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Yaoundé - 02 mai 2024 -

Dans une interview accordée à l’agence Ecofin, Protais Ayangma, Administrateur directeur général de la compagnie d’assurance Colina, et président sortant de la Fédération des sociétés d’assurances de droit national africaines (Fanaf), révèle que «sur la quarantaine de retraits d'agrément prononcés par la Cima (Conseil interafricain des marchés d’assurances, Ndlr), environ un tiers concerne le Cameroun».

Selon cet assureur camerounais, l’avalanche de sanctions prononcées à l’encontre des assureurs de son pays dans un espace Cima qui compte pourtant 14 marchés, tient principalement de ce que «les compagnies camerounaises n'ont pas la culture du contrôle. L'inexistence d'un véritable contrôle a développé des comportements déviants. Enfin, l'environnement permissif du Cameroun, notamment la corruption, n'arrange pas les choses».

Cependant, si le retrait d’agrément, sanction suprême infligée par le gendarme du secteur des assurances en Afrique centrale et de l’Ouest, sont les plus connues, d’autres sanctions pécuniaires et dissuasives sont généralement prononcées par la Cima, à travers sa Commission régionale de contrôle des assurances (Crca). Ici encore, le Cameroun tient généralement le haut du pavé, apprend-on de sources internes à la Cima.

Chanas, Samaritan, Samiris, Alpha…

A titre d’exemple, lors de la réunion du Crca tenue du 23 au 27 avril 2012 à Lomé, au Togo, les assureurs camerounais ont reçu plus de 50% des sanctions infligées par cette instance de contrôle. C’est ainsi que, en dehors du retrait de l’agrément de Samiris, l’ensemble du Conseil d’administration de Chanas Assurances, constitué de cadors tels que Adolphe Moudiki (Dg Snh) et André Siaka (alors Dg des Brasseries du Cameroun) avait reçu un avertissement pour «insuffisances observées dans la gestion administrative, technique, comptable et financière de l’entreprise».

Dans le même temps, la compagnie AGC du milliardaire Kadji de Fosso avait été placée «sous surveillance permanente de la Division des assurances du ministère des Finances», tandis qu’un dirigeant de la société Alpha assurances était blâmé pour avoir «indûment perçu certains fonds de l’entreprise». La Crca avait également enjoint les actionnaires de Samaritan Insurance qui avaient mis la main dans la caisse de la compagnie de restituer lesdits fonds.

 

Bref, apprend-on d’une source interne à la Crca, au Cameroun, les compagnies d’assurance s’illustrent par la mauvaise gouvernance, des charges trop élevées, la surévaluation des actifs immobiliers dans les bilans, le non paiement des sinistres, la confection de faux documents notariés. Tout ceci entretenu par, souligne notre source, par des «contrôles complaisants» des agents du ministère des Finances.

BRM

 

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Henri Ewele, récemment agréé par le ministère des Finances du Cameroun et la Conférence interafricaine des marchés d’assurances (CIMA), comme directeur général adjoint de Chanas Assurances en charge des opérations techniques et de la réassurance, a finalement été désigné au poste de directeur général de la compagnie leader du marché des assurances au Cameroun, et installé dans ses nouvelles fonctions le 23 septembre à Douala. La décision a été prise au cours d’un conseil d’administration de cette entreprise, tenu le 20 septembre 2013 à Douala.

Ce conseil d’administration, apprend-on cependant de bonnes sources, s’est malheureusement achevé en queue de poisson, la PDG de Chanas Assurances, Jacqueline Cassalegno, 86 ans, ayant claqué la porte de cette rencontre des administrateurs, pour manifester sa désapprobation de la nomination de M. Ewele. Lequel, apprend-on, était d’ailleurs sous le coup d’une mise à pied décidée par la PDG.

Le 13 septembre 2013, les administrateurs de Chanas Assurances s’étaient déjà réunis à Douala, mais n’étaient pas parvenus à lever les points de désaccord qui les opposent notamment à la PDG. Le 20 septembre dernier, c’est Jacqueline Cassalegno qui a été obligée d’abandonner les travaux, comme ce fût déjà les cas d’André Siaka (Dg Brasseries du Cameroun et Vice-président Ecobank Transnational) et d’Adolphe Moudiki (Dg SNH), lors d’un récent conseil d’administration.

En effet, depuis des mois, Chanas Assurances traverse une crise managériale, du fait de la mainmise de la PDG sur tous les organes dirigeants de l’entreprise. Cette dernière, apprend-on de bonnes sources, s’oppose presqu’à tout ce qui n’est pas de son initiative, y compris l’implémentation de certaines résolutions prises par le conseil d’administration et les injonctions de la CIMA, le régulateur du secteur des assurances dans 15 pays d’Afrique centrale et de l’Ouest.

