre 2018 par rapport aux trois mois précédents et le PIB du premier trimestre 2019 est en réalité en baisse de 5,6 %, comparé à celui du dernier trimestre 2018.
Par ailleurs, on relève que le dynamisme du secteur tertiaire, revendiqué par les comptes du premier trimestre 2019, cache un certain ralentissement. Sa contribution chiffrée au PIB a été de 2110,1 milliards de FCFA au cours de la période. C’est le niveau de contribution le plus faible depuis le deuxième trimestre 2018. Un ralentissement de même ampleur a été constaté dans les secteurs secondaires (transformation) et primaires (production de base).
Un dernier point d’inquiétude, c’est que, aussi bien la consommation et surtout les investissements ont aussi baissé. L’investissement privé et public a pris une courbe descendante. Le Cameroun doit faire face à plusieurs vents contraires aussi bien au niveau de sa conjoncture nationale que sur le plan international. Son principal produit d’exportation (pétrole) et d’autres produits d’exportation ont connu une baisse des prix depuis le début de l’année.
Idriss Linge