Parmi les points de désaccord, l’on cite la décision du conseil de mettre un terme au contrat du secrétaire général recruté il y a un peu plus d’un an, les injonctions de la CIMA visant à supprimer le poste de PDG et à favoriser les nominations d’un DG et des DGA, ainsi que l’obligation de présenter à la CIMA un plan de refinancement visant à satisfaire les besoins de la compagnie, alors estimés à plus de 6 milliards de francs Cfa en 2012.

Autant de points sur lesquels le leader du marché des assurances au Cameroun, en perte de vitesse à cause de la perte de nombreux contrats juteux, selon des sources autorisées, va devoir s’expliquer lors de la réunion de la Commission régionale de contrôle des assurances (CRCA) de la CIMA, qui est annoncée à Cotonou au mois d’octobre 2013.

BRM

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Les administrateurs de la compagnie d’assurance Chanas, leader au Cameroun avec environ 25% des parts de marché, vont se retrouver le 13 septembre 2013 à Douala, dans le cadre d’une session du conseil d’administration qui s’annonce houleuse, a appris l’agence Ecofin de bonnes sources. Les administrateurs du mastodonte camerounais de l’assurance, apprend-on, vont à nouveau tenter de faire accepter à la PDG, Jacqueline Cassalegno, l’implémentation de certaines résolutions prises par le conseil d’administration, mais que celle-ci se refuse à appliquer.

Il s’agit, indiquent nos sources, de la suppression du poste de PDG (injonction de la Cima, le régulateur du secteur des assurances) et du départ de Mme Cassalegno, aujourd’hui âgée de 86 ans, ainsi que l’annulation du contrat de l’actuel secrétaire général de Chanas Assurances, Martin Abéga, ancien secrétaire exécutif du Groupement interpatronal du Cameroun (Gicam), recruté chez Chanas il ya un peu plus d’un an. Cette indifférence de la PDG devant les résolutions prises par le conseil d’administration, avait déjà poussé deux cadors (André Siaka, Dg des Brasseries du Cameroun et Adolphe Moudiki, Dg de la Snh) de cette instance à claquer la porte lors de la dernière session.

Le 13 septembre prochain, apprend-on, les administrateurs de Chanas Assurances devraient également procéder à la nomination des deux directeurs généraux adjoints déjà agréés par la Conférence interafricaine des marchés d’assurances (Cima), des agréments entérinés le 22 août 2013 par le ministre des Finances, tutelle des sociétés d’assurance au Cameroun. Ces deux DGA ont pour noms Henri Ewele, un camerounais qui est en charge des opérations techniques et de la réassurance, et Dominique Pheulpin, de nationalité française, en charge de l’administration et des finances.

Cette nomination de DGA à Chanas Assurances est une injonction de la Commission régionale de contrôle des assurances (Crca) de la Cima. Exigence formulée lors d’une réunion de la Crca tenue du 23 au 27 avril 2012 à Lomé, au Togo. Réunion au cours de laquelle le conseil d’administration de Chanas, dans son ensemble, s’était vu infliger un avertissement. Motif : insuffisances observées dans la gestion administrative, technique, comptable et financière de l’entreprise. En outre, la Crca de la Cima avait rejeté un plan de refinancement présenté par Chanas, dont les besoins étaient alors estimés à plus de 6 milliards de francs Cfa à l’époque.

Au terme d’une assemblée générale tenue le 26 juillet 2013 à Douala, la capitale économique du Cameroun qui abrite également le siège de cette compagnie d’assurance, les actionnaires ont procédé à une augmentation du capital social, qui est passé de 2,3 milliards à 4,6 milliards de francs Cfa, à la faveur d’un doublement de la mise de chaque actionnaire.

A côté du bras de fer actuel avec son conseil d’administration, Mme Cassalegno livre depuis 2001, une bataille judiciaire avec ses anciens associés que sont Denis Gillot et Louis Laugier. Une action intentée en justice par ces derniers en 2001, avait conduit le Tribunal de première instance de Douala, à nommer Me Bisseck Eyobo, notaire, comme administrateur séquestre de l’entreprise. Une décision que Mme Cassalegno, qui tient toujours les rênes de la compagnie, a pu faire rapporter en 2009, et a toujours qualifié d’imposture.

BRM

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La Commission régionale de contrôle des assurances (CRCA) de la Conférence interafricaine des marchés d’assurances (CIMA) vient de confirmer le retrait de la totalité des agréments de la société Alpha Assurances.

D’après le président de la CRCA, Demba Samba Diallo, signataire du document, la décision a été prise après audition de l’administrateur provisoire et du président du conseil d’administration suspendu de la société Alpha Assurances, en présence du représentant du ministre des Finances de la République du Cameroun.

La décision contient une série de visas qui expliquent pourquoi les agréments sont retirés. Les griefs formulés à l’encontre de la société Alpha Assurances sont multiples. Besoin de financement en 2008 à 1,269 milliard de F.CFA, incapacité à honorer ses engagements vis-à-vis des assurés, non remboursement d’une créance de 250 millions de F.CFA détenue par Alpha Assurances sur Socadhya, une entreprise du président du conseil d’administration, etc.

Published in Investir Au Cameroun
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